Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005

Le journal gratuit du Haut-Doubs

13 janvier 2005 N° 96

Le journal du Haut-Doubs

5 BIS , G RANDE R UE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - F AX 03 81 67 90 81 I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S

Grandeur et décadence de l’horlogerie (2 ème partie) ème i

S O M M A I R E

Une zone commerciale s’installe au centre des Fins. Un centre d’activité comprenant notamment un relais Intermarché et une pharma- cie sera construit cette année à proximité de la salle polyvalente et du bowling des Fins. Présentation du projet. (page 4) Au temps de la coupe Klaus. Le tremplin de Morteau a fait les grandes heures du ski dans le Val de Morteau après-guerre. Retour sur une compétition qui attirait des milliers de curieux. Séquence souvenir avec les pionniers du tremplin. (page 5) Un foyer-logement dans le Val de Morteau. C’est l’idée défendue par des retraités. Ils souhaitent que les élus locaux mettent sur pied un foyer-logement pour personnes âgées afin de répondre aux besoins de plus en plus importants en matière de vieillissement. (page 5) Y aura-t-il un hôtel à Maîche ? La mairie souhaiterait l’arrivée d’un nouvel hôtel pour répondre aux besoins du Plateau. Ce projet inté- grerait la zone d’activité à l’étude place de la Rasse. (page 17) Ces bois suisses qui alimentent les scieries du Haut-Doubs. Il est estimé que 80% du bois coupé dans le canton de Neuchâtel est acheté par des scieurs français. Un vrai phénomè- ne commercial. (page 23)

(Dossier pages 7 à 14)

Un habitat de Phuket originaire de Grand’Combe- des-Bois raconte la catastrophe d’Asie. (page 4) Raz-de-marée

Pascal Taillard est originaire de Gran- d’Combe-des-Bois. Après plusieurs années passées dans la marine mar- chande, il s’est installé en Thaïlan- de en 1996 en tant qu’électricien. Aujourd’hui à la tête d’une entrepri- se, il a vécu de près le dramatique raz-de-marée survenu en Asie du Sud le lendemain de Noël. Il raconte ce qu’il a vécu et la situation actuelle.

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R E T O U R S U R I N F O

ÉDITORIAL

Sécurité routière : la discothèque le Monte Cristo s’engage

L’actualité bouge, les dossiers

Médias L’année 2004 a refermé son dernier chapitre sur une catas- trophe hors du commun. Même si elle s’est déroulée à des milliers de kilomètres du Haut-Doubs, elle nous touche en plein cœur. Soit parce qu’on a une connaissance qui était sur les lieux au moment du drame, soit parce qu’un proche vit dans ces régions traumatisées (on lira le témoi- gnage de cet habitant de Phu- ket originaire de Grand’Com- be-des-Bois) et parce qu’avant tout, le raz-de-marée n’a fait aucune distinction entre ces “pauvres populations locales” et les touristes occidentaux, tous happés par une nature impitoyable. L’année 2005 s’est donc ouverte sur ces plaies béantes et ce formi- dable élan de solidarité per- ceptible bien sûr jusque dans le Haut-Doubs, autant mobi- lisé que le reste du pays. Ter- re de générosité, le Haut- Doubs l’avait une nouvelle fois prouvé quelques semaines plus tôt avec la traditionnel- le mobilisation autour du Télé- thon. Avec 55 000 euros récol- tés sur le village-Téléthon du Bélieu, les plus optimistes pré- visions ont été dépassées. Si ces deux événements n’ont rien de commun, ils démon- trent de manière éclatante la force mobilisatrice d’une popu- lation lorsqu’elle se sent impli- quée. Souvent fustigés, tan- tôt par leur voyeurisme, tan- tôt par leur manque d’objec- tivité, les médias s’avèrent pourtant indispensables, dans un cas comme dans l’autre, pour informer et réveiller les con s c i ence s . Commen t auraient réagi les Français sans avoir vu ces épouvan- tables images des naufragés d’Asie du Sud ? Comment auraient répondu les habitants du Val à l’appel des bénévoles du Téléthon sans le relais des journaux locaux ? Là est vrai- ment la vocation des médias, qu’ils soient nationaux ou locaux : informer pour sus- citer. Le journal C’est à dire continuera cette année enco- re sa mission d’information avec toujours le même sou- ci d’objectivité. Bonne année 2005 à tous. !

évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

L’ opération baptisée “Vigica- rotte” a été initiée en mai 2000 par le groupe M.A.A.F. assu- rances. Depuis 4 ans, plus de 90 000 jeunes ont été sensibilisés sur le ter- ritoire national aux dangers de l’al- cool au volant. Cette année, plu- sieurs discothèques du département s’associent à l’opération. Dans le Haut-Doubs, le Monte Cristo 2 (Les Fins) a répondu à l’appel. Le week- end des 7 et 8 janvier, la discothèque du Bas-de-la-Chaux participait à l’opération basée sur le principe sui- vant : en arrivant dans la discothèque partenaire, le conducteur volontai- re dépose son permis de conduire et s’engage à ne pas boire d’alcool. Au moment de partir, il est soumis à un alcootest. Si celui-ci est néga- tif, il est récompensé par une carot- te remplie de jetons-cadeaux d’une valeur de 150 euros. Si le test est positif, pas de cadeau, mais pas de

sanction non plus. Simplement, le responsable de la discothèque est chargé de trouver une solu- tion pour ramener le fêtard chez lui en toute sécurité (taxi, ami sobre…). La sobriété récom- pensée, tel est le concept de cette campagne originale. La participation au plan “Vigica- rotte” permet également aux jeunes de bénéficier de bois- sons non alcoolisées gratuites. Cette initiative s’avère la bien- venue lorsque l’on sait qu’en France, les chiffres de l’insé- curité routière demeurent effrayants chez les jeunes de 15-25 ans : dans cette tranche d’âge, l’alcool est respon- sable de 25% des morts sur la route, notamment le week- end, et en particulier… à la sortie des discothèques. Un exemple à suivre. !

Téléthon : Le Bélieu passe le flambeau aux Fins

L es estimations font état de plus de 10 000 per- sonnes présentes. La population du Bélieu aurait été multipliée par 30 à l’oc- casion du dernier Téléthon, dont les responsables vien- nent de dresser le bilan défi- nitif. Là encore, les sommes atteignent un record : 55 000 euros seront versés à l’A.F.M. “C’est formidable, s’enthousiasme Nadine Mistelet, la responsable du comité d’organisation. Nous avons eu autant de monde le vendredi soir que le samedi soir, plus de 4 000 personnes à chaque fois. Cette affluence a pro-

fité à toutes les associations qui tenaient un stand sous le cha- piteau.” Ceux qui doutaient de la capacité du plus petit village de la communauté de com- munes à organiser le Téléthon en sont aujourd’hui pour leurs frais. Le Bélieu a fait au moins aussi bien que les autres. “Ce n’est pas étonnant qu’il y ait eu autant de monde car il y avait beaucoup d’associations des autres communes. Et on a cer- tainement bénéficié du phéno- mène “plus petit village”. Les gens ont dû se dire “ils ont eu le courage de le faire, il faut venir nombreux” . En tout cas, tout s’est passé dans une excel- lente ambiance” estime Nadi-

ne Mistelet. Après l’heure des comptes, c’est celle des remerciements. La traditionnelle cérémonie inti- tulée “Téléthon Merci” aura lieu mardi 1 er février à partir de 20 heures à la salle des fêtes de Morteau. À cette occasion, le flambeau sera transmis par les bénévoles du Bélieu. Selon tou- te vraisemblance, c’est la com- mune des Fins qui portera les couleurs du Téléthon en décembre prochain. Du côté du Bélieu, une équipe s’est d’ores et déjà déclarée partante pour tenir un stand aux Fins. La flam- me du Téléthon ne s’éteint déci- dément jamais dans le Val de Morteau. !

La douane de Goumois sera vendue

L a direction régionale des douanes a bou- clé son plan de restructuration de ses services le 31 décembre 2004. Sur l’ensemble de la bande frontière entre Delle (Territoire-de-Belfort) et La Cure (Jura), elle a suppri- mé des postes de douanes et en a renforcé d’autres. Au total, 16 bâtiments ont été identifiés comme n’étant plus utiles à la mission de ce ser- vice d’État. Il s’agit de bureaux, de logements voi- re de garages. Comme cel- le des Pargots à Villers-le- Lac, la douane de Goumois sera proposée à la vente dans les mois à venir.

Jean-François Hauser

L’activité de ces postes n’est plus aussi dense qu’à une certaine époque, c’est pour- quoi la direction régionale s’en sépare car ils coûtent trop cher en entretien pour une utilisation réduite. En 2004, 8 bâtiments sur 16 ont déjà été vendus dont 7 à des collectivités. “Il était ration- nel de les vendre. Mais on ne laisse pas pour autant la frontière en déshérence” sou- ligne Jean-Luc Coper, direc- teur adjoint de la direction régionale des douanes. Au contraire, cette réorganisa- tion a pour but de redistri- buer les moyens sur l’en- semble de la bande fron- tière. Les effectifs sont

notamment redéployés sur des postes où les échanges entre la Fran- ce et la Suisse s’intensi- fient comme à La Ferriè- re-sous-Jougne par exemple. “Nous avons fer- mé les points de passa- ge autorisés (P.P.A.) où nous n’avions plus besoin d’assurer une perma- nence” ajoute-t-il. En revanche, les douanes assureront une présen- ce ponctuelle et aléa- toire aux postes fron- tière qu’elle supprime. “Nous allons acquérir de nouveaux véhicules pour assurer ces mis- sions de contrôle.” !

est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Gilliane Courtois, Jean-François Hauser. E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication

Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2004 Crédits photos : C’est à dire, Gambrinu, Rémy Robbe, Pascal Taillard.

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A C T U A L I T É

Pascal Taillard a vécu le raz-de-marée Cet homme originaire de Grand’Combe-des-Bois est installé depuis 1996 comme électricien en Thaïlan- de. Il a monté sa propre entreprise à Phuket, un des sites les plus ravagés par la vague meurtrière du 26 décembre. Témoignage. Catastrophe d’Asie du Sud

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C’ est à dire : Comment avez-vous vécu cette terrible catastrophe ? Pascal Taillard : J’étais à mon domicile. Nous venions de fêter l’anniversaire de ma fille qui a eu 1 an le 25 décembre. Je m’étais préparé pour aller chercher un de mes copains auClubMed de Phu- ket. En y allant, je me suis aper- çu qu’ils avaient bloqué toutes les routes. Tout lemonde s’est dit qu’il y avait eu un glissement de ter- rain. On a commencé à avoir plus d’informations et on s’est vite aper- çu que les dégâts étaient très importants. Càd : Vous n’avez pas été tou- ché par la vague ? minant de l’île. C’est là qu’on s’est aperçu de l’ampleur des dégâts. Mais nous pensions que ce phé- nomène était limité à Phuket seu- lement… Ce n’est qu’à midi que nous avons su que toute l’Asie du Sud était touchée. Càd : Votre famille en Fran- ce a dû être très inquiète ! P.T. : Après la catastrophe, quand on s’est rendu compte que c’était très grave, j’ai appelé ma famil- le. Il était 14 heures en Thaïlande, 8 heures dans le Haut-Doubs. Mes parents n’ont pas eu le temps de s’inquiéter, c’est moi qui les ai prévenus de ce qui était arrivé. Càd : Les événements se sont enchaînés très rapidement ? P.T. : C’était exceptionnel. Les deux vagues ont été rapprochées de 4 minutes, ça a été très vite. P.T. : Heureusement non. Nous habitons côté Est de l’île de Phuket, une partie un peu plus pro- tégée. Nous sommes montés sur un point cul-

Ceci dit, les vagues n’ont pas fait 10 ou 15 mètres de haut com- me on a pu l’entendre. Elles fai- saient 5 ou 6 mètres, mais c’est largement suffisant pour causer tous ces dégâts. Tout le monde fuyait dans les collines et dans les voitures. Le téléphone ne fonc- tionnait plus, il y avait plein de saleté partout. Il n’y a pas de mot pour expliquer ce qui se passait. J’ai su ensuite que mon copain plombier du ClubMed était décé- dé… Càd : Et ensuite ? P.T. : C’est surtout le lendemain que tout le monde a pu aller se rendre compte de ce qui s’était passé. C’était inimagi- nable… Tout est dévas- té, les voitures se sont accumulées à l’intérieur des bâtiments, les unes sur les autres. Les cadavres, ventre ouvert, les odeurs… C’est pire qu’un film d’horreur. Ça sent la mort… Càd : Les secours se sont vite organisés ? P.T. : Une cellule de crise s’est mise en place tout de suite, le gouvernement français a pris les choses en main pour rapatrier les blessés puis tenter de recon- naître les cadavres. Le Club Med m’a appelé le dimanche pour remettre l’électricité, puis j’ai tout de suite été mobi- lisé pour l’assistance tech- nique. Le problème majeur, c’est l’eau. La plupart du temps, l’eau vient des puits qui fonctionnent grâce à des pompes. S’il n’y a plus d’élec- tricité, il n’y a plus d’eau. Il manque de tout. Même les volontaires venus de Bang- kok arrivent en sandales

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Pascal Taillard et sa famille ont été épargnés.

dans les décombres. Ils n’ont même pas de chaussures de sécu- rité. Càd : Vous avez perdu des proches ? P.T. : Ma famille est saine et sau- ve. J’ai perdu deux connaissances françaises, dont un copain, Michel, avec qui j’étais en train de déve- lopper une branche informatique dans mon magasin. Il a dispa- ru avec sa femme et ses deux enfants… Càd : Vu de France, on a l’im- pression qu’il y a un certain fatalisme dans la population locale ? P.T. : C’est un peu vrai. Le Thaï est comme ça : il ne va pas pleu- rer pendant des jours une per-

sonne disparue. Maintenant, il faut bien avancer, continuer et reconstruire. Càd : Pensez-vous que les tou- ristes vont revenir ? P.T. : C’est à vous qu’il faut poser la question ! Est-ce que vous vien- driez ici ? Il ne faut pas oublier que c’est un phénomène excep- tionnel. La dernière grosse mon- tée des eaux datait peut-être de 200 ans. C’est comme si on disait qu’il y pouvait y avoir un grave tremblement de terre à Morteau. Ce n’est pas pour autant qu’on met les moyens en face pour la prévention. Càd : Comment envisagez-vous l’avenir proche ? P.T. : Maintenant, on doit vivre

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“C’est pire qu’un film d’horreur. ça sent la mort…”

avec ce qui s’est passé. On conti- nue à se lever le matin, à man- ger, à travailler. Même si on y pense tous les jours, il faut désor- mais travailler à la reconstruc- tion. C’est triste à dire, mais j’ai du travail qui n’était pas pré- vu. Ce qui n’empêche pas de pen- ser sans cesse à tous ces dispa- rus. 5 000 cadavres n’ont toujours pas été retrouvés ici. ! Propos recueillis par J.-F.H.

En bref

" Tennis Le projet de tennis couvert à Maîche a été mis en attente par le conseil municipal, le temps de consulter toutes les associations sportives. L’idée serait de cou- vrir 2 des 4 courts existants et d’adapter un des 2 courts pour recevoir d’autres activités. " Galette Sous la houlette de son prési- dent Jean-Luc Viennet, les arti- sans boulangers-pâtissiers du Doubs expriment leur “ras-le- bol” de voir vendre des pro- duits saisonniers à n’importe quel moment de l’année. Concernant la galette des rois par exemple, ils accusent la grande distribution de vouloir “uniquement faire du business .” Ils lancent donc la galette pri- meur, faite le jour même de sa vente et vendue uniquement durant le mois de janvier. " Portugal La Portugal est à l’honneur lundi 31 janvier à 20 heures au théâtre de Morteau dans le cadre du cycle Connaissance du Monde. L’occasion de mieux découvrir le peuple por- tugais résolument tourné vers l’extérieur au point que 200 millions de personnes dans le monde parlent leur langue. " Frontaliers Encore plusieurs réactions à notre précédent sujet sur la situation des frontaliers. Syl- vie Prêtre (Le Russey) par exemple dénonce un “débat de clocher” et s’insurge contre “cet égoïsme des frontaliers.” Jacques Henry-Blanc de Vil- lers-le-Lac quant à lui, met en parallèle son enfance où il parcourait à pied tous les jours dans la neige le parcours Col- des-Roches-Les Bassots pour se rendre à l’école. Un petit clin d’œil à ces “frontaliers bougons” comme il les nom- me.

Pascal Taillard a pris ces pho- tos quelques heures après le drame.

Ces images donnent la mesure des dégâts à la suite de cet événement naturel meurtrier.

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Personnes âgées

Un foyer logement sur le Val de Morteau ? En juin dernier, la C.F.D.T. des retraités du Val de Morteau présentait aux élus locaux ses préoccupations concernant les personnes âgées et proposait la création d’un foyer logement. En 2005, une étude est lancée pour déterminer les besoins et attentes précis de la population.

E n 2000, une enquête sur les personnes de plus de 65 ans a été réalisée par

les membres du syndicat “Retrai- tés C.F.D.T. du Val de Morteau”, avec pour objectif de mettre en

avant les besoins des personnes âgées. Parmi ces besoins, celui du logement intéresse parti-

culièrement Jacques Billerey, secrétaire, Renée Clerc, tréso- rière, Xavier Faivre-Pierret et Gabriel Duquet, membres du bureau de la C.F.D.T. “Nous nous sommes rendu compte par exemple que beaucoup de per- sonnes âgées, souvent veuves, et surtout de Villers-le-Lac, ven- daient leur maison, quittaient leur lieu de vie pour venir sur Morteau, constate Jacques Bille- rey. Plusieurs raisons sont évo- quées : maison trop grande, charges trop élevées, entretien, neige, commerces trop éloignés, isolement… Mais ce n’est pas le fait que de personnes isolées. C’est aussi le problème de per- sonnes qui ne veulent plus ou ne peuvent plus vivre seules, confi- nées dans leur appartement.” avec l’unité de vie à Gilley, pour rencontrer les responsables et visiter les lieux. Ces visites les ont convaincus du bien-fondé de leur démarche. “Nous avons ren- contré des gens dans notre état, en très bonne santé, qui se retrou- vent à vivre en communauté dans ces foyers logements, expliquent- ils. Il y a une très grande liber- té de vie, qui fait toute la dif- férence entre ce genre d’établis- sement et les maisons de retrai- âge, ils découvraient les joies du ski, au pied du mont Vouillot. La guerre avait mis entre paren- thèses la fougue de ces premiers passionnés, bridée pendant quelques années. “Dès le départ des Allemands, l’équipe d’ori- gine se ressoude et cherche un lieu propice à la pratique du saut, qu’ils avaient expérimenté avant guerre sur la route des Maillots. C’est alors qu’ils découvrent le lieu-dit le Stand. La pente était idéale, le lieu assez proche du centre-ville. Tous ces bénévoles ont commencé à déboiser” racon- te Rémy Robbe, alerte septua- génaire qui n’était encore qu’un gamin - “un voyou de la Côte” - à cette époque. Il a fait les 400 coups avec les Jean Goguillot, Claude Trimaille, Bernard Veys- set et les trois frères Chardon. En 1945, un premier tremplin, en bois, est installé à cet endroit. Les premiers sauts s’effectuent en 1946. En 1951 est organi- sée la première coupe Klaus, du nom de la célèbre chocolaterie mortuacienne. “Maurice Gander faisait partie de la société des sports d’hiver de Morteau et il était directeur de la chocolate- rie. Il s’est alors proposé d’offrir une coupe et moult récompenses, Les membres de la C.F.D.T. se sont alors mis en relation avec des foyers logements, à Maîche, à Valdahon, ou

À Morteau, il existe déjà une maison de retraite, un centre de long séjour et l’hôpital local dont les personnes âgées constituent une grande partie des patients. Il manque un dispositif d’accueil temporaire. “Cela pourrait sans doute prendre la forme d’une structure de logements adaptés, avec des personnes autonomes auxquelles serait proposé un cer- tain nombre de services mutua- lisés, explique Annie Genevard. Le Pays Horloger engage une étude en 2005, afin d’analyser l’existant et de déterminer les besoins. À l’issue de ce diagnostic, nous pourrons nous engager dans un projet. J’ai déjà pensé à un lieu et approcher quelques partenaires, mais il faut attendre les résultats de l’étude pour être sûr que cela corresponde aux attentes définies.” Une consultation sera prochai- nement lancée pour choisir l’or- ganisme en charge de l’étude. Celle-ci devrait être rendue avant la fin 2005. ! G.C.

te. Les gens sont en location dans des F1 ou F1 bis, ils peuvent avoir leurs propres meubles, rece- voir des gens, être tout à fait autonomes. Seules quelques acti- vités en commun sont proposées, telles que la restauration ou des activités culturelles dans l’éta- blissement ou à l’extérieur. Ils peuvent rester indépendants. Et paradoxalement, les loyers sont très peu chers. Ces structures d’accueil s’adressent aux per- sonnes seules ou en couple.” locaux : Annie Genevard pour la mairie de Morteau et Jean- Marie Binétruy pour la com- munauté de communes. “Ils ont pris ça à cœur et nous ont très bien reçus, expliquent les membres de la C.F.D.T. Le dos- sier avance. Dans l’immédiat, ils ne pouvaient rien faire, les budgets étant déjà bouclés mais le budget 2005 du Pays Horlo- ger prévoit une étude, réalisée par un cabinet spécialisé.” Les membres de la C.F.D.T. ont rencontré en juin dernier les élus

Liberté d’autonomie et vie sociale.

Les membres du syndicat “Retraités C.F.D.T. du Val de Morteau” ont visité d’autres foyers logements, pour juger du bien-fondé de leur démarche.

Morteau au temps glorieux de la coupe Klaus Les anciens se remémorent avec émotion les grandes heures du trem- plin de Morteau, un équipement qui comptait à son époque parmi les plus performants de France. Séquence souvenir des hivers d’antan. Histoire

C’ était le temps des copains, du bénévolat. Il n’y avait pas la télé, on n’avait pas de voiture pour s’enfuir. Les pionniers étaient une poignée. Ils s’appelaient

Robert Vieille, dit Tobby, Mau- rice Gander, Marc Vuillemin, Serge Blanchard, Georges Michel. Il y avait aussi André Pugin, les frères Dubois, les frères Boillot, Guy Leibundgut,

Jean Villard, Pierrot Joly ou Rémy Robbe. Puis plus tard, Jean-Louis Bergeon, Gilles Dubois, Luc Martinet, Jacques Ryser… Avec l’insouciance de leur jeune

La coupe Klaus mobilisait les énergies de toute la popula- tion locale. Plus de 10 000 spectateurs assistaient à la compétition.

teau. Entre 10 000 et 12 000 spectateurs assistaient à la compétition chaque année. “Les sportifs venaient de toute l’Europe. Nous avons eu les plus grands champions à Morteau : des Tchèques, des Suisses, des Autrichiens, des Norvégiens… En 1955, la société des sports d’hiver a financé la construction d’un tremplin en métal, avec une piste de réception de 120 m. Le

plin, poursuit Rémy Robbe. Chaque année, il fallait payer le voyage et l’hébergement aux meilleurs sauteurs européens, ça nous coûtait très cher. Face aux difficultés financières et à la bais- se du bénévolat, nous avons dû renoncer au tremplin en 1974.” Une page se tourne cette année- là. Le tremplin est laissé à l’aban- don, la coupe Klaus est remisée au rang des souvenirs, les tou- relles de ferraille seront démon- tées quelques années plus tard. Du tremplin de Morteau, il ne reste aujourd’hui plus que la trouée au milieu des arbres, l’en- droit où s’élançaient les sauteurs. Comme une cicatrice qui a du mal à se refermer, laissant jus- te des souvenirs impérissables à ceux qui ont connu ces années. Au temps où tout le Val vibrait au rythme de ce “grand concours international de saut”, un évé- nement qui fait partie à jamais du patrimoine mortuacien. ! J.F-H.

boîtes de chocolats et caramels. Bien sûr, ça intéressait beaucoup les gamins que nous étions encore. Pour conserver la coupe, il fallait la gagner deux années de

record du tremplin date de 1967 avec un saut de 82,50 m réali- sé par l’Italien Aimo- ni, jamais égalé ni bat- tu” rappelle Rémy Rob- be.

Le record du tremplin date de 1967 avec un saut de 82,50 m.

suite.” Le 11 février 1951, l’équi- pe de Chaux-Neuve gagne la pre- mière coupe Klaus, devant cel- le de La Chaux-de-Fonds. L’effervescence s’est vite empa- rée de la population locale face à cet événement sportif qui res- te la manifestation la plus popu- laire jamais organisée à Mor-

La météo a parfois joué des tours à la compétition. Le tremplin, classé olympique, n’a pu accueillir la coupe Klaus en 1959, 1961, 1962 et 1964, faute de nei- ge suffisante. “Toutes les recettes de la société des sports d”hiver étaient réinvesties dans l’entre- tien et l’amélioration du trem-

Originaire de Chaux-Neuve, André Monnier était champion de France de saut à ski. Il s’élève dans le ciel de Morteau ce 21 février 1960.

V A L D E M O R T E A U

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Montlebon

Un village de greniers insolite et luxueux au Meix Lagor

Exploitant l’auberge du Meix Lagor depuis 1980, Christian et Nicole Monnet assistés aujourd’hui par leur fils Yves, viennent d’ouvrir un gîte rural pour le moins original. Ils ont transformé une remise en y installant 4 anciens greniers récupérés sur le Plateau maîchois. Un hébergement “cocooning” à destination des groupes à la recherche de confort et de bien-être.

Q uand le hasard rejoint les attentes de la clien- tèle en matière d’hé- bergement touristique, le résultat donne naissance à un gîte rural probablement unique en son genre sur la chaî- ne jurassienne. Ceux qui fré- quentent les stations alpines les plus huppées comme Megève y noteront une certaine res- semblance avec les Fermes de Marie, par exemple. La compa- raison s’arrêtant au souci com-

mun de concevoir une structu- re innovante faisant la part à l’ambiance nid douillet, cha- leureusement boisée et qui béné- ficie de tout le confort moderne.

les autorisations nécessaires, d’où l’idée de valoriser autre- ment ce patrimoine. Ce projet de village de greniers s’est donc fait un peu par accident. On n’a pas

“J’avais récupéré deux greniers du côté de Maîche qui servaient autrefois à abriter les récoltes. Au départ, je

acheté un concept contrairement à ce que l’on pourrait supposer” , explique Christian Mon- net.

“C’est un peu par accident.”

Au début des années 70, cet ancien comptable originaire de Maîche choisissait de s’expatrier en Auvergne avec Nicole, ori-

pensais les utiliser dans la construction d’un habitat per- sonnel à l’écart du bâtiment de l’auberge. Je n’ai pas pu obtenir

Claude et Nicole Monnet ont travaillé 2 ans à la réalisation de leur village de greniers.

ginaire de Montlebon, qui était secrétaire. Le retour aux sources de la nature battait son plein à l’époque. Le couple revient ensuite au pays prendre pos- session d’un bien de famille, une ferme du Meix Lagor. Ils la transformeront progressivement en auberge conviviale et tradi- tionnelle réputée loin alentour. Ce parcours hors des sentiers battus dénote une certaine ouverture d’esprit. Il explique en partie pourquoi, après avoir récupéré deux autres greniers, la famille Monnet s’est retrous- sé les manches durant 2 années pour les intégrer dans l’ancien- ne remise attenante à la fer- me et complètement rénovée

pour l’occasion. “On tenait à réa- liser un gîte rural qui sorte de l’ordinaire. Il offre une capaci- té de couchage pour 15 personnes avec 4 chambres de 2, une chambre de 3 et une autre de 2 x 2. Pourquoi avoir opté pour une formule collective ? Je pen- se qu’aujourd’hui les gens aiment à se retrouver ensemble, en gar- dant une certaine intimité tout en partageant un espace com- mun de restauration, de réunion, de détente.” Ouvert depuis Noël, ce bel ensemble sera prochainement équipé au rez-de-chaussée d’une salle de réunion, d’un sauna et d’un hammam. Le gîte est loué globalement. Les propriétaires

fournissent literie et linge de bains. “Quand les gens viennent en week-end, on leur offre une raclette. La structure dispose de l’équipement nécessaire pour être utilisé en gestion libre. On tenait à proposer un produit très confor- table qui reste quand même à la portée des budgets moyens. On ne vise pas forcément une clien- tèle haut de gamme.” Nul doute que le bouche à oreille assurera vite la promotion de ce village de greniers, référencé aux Gîtes de France. “Les gens pourront même le réserver en ligne sur le site www.meix- lagor.com en cours de réalisa- tion.” ! F.C.

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Météo

En guise d’aide-mémoire, voici le bulletin météorologique 2004 sous for- me de rétrospective des événements climatiques que notre département à connus l’an dernier. Coup d’œil dans le rétroviseur. Quel temps a-t-il fait l’an dernier ?

L a météo, sujet de conversation par excel- lence, alimente les discussions du quo- tidien. Seulement, il est souvent diffi- cile après quelques semaines de se sou- venir du temps qu’il faisait à telle ou telle époque de l’année. Pour rafraîchir la mémoire collecti- ve, Météo France a dressé le résumé météoro- logique de l’année 2004. Les tendances sont les suivantes. Du côté des précipitations, l’année 2004 aura été particulièrement irrégulière. Si l’on excepte les

10,9°C pour une période normale de 10,6°C, loin des 12,2°C de 2003” commente Météo France. Périodes douces et périodes de froid alternent. C’est en début et en fin d’année que les contrastes ont été les plus marqués. Dans le Haut-Doubs, il n’y a eu que trois jours où les températures ont dépassé les 30°C. Le 2 août a été la jour- née la plus chaude de l’année avec un maximum atteint à Arc-et-Senans de 35°C. À l’inverse, la journée la plus froide de 2004 a été le 30 janvier avec - 21,8°C relevés à Mouthe.

deuxièmes décades de janvier et de mars ainsi que la première de mai, le temps a été plutôt sec jus- qu’à début août. Les fortes pluies d’août ont compensé le manque d’eau. Après un mois de septembre sec, le mois d’octobre a été particuliè-

Une “période remarquable” a été relevée par les météorologistes en 2004 : “Du 7 au 16 décembre, l’écart de température a été important entre les régions de plaine sous une gri- saille tenace et le relief sous un beau soleil. Ainsi, le 10 à Besançon, l’am-

Que trois jours de l’année où les températures ont dépassé les 30°C.

rement pluvieux : il a été l’un des plus arrosés de ces dernières décennies. Retour d’un temps peu pluvieux mais souvent nuageux en novembre et décembre. Les périodes pluvieuses les plus longues (10 jours consécutifs) se situent début mai et début juillet ainsi que fin août, si bien que l’impression de mauvais temps a dominé pendant toute la période estivale. Les périodes sèches (10 à 12 jours) ont été observées en sep- tembre et début décembre où, on s’en souvient, le Haut-Doubs a connu une exceptionnelle pério- de froide et sèche. Côté température, pas de canicule en 2004. “La température moyenne de l’année a été de

plitude thermique n’a été que de 1°C (minimale - 1°C, maximale 0°C) alors que dans le Haut- Doubs elle a été de 15°C (minimale - 3°C, maxi- male + 12°C)” notent les services de Météo Fran- ce. Le vent a fait quelques caprices en 2004 avec deux épisodes marquants : les 12 et 13 janvier avec des pointes atteignant les 108 km/h du côté d’Épenoy et le 21 juillet où une mini-tornade s’était abattue sur Pontarlier avec des rafales d’orage accompagnées de grêle, enregistrées à 122 km/h. Enfin, la durée d’enneigement de l’hiver 2003- 2004 a été dans la normale sans que le manteau

En 2004, l’impression de mauvais temps a dominé toute la période estivale.

neigeux n’ait été abondant. Après quelques chutes de neige fin octobre 2003, puis fin novembre, il n’a neigé que juste avant Noël, 10-15 cm vers 800 m d’altitude. En deuxième quinzaine de jan- vier 2004, les chutes de neige ont été fréquentes, parfois jusqu’à basse altitude. Mais dès le 31 jan- vier, un important redoux venteux a tassé et fait fondre la neige. Elle a disparu assez rapidement en dessous de 800 m début février et s’est tas- sée de moitié plus haut. Les giboulées neigeuses de fin février et du mois de mars ont entretenu

ce manteau neigeux au-dessus de 1 000 m. Les giboulées ont été présentes jusqu’en première quinzaine d’avril, et même début mai avec un épisode neigeux important le 9. Puis la neige s’est faite plutôt rare cet automne. Il a fallu attendre les vacances de Noël 2004- 2005 pour qu’un manteau neigeux suffisant à la pratique des activités ski, se constitue. Au grand bonheur des vacanciers et des prestataires du tourisme local. ! J.-F.H.

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Grandeur et décadence de l’horlogerie française

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Pour assurer leur avenir, les horlogers français ont tenté de réagir face à l’agressivité de leurs concurrents asiatiques. Mais les dysfonctionne- ments rencontrés à l’intérieur même de la filière française et la difficulté des industriels à imprimer le rythme de la nouvelle technolo- gie du quartz sont les premiers symptômes de l’essoufflement de tout un secteur dès le milieu des années soixante-dix. À l’époque, qui pouvait croire que le sort de l’horlogerie fran- çaise était en train de se jouer, alors que quelques années plus tôt l’industrie de la montre était prospère ? Entre le Plateau de Maîche et le Val de Morteau, le Haut-Doubs horloger était devenu un pôle de production et de déve- loppement. La région était un acteur majeur sur le marché de la montre mécanique avant d’être confrontée à des vagues successives de dépôts de bilan, jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, d’entreprises qui s’effon- drent face à la pression asiatique. Dans ce second volet

consacré à l’aventure horlogère dans le Haut- Doubs, nous tentons de mettre en évidence la place de l’Asie sur l’échiquier mondial de l’in- dustrie de la montre, les solutions envisagées par les horlogers du Haut-Doubs pour tenter de pérenniser l’activité et les emplois, au prix de nombreux échecs. Aujourd’hui, l’industrie horlogère française est confidentielle, mais conti- nue d’exister à travers des marques qui font le pari de la montre haut de gamme. Cosmétiques - Soins cheveux - Teintures Savons - Bains aux essences - Lessives Bio Tél./Fax 03 81 67 22 98 " Alimentation biologique - Diététique Produits frais - Pain - Fruits - Légumes Vins - Thés -Tisanes... " Conseil en naturopathie Produits sélectionnés Plantes - Compléments nutritionnels " Beauté - Bien-être Soins du corps - Huiles essentielles

Le bilan

Une industrie qui cherche à reprednre son souffle De Maîche à Morteau, le Haut-Doubs est une terre marquée par un passé horlo- ger important. Aujourd’hui, cette industrie qui a connu son heure de gloire dans les années soixante-dix survit et trouve son souffle dans l’innovation.

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Q ue reste-t-il de l’horloge- rie française ? Les avis de ceux qui ont trait à cette industrie sont partagés sur la question. Les plus pessimistes répondent : “Rien, comparé à ce qu’on a vécu au début des années soixante-dix.” La chute du nombre d’emplois liés à cette activité leur donne raison puis- qu’en 30 ans, il est passé en Fran- ce de 14 000 à 5 000, répartis dans 120 sociétés. À l’inverse, d’autres estiment que l’argument des effectifs est un peu court pour condamner une industrie qui a “encore une place à tenir à l’échel- le nationale et internationale.” Ce qui est sûr, c’est que la don- ne a changé. Les grandes socié- tés qui ont fait la fierté d’un Haut- Doubs horloger ont disparu. Les derniers héritiers de cette époque sont les fabricants de montres positionnés sur le marché moyen et haut de gamme comme Her- belin, Péquignet ou Saint-Hono- ré. Et puis il y a les importateurs, “qui ne sont pas des horlogers, mais des businessmen . Ils impor- tent des montres d’Asie à bas coût pour les revendre sur le marché français” s’insurge un profes- sionnel mortuacien. Selon les sta- tistiques fournies par la Chambre Française de l’Horlogerie, sur 30 millions de montres vendues chaque année dans l’Hexagone, 20 millions sont directement importées de Chine. Pour cet organisme profession- nel, il n’y a rien d’anormal à ce

que des entreprises envisagent ainsi le commerce de la montre. “Nous sommes dans une écono- mie mondialisée. On ne peut plus raisonner franco-français à par- tir de schémas qui datent de 20 ou 30 ans” indique Patrice Bes- nard, délégué général de la Chambre Française de l’Horlo- gerie et des Microtechniques. Il ajoute : “Pour autant, on ne peut pas dire aujourd’hui qu’il n’y a plus d’horlogerie française. Il me semble qu’il règne en Franche- Comté une sorte de syndrome d’autodestruction qui conduit à démolir tout ce qui est entrepris, alors qu’il existe encore un savoir- À la suite d’une vague de dépôts de bilan caractéristique du milieu des années quatre-vingt au début des années quatre-vingt-dix, les horlogers en activité fixent de nouveaux points de repères. Ils se positionnent en tant que créa- teurs de “garde temps” pour tirer tant bien que mal leur épingle du jeu dans un marché très concur- rentiel. “L’une des voies suivie par la France est de valoriser ses marques existantes. On ne pèse effectivement qu’environ 10 % de ce que représente l’horlogerie suis- se. Mais quand on parle aujour- faire dans cette région. Ce qui compte désormais, c’est le potentiel d’innovation que représente encore la France en matière d’hor- logerie. Je pense que l’on condamne à tort cette industrie.”

d’hui d’horlogerie française, il ne faut pas s’arrêter au seul produit montre. Dans d’autres régions comme en Alsace, on développe des concepts de pointe autour du thermostat par exemple. De nou- veaux champs d’activité se met- tent en place” poursuit Patrice Besnard. Cependant, les réalités d’au- jourd’hui ne sauraient faire oublier la décadence de l’horlogerie dans les années passées, dont le Haut- Doubs porte encore les séquelles. Une industrie finalement trop confinée dans les années soixan- te-dix pour sensibiliser les pou- voirs publics aux dangers qui ris- qui a fait vaciller l’industrie de la montre mécanique, et de la dif- ficulté des horlogers à réagir col- lectivement face à l’émergence des pays asiatiques et de leur intenable concurrence. Les tentatives de sauvetage se sont soldées par un échec. Faut- il pour autant recaler au rang des musées l’industrie horlogère fran- çaise ? Les efforts développés actuellement par des fabricants de montres et de composants sem- blent confirmer un second souffle, peut-être timide, mais qui cherche à s’inscrire dans le temps. ! T.C. quaient de la mettre en péril, contrairement à ce qui s’est passé en Suisse. Les raisons de ce déclin sont identi- fiées. On parle surtout de l’arrivée du quartz

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“Je pense que l’on condamne à tort cette industrie.”

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L’Asie devient incontournable Les Japonais prennent de court les Européens en maîtrisant la technologie du quartz. À cela s’ajoute une politique de prix bas intenable par les horlo- gers français. Dès le début des années soixante-dix, c’est l’Asie qui imprime le rythme dans l’horlogerie, contre toute attente. Concurrence

L a force des industriels asiatiques est d’avoir été suffisamment agres- sifs sur les marchés hor- logers européens pour imposer leur domination tant en quan- tité de produits qu’en qualité. Dès la fin des années soixan- te-dix, Seïko et Citizen sont les deux concurrents les plus redou- tés des entrepreneurs français. En maîtrisant la technologie du quartz, ils prennent de court les horlogers, pour certains incré- dules face à ceux qui les mène- ront plus tard à leur perte. Pour- tant, “il a fallu se rendre rapi-

dement à l’évidence. Les produits japonais étaient de bon standing” se souvient un ancien profes- sionnel du Haut-Doubs. En peu de temps, l’Asie ébranle aussi l’hégémonie helvétique et devient le carrefour incontournable de l’horlogerie mondiale. Car à l’avancée technologique s’ajou- te une politique de prix bas, “presque indécente” , face à laquel- le la concurrence européenne s’est essoufflée. C’est en inon- dant le marché avec des produits ultra compétitifs, que Japonais

commencé à se faire à partir de 1982. Ça a été un véritable coup d’assommoir pour les horlogers français.” Plus tard, les manu- factures comme Cattin à Mor- teau ne se relèveront pas. Les premiers sites de produc- tion s’installent donc à Hong- Kong. Mais ce n’est qu’une éta- pe. En fait, ce pôle industriel et financier qui n’est désormais qu’une vitrine où se négocie le prix des mouvements, est à l’époque un tremplin pour la Chine. Pour améliorer encore

et Chinois ont tenu un rôle leader à cette époque, jusqu’à aujour- d’hui. La montre se vulgari- se et Hong-Kong devient le centre névralgique de l’in-

les coûts de production en raison d’une main d’œuvre “rentable”, les chaînes de montage se déplacent en Chine. Il y a une quinzaine d’an- nées, ce pays occupait 10 % du marché mon-

Hong-Kong est devient le centre névralgique de l’industrie horlogère internationale.

“Capacité à travailler les produits électroniques miniaturisés.”

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dustrie horlogère internatio- nale jusqu’au milieu des années quatre-vingt. L’enclave anglai- se située aux portes de la Chi- ne est une place forte qui concentre les capitaux libres. Elle est devenue un espace de négoce, où se rendent les indus- triels français dès la fin des années soixante. “Ce sont les Japonais qui ont commencé à introduire sur Hong-Kong des fabrications d’habillage de boîtes de montres afin d’alimenter leurs propres besoins. Puis les Européens y sont allés aussi. Car il y avait à Hong-Kong cet- te capacité à travailler les pro- duits électroniques miniaturi- sés que nous n’avions pas. Une ou deux fois par an, nous nous allions voir les nouveautés chez des fournisseurs” raconte un horloger mortuacien. Au départ, la production asia- tique se cantonnait à un ensemble de composants du produit montre. “La fabrica- tion de la montre entière a

dial du quartz économique – entrée de gamme. Désormais, il représente 80 % de ce même marché. En raison de ses gains de production toujours plus avantageux, la Chine a susci- té – et suscite encore – la convoitise des industriels euro- péens. “Dans les années quatre- vingt, ce qui a tué un certain nombre d’horlogers français qui travaillaient avec la grande distribution, c’est le fait que les centrales d’achats de ces enseignes sont allées s’appro- visionner directement en Chi- ne pour commercialiser ensui- te leurs propres produits” relè- ve un observateur du marché horloger local. À la politique économique asiatique, on pourrait ajouter encore cette capacité à copier, développer, contrefaire des concepts pourtant nés en Europe. C’est autre un volet de l’influence asiatique sur l’horlogerie française frappée du “péril jaune”. !

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Suisse voisine

La “Swatch”

sauve la Suisse Soutenus par les banques, les industriels horlogers suisses ont trouvé le moyen de s’extirper de la crise qui les frappait en créant la montre “Swatch.”

Avec la Swatch, les horlogers suisses ont montré qu’ils étaient capables de produire une montre en grande série à des prix compétitifs.

D e 1975 à 1985, l’industrie européenne horlogère est au tapis. Les entrepreneurs français s’écroulent d’abord, avant leurs homologues suisses qui vont vivre à leur tour une véritable crise industrielle. Les chiffres confirment ce constat, puisqu’entre “1962 et 1981, nous allons perdre 40 000 emplois dans l’horlo- gerie. La ville de La Chaux- de-Fonds par exemple qui concentrait un grand nombre d’entreprises va voir partir 8 000 habitants en 18 mois. L’effondrement de la Suisse n’a pas arrangé les choses en France” indique un observa- teur de l’histoire horlogère hel- vétique. Le quartz a tout balayé, y com- pris en Suisse terre de la sommes tombés dans une sor- te de spirale - aujourd’hui enco- re - où chaque génération de quartz est meilleur marché que la précédente” précise-t-il. Pourtant au début des années quatre-vingt, la Suisse est techniquement capable de pro- duire des mouvements quartz, mais les prix ne sont pas suf- fisamment compétitifs pour s’imposer face à la concurrence asiatique. À cette époque, la plupart des acteurs de la filiè- re horlogère suisse voient décroître leurs ventes, et leurs chiffres d’affaires. De part et d’autre, on dégraisse les effec- tifs pour essayer de tenir une place dans l’organisation mon- diale de l’horlogerie. C’est à ce moment-là que la Suisse réussit un tour de for- ce contrairement à la France. Côté helvétique, l’industrie horlogère est presque une ins- titution. Pendant les phases les plus critiques, on assis- tera dans ce pays à une mobi- lisation sans précédent des banques qui ont continué à soutenir les deux groupes hor- logers alors qu’ils accusaient de lourdes pertes financières au début des années quatre- vingt. Finalement, toute la filière horlogère suisse s’est rassemblée afin d’envisager des solutions communes et retrouver le chemin de la crois- montre mécanique. “Nous nous sommes retrouvés avec des stocks importants, impossibles à com- mercialiser. Nous

sance. Elle a surtout considé- ré que les fabricants de pièces ne devaient pas se développer au détriment des fabricants de montres et inversement. Un des moyens mis en place pour espérer sortir de la cri- se est de créer la société suis- se de micro-électronique et d’horlogerie (S.M.H.) qui résul- te de la fusion de deux groupes horlogers majeurs : S.S.I.H. et A.S.U.A.G. Les banques vont accompagner financièrement cette restructuration néces- saire. Simultanément naît la montre “Swatch” reconnue par toute la profession. Comme le disent encore certains horlo- gers, “la Swatch est le coup de génie qui nous a permis de nous tirer d’affaire.” Cette montre mode est syno- nyme d’une rupture complète avec la tradition horlogère suisse positionnée jusque-là réussi son pari de produire une montre à quartz en gran- de série et rentable. Mais la Swatch témoigne aussi de la capacité des entrepreneurs helvétiques à remettre en question l’organisation tradi- tionnelle de la filière. “La Swatch a sauvé la Suisse. Grâ- ce à l’automatisation, la sim- plification, elle pouvait riva- liser avec des produits concur- rents” poursuit cet observa- teur. Aujourd’hui, les industriels helvétiques entrent dans une nouvelle phase. Le concept Swatch a vécu, l’avenir de l’horlogerie de l’autre côté de la frontière dépendant surtout d’un positionnement sur une production haut de gamme où l’on prend d’abord en consi- dération la valeur ajoutée du produit avant les volumes. Dans ce contexte, la montre mécanique, technique, revient sur le devant de la scène. “Il semble néanmoins que l’hor- logerie suisse ne soit pas enco- re au bout de ses peines. Le quartz continue à faire beau- coup de dégâts” et la Chine détient les plus gros volumes de production (900 millions de montres par an). Reste à savoir pour demain, jusqu’à quel prix seront prêts à aller les consom- mateurs pour acheter une montre. ! sur le créneau de la montre mécanique symbole d’une “montre pour la vie.” En commercialisant la marque, S.M.H. a

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“Le quartz a tout balayé, y compris en Suisse.”

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