Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005

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D O S S I E R

Service après-vente L’entreprise Épenoy veut se diversifier À 30 ans, Cédric Épenoy a repris l’entreprise hor- logère familiale avec la ferme intention de se diver- sifier pour asseoir dans la durée l’activité de la société spécialisée dans le service après-vente.

D epuis sa création en 1972, la société Michel Épenoy installée rue Victor Hugo à Morteau est un des rares ateliers à s’être extir- pé de la crise horlogère. Spé- cialisée dans le service après- vente, cette entreprise qui emploie 5 personnes dont 3 hor- logers s’est adaptée aux évo- lutions du métier technique de “réparateur.” Elle assure le S.A.V. de bijoutiers dans tou- te la France, pour l’ensemble des déclinaisons du produit montre, qu’il s’agisse de quartz, mécanique, complication. En 20 ans, le métier a muté. Cette profession impose à ceux qui l’exercent de se diversifier, net d’adresses de plus de 300 clients, alors qu’en 1972 quatre clients suffisaient. Le phéno- mène que je constate est qu’il faut désormais avoir un maxi- mum de clients pour un volu- me de travail qui reste constant” indique Cédric Épenoy, gérant de la société. C’est un des symptômes de la crise horlogère qui, selon ce jeune entrepreneur âgé de 30 ans, n’est pas terminée. La concurrence menée par les pays asiatiques est totale. Leur poli- tique de bas prix a un impact direct sur l’activité d’horloger- réparateur. “Il coûte moins cher à un consommateur d’acheter une nouvelle montre plutôt que de changer la pile pour la fai- re fonctionner. Nous n’avons pas les moyens de lutter contre la concurrence asiatique” insis- te Cédric Épenoy. Cependant, trois éléments peu- vent jouer en faveur de l’ate- de trouver des échap- patoires en multipliant les activités pour ain- si tenir bon dans un contexte économique tendu. “Nous disposons actuellement d’un car-

lier mortuacien : ouvrir l’ac- tivité, se positionner sur le haut de gamme et des concurrents moins nombreux. Le métier d’horloger complet se fait de plus en plus rare. “Il y a des horlogers partout en France. Ceux qui cessent leur activité ne sont pas repris. Nous par- venons ainsi à gagner de nou- veaux clients. Notre avantage est de s’adapter à toutes les demandes dans des délais de plus en plus serrés.” Cette entreprise ne fait plus que de la réparation. Cédric Épenoy ressent la nécessité de positionner sur d’autres seg- ments de l’horlogerie afin d’as- seoir son activité dans la durée. n’exclut pas non plus de se lan- cer dans la fabrication de montres dans les années à venir. L’innovation est néces- saire, mais n’est pas pour autant synonyme de longévi- té. Selon Cédric Épenoy, dans un contexte difficile, la légis- lation française ne sert pas le développement de l’horlo- gerie. La lourdeur des charges sociales est là aussi objet à débat, car elles freineraient la compétitivité des entreprises dans une horlogerie où le prix fait la différence. Sur un même produit haut de gamme, Cédric Épenoy a relevé un écart de 200 euros sur son prix de ven- te entre la France et d’autres pays européens limitrophes. Pour lui, il y a là matière à s’in- terroger sur la réalité d’une fis- calité bien française qui fait toute la différence. ! T.C. Par exemple, il est aujourd’hui le dis- tributeur exclusif en France et en Eurpe de Rodolphe, une marque haut de gamme suisse. Il

Cédric Épenoy, à son établi : “Notre avantage est de s’adapter à toutes les demandes.”

“Les horlogers qui cessent leur activité ne sont pas repris.”

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