Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005

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V A L D E M O R T E A U

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Personnes âgées

Un foyer logement sur le Val de Morteau ? En juin dernier, la C.F.D.T. des retraités du Val de Morteau présentait aux élus locaux ses préoccupations concernant les personnes âgées et proposait la création d’un foyer logement. En 2005, une étude est lancée pour déterminer les besoins et attentes précis de la population.

E n 2000, une enquête sur les personnes de plus de 65 ans a été réalisée par

les membres du syndicat “Retrai- tés C.F.D.T. du Val de Morteau”, avec pour objectif de mettre en

avant les besoins des personnes âgées. Parmi ces besoins, celui du logement intéresse parti-

culièrement Jacques Billerey, secrétaire, Renée Clerc, tréso- rière, Xavier Faivre-Pierret et Gabriel Duquet, membres du bureau de la C.F.D.T. “Nous nous sommes rendu compte par exemple que beaucoup de per- sonnes âgées, souvent veuves, et surtout de Villers-le-Lac, ven- daient leur maison, quittaient leur lieu de vie pour venir sur Morteau, constate Jacques Bille- rey. Plusieurs raisons sont évo- quées : maison trop grande, charges trop élevées, entretien, neige, commerces trop éloignés, isolement… Mais ce n’est pas le fait que de personnes isolées. C’est aussi le problème de per- sonnes qui ne veulent plus ou ne peuvent plus vivre seules, confi- nées dans leur appartement.” avec l’unité de vie à Gilley, pour rencontrer les responsables et visiter les lieux. Ces visites les ont convaincus du bien-fondé de leur démarche. “Nous avons ren- contré des gens dans notre état, en très bonne santé, qui se retrou- vent à vivre en communauté dans ces foyers logements, expliquent- ils. Il y a une très grande liber- té de vie, qui fait toute la dif- férence entre ce genre d’établis- sement et les maisons de retrai- âge, ils découvraient les joies du ski, au pied du mont Vouillot. La guerre avait mis entre paren- thèses la fougue de ces premiers passionnés, bridée pendant quelques années. “Dès le départ des Allemands, l’équipe d’ori- gine se ressoude et cherche un lieu propice à la pratique du saut, qu’ils avaient expérimenté avant guerre sur la route des Maillots. C’est alors qu’ils découvrent le lieu-dit le Stand. La pente était idéale, le lieu assez proche du centre-ville. Tous ces bénévoles ont commencé à déboiser” racon- te Rémy Robbe, alerte septua- génaire qui n’était encore qu’un gamin - “un voyou de la Côte” - à cette époque. Il a fait les 400 coups avec les Jean Goguillot, Claude Trimaille, Bernard Veys- set et les trois frères Chardon. En 1945, un premier tremplin, en bois, est installé à cet endroit. Les premiers sauts s’effectuent en 1946. En 1951 est organi- sée la première coupe Klaus, du nom de la célèbre chocolaterie mortuacienne. “Maurice Gander faisait partie de la société des sports d’hiver de Morteau et il était directeur de la chocolate- rie. Il s’est alors proposé d’offrir une coupe et moult récompenses, Les membres de la C.F.D.T. se sont alors mis en relation avec des foyers logements, à Maîche, à Valdahon, ou

À Morteau, il existe déjà une maison de retraite, un centre de long séjour et l’hôpital local dont les personnes âgées constituent une grande partie des patients. Il manque un dispositif d’accueil temporaire. “Cela pourrait sans doute prendre la forme d’une structure de logements adaptés, avec des personnes autonomes auxquelles serait proposé un cer- tain nombre de services mutua- lisés, explique Annie Genevard. Le Pays Horloger engage une étude en 2005, afin d’analyser l’existant et de déterminer les besoins. À l’issue de ce diagnostic, nous pourrons nous engager dans un projet. J’ai déjà pensé à un lieu et approcher quelques partenaires, mais il faut attendre les résultats de l’étude pour être sûr que cela corresponde aux attentes définies.” Une consultation sera prochai- nement lancée pour choisir l’or- ganisme en charge de l’étude. Celle-ci devrait être rendue avant la fin 2005. ! G.C.

te. Les gens sont en location dans des F1 ou F1 bis, ils peuvent avoir leurs propres meubles, rece- voir des gens, être tout à fait autonomes. Seules quelques acti- vités en commun sont proposées, telles que la restauration ou des activités culturelles dans l’éta- blissement ou à l’extérieur. Ils peuvent rester indépendants. Et paradoxalement, les loyers sont très peu chers. Ces structures d’accueil s’adressent aux per- sonnes seules ou en couple.” locaux : Annie Genevard pour la mairie de Morteau et Jean- Marie Binétruy pour la com- munauté de communes. “Ils ont pris ça à cœur et nous ont très bien reçus, expliquent les membres de la C.F.D.T. Le dos- sier avance. Dans l’immédiat, ils ne pouvaient rien faire, les budgets étant déjà bouclés mais le budget 2005 du Pays Horlo- ger prévoit une étude, réalisée par un cabinet spécialisé.” Les membres de la C.F.D.T. ont rencontré en juin dernier les élus

Liberté d’autonomie et vie sociale.

Les membres du syndicat “Retraités C.F.D.T. du Val de Morteau” ont visité d’autres foyers logements, pour juger du bien-fondé de leur démarche.

Morteau au temps glorieux de la coupe Klaus Les anciens se remémorent avec émotion les grandes heures du trem- plin de Morteau, un équipement qui comptait à son époque parmi les plus performants de France. Séquence souvenir des hivers d’antan. Histoire

C’ était le temps des copains, du bénévolat. Il n’y avait pas la télé, on n’avait pas de voiture pour s’enfuir. Les pionniers étaient une poignée. Ils s’appelaient

Robert Vieille, dit Tobby, Mau- rice Gander, Marc Vuillemin, Serge Blanchard, Georges Michel. Il y avait aussi André Pugin, les frères Dubois, les frères Boillot, Guy Leibundgut,

Jean Villard, Pierrot Joly ou Rémy Robbe. Puis plus tard, Jean-Louis Bergeon, Gilles Dubois, Luc Martinet, Jacques Ryser… Avec l’insouciance de leur jeune

La coupe Klaus mobilisait les énergies de toute la popula- tion locale. Plus de 10 000 spectateurs assistaient à la compétition.

teau. Entre 10 000 et 12 000 spectateurs assistaient à la compétition chaque année. “Les sportifs venaient de toute l’Europe. Nous avons eu les plus grands champions à Morteau : des Tchèques, des Suisses, des Autrichiens, des Norvégiens… En 1955, la société des sports d’hiver a financé la construction d’un tremplin en métal, avec une piste de réception de 120 m. Le

plin, poursuit Rémy Robbe. Chaque année, il fallait payer le voyage et l’hébergement aux meilleurs sauteurs européens, ça nous coûtait très cher. Face aux difficultés financières et à la bais- se du bénévolat, nous avons dû renoncer au tremplin en 1974.” Une page se tourne cette année- là. Le tremplin est laissé à l’aban- don, la coupe Klaus est remisée au rang des souvenirs, les tou- relles de ferraille seront démon- tées quelques années plus tard. Du tremplin de Morteau, il ne reste aujourd’hui plus que la trouée au milieu des arbres, l’en- droit où s’élançaient les sauteurs. Comme une cicatrice qui a du mal à se refermer, laissant jus- te des souvenirs impérissables à ceux qui ont connu ces années. Au temps où tout le Val vibrait au rythme de ce “grand concours international de saut”, un évé- nement qui fait partie à jamais du patrimoine mortuacien. ! J.F-H.

boîtes de chocolats et caramels. Bien sûr, ça intéressait beaucoup les gamins que nous étions encore. Pour conserver la coupe, il fallait la gagner deux années de

record du tremplin date de 1967 avec un saut de 82,50 m réali- sé par l’Italien Aimo- ni, jamais égalé ni bat- tu” rappelle Rémy Rob- be.

Le record du tremplin date de 1967 avec un saut de 82,50 m.

suite.” Le 11 février 1951, l’équi- pe de Chaux-Neuve gagne la pre- mière coupe Klaus, devant cel- le de La Chaux-de-Fonds. L’effervescence s’est vite empa- rée de la population locale face à cet événement sportif qui res- te la manifestation la plus popu- laire jamais organisée à Mor-

La météo a parfois joué des tours à la compétition. Le tremplin, classé olympique, n’a pu accueillir la coupe Klaus en 1959, 1961, 1962 et 1964, faute de nei- ge suffisante. “Toutes les recettes de la société des sports d”hiver étaient réinvesties dans l’entre- tien et l’amélioration du trem-

Originaire de Chaux-Neuve, André Monnier était champion de France de saut à ski. Il s’élève dans le ciel de Morteau ce 21 février 1960.

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