Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005

D O S S I E R

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L’Asie devient incontournable Les Japonais prennent de court les Européens en maîtrisant la technologie du quartz. À cela s’ajoute une politique de prix bas intenable par les horlo- gers français. Dès le début des années soixante-dix, c’est l’Asie qui imprime le rythme dans l’horlogerie, contre toute attente. Concurrence

L a force des industriels asiatiques est d’avoir été suffisamment agres- sifs sur les marchés hor- logers européens pour imposer leur domination tant en quan- tité de produits qu’en qualité. Dès la fin des années soixan- te-dix, Seïko et Citizen sont les deux concurrents les plus redou- tés des entrepreneurs français. En maîtrisant la technologie du quartz, ils prennent de court les horlogers, pour certains incré- dules face à ceux qui les mène- ront plus tard à leur perte. Pour- tant, “il a fallu se rendre rapi-

dement à l’évidence. Les produits japonais étaient de bon standing” se souvient un ancien profes- sionnel du Haut-Doubs. En peu de temps, l’Asie ébranle aussi l’hégémonie helvétique et devient le carrefour incontournable de l’horlogerie mondiale. Car à l’avancée technologique s’ajou- te une politique de prix bas, “presque indécente” , face à laquel- le la concurrence européenne s’est essoufflée. C’est en inon- dant le marché avec des produits ultra compétitifs, que Japonais

commencé à se faire à partir de 1982. Ça a été un véritable coup d’assommoir pour les horlogers français.” Plus tard, les manu- factures comme Cattin à Mor- teau ne se relèveront pas. Les premiers sites de produc- tion s’installent donc à Hong- Kong. Mais ce n’est qu’une éta- pe. En fait, ce pôle industriel et financier qui n’est désormais qu’une vitrine où se négocie le prix des mouvements, est à l’époque un tremplin pour la Chine. Pour améliorer encore

et Chinois ont tenu un rôle leader à cette époque, jusqu’à aujour- d’hui. La montre se vulgari- se et Hong-Kong devient le centre névralgique de l’in-

les coûts de production en raison d’une main d’œuvre “rentable”, les chaînes de montage se déplacent en Chine. Il y a une quinzaine d’an- nées, ce pays occupait 10 % du marché mon-

Hong-Kong est devient le centre névralgique de l’industrie horlogère internationale.

“Capacité à travailler les produits électroniques miniaturisés.”

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dustrie horlogère internatio- nale jusqu’au milieu des années quatre-vingt. L’enclave anglai- se située aux portes de la Chi- ne est une place forte qui concentre les capitaux libres. Elle est devenue un espace de négoce, où se rendent les indus- triels français dès la fin des années soixante. “Ce sont les Japonais qui ont commencé à introduire sur Hong-Kong des fabrications d’habillage de boîtes de montres afin d’alimenter leurs propres besoins. Puis les Européens y sont allés aussi. Car il y avait à Hong-Kong cet- te capacité à travailler les pro- duits électroniques miniaturi- sés que nous n’avions pas. Une ou deux fois par an, nous nous allions voir les nouveautés chez des fournisseurs” raconte un horloger mortuacien. Au départ, la production asia- tique se cantonnait à un ensemble de composants du produit montre. “La fabrica- tion de la montre entière a

dial du quartz économique – entrée de gamme. Désormais, il représente 80 % de ce même marché. En raison de ses gains de production toujours plus avantageux, la Chine a susci- té – et suscite encore – la convoitise des industriels euro- péens. “Dans les années quatre- vingt, ce qui a tué un certain nombre d’horlogers français qui travaillaient avec la grande distribution, c’est le fait que les centrales d’achats de ces enseignes sont allées s’appro- visionner directement en Chi- ne pour commercialiser ensui- te leurs propres produits” relè- ve un observateur du marché horloger local. À la politique économique asiatique, on pourrait ajouter encore cette capacité à copier, développer, contrefaire des concepts pourtant nés en Europe. C’est autre un volet de l’influence asiatique sur l’horlogerie française frappée du “péril jaune”. !

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