Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005

D O S S I E R

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Suisse voisine

La “Swatch”

sauve la Suisse Soutenus par les banques, les industriels horlogers suisses ont trouvé le moyen de s’extirper de la crise qui les frappait en créant la montre “Swatch.”

Avec la Swatch, les horlogers suisses ont montré qu’ils étaient capables de produire une montre en grande série à des prix compétitifs.

D e 1975 à 1985, l’industrie européenne horlogère est au tapis. Les entrepreneurs français s’écroulent d’abord, avant leurs homologues suisses qui vont vivre à leur tour une véritable crise industrielle. Les chiffres confirment ce constat, puisqu’entre “1962 et 1981, nous allons perdre 40 000 emplois dans l’horlo- gerie. La ville de La Chaux- de-Fonds par exemple qui concentrait un grand nombre d’entreprises va voir partir 8 000 habitants en 18 mois. L’effondrement de la Suisse n’a pas arrangé les choses en France” indique un observa- teur de l’histoire horlogère hel- vétique. Le quartz a tout balayé, y com- pris en Suisse terre de la sommes tombés dans une sor- te de spirale - aujourd’hui enco- re - où chaque génération de quartz est meilleur marché que la précédente” précise-t-il. Pourtant au début des années quatre-vingt, la Suisse est techniquement capable de pro- duire des mouvements quartz, mais les prix ne sont pas suf- fisamment compétitifs pour s’imposer face à la concurrence asiatique. À cette époque, la plupart des acteurs de la filiè- re horlogère suisse voient décroître leurs ventes, et leurs chiffres d’affaires. De part et d’autre, on dégraisse les effec- tifs pour essayer de tenir une place dans l’organisation mon- diale de l’horlogerie. C’est à ce moment-là que la Suisse réussit un tour de for- ce contrairement à la France. Côté helvétique, l’industrie horlogère est presque une ins- titution. Pendant les phases les plus critiques, on assis- tera dans ce pays à une mobi- lisation sans précédent des banques qui ont continué à soutenir les deux groupes hor- logers alors qu’ils accusaient de lourdes pertes financières au début des années quatre- vingt. Finalement, toute la filière horlogère suisse s’est rassemblée afin d’envisager des solutions communes et retrouver le chemin de la crois- montre mécanique. “Nous nous sommes retrouvés avec des stocks importants, impossibles à com- mercialiser. Nous

sance. Elle a surtout considé- ré que les fabricants de pièces ne devaient pas se développer au détriment des fabricants de montres et inversement. Un des moyens mis en place pour espérer sortir de la cri- se est de créer la société suis- se de micro-électronique et d’horlogerie (S.M.H.) qui résul- te de la fusion de deux groupes horlogers majeurs : S.S.I.H. et A.S.U.A.G. Les banques vont accompagner financièrement cette restructuration néces- saire. Simultanément naît la montre “Swatch” reconnue par toute la profession. Comme le disent encore certains horlo- gers, “la Swatch est le coup de génie qui nous a permis de nous tirer d’affaire.” Cette montre mode est syno- nyme d’une rupture complète avec la tradition horlogère suisse positionnée jusque-là réussi son pari de produire une montre à quartz en gran- de série et rentable. Mais la Swatch témoigne aussi de la capacité des entrepreneurs helvétiques à remettre en question l’organisation tradi- tionnelle de la filière. “La Swatch a sauvé la Suisse. Grâ- ce à l’automatisation, la sim- plification, elle pouvait riva- liser avec des produits concur- rents” poursuit cet observa- teur. Aujourd’hui, les industriels helvétiques entrent dans une nouvelle phase. Le concept Swatch a vécu, l’avenir de l’horlogerie de l’autre côté de la frontière dépendant surtout d’un positionnement sur une production haut de gamme où l’on prend d’abord en consi- dération la valeur ajoutée du produit avant les volumes. Dans ce contexte, la montre mécanique, technique, revient sur le devant de la scène. “Il semble néanmoins que l’hor- logerie suisse ne soit pas enco- re au bout de ses peines. Le quartz continue à faire beau- coup de dégâts” et la Chine détient les plus gros volumes de production (900 millions de montres par an). Reste à savoir pour demain, jusqu’à quel prix seront prêts à aller les consom- mateurs pour acheter une montre. ! sur le créneau de la montre mécanique symbole d’une “montre pour la vie.” En commercialisant la marque, S.M.H. a

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“Le quartz a tout balayé, y compris en Suisse.”

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