Journal C'est à Dire 96 - Janvier 2005
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D O S S I E R
Kiplé et le pari de la grande distribution Industrie En 1965, sous l’impulsion de son fondateur Jacques Bouhelier, la marque Kiplé fait son entrée à Carrefour-Vénissieux dans la gran- de distribution encore balbutiante. C’est une des clés de la réussite de l’entreprise horlogère mortuacienne.
vendre ses montres mécaniques. Je suis allé rencontrer à Vénis- sieux Marcel Fournier, fonda- teur de lenseigne Carrefour dans cette ville. Je lui ai demandé si je pouvais occuper un espa- ce dans ce magasin pour com-
49 représentants dans toute la France. Jacques Bouhelier est convaincu que la réussite et la lutte contre la concurrence nécessitent doccuper le terrain. Au début des années 80, nous sommes montés jusquà 230 sala- riés pour un chiffre daffaires à lépoque qui a atteint les 150 millions de francs annuels hors taxes raconte lentrepreneur. La stratégie industrielle déve- loppée par Jacques Bouhelier porte ses fruits. Pourtant, elle nempêchera pas le déclin dune entreprise à succès, victime de deux phénomènes : le quartz et larrivée sur le marché des pro- duits dAsie à bas prix pour une qualité équivalente, et le rachat en 1984 par Kiplé de la marque Lip, un mauvais calcul. ! T.C.
bout de 10 ans, la marque était présente dans 95% des hyper- marchés qui florissaient dans toutes les villes de France. Le réseau de distribution sétend aussi aux buralistes et plus tard aux horlogers bijoutiers.
Lactivité est en plein essor, tout comme le chiffre daffaires. À grands renforts de publicité, lentreprise mortuacienne assoit sa renommée au niveau national dès le début des années 70, sur le marché du moyen de gamme, grand public.
mercialiser des montres. Il a donné son accord pour une période dessai. Le premier soir, nous avons vendu 83 montres. Alors Marcel Fournier ma autorisé à étendre le rayon dexposition, de 2 à 3 m. Jai ajouté aux montres, les réveils et les pendules.
Au bout de 10 ans, la marque était présente dans 95% des hyper- marchés.
Il ne reste aucune trace de Kiplé, une entreprise qui a connu son heure de gloire rue Fontaine Lépine.
L e rez-de-chaussée sert en partie de débarras. Le pre- mier étage, des bureaux, est occupé par un cabinet comp- table, des avocats, des huissiers. Un atelier de peinture et la socié- té Ambre-Gauthier se partagent le reste du bâtiment. Pourtant cétait ici, la grande enseigne lumineuse bleue qui barrait la façade de lusine. Quinze ans après sa liquidation, il ny a plus de traces de lentreprise Kiplé
qui a vécu son heure de gloire dans ces locaux, rue Fontaine Lépine, avant de disparaître à son tour en 1990. Elle employait encore 150 salariés. Sur elle sest refermé un autre chapitre de laventure horlogère mortua- cienne et française, qui débu- te en 1953 avec Jacques Bou- helier. À lépoque, le jeune entrepre- neur a 24 ans quand il crée la marque Kiplé et fonde la socié-
té du même nom spécialisée dans la vente directe de montres aux particuliers. Il commercia- lise dabord la production hor- logère de son père, fabricant à Morteau. Jai démarré avec mon épouse et une employée se sou- vient-t-il. Lévolution est rapi- de et la croissance se consoli- de en 1965 quand Jacques Bou- helier perçoit tout lintérêt quil a à intégrer la grande distri- bution encore balbutiante, pour
Ce test concluant a ouvert les portes de la grande distribution à Kiplé qui a bénéficié ensuite dune sorte dexclusivité auprès de ces magasins dans lesquels jai introduit lhorlogerie. Au
Lentreprise emploie 150 per- sonnes à Morteau, sans comp- ter les commerciaux qui sillon- nent lHexagone pour diffuser les produits Kiplé. À la fin des années 80, ils sont
DEFFEUILLE Automobiles S.A. MORTEAU 45, rue de la Louhière 03 81 67 39 18 PONTARLIER Z.I. La Fée Verte 03 81 39 80 80 Vincent Deffeuille et ses collaborateurs sont heureux de vous présenter leurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour cette nouvelle année 2005
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