La Presse Bisontine 86 - Mars 2008

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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N° 86

Mars 2008

2 €

Le troisième mercredi du mois

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

MUNICIPALES 2008 LA BATAILLE DE

Rue Bersot BESANÇON 03 81 82 27 14

BESANÇON ET LES ENJEUX DANS LES COMMUNES PÉRIPHÉRIQUES

Une première bisontine : le cerveau à la loupe Mis au point à Besançon, le dis- positif de la toute nouvelle entre- prise ImaCisio est une avancée majeure pour l’exploration céré- brale. De nombreux emplois sont à la clé à Besançon. p. 10 Arnaque à la vente de voitures dans le Grand Besançon

Jean-Louis Fousseret,

vraiment imbattable ?

Ces derniers temps, plusieurs habitants du Grand Besançon se sont fait escroquer en vendant leur voiture haut de gamme de particulier à particulier. Enquête. p. 8 Cheval Frères-groupe I.M.I. : 450 emplois à préserver L’entreprise bisontine Cheval, intégrée au groupe I.M.I., pour- suit sa diversification. Le déve- loppement des implants en céra- mique lui donne de nouvelles perspectives. p. 28

Lire le dossier p. 13 à 22

Le marché bisontin en mutation Prix de l’immobilier : enfin la baisse ! L’impact des taux d’intérêt

Lire l’événement p. 6-7

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 86 - Mars 2008

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est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Solène Davesne, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, B.A.F., Jean-Michel Bahbouh, Kookaburra, Mutualité Française Doubs, P.S., MoDem, U.M.P., Dahmane Soudani,Ville de Besançon. Compétition “Tu m’as piqué une des mes anciennes coéquipières, je t’en débauche une autre.” “Tu veux jouer l’ouverture dans les quar- tiers, je fais de la surenchère.” La consti- tution des listes des principaux candidats à la mairie de Besançon sʼest faite dans un drôle de climat cette année. Le maire actuel, fort de son statut de sortant, ne manque pas de railler son principal oppo- sant de droite qui, il faut bien le recon- naître, cumule la “scoumoune” : ralliement tardif des “fédéralistes”, faux déboires judi- ciaires de certains co-listiers… nʼont pas facilité la tâchede JeanRosselot qui, pour- tant, se bat comme un beau diable dans cette campagne aux relents revanchards. Une fois encore, ces ratés nʼiront pas dans le sens dʼune union sacrée de lʼélectorat de droite autour de son candidat officiel. Ajoutons à cela une précampagne loca- le sous forme dʼétripage entre les anciens candidats à la candidature, et un contex- te national pas franchement favorable à la droite, et cʼest Jean-Louis Fousseret qui boit du petit-lait. Mais attention, lʼexcès de confiance nʼa pas que du bon. La liste black-blanc-beur de Jean Rosselot a au moins lʼavantage de détonner de la part dʼun candidat étiquetéU.M.P. et, lui-même lʼa bien compris, il a fait de la déshéren- ce de certains quartiers un des socles sur lesquels il a décidé dʼaxer sa campagne. Son intime conviction quʼil peut gagner, contre vents et marées, contrebalance lʼimage dʼimprovisation quʼa laissée le dévoilement tardif de sa liste. Mais le vrai suspense dans ces municipales 2008, il faut aller le chercher àquelques kilomètres de Besançon. Dans ces communes qui, à lʼimage deThise (la deuxième duGrand Besançonen termesdepopulation), Deve- cey, Châtillon-le-Duc, Saint-Vit ou encore Saône,donneront lieuàdevraiesbagarres, serrées, où la personnalité de chacun des co-listiers comptera. Celaest dʼautant plus vrai que dans la plupart de ces communes périphériques, lʼimpitoyable règledupana- chagesubsiste. Cʼest dans ces communes pour la plupart appartenant à la commu- nauté dʼagglomération du Grand Besan- çon que les rapports de force apparais- sent les plus serrés. Lʼagglomération, cʼest dʼailleurs le principal challenge à réussir dans les six prochaines années. Gros bébé de sept ans aux allures encore balourdes, lʼagglo doit impérativement prouver toute son efficience dans le pro- chain mandat. Ce sont les élus intercom- munauxqui auront lachargede faire rayon- ner Besançon et ses environs dans la compétition internationale de demain. Jean-François Hauser Éditorial

SPORT

L’ancien champion du monde de biathlon Raphaël Poirée : “Transmettre ma passion du biathlon, c’est obligatoire” Après avoir raccroché sa carabine l’année dernière, Raphaël Poi- rée s’est élancé cette année dans le marathon de la Transjura- sienne. Et s’est classé quatrième. Mais pour le jeune retraité, il ne s’agit pas d’une seconde carrière. Juste de skier pour le plaisir.

L a Presse Bisontine : Vous avez fini quatrième de la Transjurasienne. C’est parce que vous n’arrivez pas à raccrocher les skis que vous vous êtes lancé dans cette course ? Raphaël Poirée : Non. Tout d’abord, je suis militaire. Donc soit je fais des compétitions, soit je suis dans une caserne. Mais je voulais faire des courses de longue distance. Ne pas avoir de carabine sur le dos, être au milieu des gens. Même lorsque j’étais ath- lète, je rêvais de faire sur des longues distances. Et en France, la Transjurasienne est de loin la course la plus connue. Ce qui est agréable, c’est d’être avec le public. À chaque fois ils m’encouragent, on arri- ve à échanger après la course. C’est une dimension qui était plus difficile à avoir en biathlon parce que les manches de coupe du monde ont forcément lieu à l’étranger. Les spectateurs ne nous voient qu’à la télévision. L.P.B. : Vous vous êtes beaucoup préparé pour cette course ? R.P. : Non, je ne m’entraîne pas beaucoup. À la fin de la saison dernière, j’ai passé cinq mois où je n’ai vraiment rien fait du tout. Je dois skier trois ou quatre fois par semaine seulement. Lorsque j’étais en compétition, je skiais 800 heures par an, là je dois en être à 150 à peine. Je vis sur mes acquis pour l’instant, et les acquis ne durent pas longtemps. L.P.B. : Finir quatrième, c’est quand même une performance plutôt correcte… R.P. : J’étais assez content, c’est vrai. J’ai fait une très belle course.Mais pour moi, ce n’est que du plai- sir. Je n’ai aucun objectif. Bien sûr, lorsque je prends le départ, c’est pour gagner. La compétition, j’ai cela

dans le sang. Je dois encore parti- ciper à quelques courses, dont les

championnats de France de ski à la fin de la saison. Mais pour moi, ce n’est en aucun cas une seconde carrière. C’est juste le plaisir de ne pas avoir de pres- sion, de skier sans que les gens et les médias atten- dent quelque chose de vous… L.P.B. : Vous avez mis fin à votre carrière à la fin de la saison dernière. À quoi ressemble votre vie de jeune retraité ? R.P. : : Je profite beaucoup de mes enfants. Je suis aussi en train de mettre en place des projets pour l’avenir. J’aide aussi des athlètes qui me le deman- dent. Je travaille beaucoup avec le jeune Simon Fourcade. Je ne suis pas son coach , mais je lui appor- te une aide, à tous les niveaux que ce soit mental ou technique. Le biathlon est un sport extrêmement complet. On se téléphone souvent, on fait aussi des stages ensemble. L.P.B. : Avez-vous d’autres projets dans le biathlon ? R.P. : J’ai consacré 15 à 20 ans de ma vie à ce sport. Je ne peux pas garder tout cela pour moi. J’ai une obligation de le transmettre. Je veux vraiment m’investir dans la formation des jeunes. Après, il faut qu’on me laisse le faire et c’est une autre his- toire. L.P.B. : Vous entretenez des relations toujours tendues avec la Fédération ? R.P. : Je n’en dirai pas plus. Les rapports ne sont plus les mêmes quand on arrête d’être athlète. On pas- se de l’autre côté de la barrière. Quand on est spor- tif, on est beaucoup utilisé. On vous traite comme

un roi…quand vous ramenez des médailles seulement. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’équipe de France de biathlon actuel- le ? R.P. : Il y a des jeunes qui pointent leur nez, chez les dames surtout. C’est encourageant.Mais en biath- lon, il faut beaucoup d’expérience, de patience pour réussir. Il faut savoir attendre. Et il y a bien sûr toujoursVincent Defrasne et San- drine Bailly. Ce sont à eux demon- trer le chemin aux autres. L.P.B. : Le biathlon est certainement le sport qui compte le plus de médaillés olympiques par rapport au nombre de licenciés. Pourquoi ? R.P. : C’est une bonne question. Je

Retraité sportif depuis avril 2007, Raphaël Poirée possède l’un des plus beaux palmarès du biathlon avec trois médailles olympiques et quatre globes de cristal.

pense que nous avons eu des générations un peu exceptionnelles. Le biathlon est un sport très dur, il n’y a que des gens très durs qui peuvent y arri- ver. En France, on dispose d’un véritable savoir-fai- re au niveau du tir. C’est un énorme avantage car un bon résultat au tir rattrape largement un ski moins bon. Le ski est plutôt une faiblesse. Mais ça ne s’acquiert pas du jour au lendemain. L.P.B. : Le meilleur souvenir de votre carrière ? R.P. : Je ne suis pas quelqu’un qui me tourne vers le

passé. Je n’ai pas en tête une cour- se en particulier. Par contre, ce qui est important pour moi, c’est com- ment j’y suis arrivé. Tout le tra- vail, les heures d’entraînement qu’il y a derrière. La victoire, c’est la finalité seulement. L.P.B. :Vous commentez la coupe dumon- de pour Eurosport. ça fait bizarre de se trouver de l’autre côté ? R.P. : Non.Même quand je vais voir les membres de l’équipe de Fran- ce, je sens une petite barrière. Ce n’est plus mon monde et je n’ai plus envie d’y retourner. J’ai fait mon temps. Le biathlon, c’est bel et bien fini pour moi. Un champion hors pair En dehors de lʼor olympique, il aura tout raflé. Quatre globes de cristal, trois médailles olympiques, 8 titres de champions du monde et 44 victoires en coupe du mon- de. Raphaël Poirée affiche un pal- marès impressionnant. Marié à la championne de biathlon Liv Gre- te-Poirée, le biathlète de Villars- de-Lans a pris sa retraite sporti- ve à 33 ans en avril dernier. Il est cette saison consultant sur Euro- sport. Il a écrit son autobiographie, “Poi- rée par Raphaël Poirée, On ne naît pas champion on le devient”, en collaboration avec le journa- liste Yves Perret (éditions Jacob- Duvernet - novembre 2007 - 19 euros) Propos recueillis par S.D.

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RETOUR SUR INFO

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Les momies ont livré leurs secrets L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une

L es travaux de Samuel Mérigeaud, doctorant en médecine à la facul- té de Besançon, seront bientôt révé- lés au public. Le jeune chercheur, début 2007, avait organisé une specta- culaire opération consistant à passer au scanner deux momies conservées au musée des Beaux-arts et dʼarchéologie de Besançon. Lʼopération, destinée à révéler une partie des mystères de lʼÉgypte ancienne, sʼest révélée très fruc- tueuse.

Les Bisontins auront lʼoccasion de décou- vrir les résultats de ces travaux dès le mois de juin prochain. Le musée de Besançon organise de juin à décembre 2008 une gran- de exposition sur ses collections égyptiennes et les résultats des scanners pratiqués par le jeune médecin. La réalisation des scan- ners de Séramon et Ankhpakhered, les deux momies, a rendu possible lʼétude de ces deux corps dans leur intégralité sans leur porter atteinte. “Cette technique a permis également de découvrir des objets à jamais

cachés aux visiteurs, comme des amulettes, des bijoux et de retrouver toute l’histoire de la momification de ces deux personnages ” souligne la ville de Besançon, partenaire de cette future exposition. Lʼexposition organisée à Besançon sera constituée de quatre grandes parties : “Le culte des dieux et des ancêtres”, “Autour du défunt”, “Après la mort, la vie dans lʼau- delà” et “Séramon et Ankhpakhered”. Ce sera un des temps forts de lʼannée cultu- relle à Besançon.

de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La Bisontine, avec des bulles

Les commerçants prennent en main l’avenir du centre-ville

B ientôt, lʼeau municipale fera vraiment “pschitt”. La Bison- tine, largement promue par des campagnes de communi- cation vantant les qualités natu- relles et le coût modique de cet- te eau du robinet “made in Besançon”, sera bientôt gazéi- fiée et vendue en bouteille dans les cafés et restaurants de la vil- le et certains points de vente. Il ne manque plus que les autori- sations sanitaires de la D.D.A.S.S. et la Bisontine à bulles pourra pétiller sur les tables bisontines. Le processus de gazéification a été confié à la société Rième, basée rue Ampère à Besançon. Lemontage des capsules, posées sur des bouteilles consignées, sera assuré par les travailleurs du C.H.A.T., également installés rue Ampère. Ce “circuit court” permettra à la Bisontine Pétillan- te de répondre aux exigences de développement durable vou- lues par la ville dans la promo- tion de son eau. Sur chaque bou- teille vendue, la ville de Besançon percevra une redevance de 0,04 euro. La contrainte de la consigne ne permettra donc pas de commercialiser cette eau gazeuse dans toutes les grandes surfaces et épiceries de Besan- çon et encore moins dans les autres régions. Les amateurs

Lʼ Union des commerçants de Besançon a pré- senté son plan dʼaction 2008. La nouvelle équi- pe conduite par Jérôme Cart a élaboré une réflexion autour dʼun seul objectif : “Faire revenir les clients au centre-ville.” Cʼest un fait, les enseignes de la Boucle souffrent de lʼattractivité incontestable des zones de Valentin, Châteaufarine et Chalezeule. Faut-il pour autant être fataliste ? En tout cas ce nʼest pas lʼattitude adoptée par lʼUnion des commerçants de Besançon (U.C.B.) qui est déterminée à faire exister le centre-ville dans le paysage commercial bisontin où il a toute sa pla- ce. Il est vrai que pour la clientèle qui vient de lʼextérieur, la Boucle est moins accessible que les temples de la consommation situés en périphérie. Cependant, le centre- ville a des atouts que les zones nʼont pas. Dans son programme dʼaction, lʼU.C.B. a commencé par travailler sur la valorisation dʼopérations commerciales existantes afin quʼelles servent davantage le dynamis- me du centre-ville. Les braderies dʼété et dʼautomne seront par exemple plus animées avec une offre com- merciale plus dense. LʼUnion remet au goût du jour les samedis piétons (3 ème samedi de chaque mois à partir dʼavril). À cette occasion, elle propose des animations thématiques sur les cinq places du centre-ville avec selon les mois en cours, de la gastronomie, de la mode, de lʼécologie, de lʼart, des activités pour enfants et même une exposition de véhicules. Le système du free-pass , qui facilite le stationnement, testé pour la première fois au mois de décembre devrait être diffusé à grande échelle. Enfin le magazine “En ville” de lʼU.C.B. sera relooké sur le fond et sur la for- me pour le rendre plus attractif. Ces actions ne sont que la première phase dʼune stra- tégie globale. Sous lʼimpulsion de Jérôme Cart et de son équipe, lʼUnion des Commerçants semble bien décidée à prendre en main le destin du centre-ville.

dʼeau pétillante la trouveront dʼabord dans les restaurants de la ville. “Les restaurateurs sont censés la vendre moins cher que les eaux gazeuses de marque” escompte Christophe Lime, lʼadjoint bisontin responsable de lʼeau et de lʼassainissement. La judicieuse opération de com- munication menée par la ville de Besançon autour de son eau du robinet porte ses fruits. 83 % des Bisontins déclarent boire régu- lièrement de lʼeau du robinet contre 67 % en 2004. Dans le même temps, la part des consom- mateurs affirmant ne boire que de lʼeau du robinet est passée à Besançon de 41 à 49 %. “C’est deux fois plus que la moyenne nationale” se félicite Christophe Lime. La diffusion de la Bisonti- ne Pétillante doit démarrer dʼici lʼété prochain.

A

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BESANÇON

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POLITIQUE

La fierté du maire

Guère d’oppositions au dernier conseil du mandat le 7 février. Cette dernière séance était plutôt l’occasion de louer les mérites de la démo- cratie locale. Paulette Guinchard et Denis Baud ont tiré leur révérence. Un dernier conseil en forme d’hommage

grandmoment de devenir lemai- re de Besançon. Quelle fierté, dit- il, quand je rentre certains soirs sur Besançon et que j’aperçois cette Citadelle éclairée, deme dire que nous avons été élus pour ser- vir cette belle ville.” Jean-Louis Fousseret poursuit : “Si quelques- uns ont peut-être parfois dérapé, la totalité des élus de cette ville ont eu en eux l’intérêt de cette vil- le. Tous ici,avez honoré la confian- ce que les Bisontines et les Bison- tins vous avaient accordée. Pour les échéances à venir, eh bien que le meilleur gagne” a conclu le maire sortant. L’adjoint Denis Baud y est allé aussi de son “au revoir” (voir page 9). Fin de séance ? Presque. Jean Rosselot n’a pu s’empêcher de solliciter une dernière fois la parole pour rappeler que “tous les élus, opposition comprise, méritent l’estime et de tous et de toutes.” Il termine par cet espoir : “La destinée de toute opposition, c’est de devenir un jour majori- taire…” Éclat de rire général. La campagne n’avait pas enco- re tout à fait commencé. J.-F.H.

L e débat n’a - presque - pas eu lieu le 7 février au soir au dernier conseil munici- pal de ce septennat Fousseret. Il s’agissait pourtant du débat annuel autour du budget 2008 qui, à l’habitude, donne lieu aux plus vifs échanges entre lamajo-

budget de l’année. Point de longues joutes et - c’est assez rare pour le souligner -, des débats constructifs, des échanges dignes, une bonne dose d’humour et même de l’émotion. Notamment quand il s’est agi pour lemaire,mais d’abord pour sa collègue de toujours Paulet- te Guinchard, de tirer le bilan de ses 25 années d’engagement politique. “Il y a 25 ans, nous n’avions pas de débat d’orientation budgétaire, l’intercommunalité n’en était pas là. Tout cela contribue aux pro- grès de la démocratie, a com- menté l’ex-députée et secrétai- re d’État qui tirait ce soir-là sa révérence. Je voudrais dire à tout le monde que c’est une grande chance de pouvoir servir une bel- le ville comme Besançon” a-t-elle poursuivi un filet d’émotion dans la voix. Le maire a pris le relais de sa collègue en se remémorant, “ce

rité et l’opposition, entre le mai- re actuel et son prochain chal- lenger. Ineptie du système : le débat budgétaire a eu lieu avant les municipales mais c’est une autre équipe, celle qui sortira des urnes au soir du 16 mars, qui aura la charge de voter ce

Parmi les principales décisions de ce dernier conseil, le report de la vente par Néolia de logements sociaux dans un immeuble du boulevard Blum, sous l’impulsion du communiste Christophe Lime.

DENIER 67 euros en moyenne

L’Église catholique fait sa quête 28 % - seulement - des catholiques contri- buent au denier de l’Église. Les chiffres sont en baisse. Dans le Doubs, la collecte fléchit régulièrement, d’année en année.

E n 2007, le denier de l’Église a rapporté au diocèse de Besançon 2,857 millions d’euros. 28 %des 155 000 foyers catholiques du diocèse ont don- né leur obole, c’est à peine un tiers. Et “la collecte s’érode len- tement” constate l’Église de Besançon. - 0,95 % en 2005, - 0,88 % en 2006, - 0,32 % l’an dernier. Et le nombre de dona- teurs suit la même tendance : Ils n’étaient “plus” que 42 754 en 2006, contre 44 157 en 2005 et 46 957 l’année précédente. Le diocèse déplore par ailleurs “un donmoyen particulièrement bas” : 67 euros en 2006, contre une moyenne nationale de 130 euros.Ànoter que 800 dona- teurs ont opté l’an dernier pour un prélèvement automatique, à hauteur globale de 160 000 euros. En 2008, l’objectif du diocèse qui vient de lancer une vaste campagne de communication, est de “stabiliser le nombre de donateurs, d’augmenter le don moyen et d’augmenter le mon- tant de la collecte. Nous sou- haiterions revenir au niveau de 2004, soit 2,92 millions d’euros de collecte, grâce à la mobilisa- tion de tous” martèle la hiérar- chie ecclésiastique bisontine. Le denier de l’Église sert à rému- nérer les prêtres et les laïcs sala- riés du diocèse. Depuis 1905 et

la loi de séparation de l’Église et de l’État, la République fran- çaise “ne reconnaît ni ne sala- rie plus aucun culte.” Dans sa campagne de promotion du denier de l’Église, le diocèse de Besançon veut également lut- ter contre plusieurs idées reçues toujours bien ancrées, selon les- quelles, par exemple, l’Église est riche et n’a pas besoin d’argent. “Mais l’Église ne vit que des dons des catholiques. La prétendue richesse de l’Église est une pure mais tenace illu- sion” précise l’archevêché de Besançon. Ou encore que l’Église perçoit des subventions de l’État ou duVatican. Les trois quarts des Français pensent encore que l’Église est soutenue finan- cièrement par le Vatican. “L’Église catholique en France,

représentée juridi- quement par les associations dio- césaines, ne béné- ficie d’aucune aide ou subvention de la part duVatican, rappelle l’archevêché. De même, depuis 1905, l’Église ne bénéficie plus d’aides ou de sub- ventions directes de l’État.” J.-F.H.

Objectif : stabiliser le nombre de donateurs.

L’ÉVÉNEMENT

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Les observateurs du marché de l’immobilier s’accordent à dire qu’au mini- mum les prix sont stables. Au pire, ils pourraient baisser d’environ 20 % dans les trois prochaines années selon Précepta, un cabinet d’analyse du groupe Xerfi spécialisé dans ce type d’études. Un scénario redoutable qui plongerait dans le désarroi total, notamment les propriétaires qui ont acheté leur résiden- ce principale au prix le plus haut du marché, s’ils devaient le vendre demain. Quand l’immobilier tousse, les effets sont comparables à ceux d’un mauvais coup de bourse. À Besançon comme dans la plupart des villes de France, le profil du marché a changé. Une mutation encouragée par la hausse des taux d’intérêt, et une conjoncture morose. Qui l’aurait cru, alors qu’il y a quelques mois encore, tous les indicateurs dans ce domaine étaient au vert. Stagnation, voire baisse Le marché immobilier s’est donné une raison En seulement quelques mois, la tendance s’est inversée. Le marché immobilier retrouve son calme après plusieurs années d’euphorie. Désormais, ce ne sont plus les vendeurs qui font la loi, mais les acquéreurs qui fixent le prix. PRIX DE L’IMMOBILIER : ENFIN LA BAISSE ! TENDANCE

L es prix ne pouvaient pas conti- nuer à grimper indéfiniment. Les observateurs permanents du marché de l’immobilier, notaires et agences, s’attentaient à ce que la situation finis- se par se tasser un jour au l’autre. La Franche-Comté est concernée par le fléchissement qui s’amorce en ce début d’année. Les professionnels du secteur le ressentent mais ne disposent pas encore de statistiques précises pour appuyer leurs impressions. La réali- té “est que je pense que nous allons, non pas vers un ralentissement, mais vers une stabilisation des prix” explique Alain Ménétré, président de la F.N.A.I.M. Franche-Comté qui refuse pour l’instant de parler de baisse. En 2007, selon Century 21 France, notre région affichait encore une progres-

des taux d’intérêt. “Il y a aussi une morosi- té nationale qui n’encourage pas les gens à investir en ce moment” remarque un professionnel de l’immobilier bisontin. Résultat, les prix qui grimpaient dans la capitale régionale stagnent, voire bais- sent. Des biens seraient particuliè- rement touchés. “C’est clair, un appartement de 67 m 2 qui se ven- dait il y a deux ans 145 000 euros part désormais à 110 000 euros” ajou- te-t-il. Dans certains cas, les prix prennent une vraie claque et les délais de vente s’allongent (jusqu’à 90 jours). Le marché de l’immobilier amorce

Les prix ont baissé par exemple pour les appartements du type T4.

sion de 11 % des prix aumètre car- ré (+ 3 % à Besan- çon), soit une des croissances les plus fortes de l’Hexagone alors que sur la même période, le Lan- guedoc-Roussillon reculait de 1,19 % et le Limousin de 1,65 %. L’embellie est révolue. Terminée l’euphorie des neuf dernières années qui s’était emparée d’un marché où tous les biens se ven- daient à n’importe quel prix. La ten- dance s’est inver- sée en quelques mois seulement avec l’augmentation

“La différence, c’est qu’il y a des biens qui ne se vendent plus.”

être plus là en 2009” note un profes- sionnel. Même chose pour les acqué- reurs qui ont acheté au prix fort. S’ils sont contraints de vendre aujourd’hui, il est probable qu’ils ne retombent pas sur leurs pieds et perdent au mini- mum, dans la transaction, l’équivalent des frais de notaire engagés lors de l’achat du bien. La bulle immobilière n’implose pas. L’envergure se réduit, les prix perdent de l’altitude. Les plus intuitifs diront peut-être que c’est le même moment de faire ses courses sur le marché du logement en profitant de tarifs plus avantageux. L’immobilier serait donc toujours un bon placement. Et puis on ne sait jamais, si les prix devaient repartir à la hausse… T.C.

donc sa métamorphose avec un para- mètre qui joue un rôle capital dans cet- temutation. Sur l’échiquier, les maîtres du jeu ne sont plus les vendeurs mais les acheteurs. “En 2003, 2004, 2005, les vendeurs ont profité des taux d’intérêt très bas pour se séparer de leur bien à des prix très hauts poursuitAlainMéné- tré. Aujourd’hui, l’acquéreur a un bud- get plus serré, il est plus attentif à ce qu’il achète, plus réfléchi. Il visite plu- sieurs biens, ne s’emballe pas. Et si le produit ne lui convient pas, il passe à autre chose. Le vendeur ne fait plus la loi.” Le marché ne s’écroule pas pour autant. La demande est constante, tout com- me l’offre, mais les investisseurs ne sont plus disposés à acheter à n’importe quel prix n’importe quel bien. “Il n’y

l’immobilier se stabilise. “Je dirais que le marché s’est donné une raison” esti- me Patrick Chopard de la société bison- tine de courtage IM’Fi Crédits. “ Il a été dérégulé pendant plusieurs années et devient plus raisonnable” complète Alain Ménétré. La flambée des prix était donc artifi- cielle, encouragée par des taux d’intérêt bas et des médias qui poussaient à la roue pour que les particuliers inves- tissent. Nombreux sont ceux à avoir spéculé sur ce marché comme on joue en bourse. Les neuf dernières années ont vu fleurir des agences à tous les coins de rue. “Celles qui sont en place depuis 20 ans, qui ont une bonne expé- rience de l’immobilier réussiront à pas- ser le cap. Par contre, celles qui sont nées en 2003 et 2004, ne seront peut-

a pas plus de vendeurs. La différence, c’est qu’il y a des biens qui ne se ven- dent plus” observe une agence. La difficulté des professionnels de l’immobilier est justement de faire entendre aux cédants que le contexte a changé et qu’ils doivent modérer leur prix de vente pour l’adapter au bud- get des acquéreurs s’ils veulent s’en séparer dans de bonnes conditions. “On s’aperçoit que lorsqu’on rentre un produit au prix du marché, il part sans problème. On a toujours des biens à 200 000 euros par exemple. Mais il y a une inadéquation avec la possibili- té financière du client qui est de 180 000 euros.” Les acheteurs négo- cient et le vendeur n’a pas d’autre solu- tion que celle de lâcher du lest. Après la folie des années passées,

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FINANCES

De 3,25 à 4,85 % Quand les taux grimpent, le marché flanche Ces derniers mois, les taux d’intérêt augmentent, ce qui réduit d’autant la capacité d’endettement des ménages qui veulent devenir propriétaires. C’est au vendeur de supporter la différence.

L a capacité d’endettement des acqué- reurs diminue en même tant que les taux d’intérêt augmentent. Ils flirtent aujourd’hui sur le marché avec les 4,85 % (hors assurance). En 2005, les taux sont descendus jusqu’à 3,25 % (hors assurance), une valeur histori- quement basse. L’évolution à la hausse est constante depuis deux ans et a pour effet de réduire la marge de manœuvre financière des accédants à la propriété. Exemple : pour un crédit immobilier de 150 000 euros sur une durée de 20 ans, le montant des mensualités passe de 851 euros (avec un taux à 3,25 %) à 978 euros dans le cas d’un taux à 4,85 %, soit un différentiel de 127 euros par mois. Sur la durée de l’emprunt, la dif- férence s’élève à environ 30 000 euros. Si hier un acquéreur pouvait alors s’autoriser à acheter un bien d’une valeur de 150 000 euros, l’augmentation des taux d’intérêt le pousse hors des limites

de son budget. Ajou- tons à cela que les banques sont plus strictes dans l’examen des dossiers de deman- de de prêts. C’est une des conséquences de la crise américaine des “subprimes” sur les banques européennes. “Des changements s’opèrent indique un expert financier bison- tin. Avant, les banques acceptaient de finan- cer les projets immo- biliers à 110 %, c’est- à-dire qu’elles

“Lui demander quel montant il souhaite rembourser.”

La capacité d’endettement des acquéreurs diminue.

des agences de courtiers Im’Fi Crédits implantées à Besançon et Pontarlier. Ils ont intégré cette mutation dans leur acti- vité. “Un client qui passe la porte de notre établissement, on commence par lui demander quel montant des mensuali- tés il souhaite rembourser. Ensuite, on fait le point sur ses revenus, et ensuite on définit le niveau d’emprunt auquel il peut prétendre.À partir de là, il peut se mettre en quête d’un bien qui entre dans son budget. Cela lui évite de perdre du temps” dit-il. Fatalement, les vendeurs n’ont pas d’autre choix que celui de prendre en compte cette nouvelle donne en adaptant leurs prix à la capacité d’investissement des acquéreurs s’ils veulent se séparer de leur bien immobilier.

couvraient même les frais de notaires. Ce n’est plus le cas. Elles font du 100 % à la rigueur et demandent à leur client un apport personnel pour financer au minimum les frais de notaire en fond propre. Cela devient de plus en plus dur d’emprunter.“ Patrick Chopard est un des responsables

GRAND ANGLE Pontarlier-Métabief Le Haut-Doubs pontissalien moins dynamique La hausse des prix sur le marché de l’immobilier ralentit sérieusement dans le Haut-Doubs, notamment du côté de Pontarlier et de Métabief. Dans certains secteurs, les tarifs ont même tendance à baisser.

C entury 21 est un observateurmajeur du marché de l’immobilier dans le Haut-Doubs et en particulier à Pon- tarlier. Dans cette ville qui affiche des tarifs parmi les plus élevés du départe- ment du fait de la proximité de la fron- tière suisse, la hausse des prix ralentit et les délais de vente des biens s’allongent. “Nous sommes passés en moyenne de 48 jours à 64 jours” explique Pierre Gelin, directeur de sept agences Century 21 dont celle de Pontarlier. Il ajoute : “Le problè- me est que les vendeurs sont restés sur un marché acquis à une croissance des prix

la demande.Tant que les stocks ne seront pas écoulés, le marché restera dans une situation de flottement. L’euphorie est également terminée àMéta- bief, un village qui caracolait en tête des communes affichant le plus fort taux d’augmentation des prix ces dernières années dans le Doubs (+ 19 % selon les notaires fin 2006 début 2007). Les tarifs boostés par l’effet frontalier plongent. Les experts de l’immobilier estiment que dans ce secteur, en résidence principale, une maison proposée à une valeur de 350 000 euros ne trouve plus d’acquéreur dans l’immédiat, ce qui n’était pas le cas il y a encore un an et demi. Un pavillon de 100 m 2 se monnaie aux environs de 240 000 euros en moyenne. Les prix des résidences principales auraient reculé de 15 à 20 % ces derniers mois. Pour autant, le marché n’est pas en crise puisque la demande est constante, mais la capacité d’investissement se réduit,même pour les frontaliers. Le franc suisse se déprécie par rapport à l’euro et les taux des prêts en devises augmentent à leur tour. Peu nom- breux sont ceux à vouloir investir 300 000 euros dans un bien immobilier (quand ils le peuvent encore).En revanche, ils semblent prêts à sauter le pas pour un logement neuf, rare et prisé à Métabief qui se vend actuellement à 3 000 euros le mètre carré.Le foncier est lui aussi recher- ché, le tarif moyen varie entre 100 et 110 euros le mètre carré constructible. T.C.

à deux chiffres. Alors que l’année derniè- re, la hausse était de 7 %. Aujourd’hui, la personne qui parvient à vendre son bien est celle qui accepte d’être compétitive en le proposant au prix dumarché.” Un loge- ment cédé à un tarif supérieur de 5 à 10% au-dessus de la moyenne ne se vend plus selon cette enseigne. Ce ralentissement est une des spécifici- tés dumicro-marché pontissalienmarqué par une double tendance.D’abord lademan- de ne diminue pas. En revanche, et c’est une nouveauté, l’offre et en particulier cel- le de logements neufs est plus forte que

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SALAIRE TRÈS MOTIVANT

L’euphorie semble terminée dans le Haut-Doubs aussi, même si les prix restent élevés.

BESANÇON

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AFFAIRE Des papiers en règle a priori Vente de voiture sur Internet : gare aux arnaques À Besançon comme dans le Haut-Doubs, plusieurs personnes se sont fait escroquer en vendant leur voitu- re sur Internet. Avec un subtil tour de passe-passe.

EN BREF

Pour les cabinets d’assurance, ce genre de pratiques n’est pas assimilable à un vol classique.

Week-ends La carte Avantages Jeunes propose trois week-ends à prix réduit pour découvrir l’Europe. Cette année, les jeunes de moins de 26 ans et les étudiants de moins de 30 ans ont le choix de partir à Prague les 15 et 16 mars 2008 pour 125 euros, à Barcelone les 5 et 6 avril pour 148 euros et à Venise (hors carnaval) les 12 et 13 avril pour 135 euros. Rens.: 03 81 21 16 16. Exposition Julien Berthier présente “Welcome home”, exposition organisée par le F.R.A.C. Franche- Comté au Pavé dans la Mare, 7, place Victor Hugo à Besançon. Jusqu’au 21 mars. Rens. 03 81 81 91 57. Entrée libre.

A u départ, l’affaire ressemble à une banale vente de voiture entre deux particuliers. Le vendeur passe une petite annonce sur Internet.Un acheteur intéressé y répond favorablement tout en montrant un intérêt certain pour le véhi- cule en question. Les deux personnes conviennent alors d’un rendez-vous pour finaliser la vente.Évidemment, par pré- caution, le cédant demande un chèque de banque au futur propriétaire de la voiture afin d’écarter tout risque d’arnaque. L’affaire est conclue. Jusque-là tout est normal, les papiers sont remplis en bonne et due forme. Au détail près qu’il s’avère que le chèque de banque est faux, que l’acheteur est un escroc, qu’il a dis- paru dans la nature tout comme la voiture. Quand le vendeur découvre qu’il s’est fait rouler dans la farine, c’est la douche froide. Récemment, dans leHaut-Doubs (aux Hôpitaux-Neufs et à Morteau), trois infortunés automobilistes en ont fait cette amère expérience en vendant leur véhicule à des inconnus origi- naires semble-t-il de la région pari- sienne. “C’est un type d’escroquerie qui est connu. C’est assez commun dans le Sud de la France et en région pari- sienne” indiquent les services de gen-

darmerie locaux. L’enquête est en cours. Il s’agirait de réseaux parfai- tement organisés et rompus à ce gen- re de pratiques. Les malfaiteurs qui présentent bien, ciblent les véhicules de type moyen-haut de gamme d’une valeur de 25 000 euros environ com- me c’est le cas dans les trois affaires répertoriées sur la bande frontalière. Transaction rapide, faux chèque de banque ou chèque volé, fausse iden- tité et voilà comment un vendeur se fait berner. À Besançon, les arnaques du même genre sont récurrentes. Cependant, le mode opératoire est plus élaboré. Ce n’est pas le chèque de banque qui est bidon, mais le virement bancaire. Le vendeur du véhicule sur le web est accroché par un individu qui lui propose de virer la somme direc- tement sur son compte, en pré- cisant que c’est unde ses proches qui viendra chercher la voitu- re. Le jour de la transaction, la victime peut constater via le web , que le produit de la vente figure sur son compte. En tou- te confiance, il finalise la tran- saction. Mais la somme est vir- tuelle. “En effet, entre lemoment où la somme apparaît sur le

En cas de problème, la victime por- te plainte auprès des services de gen- darmerie avant d’informer sa com- pagnie d’assurance de samésaventure et espérer peut-être un dédomma- gement pour vol. Et là : deuxième douche froide ! “Pour nous, il n’y a pas vol de véhicule indique un cabi- net d’assurance. Le vendeur a rem- pli tous les papiers pour céder sa voi- ture, il les a signés, l’assurance n’a pas matière à ouvrir un dossier. Nous ne protégeons pas contre l’escroquerie.” Résultat, c’est une perte sèche pour le vendeur qui ne dispose d’aucun recours. Même s’il a une protection juridique dans son contrat d’assurance, il n’est pas sûr d’être dédommagé.

compte et le moment où le compte est réellement crédité, il s’écoule un délai de compensation de deux à trois jours” indiquent les services de gendarme- rie de Besançon. Passé ce délai, la banque du vendeur constate le litige et déclare le vire- ment irrecevable. “Le véhicule est par- ti. Il est envoyé par des filières enAngle- terre par exemple, dans les pays de l’Est ou en Afrique.” Les investiga- tions permettent rarement de retrou- ver l’émetteur du mandat qui peut se trouver à l’étranger. “Il faut être très prudent lorsque l’on vend un véhicule d’une certaine valeur sur Internet. Nous sommes régulièrement contactés par des particuliers qui ont été accrochés. Il y a des escroqueries.”

RÉACTION

De la proximité

Marie-Marguerite Dufay : “il faut me souhaiter de l’énergie”

Elle vient d’être élue présidente de Région dans des conditions parti- culières. Marie-Marguerite Dufay va poursuivre l’action de Raymond Forni tout en apportant sa touche personnelle à la politique régionale.

Manpower, acteur global de l’emploi propose des CDI. Manpower s’affirme aujourd’hui comme un créateur de solutions pour

L a Presse Bisontine :Vous venez d’être élue pré- sidente de Région. Que peut-on vous souhai- ter ? Marie-Marguerite Dufay : Il faut surtout me sou- haiter de l’énergie. Les déplacements sont nombreux aux quatre coins de la Franche- Comté. Je vais avoir à établir des relations avec d’autres présidents de Région. J’ai l’intention également d’être présente à Bruxelles comme Raymond Forni avant moi, ce qui lui d’ailleurs permis d’obtenir des finan- cements pour le chantier T.G.V. Sur certains dossiers tels que la recherche, nous avons besoin de fonds européens. La coopération transfrontalière est aussi une question impor- tante et préoccupante qui mérite d’être trai- tée à l’échelle européenne. Nous avons beau- coup d’atouts, mais il faut que la coopération avec la Suisse soit gagnant-gagnant.

L.P.B. : Votre action passe par une communication importante semble- t-il ? M.-M.D. : Le temps est venu d’être davantage dans la proximité avec les franc-com- tois. Nous avons travaillé sur des dossiers stratégiques et très complexes comme celui du T.G.V. Il est nécessaire de passer du temps auprès de la population pour expliquer quel est le contenu de notre politique. Ma responsabili- té est d’être sur le terrain pour rendre compte de notre action et expliquer notre démarche.

l’emploi en proposant une offre globale aux entreprises et aux candidats : travail temporaire,

“J’ai l’intention d’être présente à Bruxelles.”

D epuis Janvier 2005, Manpower a élargi ses activités au recrutement permanent et répond désormais à tous les besoinsdesentreprises,qu’ils’agissedepersonneltem- poraire oudecollaborateursenCDI.Pourunequalitéde servi- ce optimale, Manpower met à la disposition de ses entreprises clientesdesconsultantsspécialisésdansl’activité«Recrutement enCDI»:GrandBesançon,BaumelesDames,etStVit. Avec sa nouvelle activité « Recrutement en CDI », Man- power apporte une réponse sur mesure aux petites et moyennes entreprises qui souvent ne disposent pas de structure en interne pour gérer le recrutement de leurs collaborateurs permanents. L’offre deManpower s’appuie sur uneméthodologie spé- recrutement en CDI, formation, accom- pagnement des personnes éloignées de l’emploi vers un contrat de travail.

cifique de recrutement en huit étapes : analyse du pos- te à pourvoir, recherche et sélection des candidats, pré qualification téléphonique, vérification des références, évaluation des compétences, entretiens approfondis. Un suivi est également assuré pendant toute la période d’essai du candidat. En cas d’échec, une nouvelle candidature est alors proposée gratuitement à l’entreprise. Expert dans l’évaluation des compétences, Manpower met au service de son activité « recrutement en CDI » des tests sur plus de 300 métiers mais également une évaluation des comportements professionnels appelée « Direct Atti- tudes » pour offrir aux entreprises locales une réponse sur mesure. Rens.: www.manpower.fr

L.P.B. : La région a la responsabilité des lycées, mais pas du savoir qu’on y dispense. Vous voulez pourtant agir pour adapter au mieux la formation aux besoins des entreprises ? M.-M.D. : Nous avons lancé une vaste concertation qui va nous prendre toute l’année. L’objectif est d’établir une carte des for- mations qui conditionnent l’avenir de notre territoire. C’est une façon d’anticiper. Nous avons dans cette région un savoir-faire extraordinaire dans le domaine de la mécanique par exemple, qui doit être ouvert aux femmes comme aux hommes d’ailleurs. Et pour- tant les jeunes ne s’y engagent pas suffisamment alors qu’il y a des débouchés dans le bio- médical ou l’aéronautique. Les entreprises ne trouvent pas de personnel dans ce secteur. Nous devons revaloriser ces filières même si l’orientation reste de la compétence de l’État.

Manpower à Besançon :

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Industrie - Transport 7 rue Jouchoux 25000 Besancon Tél. : 03 81 60 73 20 Fax : 03 81 60 73 21 agence.besancon@manpower.fr Tertiaire 105 rue Battant 25000 Besançon Tél. : 03 81 21 31 60 Fax : 03 81 21 31 61 agence.besancon-tertiaire @manpower.fr

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Marie- Marguerite Dufay : “Ma responsa- bilité est d’être sur le terrain.”

Tél. : 03 81 60 73 30 Fax : 03 81 60 73 31 agence.besancon-btp-transport @manpower.fr Cadres et recrutement 105 rue Battant 25000 Besançon Tél. : 03 81 21 31 66 Fax : 03 81 21 31 67 agence.besancon-cadres @manpower.fr

Propos recueillis par T.C.

BESANÇON

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SÉCURITÉ

REPÈRES Le service anti-tag,

2008-2010 Le nouveau contrat de prévention et de sécurité est arrivé Diminuer les nuisances sonores des scooters, réduire les troubles nocturnes ou mieux prendre en charge les victimes de violences sont autant d’objectifs de ce nouveau contrat local de pré- vention et de sécurité (C.L.S.P.). Un dispositif où éducateurs, policiers, juges d’application des peines et des enfants, assistants sociaux et institutions sont tous partenaires.

une action du C.L.S.P.

S’ inscrivant dans la continuité des précédents contrats mis en place par la ville de Besan- çon dès 1997, le nouveau C.L.S.P. a été signé pour la période 2008-2010. Le dispositif, visant à prévenir la délinquance et lutter contre l’insécurité, s’appuie sur un important travail partenarial avec la préfecture comme les services sociaux et les ins- titutions. “Le principe, c’est de mobiliser pour chaque problème tous les partenaires et d’avoir à chaque fois une action sur les volets que sont sur la pré- vention, la sanction et l’éducation, sans exclure évi- demment. Si on en oublie une partie, on n’y arrive pas” explique Frédérique Petitcolin, coordinatrice du C.L.S.P. “Le diagnostic sécurité se fait en s’appuyant sur les chiffres de police, ceux de l’observatoire de la sécu- rité basés sur les signalements des acteurs de ter- rain comme les gardiens d’immeubles, les agents de la ville ou les conducteurs de bus, les courriers des habitants, les conseils de quartiers” souligne Frédérique Petitcolin. “À cela s’ajoutent les résul- tats de l’enquête menée tous les deux ans auprès de 5 000 Bisontins. On a une vision assez fine de ce qui se passe et les acteurs de terrain se retrouvent tous les 15 jours car il faut réagir vite pour éviter une dégradation des situations.” Face aux constats, il faut ensuite ajuster des actions. “Certaines ne coûtent rien, il suffit juste de travailler autrement” note la coordinatrice. Pas toujours faci- le. “Il faut faire travailler des personnes qui ont des objectifs et des missions différents et pas question

de mettre en cause les compétences des uns et des autres ou de faire le boulot des autres. Le partena- riat fonctionne bien.” 46 actions sont inscrites dans ce nouveau C.L.S.P., dont 28 nouvelles. Exemples. Mise en place dès l’an dernier et bien qu’inscrite au programme du nou- veau C.L.S.P., une cellule de veille a été créée à Battant afin d’aider les jeunes en errance. “C’est de la prévention spécialisée. Deux éducateurs sup- plémentaires ont été embauchés.Au total, sept équipes travaillent sur le quartier à l’accompagnement d’une vingtaine de jeunes. C’est une collaboration entre l’association Sauvegarde, la ville et le Conseil géné- ral.” Le fameux service de correspondants de nuit a éga- lement été mis en place. “C’est une équipe de 25 personnes, dont 20 sont des médiateurs. Chaque nuit, 8 d’entre eux sont sur le terrain” note Frédé- rique Petitcolin. Côté répression, la police munici- pale de proximité a étendu sa surveillance au quar- tier de la Grette et ses effectifs devraient être renforcés avec le recrutement d’ici trois ans, de dix policiers. Moyens humains ou matériels, travail en équipe, le C.L.S.P. a des orientations multiples. “La délin- quance générale baisse depuis 1998 et on continue à travailler” se félicite la coordinatrice qui admet que Besançon n’est pas une ville foncièrement dan- gereuse.

L’an dernier, 18 000 m 2 de murs ont été nettoyés.

N é en 2001, le service anti-tag est sans dou- te l’une des actions du C.L.S.P. les plus connues des Bisontins. Sa mission : traquer les graffitis en tous genres laissés sur vitres, bois, béton et le plus sou-

tous les quartiers de la vil- le sont couverts” explique Pascal Gudefin, directeur du service voirie et dépla- cements de la ville de Besançon. Ces salariés ont été formés sur l’ensemble des maté- riaux. Recouvrement,micro- gommage, nettoyeur hau- te pression à eau chaude ou acide, ils maîtrisent les différentes techniques et interviennent dans les 48 heures. C’est dans les quartiers les plus peuplés (Planoise et la Boucle-Battant, comp- tant chacun 20 000 habi- tants) que les taggers sévis- sent le plus. “Il y a deux catégories : les graphistes

que l’on canalise en leur offrant des surfaces (skate- parc, passages souterrains) et ceux qui laissent leur signature.” Pris en flagrant délit, ils sont le plus souvent condamnés à une peine d’intérêt général au sein du service propreté. Chaque année, 70 personnes, “pas seulement des taggers” condamnées à des T.I.G. viennent ainsi prêter main- forte au personnel munici- pal. Plus utile qu’un séjour derrière les barreaux pour prévenir la récidive. Pour connaître les conditions d’intervention 03 81 87 82 33

vent, sur la typique pier- re de la forêt de Chailluz. “Au départ, le service se composait de trois per- sonnes et on ne s’occupait que du centre- ville.En 2006, on a doublé les effectifs et

Le recrutement d’ici trois ans, de dix policiers.

A.B.

D enis Baud l’a dit, jeudi 7 février, en tou- te fin de séance : “C’est mon dernier conseil municipal avant un certain temps. Peut-être que j’en connaîtrai d’autres…” com- mentait-il la gorge nouée par l’émotion. Avant de remercier longuement le maire, ses col- lègues élus, les services de la ville, de l’agglo et de Grand Besançon Habitat, puis sa famil- le… Pressenti pour occuper un des tout premiers postes d’adjoint du maire en cas de réélec- tion de Jean-Louis Fousseret, Denis Baud avait disparu in extremis de la liste des 55 candidats menée par le maire sortant pour le scrutin du 9 mars prochain. Pendant plu- sieurs semaines, la raison de cette éviction avait suscité les commentaires les plus divers. DÉPART L’adjoint “anti-tag” condamné pour… taggage

Denis Baud disparaît - provisoire- ment ? - du paysage politique local.

copropriété dans laquelle vit cette dame. Denis Baud a reconnu les faits. L’adjoint, notamment responsable de la mise en place à Besançon de l’efficace brigade anti-tags, avait taggé l’immeuble et la voiture de sa vic- time. Comparaissant le 31 janvier dernier au tribunal de Besançon dans la nouvelle pro- cédure du “plaider coupable”, Denis Baud a écopé de trois mois de prison avec sursis, du paiement des frais d’avocats des parties civiles et de la remise en état de l’immeuble taggé. Il est également contraint de suivre un trai- tement médical. La peine ne figurera pas sur son casier judiciaire. Denis Baud met pour l’instant sa vie poli- tique entre parenthèses. À 50 ans, son ave- nir politique s’obscurcit.Mais après la paren- thèse, il n’est pas exclu qu’il se réinvestisse dans la vie publique. Il était jusqu’ici un des adjoints les plus assidus de Jean-Louis Fous- seret. J.-F.H.

Le 31 janvier dernier au tribunal de Besançon.

Mais c’est bien la convocation de l’actuel adjoint à la sécu- rité devant la justice, puis sa condamnation, qui ont entraî- né sa soudaine mise à l’écart. Denis Baud a payé ses récents déboires sentimentaux. L’adjoint a été condamné sui- te à une double plainte : la première émanant d’une citoyenne bisontine victime du “harcèlement” de Denis Baud depuis novembre der- nier, l’autre venant des repré- sentants des résidents de la

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