La Presse Bisontine 86 - Mars 2008

La Presse Bisontine n° 86 - Mars 2008

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FINANCES

De 3,25 à 4,85 % Quand les taux grimpent, le marché flanche Ces derniers mois, les taux d’intérêt augmentent, ce qui réduit d’autant la capacité d’endettement des ménages qui veulent devenir propriétaires. C’est au vendeur de supporter la différence.

L a capacité d’endettement des acqué- reurs diminue en même tant que les taux d’intérêt augmentent. Ils flirtent aujourd’hui sur le marché avec les 4,85 % (hors assurance). En 2005, les taux sont descendus jusqu’à 3,25 % (hors assurance), une valeur histori- quement basse. L’évolution à la hausse est constante depuis deux ans et a pour effet de réduire la marge de manœuvre financière des accédants à la propriété. Exemple : pour un crédit immobilier de 150 000 euros sur une durée de 20 ans, le montant des mensualités passe de 851 euros (avec un taux à 3,25 %) à 978 euros dans le cas d’un taux à 4,85 %, soit un différentiel de 127 euros par mois. Sur la durée de l’emprunt, la dif- férence s’élève à environ 30 000 euros. Si hier un acquéreur pouvait alors s’autoriser à acheter un bien d’une valeur de 150 000 euros, l’augmentation des taux d’intérêt le pousse hors des limites

de son budget. Ajou- tons à cela que les banques sont plus strictes dans l’examen des dossiers de deman- de de prêts. C’est une des conséquences de la crise américaine des “subprimes” sur les banques européennes. “Des changements s’opèrent indique un expert financier bison- tin. Avant, les banques acceptaient de finan- cer les projets immo- biliers à 110 %, c’est- à-dire qu’elles

“Lui demander quel montant il souhaite rembourser.”

La capacité d’endettement des acquéreurs diminue.

des agences de courtiers Im’Fi Crédits implantées à Besançon et Pontarlier. Ils ont intégré cette mutation dans leur acti- vité. “Un client qui passe la porte de notre établissement, on commence par lui demander quel montant des mensuali- tés il souhaite rembourser. Ensuite, on fait le point sur ses revenus, et ensuite on définit le niveau d’emprunt auquel il peut prétendre.À partir de là, il peut se mettre en quête d’un bien qui entre dans son budget. Cela lui évite de perdre du temps” dit-il. Fatalement, les vendeurs n’ont pas d’autre choix que celui de prendre en compte cette nouvelle donne en adaptant leurs prix à la capacité d’investissement des acquéreurs s’ils veulent se séparer de leur bien immobilier.

couvraient même les frais de notaires. Ce n’est plus le cas. Elles font du 100 % à la rigueur et demandent à leur client un apport personnel pour financer au minimum les frais de notaire en fond propre. Cela devient de plus en plus dur d’emprunter.“ Patrick Chopard est un des responsables

GRAND ANGLE Pontarlier-Métabief Le Haut-Doubs pontissalien moins dynamique La hausse des prix sur le marché de l’immobilier ralentit sérieusement dans le Haut-Doubs, notamment du côté de Pontarlier et de Métabief. Dans certains secteurs, les tarifs ont même tendance à baisser.

C entury 21 est un observateurmajeur du marché de l’immobilier dans le Haut-Doubs et en particulier à Pon- tarlier. Dans cette ville qui affiche des tarifs parmi les plus élevés du départe- ment du fait de la proximité de la fron- tière suisse, la hausse des prix ralentit et les délais de vente des biens s’allongent. “Nous sommes passés en moyenne de 48 jours à 64 jours” explique Pierre Gelin, directeur de sept agences Century 21 dont celle de Pontarlier. Il ajoute : “Le problè- me est que les vendeurs sont restés sur un marché acquis à une croissance des prix

la demande.Tant que les stocks ne seront pas écoulés, le marché restera dans une situation de flottement. L’euphorie est également terminée àMéta- bief, un village qui caracolait en tête des communes affichant le plus fort taux d’augmentation des prix ces dernières années dans le Doubs (+ 19 % selon les notaires fin 2006 début 2007). Les tarifs boostés par l’effet frontalier plongent. Les experts de l’immobilier estiment que dans ce secteur, en résidence principale, une maison proposée à une valeur de 350 000 euros ne trouve plus d’acquéreur dans l’immédiat, ce qui n’était pas le cas il y a encore un an et demi. Un pavillon de 100 m 2 se monnaie aux environs de 240 000 euros en moyenne. Les prix des résidences principales auraient reculé de 15 à 20 % ces derniers mois. Pour autant, le marché n’est pas en crise puisque la demande est constante, mais la capacité d’investissement se réduit,même pour les frontaliers. Le franc suisse se déprécie par rapport à l’euro et les taux des prêts en devises augmentent à leur tour. Peu nom- breux sont ceux à vouloir investir 300 000 euros dans un bien immobilier (quand ils le peuvent encore).En revanche, ils semblent prêts à sauter le pas pour un logement neuf, rare et prisé à Métabief qui se vend actuellement à 3 000 euros le mètre carré.Le foncier est lui aussi recher- ché, le tarif moyen varie entre 100 et 110 euros le mètre carré constructible. T.C.

à deux chiffres. Alors que l’année derniè- re, la hausse était de 7 %. Aujourd’hui, la personne qui parvient à vendre son bien est celle qui accepte d’être compétitive en le proposant au prix dumarché.” Un loge- ment cédé à un tarif supérieur de 5 à 10% au-dessus de la moyenne ne se vend plus selon cette enseigne. Ce ralentissement est une des spécifici- tés dumicro-marché pontissalienmarqué par une double tendance.D’abord lademan- de ne diminue pas. En revanche, et c’est une nouveauté, l’offre et en particulier cel- le de logements neufs est plus forte que

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SALAIRE TRÈS MOTIVANT

L’euphorie semble terminée dans le Haut-Doubs aussi, même si les prix restent élevés.

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