La Presse Bisontine 86 - Mars 2008

La Presse Bisontine n° 86 - Mars 2008

DOSSIER

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THISE Maillot contre Moyse Deux candidats pourtant issus d’une même équipe

Repères Les 23 noms de la liste Maillot Jacques Maillot Annick Avanzi-Oudet

Les 23 noms de la liste Moyse Bernard Moyse Marie Adam-Normand Maryse Benth Jean-Pierre Béchaz Marie-France Bidalot Michelle Bonnet Didier Boucard Jacques Chouteau Emmanuel Emourgeon Laurence Guibret Agnès Guy

Il y aura deux listes dans la commune de l’Est bisontin. Des divergences se sont fait sentir au sein de l’équipe Maillot. Elles se traduisent par l’émergence de la liste Moyse.

Boris Bapicot Michel Barbier Bernard Barthod Yvette Bianchi Gilles Billaut Robert Blanc Claude Bully Martine Celi Hervé Depoire Joëlle Jacquot Henry Laslandes Pierre Leroy Jacky Morales Pierre Pregaldiny Baptiste Serena Jacques Sifferlin Philippe Thibert Josy Vichet André Vuillemin Jean-François Raynal Corinne Salvi-Chapuis

“Ç a fait un moment que çanous titille.Nous tra- vaillons ensemble depuis 7 ans et il y a trop de domaines qui n’ont pas suffi- samment évolué, malgré nos remarques” explique Bernard Moyse.Âgéde 59ans,il est l’autre candidat deThise, commune de plus de 3 000 habitants. Conseillermunicipal de Jacques Maillot, qui brigue un second mandat, BernardMoyse a déci- dé de se lancer dans la bataille “avec trois de mes collègues du conseil pour dénoncer lemanque de communication au sein du conseil comme avec la popula- tion.” Il refuse “d’être un conseiller “plante verte”autour de la table.” Sa campagne s’articule autour de deux axes : développer une aide raisonnée à la personne en discutant beaucoupavec lapopu- lation et travailler en concerta- tion avec la Communauté d’agglomération du Grand Besançon, “qui peut fournir ren- seignements et aides techniques et financières.” L’ancien direc- teur d’école admet que ça n’a pas été facile de trouver 23 per- sonnes pour constituer une lis- te. “La moyenne d’âge est de 50 ans, on a 40 % de femmes et on

est réellement sans étiquette.Un sondage“anonyme”a révélé qu’on avait autant de gens de droite que de gauche dans notre grou- pe.” Petit tacle à son adversaire, offi- ciellement sans étiquette mais qui ne cache nullement son sou- tien appuyé à Jacques Gros- perrin lors des dernières légis- latives. Sur sa liste, on trouve d’ailleurs Baptiste Serena, 20 ans, encarté U.M.P. et totale- ment fan de Nicolas Sarkozy (voir encadré). Jacques Maillot affirme qu’il n’a eu “aucun sou- ci pour constituer une liste de 23 personnes, rénovée à 50 %. Les éléments constructifs qui ont bien “bossé”, je les ai repris.” Le can- didat à sa propre succession semble étonné du déficit de com- munication évoqué par son rival. “Je ne comprends pas. Je ne lui en veux pas mais ce n’est pas un argument de campagne” argue le maire actuel. Sa campagne à lui, c’est de poursuivre sur sa lancée. Il rappelle les grands chantiers débutés lors de son premier mandat, assainisse- ment et voirie et évoque le futur, les trois zones à urbaniser sur la commune, l’aménagement du centre du village et la valorisa-

Claudine Lambert Catherine Letondal Jean-Marie Lizé Alain Loriguet Henri Ménager Benoît Moritz Dominique Pierre Yves Rochet Isabelle Roland Jean Tarbouriech Cyrille Vaucher Nicolas Vernier

tion de l’aérodrome. Jacques Maillot affirme ne pas être en guerre contre Bernard Moyse. Ce dernier fait sa pre- mière campagne pour plus de concertation et parce que “avoir une seule liste, ce n’est pas un signe de démocratie intense.”

À Thise, le jeune Baptiste Séréna est venu se “faire les dents” sur la liste du maire sortant.

DANNEMARIE-SUR-CRÈTE

Une seule liste

Gérard Galliot défend ses deux mandats Le maire sortant de Dannemarie-sur-Crète repart en campagne pour les munici- pales et les cantonales. Il fait du développement durable une question centrale.

L’ année 2008 est importante pour Gérard Galliot. L’élu s’apprête à défendre deux mandats, à com- mencer par celui de maire de Danne- marie-sur-Crète, fonction qu’il occupe depuis 2001. Il brigue ensuite le siè- ge de conseiller général du canton d’Audeux dans lequel il s’est installé après les élections cantonales par- tielles de 2004. Gérard Galliot a pris goût à servir la chose publique. “J’ai décidé de m’engager pleinement dans cette mission. Je me rends disponible pour cela. En politique, il faut être un travailleur acharné. J’ai un vrai plai- sir à le faire, même si c’est aussi au prix d’un sacrifice personnel” confie- t-il. Ce natif de Dannemarie-sur-Crète n’a donc pas hésité à repartir en campagne pour poursuivre l’action que lui et son équipe ont engagée pour ce village de la communauté d’agglomération du Grand Besançon. Sa liste est bouclée. Plus de la moitié du conseil sortant s’engage de nouveaux aux côtés de l’élu. “Cela démontre à mon sens la cohésion de la liste faite en 2001” sou- ligne Gérard Galliot. En plus de l’assainissement, une des questions majeures abordée par le can-

didat dans le débat municipal est l’urbanisme. “Nos ambitions doivent être cohérentes. Elles s’inscrivent pour moi dans la logique du plan d’aménagement et de développement durable. C’est une des clefs du plan local d’urbanisme que nous avons approuvé, dans lequel il y a toute la mécanique du développement du vil- lage.” Dans ce contexte, Gérard Galliot pré- tend vouloir s’atteler à la valorisation du centre historique de Dannemarie- sur-Crète pour y accueillir une popu- lation nouvelle. En parallèle, il sou- haite maîtriser le rythme des

négocier avec les promoteurs. S’il est sérieux l’investisseur est ouvert au dia- logue. Jusqu’à présent, tout s’est bien passé.” Ce que redoute Gérard Galliot, c’est l’émergence déraisonnée de lotis- sements. “Pour moi, le lotissement est une forme de ghetto. Je préfère l’idée de créer des nouveaux quartiers avec tout ce que cela implique en terme de vie sociale, qui se greffent sur le centre ancien. Je souhaite que la commune ne se disperse pas. Le P.L.U. prévoit l’urbanisation immédiate de zones qui sont des alvéoles du cœur du village.” Le maire sortant entend faire preuve d’exigence sur la question urbanis- tique afin d’éviter les dérives. Cette réflexion sur de développement durable va guider la commune dans son action. La maîtrise des coûts de l’énergie, la maîtrise du foncier consommé jusqu’à présent à un rythme effréné, et enfin lamaîtrise de la fiscalité sont des points sur lesquels “les maires” et pas seule- ment celui de Dannemarie devront être vigilants. S’il est renouvelé dans ses fonctions, Gérard Galliot fera du développement durable un combat. À ce jour, il n’y a pas de liste d’opposition déclarée dans ce village. T.C.

Zoom Petit militant espère devenir grand L a première fois que Baptiste Séréna s’est engagé, c’était pour venir en aide aux populations du Kosovo, alors en guerre. Après il y a eu la Croix Rouge, “Un bouchon, Un sourire” (l’association de l’humoriste Bigard) puis la politique, le conseil régional des jeunes, le parlement Européen des Jeunes, le sou- tien actif au candidat Sarkozy à l’élection présidentielle et la candidature aux municipales 2008 sur la liste de Jacques Maillot, à Thise. “J’ai pris ma carte à l’U.M.P. à 16 ans, un mois avant que Nicolas Sarkozy en prenne la présidence” explique le lycéen, aujourd’hui âgé de 20 ans, militant de chaque instant et membre de nombreuses associations. “Je suis le seul adhérent à un par- ti politique de la famille. Mes parents me reprochent d’ailleurs de prendre trop de temps pour ça.Mais moi, çame plaît. S’engager pour les autres, porter des convictions, résoudre des problèmes, c’est important.” Il dit se reconnaître dans les idées de l’U.M.P., sans les détailler, et n’hésite pas à prendre la plume pour interpeller ministres et députés sur des sujets qui lui tiennent à cœur. “Ils m’ont tou- jours répondu, à droite comme à gauche” précise-t-il. Après avoir “collé” pour Sarkozy et Jacques Grosperrin lors des législatives, participé à de nombreux meetings , Baptiste Séré- na est pour la première fois en campagne. “Je m’occupe du blog et je suis membre actif du comité d’organisation pour les tracts,

constructions en péri- phérie de la commune. Le problème est que la collectivité n’est pas pro- priétaire du foncier constructible. La majo- rité des terrains sont privés. Lamunicipalité n’a donc pas de véritable pouvoir pour décider de la natu- re des projets. “C’est vrai, nous n’avons pas de moyens. Par contre, nous avons la capacité de

“Je préfère l’idée de créer des nouveaux quartiers.”

les réunions.” Jacques Maillot se dit “franchement admiratif” et voit en lui “quelque chose d’exceptionnel.” Le jeune co-listier ne s’attendait pas “à une ambian- ce aussi tendue. C’est plus dur que je ne pensais mais quel que soit le résultat, c’est une expérien- ce et ça ne va pas me dégoûter.” Dans son lycée agricole “plus à droite qu’un lycée normal” , il a conscience d’être à part. “On me parle tous les jours de mon engagement, les élèves comme les enseignants, car ce n’est pas si fréquent un jeune qui s’investit.” Mais il ne tente pas de convaincre à tout prix. “Avec mes amis, on va se fâcher pour rien. La poli- tique leur passe au-dessus de la tête. C’est aussi à nous, jeunes militants, de changer cela.” Pas complexé pour un sou, le lycéen veut aller le plus loin possible en politique, s’imagine volontiers à la place du député Grosperrin. Quant à rencon- trer Nicolas Sarkozy, “c’est le mieux qui pourrait m’arriver en ce moment.” Un vrai fan ! A.B.

S’imagine volontiers à la place du député Grosperrin.

Gérard Galliot : “J’ai décidé de m’engager

pleinement dans cette mission.”

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