La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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JANVIER 2023

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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Ouverture exceptionnelle les dimanches 11 et 18 décembre 2022

EXTINCTION DES FEUX ! TOUS LES QUARTIERS BIENTÔT CONCERNÉS PAR LA FIN DE L’ÉCLAIRAGE NOCTURNE ? ANNE VIGNOT NE S’INTERDIT RIEN

(photo Ajla Hodzic)

P. 10 Expérimentation à Besançon 200 logements, et une ferme urbaine au milieu

P. 20 À 25

Elle fête ses 600 ans Quel avenir pour l’Université de Franche-Comté ?

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

La statue de Victor Hugo par Rodin dévoilée

Tous les tarifs municipaux augmentent en 2023

L e dernier conseil municipal de l’année le 8 décembre a validé le principe d’une hausse quasi générale des tarifs municipaux pour 2023 afin de faire face à l’inflation. Si la plupart des tarifs augmenteront de 5 % (le mètre linéaire sur les foires et marchés, la pose de pan neaux sur les trottoirs pour les com merçants, la location des salles municipales ou des terrains de sport, les tarifs d’entrée à la piscine ou à la patinoire), d’autres tarifs s’envolent beaucoup plus haut. Il en est ainsi pour les tarifs de sta tionnement qui prennent 7,1 %. Une heure de stationnement en voi rie passe ainsi d’1,40 à 1,50 euro. “Nous n’avions pas augmenté ces tarifs depuis six ans” justifie l’élue Marie Zéhaf. Les droits mensuels au Marché Beaux-arts font quant à eux un bond de 10%, passant par exemple

D ans son discours, Anne Vignot a pris soin de le préciser. Alors que la statue de Victor Hugo fondue d’après un moule de Rodin se dessinait à peine sous le drap qui la cachait encore aux regards, ce 1 er décembre, la maire de Besançon a souligné que cette œuvre est un “Victor Hugo noir, qui ne doit sa couleur qu’à la matière.” La première édile faisant référence à la polémique qui a éclaboussé une statue de l’écrivain des Misérables par Ousmane Snow, brunie puis blanchie par des mains malveillantes. Lorsque le drap est tombé dévoilant un Victor Hugo de 2,20 mètres, nu et en mouvement, la nombreuse assistance, certains venus de Suisse et de Paris du Musée Rodin, a été saisie, impressionnée par la majesté de ce bronze à la patine sombre. Ce bronze, coulé d’après un moule inédit de Rodin, retrouvé dans les réserves dumusée consa cré au sculpteur, a vu le jour grâce à la

pour une case de 65 m² de 1 783,18 à 1 961,50 euros. Le tarif de la four rière animale prend également 10%. Même les tarifs des caveaux dans les cimetières augmentent sensi blement. Une concession de 30 ans pour un caveau 4 places passe ainsi de 2 389 à 2 508 euros. Le tarif de la crémation bondit, lui, de près de 15 %. Une crémation adulte passe ainsi de 538 à 631 euros. La location des salles associatives à la demi-journée accuse une hausse de 50 %, passant de 100 à 150 euros, s’alignant sur le tarif à la journée. La hausse justifiée par les frais de chauffage. Même la cul ture est touchée. Ainsi le prix d’en trée couplé Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, Musée du Temps et Maison Victor Hugo passe de 8 euros à 8,40 euros. L’entrée à la Citadelle en haute saison passera, elle, de 12 à 12,50 euros. n

générosité d’un mécène suisse, Léonard Gianadda. Depuis 20 ans, et après une première tentative avortée de Besançon à la fin des années 1990, d’acquérir une statue de l’écrivain par Rodin, le Suisse de 88 ans a toujours “été dérangé par cet échec.” Par ce don, il a voulu “rattraper” une chose qui le chiffonnait. C’est aussi un sentiment de reconnaissance envers la France, la fondation Gianadda àMartigny a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dont la moitié sont des Français. “Vous produisez des artistes” , a-t-il ainsi souligné lors de l’inauguration. Grâce à ce généreux don, la ville s’est ainsi vue offrir l’un des trois exemplaires édités depuis le bronze de Rodin. Installé pour l’heure dans le bien nommé Hall des donateurs du musée des Beaux-Arts, ce Victor Hugo nu debout trouvera sa place dans l’espace public, dans les jardins du futur quartier Saint Jacques. n

C’est l’un des 3 seuls exemplaires édités depuis le bronze de Rodin. À droite, Léonard Gianadda.

Le rêve de cinéma de Bertrand Vinsu se poursuit

N ous l’avions rencontré en juillet 2021. Vidéaste professionnel, le Bisontin Bertrand Vinsu venait de sortir son premier film-documentaire, “Danube : en route vers la plus grande cave à vin du monde”. Pour ce premier film qui en

le film y a remporté le prix de la meilleure musique originale !” note Bertrand Vinsu. S’il dit “nous”, c’est parce que la musique, qui occupe une place importante dans le film, est l’œuvre de Jérémie Vinsu, pro fesseur des écoles, le frère du réalisateur, et par ailleurs chan teur dans le groupe bisontin “The Transformist”. Tantôt douce et mélancolique, tantôt rythmée et joyeuse, d’inspiration essentiellement Pop-rock et folk, la musique de “Danube” ponctue, guide et accompagne les pas des deux compagnons héros du film. Pour rappel, le film retrace le voyage, sous forme de road-trip, de deux

amis le long du Danube à la rencontre des viticulteurs locaux, à travers neuf pays dif férents, jusqu'à la découverte de la plus grande cave à vin du monde située en Moldavie non loin de Chisinau. La cave, Miles tii Mici, est une ancienne mine de calcaire reconvertie en cave de stockage sous le régime soviétique, et toujours en fonc tionnement. Aujourd’hui, 200 kmde galeries souterraines composent ce joyau moldave ! Au cours du film, les deux com pères découvrent autant de cépages que de savoir-faire, de rencontres humaines fortes et passionnantes, et de vins savoureux . n

appellera d’autres, l’aventure continue puisqu’il a été sélec tionné en compétition officielle du 7 ème Festival International du Film Indépendant qui s’est déroulé le mois dernier à Mar tigues (Bouches-du-Rhône). “Pour notre plus grande joie,

Bertrand et Jérémie Vinsu récompensés pour le film “Danube : en route vers la

Le coût du stationnement à Besançon sur les parkings en voirie passe en 2023 d’1,40 à 1,50 euro de l’heure. C’est un des multiples exemples.

plus grande cave à vin du monde”.

C ette drôle d’année 2022 aura été marquée par le retour de la guerre sur le sol européen, une crise inédite des ressources éner gétiques et une pénurie sévère de matières premières entraînant une inflation que la France n’avait plus connue depuis plu sieurs décennies. En ce dernier mois de l’année, on ne peut donc qu’espérer, et sou haiter à tous, une année 2023 démarrant sous de meilleurs auspices…Mais en for mulant ce souhait, on sait que les difficultés provoquées par ce contexte international instable, après deux ans de crise sanitaire qui ont bouleversé bien des repères, ne sont hélas pas terminées. Les conséquences concrètes pour l’économie locale de l’ex plosion des coûts énergétiques se feront forcément sentir. Derrière les chiffres et des courbes qui s’affolent, il y a des entre Éditorial Turbulences

née prochaine d’inévitables augmentations de tarifs des services publics. Déjà asphyxiés en cette fin d’année par des prix alimentaires qui ont exagérément bondi, les foyers modestes - ainsi 22% des Bisontins vivraient sous le seuil de pau verté, un chiffre récemment rappelé lors du dernier conseil municipal par l’élu Christophe Lime -, pâtiront forcément de cette triple peine infligée par le surcoût de l’énergie, l’inflation des prix de l’ali mentaire et la hausse inévitable de ceux des services publics. Si ces conséquences sont certaines pour le début de l’année prochaine, la seule incertitude qui demeure est la durée de ces turbulences. Les météo rologues de l’économie n’ont pas prévu un retour au calme immédiat. Malgré le contexte peu propice aux débordements d’enthousiasme, souhaitons à tous une parenthèse aussi joyeuse que possible à l’occasion de ces fêtes de fin d’année qui s’ouvrent. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

preneurs et leurs salariés qui craignent pour la pérennité de leur activité et de leur emploi. Quelques exemples frappants évoqués dans ce numéro comme celui de l’ex-usine Armstrong (rebaptisée Knauf Ceiling Solutions) basée à Pontarlier étouf fée par des prix de l’énergie devenus insup portables montrent à quel point l’économie risque de se tendre dans les prochains mois. On peut évoquer aussi la situation délicate voire catastrophique de plusieurs boulangers du Doubs au bord de la rupture. Les crises sont toujours cycliques, on sait que “même la nuit la plus longue prendra fin, et le soleil se lèvera” comme le synthé tisait Victor Hugo, mais contrairement aux crises passées, celle-ci semble systé mique et généralisée et n’épargne ni les acteurs de l’économie, ni les collectivités territoriales, on le voit aussi à travers les propos du président des maires du Doubs. L’ensemble des collectivités territoriales vont devoir annoncer d’ici le début de l’an

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr

Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot.

équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Bisontine, Clinique Saint-Vincent, C.N.R.S., Convois solidaires-Ukraide, C.R.R.C.O.A., Ajla Hodzic, S. Cousin - http://sophiecousin.fr, U.F.C. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2022 Commission paritaire : 0225 D 80130

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

CLIMAT

Un ancien membre du G.I.E.C.

“Il y a encore une porte de sortie si l’on s’y met tous ensemble”

“Sans les C.O.P., je pense que les émissions auraient crû encore davantage”, estime Yves Fouquart.

sphérique. Sa spécialité concernait les interactions entre le rayonnement élec tromagnétique et l’atmosphère. “Je me suis très vite intéressé aux conséquences de la concentration des gaz à effet de serre. Les études sur les nuages et les aérosols comportent des aspects expé rimentation in situ, des aspects modéli sation et des aspects observation depuis satellite. J’ai participé à ces trois types d’activité. Ce qui est intéressant, c’est cette approche qui comprend des allers retours incessants entre observation et modélisation.” Cet enseignant-chercheur en physique a participé à la réalisation des premiers modèles climatiques français. Membre du comité scientifique du programme mondial de recherches sur le climat, il a été l’un des rédacteurs du deuxième rap port du G.I.E.C. Un précurseur. n

Y ves Fouquart, 78 ans, habite dans le Haut-Doubs depuis qu’il a pris sa retraite en 2004. “Après un essai dans le privé, j’ai commencé un D.E.A. en 1967. Ma thèse d’État portait sur l’ana lyse des spectres d’absorption présents dans la lumière solaire réfléchie par Vénus. Je me suis ensuite reconverti vers l’étude de l’atmosphère terrestre dans le cadre de recherches sur la dyna mique du climat” dit-il. Professeur à l’Université des Sciences et Techniques de Lille 1, Yves Fouquart dirigeait le Laboratoire d’optique atmo Zoom Sa vie, son œuvre

Enseignant-chercheur aujourd’hui en retraite, Yves Fouquart est un spécialiste de l’effet de serre. Ancien membre du G.I.E.C., cet expert climatologue vit aujourd’hui dans le Haut-Doubs. Rencontre.

L a Presse Bisontine : Originaire du nord, qu’est-ce qui vous a poussé à venir vivre dans le Haut-Doubs ? Yves Fouquart : Je suis arrivé ici en 2004 au moment de la retraite. Je vivais à Lille. C’est une région assez plate. Ici il y a du relief, de la neige. On peut skier, faire du vélo, c’est ce que je recherchais. L.P.B. : Vous n’êtes pas un réfugié climatique ? Y.F. : Non ! (rires) L.P.B. : L’évolution climatique au cours de la der nière décennie est-elle conforme à ce que vous attendiez ? Y.F. : Je trouve que cela s’est beaucoup accéléré notamment en Europe de l’ouest où les températures progressent plus vite que prévu. Quand on parle de tem

pérature globale, n’oublions pas que cela inclut aussi les océans qui représentent les 3/5 èmes de la surface de la terre. La température augmente 1,5 à 2 fois plus vite sur les continents et la progression est encore plus rapide en Europe de l’ouest. L.P.B. : Comment se traduit cette différence ? Y.F. : Depuis 1980, la température globale augmente de 0,19 °C tous les dix ans contre 0,46 °C en Europe de l’ouest, soit une hausse cumulée d’1,6 °C en 40 ans. Quand on a prévu que la température va augmenter de 2,5 °C, cela signifie donc qu’elle pourrait progresser de 4,5 °C sur le continent européen.

Y.F. : Plusieurs raisons à cela. On constate que les éléments extrêmes ont tendance à se multiplier très fortement. C’est d’abord une question de vapeur d’eau qui est le carburant de toute cette dyna mique. Quand la température augmente d’1 °C, le volume de vapeur d’eau aug mente de 7 %. Plus il fait chaud, plus il y a de carburant dans l’atmosphère. Ce principe est plus intense sur le continent où l’évaporation est plus forte et la réserve en vapeur d’eau plus limitée que sur les océans. Quand la sécheresse perdure, les vagues de chaleur s’intensifient. Il existe d’autres facteurs favorables à ces blocages longs de périodes sèches ou froides. Je pense par exemple au jet stream qui perd de sa vigueur du fait que l’écart de température diminue entre

L.P.B. : Pourquoi une telle évolution ?

L’interview du mois 5

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Zoom Un bilan

l’adaptation, il faudra également réduire nos émissions. On sait qu’il reste 1 000 milliards de tonnes de carbone sous forme de charbon, pétrole et gaz. On en consomme 10 milliards de tonnes tous les dix ans. il faut ralentir le réchauffement autant que possible et surtout gagner du temps en limitant nos émissions. Si la hausse des tempé ratures de 2,7 °C prévue vers 2 100 se produit en 2150, on aura gagné 50 ans. L.P.B. : Cela sous-entend de changer notre façon de vivre ? Y.F. : Oui car il faut désormais penser non pas à ce qui va arriver demain mais dans cinquante ans. Penser à nos enfants, nos petits-enfants et, au niveau sociétal, essayer d’aider à la diffusion d’une cer taine idée de la politique. C’est important d’être pragmatique, d’aborder le problème sans a priori idéologique qui n’ont rien à faire avec la science. Je pense au nucléaire. On n’a plus le temps de s’en passer. On va devoir composer avec toutes les sources d’énergie possibles, le nucléaire mais aussi le solaire, l’éolien… L.P.B. : Que pensez-vous de l’intérêt des C.O.P. ? Y.F. : S’il n’y avait pas eu de C.O.P., on n’en serait pas là. Elles ont eu pour effet de sensibiliser l’opinion des pays déve “On a mangé notre pain blanc.”

semblent bien plus préoccupants. Sans oublier l’impact de l’anthropocène sur la biodiversité. Au final, on se retrouve avec deux problèmes majeurs à gérer, à savoir le climat et l’effondrement de la biodiversité. On peut en ajouter un troi sième avec le fait qu’on va manquer d’énergie. Les réserves de pétrole, gaz, charbon seront épuisées dans 100 ans et encore il faudrait, pour ce faire, ralentir la consommation. D’autant plus qu’on ne sait pas exploiter 100 % d’un gisement car cela coûterait plus cher que ça rap porte en dollars et en énergie. On va donc arriver à une crise énergétique avant la fin du siècle. Il faudra faire avec et on peut aussi espérer de nouvelles découvertes même si la fin du siècle est trop proche pour espérer mettre au point une solution énergétique qui réponde aux besoins. L.P.B. : Que faire alors ? Y.F. : Tout n’est pas foutu. Il y a deux

loppés sur la réalité du problème. Grâce aux C.O.P., on a popularisé quelque chose. Il y a quand même des tentatives, des recherches d’accords qui engagent les gouvernements, les États. Sans ces confé rences des parties, je pense que les émis sions auraient été supérieures. On sait que c’est insuffisant mais l’injustice cli matique est quand même prise en compte. Les C.O.P. ont permis d’engager les pays développés sur une somme de 100 milliards d’euros à l’horizon 2020 en faveur des pays non développés. On est arrivé à 83 milliards, c’est mieux que rien même si cela ne va pas assez vite. L.P.B. : Êtes-vous vigilant à réduire vous aussi vos émissions ? Y.F. : Je fais attention mais pas assez. Je me bats depuis 50 ans pour sensibiliser la société sur les enjeux climatiques et il m’arrive parfois d’être dans la contra diction sans y être pour autant en per manence. J’ai isolé la maison, je fais attention à la température, je privilégie le vélo dans la mesure du possible. J’es saie d’être cohérent. Il faut tenter de ne pas gaspiller et se poser la question : est-ce vraiment nécessaire, indispensa ble ? L’approche individuelle est tout à fait insuffisante, l’essentiel des efforts doit concerner l’industrie et les États. L.P.B. : On arrive au bout d’un modèle ? Y.F. : Oui, on a mangé notre pain blanc mais ce n’est pas foutu. Il y a encore une porte de sortie si l’on s’y met tous ensem ble, à tous les niveaux. n Propos recueillis par F.C.

l’équateur et les pôles où l’on mesure des augmentations de températures de 0,7 °C par décennie. Conséquences, le jet-stream fait des méandres plus au sud à l’origine des gouttes froides ou à l’inverse il monte plus au nord en favo risant les remontées d’air chaud et les dômes de chaleur qui sont apparus quatre fois au cours de l’été dernier. Voilà les deux raisons principales. L.P.B. : Si on essaie de se projeter, que peut-il arriver ? Y.F. : Tout va dépendre des émissions de gaz à effet de serre en sachant que la part du CO2 représente les deux tiers. Le reste est dû aux changements d’usage des sols avec l’artificialisation, la défo restation…D’où le rôle de la C.O.P. pour essayer de ralentir le processus. Il n’y a plus guère d’espoir de se limiter à une hausse d’1,5 °C même si théoriquement c’est encore possible sous réserve de stopper toute émission immédiatement. Une utopie quand on sait qu’en 2021 les émissions de gaz à effet de serre ont dépassé de 2 % celles d’avant Covid. Certes, il y a une amélioration mais on ne parvient pas à respecter les engage ments de la C.O.P. 21 et les choses empi rent avec la guerre en Ukraine. L.P.B. : Le tableau est sombre… Y.F. : On a devant nous un obstacle très important. On sait ce qui va se passer dans les décennies à venir. On tire le signal d’alarme. Pour autant on continue à se faire la guerre ici ou là sans trop se soucier des enjeux climatiques qui me

mitigé pour la C.O.P. 27 La C.O.P. 27 s’est conclue le 20 novem bre en Égypte. Les pays développés ont finalement accepté de créer un fond dédié aux pays “particulièrement vulnérables” abondé par des sources de nouvelles ressources, permettant d’entrevoir l’élargissement du cercle des pays donateurs aux secteurs aérien et maritime ainsi que les entreprises du secteur des énergies fossiles en les taxant. Sa mise en œuvre opéra tionnelle est prévue pour 2024, et sera préparée par un groupe d’experts com posé à majorité de représentants des pays en développement. Concernant les perspectives de réchauffement climatique, cette C.O.P. a juste permis de maintenir l’objectif de réchauffement à + 1,5 °C en rap pelant les objectifs de l’accord de Paris pour viser 43%de réduction des émis sions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Alors que cet objectif avait déjà été jugé comme intenable…La C.O.P. 28 aura lieu à Dubaï en 2023. n

choses à faire. Essayer de s’adapter au réchauf fement et aider les autres à s’adapter. Même si je suis toujours inquiet de l’évolution des choses sur le plan géopolitique. On sait qu’il y aura de plus en plus de problèmes de sécurité liés à l’insécu rité climatique : les sécheresses à répétition, les mouvements de population… Avec

“Il faut penser à nos enfants,

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6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

EXTINCTION DES FEUX SUR LA VILLE

Les lumières s’éteignent progressivement dans les quartiers de Besançon. La maire Anne Vignot continue à faire la chasse aux dépenses superflues et n’exclut pas d’étendre la mesure à la plupart des secteurs urbanisés de la ville, y compris dans des quartiers sensibles. La plupart des communes périphériques y sont passées. La question de l’insécurité reste une interrogation pour certains qui doutent de l’efficacité de cette mesure. Tour d’horizon (photo d’introduction Ajla Hodzic).

l Politique La sobriété énergétique On éteint la lumière…

Pour la Citadelle, on n’y comprend rien ! Éclairée, pas éclairée ? Le cas de la Citadelle, le phare touristique de Besançon n’est pas encore très… clair. L’hiver dernier, une panne du système avait convaincu les élus d’éteindre le monument. Moins de pollution lumineuse, une meilleure situation pour la bio diversité, cette solution semblait ne pas déplaire à la mairie. Revirement de position cet été où “on a eu la volonté de créer autour de la Citadelle un vrai projet touristique, raison pour laquelle la Citadelle était assez souvent éclairée” justifie Anne Vignot. Puis plus rien, ou presque cet automne, à quelques exceptions près : un éclairage ponctuel le matin et le soir quand les agents montent sur le site et en redescendent. La Citadelle est également éclairée quand des partenaires privés et mécènes privatisent une partie du site pour y organiser des soirées. “Nous n’avions pas d’autre choix que d’accepter. Ces exceptions ont duré jusqu’au début de l’hiver et désormais on est dans une période de transition. Nous avons un projet de modernisation de ce système d’éclairage qui est obsolète. Nous avons besoin d’un système d’éclairage plus variable, et plus économe. Cela nécessite un plan qui sera à l’étude dans le courant de l’année prochaine. Mais en attendant, nous devons essayer de mieux communiquer autour de cette question pour que les Bisontins comprennent mieux” concède la maire. n

et les Prés-de-Vaux. Et à partir du 16 janvier, ce sera au tour des secteurs Point du Jour, Barre aux chevaux, Montboucons et Tilleroyes d’être plongés dans le noir. Ces premiers quartiers ont été choisis “en fonction de la structure du réseau d’éclairage public” indiquent les services de la Ville. Le créneau d’extinc tion, lui, a été déterminé en considérant les horaires des der niers passages de transport en commun et du ramassage des ordures ménagères. Et, précise laVille, “la présence des caméras de surveillance nécessite ponc tuellement le maintien de l’éclai rage.” Lamaire de Besançon ne compte pas s’arrêter là. “Nous tra vaillons ce dossier dans la den telle, nous ferons les choses pro gressivement, et en lien étroit avec les forces de l’ordre car il s’agit aussi de maintenir en fonc tionnement les caméras de vidéo protection” ajoute Anne Vignot. Les économies d’énergie liées à ces opérations d’extinction doi vent déjà permettre à la Ville de réaliser “ 122 000 euros d’éco nomies par an” souligne la pre mière magistrate. On est encore bien loin des 8 millions d’euros que la hausse des coûts de l’éner gie coûtera à la Ville, mais “cela y contribue. On profitera aussi de cette période pour poursuivre le changement des lumières et

Dans notre ville, l’éclairage public représente près de 36 % des dépenses totales en électri cité” indique la maire de Besan çon qui pilote elle-même ce dos sier. Depuis le 30 novembre dernier, plusieurs quartiers périphé riques de Besançon sont ainsi plongés dans le noir entre 23 heures et 5 heures du matin : Velotte, Chaudanne et Chapelle des-Bois, les trois secteurs aux modes de vie les plus “campa gnards”. Depuis la mi-décembre, même traitement pour Bregille

Après les quartiers de Velotte, Chaudanne et Chapelle-des-Buis, puis des Prés-de-Vaux et Bregille, c’est bientôt au tour du Point du Jour, des Montboucons et des Tilleroyes à voir leur éclairage nocturne supprimé. Planoise n’est pas - encore - concerné.

S i elle avait eu à sa dis position un bouton central qui pilotait l’ensemble des 17 650 points lumineux de la ville, comme àVesoul par exem

ple, Anne Vignot l’aurait sans doute actionné. Car en ces périodes de disette, “il faut qu’on utilise tous les leviers qu’on a à notre disposition pour faire bais ser les charges liées à l’énergie.

Anne Vignot ne s’interdit pas d’étudier un plan d’extinction de l’éclairage, même à Planoise.

passer aux leds partout où c’est possible.” Besançon est déjà à 50 % de leds à ce jour (contre 20 % en moyenne dans les villes de la même catégorie). Anne Vignot ne s’interdit rien sur ce dossier. Décider d’une extinction des lumières dans un quartier comme Planoise ? “Il y a aussi une réflexion à mener concède Anne Vignot . S i on

évoque les faits de délinquance, tout ce qui peut entraver les délinquants et les responsables d’incivilités, il faut le mettre en œuvre. L’extinction de l’éclairage peut faire partie de la réflexion, encore une fois en concertation avec les forces de l’ordre. Je ne m’interdis rien” confirme la maire de Besançon. n J.-F.H.

L’événement 7

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

l Débat Une étude internationale L’extinction de l’éclairage favorise-t-elle la criminalité ?

Le conseiller municipal d’opposition Ludovic Fagaut estime que cette mesure pourrait favoriser la délinquance.

titative Criminology, une revue académique britannique spécia lisée dans le domaine.Les résultats en question sont issus d’une étude d’un collectif de chercheurs et d’analystes en sécurité et en santé. “Cette étude analyse les données de la Thames Valley, un territoire administratif assez vaste qui regroupe autant des espaces très urbanisés que des territoires plus ruraux” complète M. Bertagnoli. La principale conclusion de cette étude est en effet que “l’extinction des lumières à minuit était forte ment associée à une réduction des vols de nuit dans les véhicules par rapport à la journée. Et le vol de nuit dans les véhicules a augmenté sur les routes adjacentes où l’éclai rage public est resté inchangé. Les délits de vol dans les véhicules ont été réduits dans les rues où l’éclai rage public était éteint à minuit, mais ont peut-être été déplacés vers des rues adjacentesmieux éclairées” poursuit l’étude. En stigmatisant la mesure d’ex tinction des éclairages publics, l’opposition bisontine pointe l’in sécurité à Planoise. Sauf que Pla noise, pour l’instant, n’est pas concerné par cette mesure d’éco nomie d’énergie. n J.-F.H.

Oui selon le leader de l’opposition Ludovic Fagaut qui s’offusque contre la mesure. L’extinction des feux serait en revanche un facteur d’apaisement selon une étude internationale.

L’ intervention de Kevin Bertagnoli, l’adjoint bisontin en charge de la démocratie partici pative, de la participation citoyenne, est presque passée ina perçue lors du dernier conseil municipal. Il a pourtant tenté de briser certains a priori concernant le sujet, qui voudraient que l’ex tinction de l’éclairage soit un fac teur favorable aux faits de délin quance. Cet argument a pourtant été brandi comme un chiffon rouge par Ludovic Fagaut, Le leader de l’oppositionmunicipale estime en effet que le fait “d’éteindre l’éclai rage public peut renforcer le sen timent d’insécurité qui est déjà bien ancré partout en ville. N’ou blions pas non plus l’insécurité bien présente pour la gent féminine comme le montre par exemple cette jeune femme de vingt ans agressée récemment des Granges par trois hommes. Dans les quartiers dont la municipalité souhaite éteindre

l Mesures issues des décisions antérieures à septembre Plan de rénovation des gymnases ......................................................................270 000 euros Plan de rénovation des écoles et des crèches (effets 2023)...............................50 000 euros Installation de leds dans les bâtiments (Musée du Temps, gymnases, Stade Léo_Lagrange).........................................50 000 euros l Mesures mises en œuvre dès septembre Baisse du chauffage à 19 °C dans tous les bâtiments ........................................400 000 euros (sauf crèches, piscines et résidences autonomie du C.C.A.S.) Extinction nocturne de mise en valeur des bâtiments Baisse de la température des bassins et des halls de piscine de 1 °C Décalage de la saison de chauffe au 15 octobre Total des économies des actions déjà validées .............................................820 000 € l Mesures mises en œuvre dès les vacances de Toussaint Domaine Des sporTs Gymnases à 14 °C (au lieu de 15 °C à 18 °C) et vestiaires à 18 °C (change uniquement) - 21 °C (douches) ............................12 000 euros Fermeture du spa de la piscine Lafayette en semaine........................................7 000 euros Réduction de la température des petits bassins de 2,5 °C .................................4 000 euros Suppression des douches dans 4 gymnases .....................................................non chiffrable Fermeture des gymnases à 21h pendant les vacances de Noël et d’hiver .........non chiffrable Fermeture des gymnases de Brossolette, Résal et Clemenceau pendant les vacances de Noël et d’hiver .......................................4 000 euros Réduction des interventions de surfaçage sur la glace de la patinoire (économie d’eau chaude) .........................................non chiffrable Optimisation de l’intensité lumineuse dans les gymnases selon les usages ......10 000 euros sous-total sport ................................................................................................37 000 à 45 000 € Domaine De la CulTure Baisse de la température des Musées du Centre (Beaux-Arts, Temps, Maison Victor Hugo) à 18 °C .............................................10 000 euros Optimisation ou extinction de l’éclairage en dehors des heures d’ouverture au public (1 à 2 h de moins par jour) dans les Musées et mise en place de détection de présence où c’est utile........3 000 euros Isolation progressive des loges des animaux de la Citadelle..............................non chiffrable Optimisation de l’éclairage extérieur de la Citadelle (limité aux événements) ....non chiffrable Optimisation du chauffage dans les bibliothèques, arrêt du chauffage le lundi dans les salles de prêt, arrêt du chauffage dans les bureaux le samedi et fermeture de la salle Yano du Centre Pierre-Bayle en hiver ...............................non chiffrable Baisse de la température des locaux d’archivage à 15 °C et arrêt du chauffage pour les archives de la Rhodia ......................................................non chiffrable sous-total Culture .............................................................................................13 000 à 20 000 € à disposition des associations (pas de chauffage) ..............................................7 000 euros Limitation des locations de salle à 22h au lieu de 23h .......................................non chiffrable Orientation des locations de salle vers les Maisons de Quartier pour limiter le chauffage ponctuel de locaux .......................................................non chiffrable Campagne d’information et d’échanges avec les associations sur le thème de la sobriété énergétique en janvier .............................................non chiffrable sous-total secteur associatifs et vie des quartiers .......................................7 000 à 15 000 € Domaine De la voirie : éClairage publiC sur la ville Accélération des programmes de remplacement des lampes par des leds........120 000 euros Extinction de l’éclairage dans les quartiers résidentiels de Velotte-Chaudanne, Bregille-Prés-de-Vaux, Tilleroyes entre 23h et 5h ..............122 000 euros Extinction des abris bus de minuit à 5 heures .....................................................40 000 euros Total éclairage public ville................................................................................282 000 euros Total actions nouvelles .....................................................................................339 000 à 362 000 € Total des actions validées ................................................................................1,2 million d’€ environ Pour 2022 et 2023, les actions réalisées par la mairie génèrent une économie d’1,42 million d’euros soit un total de 10 % d’économie par an. La facture sera donc de 10,8 millions d’euros et non de 12 millions d’euros. L’éclairage et les énergies Les économies réalisées à Besançon Domaine Des assoCiaTions eT De la vie Des quarTiers Optimisation de la programmation du chauffage dans les locaux mis l Plan de sobriété

l’éclairage, l’insécurité est tout aussi présente comme dans le quar tier des Tilleroyes où un homme a été blessé par balle suite à plusieurs coups de feu tirés le 20 août dernier. Au lieu d’éteindre l’éclairage de nos rues, nous demandons que soit adopté le concept de détection de mouvement pour éclairer et rendre sécurisant nos espaces publics. Nous disons oui à la réflexion sur les économies d’énergie mais non à une réaction de principe, sans perspectives, qui aggraverait encore l’insécurité dans notre ville” avance Ludovic Fagaut. Kevin Bertagnoli réfute ces argu ments, chiffres à l’appui. “M. Fagaut tente de raviver le sentiment d’insécurité alors que 80 % des cambriolages ont lieu en pleine journée, dont 55 % entre 14 heures et 17 heures. Et 99 % des délits et méfaits commis de nuit ont lieu dans des communes parfaitement éclairées” avant l’adjoint qui s’ap puie sur une étude publiée enmars dernier dans le Journal of Quan

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8 L’événement

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

l Villages Les communes du Grand Besançon Les mairies de la périphérie y passent progressivement Sur l’ensemble des communes du Grand Besançon, une petite quinzaine ne coupe pas l’éclairage la nuit. Celles qui viennent d’y passer ne le regrettent pas.

“A ucun coup de fil, aucune plainte pour le moment…” Le maire des Auxons Serge Rut kowski ne regrette pas la déci sion prise par sa commune cet automne de couper les lumières du village la nuit. “Nous avions fait une première expérience mi août pour les nuits des étoiles. Les retours des habitants ont été

tique. La preuve, après avoir “oublié” d’éteindre les lumières du stade de foot, les dirigeants du club se sont vus infliger une sanction par le maire début décembre : pas d’entraînement pendant deux jours ! À Châtillon-le-Duc, la même décision d’extinction nocturne a été prise, plus récemment encore. “Cette mesure est entrée en vigueur le 17 novembre. On a créé une commission spécifique en mairie sur cette question et après consultation, on a mis en place cette mesure” résume Catherine Botteron, la maire de Châtillon. Tous les quartiers de ce village en bonne partie rési dentiel ont été concernés d’un seul coup, à part la jonction avec la zone d’activités. Le passage progressif aux leds (50 % à ce jour) et l’abaissement progressif de l’éclairage avaient déjà per mis à la commune de faire bais ser son coût d’éclairage quotidien de 231 euros à 165 euros. La coupure nocturne devrait faire passer la facture à 90 euros par jour, soit plus de 27 000 euros

excellents. C’est ce qui a convaincu le conseil de prendre cette décision cet automne.” Pour cette commune au territoire très étendu, l’extinction des lumières entre 23 heures et 6 heures du matin représente plus de 30 % d’économie sur le poste éclairage, soit “entre 10 000 et 15 000 euros” soutient le maire des Auxons qui prend très au sérieux les questions de sobriété énergé

La commune d’Avanne-Aveney a également coupé son éclairage. Sans plus de cambriolages affirme sa maire.

Coupures : Enedis garde le silence Après s’être fait remonter les bretelles au plan national par le président de la République au sujet des potentielles coupures de courant de début d’année, l’opérateur public se garde bien de tout commentaire aujourd’hui, y compris au niveau de la direction Franche-Comté Alsace. “La coupure électrique fait partie des leviers pour traverser la crise de l’énergie cet hiver. Localisée et temporaire, elle permettrait de réduire la consommation électrique lors d’un moment de forte intensité, évitant ainsi une perte de contrôle du réseau (un black out). Mais il s’agit, pour Enedis et ses partenaires, d’une solution d’ultime recours” tient à préciser la direction régionale. S’il devait y avoir coupures pour les habitants du Grand Besançon, c’est depuis Saint-Dié-des-Vosges, là où se trouve l’Agence de conduite régionale d’Enedis, que le délestage serait activé. n

d’économies par an par rapport à la situation initiale. À ce jour, Catherine Botteron n’a enregis tré aucune plainte de riverain.

avant de le généraliser à toute la commune (500 points lumi neux sur 18 kmde voirie) depuis début novembre. Les craintes d’un riverain qui avait écrit à la mairie semblent balayées. Car certains secteurs de la com mune sont devenus l’anticham bre des trafiquants de drogue de Planoise. Mais chiffres à l’ap pui, M me Bernabeu confirme qu’on ne déplore “pas plus de cambriolages dans les quartiers déjà concernés par l’extinction de l’éclairage. Sur les 10 premiers mois de l’année, 19 atteintes aux

biens ont été enregistrées par la gendarmerie. Sur la même période de 2022, on déplore 15 atteintes aux biens.” En parallèle de l’extinction, la commune change ses candélabres pour passer aux leds. Le hameau d’Aveney sera concerné l’an pro chain. Sur les 68 communes de G.B.M., elles ne sont plus qu’une quin zaine à ne pas avoir décidé la coupure des lumières la nuit. Saône et École-Valentin en font partie. n J.-F.H.

Même son de cloche du côté d’Avanne Aveney où la maire Marie Jeanne Ber nabeu avait testé le dispo sitif dès cet été dans quelques quartiers,

Interdiction d’entraînement

pour le foot qui n’a pas

éteint la lumière.

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10 Besançon

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

URBANISME

Boulevard Kennedy Un site expérimental mêlant habitat, agriculture et activités industrielles C’est le nouveau projet de

C’ est un projet mûrement réfléchi et qui prendra encore quelques années avant d’être totalement opérationnel. Les pre mières réflexions remontent à 2012 au moment où Fabrice Jeannot, le président de S.M.C.I. se porte acquéreur de cet immense site industriel de près de 5 hectares édifié dans les années 60 et 70, ancien siège des usines horlogères Kelton-Timex et I.B.M. dont il subsiste aujourd’hui les ateliers de Kelton employant près de 150 collaborateurs. Une partie des immenses bâtiments sera transformée en Drive Leclerc de 12 pistes, une autre partie en surfaces commerciales et le reste, soit 2 hectares, laissé en l’état… Jusqu’à ce que ce nouveau projet de site expérimental ne se concrétise. “C’est un projet unique en son genre qui mêlera de l’habitat, une grande ferme urbaine d’1,3 hectare, et où sera maintenue l’ac tivité économique et industrielle” résume Fabrice Jeannot qui ajoute : “On aurait très bien pu garder les immenses bâti ments et en faire du stockage logistique. Mais nous avons pensé qu’il serait beau coup plus judicieux de penser autrement ce quartier situé en bordure des sites universitaires.” Avec l’appui de deux architectes de renom (Louis Moutard et Silvio d’Ascia), la société bisontine S.M.C.I. qui prépare la réhabilitation complète du site horloger Kelton où travaillent encore près de 150 salariés le long du boulevard Kennedy.

Fabrice Jeannot, président de S.M.C.I., devant l’esquisse de ce projet urbain avant gardiste.

la société S.M.C.I. a donc imaginé un concept novateur pour “ramener de l’ha bitat dans ce quartier, en reconstruisant la ville sur la ville, et en même temps y amener de la nature. On voit aujourd’hui que l’actualité nous a rat

trapés” note le pro moteur. Avec l’appui du groupement natio nal Agrosolutions, S.M.C.I. a donc conçu ce projet de ferme urbaine sur des sols qui seront rendus perméables, couvrant les deux tiers de la surface à aménager. “La ges tion de cette future ferme d’1,3 hectare

solaire de 10 000 m² et une réserve d’eau pluviale de 1 500 m³ qui alimentera les maraîchers autant que les résidents.” Un système autonome d’assainissement permettra de recycler deux tiers des eaux usées. Les appartements seront desservis par un système de passerelle à 5 mètres du sol. Les voitures enfin seront rangées dans des parkings en silo et donc absentes du cœur résidentiel de ce futur programme. Pour concrétiser ce projet avant-gar diste, la Ville doit procéder à une modi fication simplifiée de son Plan local d’urbanisme puisqu’il est encore interdit de créer ici des terres à vocation agri cole ! Aux dires de la S.M.C.I., la maire Anne Vignot et son équipe ont été séduites par ce projet. D’après le calendrier du promoteur, après l’évolution nécessaire des règles d’urbanisme courant 2023, le démarrage du chantier pourrait intervenir dès 2024 pour une livraison “deux ans plus tard.” n J.-F.H.

EN BREF

Campus Les castings de la 2 ème édition du concours par le C.R.O.U.S. “Le Campus a un incroyable talent” en Bourgogne-Franche-Comté se poursuivent jusqu’au 31 décembre. Vous étudiez en Bourgogne-Franche Comté ? Vous êtes chanteurs, danseurs, imitateurs, comiques, acrobates… ? Inscrivez vous au casting en remplissant le formulaire disponible sur le site du C.R.O.U.S. Bourgogne Franche-Comté, www.crous bfc.fr, accompagné d’une vidéo mettant en scène votre talent. Démolitions Le grignotage des bâtiments “les Charmettes” au 9 et 11, rue du Luxembourg à Planoise a démarré. La déconstruction de ces deux immeubles qui accueillaient 74 logements durera jusqu’au 15 janvier. Ce projet de 2,55 millions d’euros s’inscrit dans le nouveau programme de renouvellement urbain de Planoise lancé il y a deux ans et qui s’étalera sur 10 ans (2030). La parcelle

Environ 200 logements “proches du zéro consommation.”

d’un seul tenant sera réfléchie en col laboration avec les services de G.B.M. et des espaces verts de la Ville. C’est une ferme maraîchère autour de laquelle on construira de l’habitat autour, et non l’inverse...” ajoute Fabrice Jeannot. Les bâtiments d’habitation (environ 200 logements) seront construits en corolles, sur un fût central (un puits canadien), et “proches du zéro consom mation grâce notamment à une ferme

Le projet remplacera une partie des immenses bâtiments de ce site industriel avec une perméabili sation du sol.

Les logements seront desservis par des passerelles à 5

libérée sera prête à accueillir un futur bâtiment dédié au

mètres du sol (images D.R.).

numérique qui pourrait être inauguré fin 2025.

Et au milieu des habitations, une ferme maraîchère urbaine.

Besançon 11

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

PLANOISE

Objectif insertion Un pas de plus vers l’emploi avec l’École de la 2 ème chance

Ouverte depuis la mi-octobre à Planoise, l’École de la 2 ème chance vient d’accueillir sa deuxième promo. Neuf nouveaux jeunes, en rupture scolaire ou éloignés de l’emploi, vont y travailler leur projet professionnel.

un service financier. “Ils restent, au total, six mois avec nous, à raison de 30 heures par semaine. Après une première période dite “d’intégration” de cinq semaines, ils alternent trois semaines à l’école et trois semaines en entre prise” , explique Imed Jendoubi, le responsable pédagogique (connu notamment pour avoir dirigé l’association Pari). À Besançon, l’école est pilotée par la Ligue de l’enseignement. Ici, pour autant, pas de contrôles, ni de salle de classe figée ou de

“O n nous permet ici de trouver notre voie. C’est plus cool que dans nos anciennes classes. On n’est pas obligées de suivre des cours stricts

dans les méthodes d’enseigne ment classique. Passées par des stages et même par un service civique pour l’une d’entre elles, elles savent pourtant ce qu’elles veulent faire. “On veut travailler dans la petite enfance” , indi quent-elles d’une même voix. Faut-il encore trouver là façon de concrétiser ses envies… Et si la motivation n’était pas réel lement au rendez-vous ce matin d’hiver, au cours d’une visite découverte de l’art urbain dans la Boucle avec l’association Juste ici, Zeynep et Fiona s’imaginent déjà dans leurs futures missions en entreprise. Sur le même principe qu’une alternance, l’école propose en effet de leur trouver des stages. “Un gros plus” d’après Ahmed aussi, qui peinait jusqu’à présent à trouver une entreprise pour entamer un B.T.S. banque.Mem bre de la première promo, il a déjà pu passer une semaine dans

et les formateurs s’adaptent à nous” , résument Zeynep et Fiona, de la nouvelle promo. Fraîche ment arrivées à l’École de la 2 ème chance, ces deux jeunes Bison tines ne se sont pas retrouvées

Le dispositif s’adresse aux jeunes de 16 à 30 ans.

aussi bien sur une remise à niveau des savoirs de base, que sur la découverte des métiers ou les problématiques indivi duelles (de logement, santé ou mobilité…). Comme pour cer tains élèves de ces premières promotions, qu’on a invités à faire refaire une carte Vitale ou suivre des cours de français. L’objectif espéré est “la poursuite sur un emploi ou une formation.” Petit bémol : seule une attesta tion sanctionne ici leur passage. Considérés comme stagiaires professionnels, les jeunes tou chent néanmoins une rémuné ration de 650 euros par mois

versée par la Région Bourgogne Franche-Comté. Un peu plus que ce qu’on leur propose en Contrat d’engagement jeune (C.E.J.). Une source de motiva tion supplémentaire. “On sait pourquoi on se lève” , avoue Zey nep. Éligible d’ici 2023 à la taxe d’ap prentissage, l’école bisontine envisage d’accueillir une centaine de jeunes (adressés via Pôle Emploi, les Missions locales et divers partenaires), soit une dizaine de promos par an. La prochaine rentrée aura lieu au mois de janvier. n S.G.

matières prédéfi nies. “On favorise la transversalité, comme à travers la réalisation d’une recette de cuisine, qui met en jeu plu sieurs compétences. Et les jeunes s’auto évaluent sous la supervision d’un formateur référent.” Les Écoles de la 2 ème chance (qui sont un peu plus de 140 aujourd’hui en France) travaillent

“On sait pourquoi on se lève”, avoue Zeynep.

Lors d’une matinée découverte de l’art urbain.

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