La Presse Bisontine 121 - Mai 2011
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon
2, 20 €
Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans MAI 2011 N° 121
POURQUOI IL FAUT Y CROIRE RENAISSANCE DE L’HORLOGERIE À BESANÇON
Arrivée de la marque Louis Leroy, extension de Breitling,
ambition des élus, position des horlogers locaux, développement du S.A.V., création d’emplois…
LE DOSSIER en p. 19 à 25
INDUSTRIE p.41 F.C.I. BESANÇON EST À VENDRE Le fonds de pension américain propriétaire de F.C.I. à Besan- çon - 360 salariés - cherche un repreneur. Le site bisontin a enregistré des résultats record. Les salariés s’inquiètent.
POLÉMIQUE
L’événement p.6 et 7
Immobilier : le quartier des Vaîtes défie Jean-Louis Fousseret
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 121 - Mai 2011
Citadelle : le souterrain ouvre au public
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets
Terreau Ah, lʼépoque bénie où Besançon four- nissait 15 % de la production horlogè- re mondiale ! Tout le monde, ou presque avait un emploi dans ce secteur dʼactivité et les usines regorgeaient de commandes. On ne va pas refaire lʼhistoire : Besan- çon est aujourdʼhui une ville adminis- trative qui a vu son développement stop- pé net avec lʼeffondrement de lʼhorlogerie. Aujourdʼhui, cʼest une nouvelle généra- tion dʼentrepreneurs qui misent sur le renouveau de lʼhorlogerie à Besançon. Avec le retour chargé de symbole dʼun atelier dʼassemblage haut de gamme, lʼannonce concomitante par Breitling de lʼagrandissement de ses locaux, cʼest plus quʼun frémissement auquel on assis- te. Il y a un véritable mouvement pour tenter dʼimposer à nouveau sur le devant de la scène horlogère mondiale Besan- çon et ses savoir-faire. Un réveil tardif ? Pas du tout. Il était sans doute néces- saire de laisser passer une génération après celle qui, blessée par le drame horloger des années soixante-dix et quatre-vingt, ont fait une croix définiti- ve sur le destin horloger de Besançon. Cʼest donc une nouvelle race dʼindustriels, français mais également suisses, qui ont décidé de prendre en main le futur horloger bisontin. Et cette renaissance annoncée de lʼhorlogerie bisontine - ne nous enflammons pas, il ne sʼagit pour lʼinstant que de quelques nouveaux emplois -, elle doit cette fois dépasser le simple cadre industriel. Cʼest tout autant politiquement que ça se joue en ce moment. Sur ce point, il paraît hon- nête de louer les efforts déployés par le maire de Besançon trop souvent fusti- gé par son opposition pour ne pas être suffisamment le V.R.P. de sa ville. Il a semblé comprendre que même si la capitale régionale ne sera peut-être plus une capitale mondiale de lʼhorlogerie, elle avait là une véritable carte à jouer. Cʼest à Bâle que depuis plusieurs années il va porter la bonne parole de sa ville. Judicieux sans doute, car on sait que si un jour lʼindustrie horlogère a une chan- ce de renaître sur le sol bisontin, cʼest adossée à lʼarmada suisse. Il a sans doute compris aussi que si Besançon peut tirer son épingle du jeu, cʼest éga- lement en misant sur son histoire glo- rieuse. Sans convoquer les fantômes dʼun passé perdu, mais en sachant per- tinemment que le savoir-faire local a encore un terreau fertile ici. Quʼil faut désormais entretenir et faire pousser intelligemment. Jean-François Hauser Éditorial
La Maison de vie cherche des bénévoles abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
être possible” que l’association Carpe Diem fait un appel au bénévolat. Toute personne de bonne volonté est la bienvenue dans les domaines suivants : massages, relaxation, soins esthétiques, coiffure, entretien du jar- din, petit bricolage, ménage, repassage, lec- ture, musique, accompagnement de sorties (courses, cinéma…), etc. “L’objectif de cette démarche est de donner un nouveau regard sur la fin de vie et la maladie” résume Laure Hubidos qui porte ce projet à bout de bras depuis huit ans, en lien avec le Docteur Régis Aubry, responsable du service “soins pallia- tifs” au C.H.U. de Besançon. La Maison de vie bisontine est un établissement Croix Rou- ge française, il a été retenu comme projet expérimental par l’État. Contact : benevoles.carpediem@laposte.net
R ue de la Basilique, au cœur du quar- tier Saint-Ferjeux, les travaux avan- cent à grands pas. Cette belle bâtis- se en pierre nichée au bord d’un parc verdoyant, à quelques mètres de la basi- lique, accueillera début juin la Maison de vie, une des toutes premières maisons d’accompagnement de France. En “chef de chantier”, Laure Hubidos. C’est elle qui est à l’initiative de la “Maison de vie”, un lieu qui pourra accueillir 7 personnes en fin de vie. Cette structure expérimentale est destinée à accueillir des personnes en situa- tion de soins palliatifs. “L’objectif est de leur permettre de bénéficier d’un accompagne- ment axé avant tout sur la dimension humai- ne et sur la vie” note l’association “Carpe Diem”, porteuse du projet. C’est dans l’optique de “donner aux résidents de la maison le plus de confort et de bien-
Ce long corridor de 127 m de long a subi des travaux d’éclairage et de sécurisation (crédit photo Carol Lixon).
B ienvenue dans la communication 110. Depuis le 17 avril, ce long souterrain de 127 m de longueur dont la discrète entrée se situe non loin du front Saint-Étienne, est ouvert aux visiteurs après des tra- vaux d’aménagement et d’accessibilité. “Elle a été entiè- rement restaurée pour un montant de 328 900 euros” pré- cise la Citadelle. La communication 110, c’était son nom de code, a été construite comme la plupart des autres sou- terrains “secrets” de la Citadelle, à la fin du XVII ème siècle. C’est un étroit corridor en montée qui suit la pente reliant le front Saint-Étienne au front royal. Tout au long de cette longue voûte, se succèdent des accès à d’autres pièces en sous-sol, les casemates, où étaient installés autrefois les canons. Deux ouvertures encore visibles aujourd’hui étaient destinées à l’éclairage et à l’évacuation des fumées. Les portes d’accès à ces casemates sont d’origine, le bois est donc plus que tricentenaire, les gonds rongés par la rouille résistent encore. Les réseaux souterrains qui parcourent le sous-sol de la Citadelle avaient été construits pour parer à d’éventuelles attaques, ils avaient donc une fonction défensive. Ce rôle dissuasif a été un succès puisque de toute son histoire, la Citadelle n’a jamais été attaquée, si ce n’est le 7 septembre 1944 où elle a subi des bombardements alliés. La communication 110 est accessible grâce à des visites guidées (19 personnes au maximum) organisées le same- di à 16 heures et le dimanche à 11 heures et 16 heures (hors vacances scolaires) et tous les jours pendant les vacances. “Une excellente manière de revivre le quotidien des soldats” ajoute la Citadelle.
Laure Hubidos sera la directrice de la maison de vie. Elle supervise le chantier de la maison qui ouvre ses portes début juin.
La maison ravagée par la mérule sera démolie
Renseignements au 03 81 87 83 33
L a mérule est la lèpre des maisons. Ce champignon s’attaque aux parties boi- sées des habitations jusqu’à les réduire enmiettes. Un des seuls moyens pour éradiquer vraiment ce fléau qui se développe dans les endroits humides et confi- nés est de démolir le bâtiment dans lequel il a élu domicile. Les cinq copropriétaires d’une maison située dans le quartier de la gare Viotte à Besançon dont nous avions évoqué la galère dans une de nos pré- cédentes éditions, devront sans doute se résoudre à accepter ce scénario radical. Dans le cadre d’une procédure judi- ciaire, le bâtiment a été exper-
tisé. L’expert vient de rendre ses conclusions. “Il indique que la destruction est la seule solu- tion pour éradiquer définitive- ment ce champignon. Ensuite, la maison sera reconstruite sur des bases saines” explique un des copropriétaires. Il a inves- ti dans un logement situé dans cette maison qui en compte six. Il ne peut plus louer aujour- d’hui compte tenu de la pro- pagation de la mérule. Avec d’autres, cette personne a enga- gé en juin 2009 une action en justice contre le précédent pro- priétaire qui a vendu ce bien, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement.
est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :
Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :
Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2011 Commission paritaire : 1112i80130
Le champi- gnon a tout ravagé.
Crédits photos : La Presse Bisontine, C.A.G.B., Musée du temps.
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 121 - Mai 2011
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SYNDICATS
Défilé des syndicats le 1 er mai “Si les salariés ne viennent pas à nous, nous irons à eux”
L a Presse Bisontine : Samedi 9 avril, les salariés des hypermarchés Car- refour ont massivement débrayé en France. Compte tenu du contexte éco- nomique, estimez-vous que nous allons vers une accentuation de ces mouvements sociaux ? José Aviles : Il y a eu plus de 70 % de grévistes à Besançon. La grande dis- tribution compte beaucoup d’emplois précaires. Carrefour propose à ses employés 2 % d’augmentation de salai- re sur une année, alors que les action- naires se partagent 6 milliards de divi- dendes ! Des négociations doivent être ouvertes au niveau national. Les sala- riés demandent 5 % d’augmentation. Certains diront que c’est beaucoup, mais au regard du montant des divi- dendes, c’est une goutte d’eau. La mobi- lisation des salariés de Carrefour peut servir d’exemple. Dès l’instant où il y a des luttes et que les salariés obtien- nent des résultats, il se crée un élan de solidarité. L.P.B. : Le secteur commercial ferait donc par- tie des domaines où les salariés ont la vie la plus dure ? J.A. : Je suis conseiller du salarié, c’est- à-dire que j’assiste les gens dans leur entretien préalable au licenciement dans les P.M.E. où il n’y a justement pas d’organisation syndicale. En 2009, j’ai accompagné 64 personnes sur les 494 qui ont demandé l’assistance d’un conseiller (tous les syndicats confon- dus), 49 en 2010, et 13 depuis le début de l’année 2011. 80 % de ces salariés sont issus du secteur du commerce (boulangerie, bar, restaurant…). Je me suis rendu à six reprises dans une grande enseigne commerciale de Châ- teaufarine. Sur les six personnes concer- nées, cinq ont quitté leur poste car elles ne supportaient plus la pression exercée sur elles. L.P.B. : Les conditions de travail ne cesseraient donc pas de se dégrader dans certaines entre- prises ? J.A. : La vie en entreprise est difficile. Ce n’est pas un hasard si de plus en plus de personnes sont déclarées inaptes au travail. Pour seulement 10 % d’entre elles, cela est consécutif à un accident du travail. Pour le reste, il s’agit de salariés qui ne peuvent plus assurer leur fonction car ils sont soumis à des pressions trop fortes. L.P.B. : Mais finalement assez peu de salariés demandent l’assistance d’un conseiller syn- dical ? J.A. : 494, c’est dérisoire ! Je précise qu’un tiers de ces gens sont assistés par les trois conseillers C.G.T. Tous les salariés n’ont pas le réflexe de venir vers les syndicats pour défendre leurs intérêts. S’ils ne veulent pas venir à nous, c’est nous qui irons à eux. La C.G.T. va mener des campagnes d’information auprès des salariés. Nous À la tête de l’Union locale de la C.G.T. depuis le 31 mars, José Aviles fait un état des lieux de la situation sociale et syndicale sur le bassin d’emploi bisontin. À quelques jours du 1 er mai.
José Avilès, 43 ans, est syndiqué à la C.G.T. depuis le 1 er mai 2001.
défendons les intérêts de 2 000 sala- riés. Évidemment, si l’on établit une comparaison avec un pays comme l’Allemagne où la majorité des sala- riés sont syndiqués, nous sommes en retard. Si en France, 90 % des salariés appartenaient à un syndicat, les négo- ciations seraient plus simples, et le recours à la grève serait sans doute moins fréquent. L.P.B. : Le syndicalisme a-t-il changé ? J.A. : Le syndicalisme d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Ce qui a changé, c’est la solidarité. Des salariés sont dans une telle situation de précarité qu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre une journée pour venir mani- fester. Cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas d’accord avec l’action syndi- cale. La preuve, lors de la mobilisation pour les retraites, plus de 60 % des gens soutenaient le mouvement, et tous n’étaient pas dans la rue. L.P.B. : Pour autant, lors des manifestations contre la réforme des retraites proposée par
avons décidé d’aller dis- tribuer des tracts à la sor- tie des entreprises du bas- sin d’emploi de Besançon pour leur rappeler leurs droits et l’importance d’être adossé à un syndi- cat. Il est évident que si les syndicats étaient pré- sents dans toutes les sociétés, il ne se passe- rait peut-être pas tout ce qui se passe aujourd’hui. L.P.B. : Néanmoins, peut-on y voir le signe d’un déficit
le gouvernement, on a eu le sentiment d’un essoufflement de l’action syndicale. J.A. : Les gens sont résignés. Quelqu’un qui gagne le S.M.I.C. actuellement est pratiquement un travailleur pauvre si l’on se réfère au seuil de pauvreté qui est de 930 euros. Par ailleurs, une personne syndiquée peut être mal vue dans son entreprise, ce qui ajoute une
des syndicats est-il petit à petit vidé de son sens ? J.A. : C’est le jour de la fête des sala- riés. Il a été acquis au prix de dures luttes. Cependant, tous les 1 er mai ne se ressemblent pas. Ils sont marqués par l’actualité. En 2002 par exemple, il avait une connotation politique par- ticulière, puisqu’à l’époque le Front National était au second tour de l’élection présidentielle. C’est un 1 er mai qui a marqué l’esprit des gens. Cette année, les revendications porteront sur pénibilité au travail par exemple, et les retraites. Je voudrais rappeler aussi que beau- coup de personnes travaillent le l er mai car leur salaire est doublé ce jour-là. Une femme seule élevant son enfant, ce n’est pas un cliché. Elle est contrain- te de travailler un jour férié pour gagner un petit plus dérisoire. Si les salaires étaient enfin réévalués, peut-être que ces gens-là ne seraient pas obligés de passer par là. Propos recueillis par T.C.
pression supplémen- taire. La société, on la subit, mais on peut fai- re également évoluer les choses pour que des salariés puissent vivre décemment de leur labeur. Pour cela, il faut se mobiliser. Les syn- dicats doivent se ren- forcer. Les salariés ont intérêt à ne pas attendre d’avoir des dif- ficultés pour venir nous retrouver. L.P.B. : Le 1 er mai, jour de la fête du travail et de défilé
“Les gens sont résignés.”
“Beaucoup de personnes travaillent le ler mai.”
d’image des syndicats auprès des salariés. Ou, au contraire ne s’agit-il pas plus d’une désaffection des salariés vis-à-vis des syn- dicats ? J.A. : Je ne pense pas. Il n’y a pas de désaffection des gens vis-à-vis du syn- dicalisme. J’en veux pour preuve que la C.G.T. est en très légère progres- sion. Des retraités nous rejoignent. Dans le Grand Besançon, nous sommes présents dans 79 entreprises et nous
BESANÇON
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INTERNET Plaintes déposées Des entreprises piégées par la méthode Cortix Dans le Doubs comme un peu partout en France, plusieurs entrepreneurs se sont laissé prendre au jeu du prestataire bordelais qui leur a vendu un site Internet. Le résultat coûteux, n’est souvent pas à la hauteur des attentes.
“F ranchement, je n’ai rien vu venir.” Ce jeune professionnel du bâtiment esti- me s’être fait “berner” par Cor- tix, le prestataire qui lui a ven- du un site Internet à plusieurs milliers d’euros. Il se retrouve aujourd’hui à payer un loyer mensuel d’environ 150 euros pour un outil de piètre qualité, réalisé sur la base du seul ren- dez-vous qu’il a eu avec le com- mercial de la société bordelai- se détaché sur le Doubs. “En plus, c’est moi qui ai dû envoyer tous les éléments, y compris les photos pour qu’ils puissent fai- re mon site. Je n’ai pas vu un seul technicien” ajoute-t-il. Le résultat ne correspond pas exactement à l’idée qu’il se fai- sait d’une vitrine sur le web cen- sée lui ramener des clients com- me lui avait promis la personne qui l’a démarché. Déçu, amer, affirmant se heurter à un mur
petite structure, souvent récen- te, et propose au responsable de lui créer un site Internet. Son argumentaire est imparable” explique l’avocate. Le procédé utilisé serait souvent le même. Par téléphone, un représentant de Cortix indique à son inter- locuteur qu’il souhaite rencon- trer des professionnels de son secteur d’activité sur la région (peintre en bâtiment par exemple) afin d’en sélectionner un pour développer un site pilo- te dont la création serait gra- tuite. Seul devrait rester à sa charge l’hébergement du site. L’offre est séduisante et son inté- rêt se confirme lors du rendez- vous avec le commercial au ter- me duquel l’entrepreneur embobiné se retrouve à signer plusieurs documents contrac- tuels sans savoir vraiment à quoi ils correspondent. Il y a notamment le bon de comman- de, un contrat d’exploitation du
à chaque fois qu’il a tenté d’avoir des explications de la part du prestataire ou d’obtenir des modifications, il s’est décidé de porter plainte. “Aujourd’hui, je ne veux plus payer pour ce site” lâche-t-il. Avocate à Besançon, Maître Sophie Duhoux-Cardot a été sai- sie à trois reprises par des clients mécontents qui cherchent à se dégager de l’engrenage coûteux dans lequel ils ont mis le doigt. Après être entrée dans le détail
Des clients se retrouvent à payer des loyers de 131 euros sur quatre ans pour un site archaïque, et qui parfois ne correspond même pas au domaine d’activité du client.
où l’on assume pleinement la méthode du one shot. “C’est pour cette raison que depuis environ un an nous avons intégré à nos contrats une procédure de rétrac- tation de dix jours qui permet à un client de se dégager dans ce laps de temps sans avoir de compte à nous rendre.” Cortix affirme qu’elle applique là une pratique réservée à des parti- culiers. Elle n’y est pas tenue dans le cadre d’un contrat com- mercial convenu entre deux sociétés. T.C.
rendre des comptes s’il a l’intention de ne plus payer. Cet- te organisation bien rôdée rend complexe l’action judiciaire. Contactée par nos soins, l’entreprise Cortix ne se défaus- se pas. Cotée en bourse, elle rap- pelle que sur un volume de 20 000 clients elle enregistre environ 150 plaignants. Elle affirme aussi être attentive à ces réactions dont elle aurait tiré les leçons. “Les problèmes rencontrés proviennent de com- merciaux qui ont voulu faire du zèle” explique-t-on chez Cortix
site Internet, et plus surprenant encore “le procès-verbal de livrai- son du site” s’étonne Maître Duhoux-Cardot. Dans le jargon commercial, on appelle cela la méthode du “one shot”, un ren- dez-vous, une affaire. Le paie- ment du site se fait sous la for- me de loyers mensuels versés pour une durée déterminée à la société de financement Parfip, partenaire de Cortix, dont le client découvre le plus souvent l’existence aumoment d’honorer ses premiers remboursements. C’est à cet organisme qu’il devra
de chacun de ces dossiers, elle a d’abord observé que la méthode commerciale mise en œuvre par Cortix pour vendre des sites Internet était redoutable. “En général, un com- mercial se pré- sente dans une
“Des commerciaux qui font du zèle.”
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L’ÉVÉNEMENT
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La municipalité de Besançon passe un cap dans son plan d’aménagement du quartier des Vaîtes. Le commissaire enquêteur vient en effet de rendre un avis favorable, assorti de deux réserves, à ce projet d’écoquartier qui doit maintenant faire l’objet d’une déclaration d’utilité publique. La ville peut donc entrer un peu plus dans le vif du sujet en procédant aux acquisitions foncières afin de prendre la maîtrise de ce périmètre de 34 hectares. Mais l’affaire est mal engagée pour la municipalité depuis que le maire, Jean-Louis Fousseret, a indiqué qu’il était prêt à offrir 8 euros du mètre carré pour ces terrains inconstructibles, mais idéalement placés. Une annonce perçue comme une provocation par les propriétaires surpris qui ne sont pas décidés à se laisser “spolier” au nom de l’intérêt public. Ils n’ont pas l’intention de lâcher leurs terres à ce prix, quitte à recourir à la justice. Piquée au vif par la position du maire, déplorant une fois de plus l’absence de concertation, l’association des Vaîtes se réveille. Avec leur ténacité habituelle, les adhérents sont déterminés à faire bloc contre la mairie pour qu’elle revienne sur son prix. ILS DÉFENDRONT LEURS TERRES À TOUT PRIX !
AMÉNAGEMENT
Acquisition foncière par la ville Les propriétaires des Vaîtes prêts à aller en justice La mairie aurait-elle dépassé les bornes ? Oui si l’on en croit les propriétaires fonciers des Vaîtes qui ne sont pas disposés à céder leur
supporter les soucis d’un procès. Mais si d'aventure, les per- sonnes qui ont fait le choix d’une procédure obtiennent un prix supé- rieur à 8 euros, vous ne pourrez plus vous plaindre” prévient-il. La majorité des pro- priétaires qui adhèrent à l’association semble disposée à activer le levier judiciaire pour défendre ses intérêts. Mais quelle que soit l’issue de l’affaire, cer- tains redoutent toute- fois que la municipali- té ne les fasse passer,
pour débattre du sujet. Pour les pro- priétaires présents ce soir-là, la ville a dépassé les bornes. Ils n’apprécient guère ce qu’ils considèrent comme une “tentative d’intimidation.” Le dialogue avec la mairie est d’ores et déjà bien mal engagé. “Ce prix est ridicule. C’est trop facile de nous prendre des terrains à un tarif dérisoire parce qu’ils ne sont pas constructibles aujourd’hui alors qu’ils le seront demain. Que peut-on faire pour ne pas se laisser spolier ?” lance une personne dans l’assemblée. Dans la salle, les idées fusent pour trouver le moyen de faire reculer la mairie, jusqu’à ce que soit sérieuse- ment envisagée une action judiciaire. Mais il n’est pas question pour Éric Daclin, le porte-parole des Vaîtes, de forcer les gens à s’engager dans cette voie. “Si vous voulez vendre votre ter- rain à 8 euros le mètre carré, rien ne vous y empêche. Vous n’aurez pas eu à
terrain à la municipalité au prix de 8 euros comme l’a annoncé Jean-Louis Fousseret. Ils n’ont pas l’intention de se laisser “spolier”.
L es propriétaires fonciers perçoi- vent l’annonce de Jean-Louis Fousseret comme une nouvelle et indécente provocation. Mi-mars, le maire de Besançon a déclaré qu’il était disposé à acquérir les terrains des Vaîtes au prix de 8,05 euros le mètre carré, soit un euro de plus que l’estimation - non officielle - de Fran- ce Domaine. Si par cette déclaration son intention était d’éviter les conflits avec les propriétaires, c’est raté. En voulant faire preuve d’une générosité inattendue à l’ouverture des négocia- tions dans le cadre de la procédure
Vu sous cet angle, les propriétaires fonciers des Vaîtes n’ont donc pas les coudées franches pour transiger. Il ne s’agit plus tout à fait d’une négocia- tion amiable souhaitée pourtant par le maire qui a souvent répété en Conseil municipal qu’il ne spolierait person- ne dans ce projet. Les propriétaires concernés par cette opération immo- bilière qui s’étend sur 34 hectares n’en n’ont pas le sentiment. “Jean-Louis Fousseret nous fait un cadeau magis- tral à 8 euros” ironise Guy Mourot, président de l’association Les Vaîtes qui a réuni ses adhérents samedi 9 avril
d’acquisition foncière préalable au pro- jet d’aménagement du futur écoquar- tier des Vaîtes, Jean-Louis Fousseret a soulevé leur indignation. En revanche, le maire pose publique- ment, avec habileté, les conditions de la ville. Formuler ainsi l’offre apparaît comme à prendre ou à laisser. Libre aux intéressés de refuser la proposi- tion et d'entamer une procédure judi- ciaire pour tenter d’obtenir plus de 8 euros. Mais s’ils perdent, ils pren- nent le risque d’être expropriés sur la base de l’évaluation supposée de Fran- ce Domaine, à savoir 7 euros.
Proposer un prix situé autour de 40 euros.
aux yeux de l’opinion publique, pour des “nantis” ayant cherché à profiter de la collectivité qui s’était fendue d’un geste financier à leur égard. “Ce qu’il faut surtout, c’est rester sou- dé. Il faut éviter que chacun négocie dans son coin avec la mairie” plaide un propriétaire. Le message est clair. Les adhérents de l’association orga- nisent leur défense et veulent faire bloc devant la municipalité. Pas ques- tion pour eux de se laisser malmener. Jean Rosselot, le leader de l’opposition municipale, est sensible à leurs reven- dications. Selon lui, Jean-Louis Fous- seret “n’est pas équitable” en propo- sant 8 euros. “Il y a une disproportion entre le sacrifice demandé aux parti- culiers propriétaires de terrain et l’intérêt général dit-il. Je demande au maire, qui est si sensible à la justice, de faire un effort d’équité. Je pense qu’il aurait pu proposer un prix situé autour de 40 euros. Quand il y aura 2 000 loge- ments ici, ce seront 2 000 taxes d’habitation qui seront perçues par la ville.” C’est un bras de fer qui se pro- file entre Les Vaîtes et la Municipali- té à propos de l’acquisition des ter- rains. Reste à savoir de quel côté viendront les concessions et dans quel délai. T.C.
Les propriétaires des Vaîtes se sont réunis le samedi 9 avril. La majorité d’entre eux était disposée à entreprendre une action judiciaire contre la ville.
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MUNICIPALITÉ Suite à l’enquête publique “L’avis est favorable” L’adjoint à l’urbanisme Michel Loyat vient de recevoir le rapport du commissaire enquêteur concernant le projet d’aménagement des Vaîtes. L’avis est favorable. Il est assorti cependant de deux réserves qui ne devraient pas poser de difficultés à la ville pour dérouler l’opération.
L a Presse Bisontine : Jean-Louis Fousseret a annon- cé qu’il fixait à 8 euros le prix de base d’acquisition des terrains aux Vaîtes. Ce tarif est définitif ? Michel Loyat : 8 euros, c’est une proposition que le maire fait. Elle s’appuie sur l’évaluation de Fran- ce Domaine. Je rappelle que l’on parle bien ici de terrains nus, valorisés par aucun élément tel qu’un verger, une construction voire un pan- neau publicitaire. À ces 8 euros s’ajoutera une indemnité de remploi qui augmentera d’environ 10 % le prix. (N.D.L.R. : dans le cas général, l’indemnité de remploi vise à compenser la per- te que peuvent occasionner les frais d’acquisition d’un autre bien pour la personne expropriée). L.P.B. : L’enquête publique concernant l’aménagement des Vaîtes est terminée. À quelle date sera rendu le rap- port ? M.L. : Je reçois à l’instant le rapport du com- missaire enquêteur. Je n’ai pas encore eu le temps de le lire dans le détail, mais j’ai vu qu’il y a un avis favorable en conclusion. Le bilan de l’enquête sera présenté au Conseil municipal du mois de juin.
Vaîtes sans réserve(s) ? M.L. : Il y a deux réserves qui ne nous poseront pas de difficultés. La première concerne l’exploitation agricole. Il s’agit de maintenir l’exploitation horticole sur le quartier et nous y sommes attentifs. La seconde concerne le zona- ge de l’I.M.E. (institut médico-éducatif) dont le bâtiment appartient à l’association protestan- te d’action sociale. L.P.B. : Le projet peut donc dès maintenant faire l’objet d’une déclaration d’utilité publique ? M.L. : Il y aura en effet la D.U.P., et nous allons créer par ailleurs la Z.A.C. Je dirais que nous sommes en train d’entrer dans la phase opéra- tionnelle du projet. L.P.B. : La D.U.P. vous permettra également de procéder le cas échéant à des expropriations ? M.L. : Nous allons procéder aux acquisitions fon- cières de manière amiable. Mais en effet, le cas échéant, la D.U.P. nous donnera la possibilité d’engager d’autres procédures. Il y aura une réunion publique dans l’année pour faire le point sur tout cela. Propos recueillis par T.C.
ESTIMATION 7 euros le mètre carré France Domaine
applique la procédure Beaucoup de propriétaires fonciers aux Vaîtes s’interrogent sur la méthode de calcul utilisée par France Domaine pour estimer le prix des terrains qu’ils jugent largement sous-évalué au regard de l’évolution du marché de l’immobilier à Besançon.
L.P.B. : “Avis favorable” au projet d’aménagement des
L a zone d’aménagement concertée (Z.A.C.) des Vaîtes s’étend sur 34 hectares. La totalité des terrains qui se situent dans ce périmètre sont répertoriés au plan local d’urbanisme en zone 2 AU-H. Cette classifica- tion signifie que ces terrains ne sont pas immé- diatement constructibles. Ils le deviendront à terme, par volonté de la municipalité, qui va les acquérir pour y développer de l’habitat. Pour l’instant, en l’état, ce foncier aussi bien placé soit-il à Besançon, ne vaut donc guère plus que du terrain agricole. Jean-Louis Fous- seret a annoncé qu’il était prêt à en offrir 8 euros le mètre carré, soit un euro de plus que l’estimation de France Domaine. Bon nombre de propriétaires qui se disent spo- liés s’interrogent sur les méthodes de calcul utilisées par France Domaine pour estimer la valeur vénale des biens pour le compte de la
EXPROPRIATION Rue Max-Jacob Des retraités forcés de déménager Cela fait 55 ans que Norbert et Gabrielle Donier-Meroz sont installés aux Vaîtes au milieu des arbres fruitiers et des jardins cultivés. Demain, ils devront abandonner leur propriété pour que puisse se construire le nouveau quartier des Vaîtes.
collectivité. Pour travailler, ce service d’État s’appuie sur le document d’urbanisme sans occulter le prix dumarché. “Pour les Vaîtes, la ville a défini une zone d’urbanisation à long ter- me. Elle est actuellement incons- tructible mais elle le deviendra à condiropriation. Bon nombre de propriétaires qui se disent spoliés s’interrogent sur les méthodes de calcul uti-
N orbert et GabrielleDonier- Meroz ont accroché sur la porte de leur frigo une photocopie du plan d’aménagement des Vaîtes. Pas de doute, leur modeste pavillon est en plein dans le nouveau périmètre urbanisable. La mai- rie les a informés que dans le cadre de cette opération ils seraient amenés à quitter leur habitation et qu’ils seraient relo- gés. Le couple de retraités a com- pris qu’il devra se résoudre coû- te que coûte à céder sa maison à la ville et les quelques ares de terrain qui vont avec. Pour l’instant, ils n’en savent pas davantage. Cette incertitude les effraie. “La municipalité ne se rend pas compte à quel point cet- te histoire fait du souci aux gens comme nous. J’ai 80 ans, mon mari en a 86. On nous dit de ne pas nous inquiéter et que nous
lisées par France Domaine pour estimer la valeur vénale des biens pour le compte de la collecti- vité. Pour travailler, ce service d’Etat s’appuie sur le document d’urbanisme sans occulter le prix du marché. “Pour les Vaîtes, la ville a dé fi- ni une zone d’urbanisation à long terme. Elle est actuellement inconstructible mais elle le deviendra à condiment saisi par la ville. Le chiffre de 7 euros annoncé par la municipalité comme résultant de l’estimation de ce service n’aurait donc qu’une valeur officieuse. Toutefois, un autre facteur intervient dans l’estimation. Il s’agit de la notion de “situation privilégiée”. Un terrain non constructible situé en zone urbaine par exemple sera légèrement surestimé. C’est comme cela qu’il y a quelques années, le prix du mètre carré des terrains des Portes de Vesoul est passé de 3,81 euros à 6 euros, par décision de justice. “On peut donc imaginer que pour les mêmes raisons, ce prix de référence passe à 7 euros dans le cadre des Vaîtes” ajoutent encore les Domaines. Ce service donne un avis. La collectivité n’est pas tenue de le suivre. Dans le cas des Vaîtes, Jean-Louis Fousseret a d’ores et déjà annoncé qu’il irait au-delà en proposant 8 euros, ce qui correspond à un effort financier supplémen- taire de la part de la ville de 340 000 euros à l’échelle d’une zone de 34 hectares pour acqué- rir ces terrains privés. En cas le litige dans les acquisitions foncières aux Vaîtes, c’est l’estimation du bien proposée par France Domaine qui fait foi le plus souvent aux yeux du Juge de l’expropriation.
Madame Donier-Meroz est dans cette petite maison de pierre située rueMax-Jacob, aumilieu des arbres fruitiers et des jar- dins cultivés desVaîtes.Unhavre de paix en somme à Besançon. “Nous avons tout pour être heu- reux ici.” Ils se sont installés là, “dans le vieux quartier” il y a 55 ans où ils ont élevé leurs cinq enfants.Norbert s’énerve à l’idée de devoir faire un jour ses valises contre son gré. “Ils veulent nous mettre dehors tout simplement. Comment voulez-vous qu’on se défende ? Liberté, égalité, fra- ternité, j’ai bien l’impression que l’égalité n’existe plus. Mais j’aimerais qu’on m’explique où est l’utilité publique dans ce pro- jet qui consiste à construire des logements.” Le couple semble désemparé par cette affaire, regrettant de ne pas être suffisamment informé alors que leur habitation est vouée à disparaître. “On a reçu la visite d’une personne de la vil- le il y a presque un an et depuis, plus rien” affirme Gabrielle. La municipalité est rassurante. Elle fera à la famille Donier- Meroz des propositions de relo- gement jusqu’à ce que l’une d’elles lui convienne. “Notre objectif est de parvenir à ce qu’ils ne per- dent pas leur qualité de vie.Nous
ne leur proposerons pas unappar- tement au 4 ème étage d’un immeuble. On peut imaginer les reloger dans le cadre de la construction de maisons en bandes. Tout est envisageable et discutable avec eux” explique la municipalité. Des propositions devraient être faites dans les prochains mois à Gabrielle et Norbert Donier-Meroz.Leurmai- son est concernée par la pre- mière tranche d’aménagement des Vaîtes, comme l’habitation voisine. Les travaux pourraient démarrer en 2013. T.C.
“Le prix du marché.”
La perspective d’un déménage- ment inquiète Norbert et Gabrielle
allions rester chez nous tant que le pro- jet n’est pas arrêté. Mais ça nous tour- mente, nous ne savons pas où nous allons aller, ni quand. J’espère que la ville nous traite- ra bien” explique Gabrielle.Toute la vie de Monsieur et
“Tout pour être heureux.”
Donier- Meroz.
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EN BREF
SANTÉ
Il poursuit la volonté de sa femme Leur combat contre le cancer Un an après le décès de son épouse âgée de 37 ans d’un cancer de la peau, Julien Fabrègues a créé avec le professeur de dermatologie François Aubin une association pour aider les malades et la recherche. Rencontre.
Vélo La Ville de Besançon subventionne à hauteur de 20 % l’achat d’un vélo à assistance électrique (plafonné à 150 euros
par cycle neuf acheté). Rens.: 03 81 61 51 95.
Vide-greniers Le 13ème vide- greniers de Tambour Battant a lieu le dimanche 24 avril, jour de Pâques, de la place Marulaz à la rue de la Madeleine. Chantoillotte J’ai 30 ans, je suis pleine d’enthousiasme et j’ai envie de passer la soirée avec vous pour fêter mon anniversaire. Mon nom : la Chantoillotte chorale de la M.J.C. de Palente. Je vous donne rendez-vous le samedi 14 mai à 20 h 30 au Grand Kursaal. Rens. 03 81 52 62 43 ou au 03 81 80 87 79. Concert Le Ricard S.A. Live Music Tour fera étape à Besançon mardi 31 mai au Parking Chamars. Grand concert live gratuit de Julien Doré et de Puggy. Rens.: 01 40 54 40 55.
J ulien Fabrègues a accepté de se confier à La Presse Bisontine. Son seul souhait : “ne pas faire pleu- rer dans les chaumières car Sophie aimait la vie. Il faut avancer” dit-il. L’homme semble fort. Pourtant, le des- tin ne l’a pas épargné lorsque le 12 mars 2010 sa femme s’éteint, victime d’un mélanome foudroyant. Elle avait 37 ans. C’est pour elle que Julien se bat avec l’aide du professeur en dermatologie Fran- çois Aubin. Les deux hommes ont créé l’association “Franc-comtoise de recherche et de développement en dermatologie”. Son but : récolter des fonds pour une meilleure prise en charge du patient et de sa famille à l’hôpital de Besançon. Cette association est le prolongement du souvenir de Sophie, de son immense for- ce, celle de se battre tout en croquant la
a voulu accélérer la date du mariage. On s’est mariés en février. Elle a tout prépa- ré, jusqu’à son départ” se souvient son mari. “Sa lucidité extrême sur le pronostic et son appétit de vivre nous a remis en question” avoue de son côté le professeur Aubin en charge de lui prodiguer les soins. Avant d’être sa patiente, Sophie était aussi et surtout son amie : “Elle a souhaité que nous fondions une associa- tion pour la prise en charge des cancers de la peau et de la recherche. C’est tout naturellement que nous poursuivons son souhait” ajoute le professionnel de san- té. Une soirée a d’ailleurs eu lieu à Micro- polis les 8 et 9 mars dernier au profit de l’association. “Le mélanome demeure l’un des premiers cancers de l’adulte jeune avant 45 ans et celui dont la mortalité augmente le plus, rappelle le professeur. Si la cancérologie a fait d’énormes pro- grès, le traitement du mélanome reste trop souvent décevant. Nous avons l’espoir de nouveaux traitements, plus efficaces… Les bénéfices de la soirée contribueront à cette mission que Sophie nous a confiée.” Sophie a donné une leçon de vie. Sa famil- le et ses amis poursuivent son combat. E.Ch. Julien Fabrègues poursuit la mission contre le cancer, confiée par Sophie, son épouse, décédée le 12 mars 2010.
vie. Jusqu’en octobre 2009, elle et Julien filaient le parfait amour. Un travail, une vie épanouie, trois magnifiques filles pré- nommées Lou (8 ans), Lison (6 ans) et Mila (4 ans), des amis.De quoi être heureux. La vie de ces Bisontins bascule lorsque la jeune maman apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de la peau.Très vite, elle sait sa maladie incu- rable et s’engage dans un combat qui force le respect. “Se sachant malade, Sophie
“On a accéléré le mariage.”
Souvenir 24 avril 2011 :
Journée Nationale du souvenir des victimes et héros de la Déportation. Plusieurs moments
forts pour les célébrations à Besançon.
SOCIAL L’aide alimentaire à Planoise Planoise, l’épicerie sociale déménage Le 2 mai, elle quitte l’avenue du Parc pour le 2, rue de Cologne, à proximité d’Île de France. Face à l’augmentation de la demande, l’épicerie sociale avait besoin de place.
Les bénévoles préparent les étals de l’épicerie. Le 2 mai, ils auront de grands
A dieu “Le Petit marché” situé 7, avenue du Parc à Planoise, bonjour au “Panier solidaire” 2, rue de Cologne. Si le lieu et le nom de l’épicerie sociale gérée par la Régie des quartiers de Besan- çon changent, le principe reste le même : offrir aux personnes demeurant dans le quartier de Planoise des denrées alimen- taires et des produits d’hygiène à moindre coût. Et Dieu sait que la demande est forte : “Cette année encore, le nombre de béné- ficiaires de cette aide alimen- taire devrait augmenter de 20 % dans le quartier de Planoise. À l’année, nous aidons 900 per- sonnes différentes” calcule Maud Chauchard, responsable du ser- vice insertion et formation à la
Régie qui gère cette épicerie. Le déménagement dans les nou- veaux locaux situés au 2, rue de Cologne (en face d’Île de Fran- ce) était nécessaire. Il sera effec- tif à partir du 2 mai. “On en a besoin car on manquait parfois de place lorsqu’il fallait accueillir les familles rue du Parc”
locaux rue de Cologne à Planoise.
“218 personnes aidées en 3 jours.”
explique de son côté Yvette, ani- matrice de l’épicerie. Dans des locaux de 120 m 2 , les béné- voles que sont Michel, Chantal, Tiffany, Gilles, Claude… pour- ront continuer à donner de leur
temps en préparant les colis : “Sans leur aide, il serait impos- sible de tout gérer” lâche l’animatrice. La deuxième semaine du mois d’avril, l’épicerie a senti une montée en puissance de la demande : “Peut-être est-ce la fermeture de la campagne d’hiver des Restos du cœur qui incitent
dredi matin (9 heures - 11 h 30). Rappelons que les bénéficiaires payent 10 % du prix indiqué et que l’épicerie en profite pour proposer et distribuer des offres d’emploi.À l’année, l’association aide une soixantaine de per- sonnes grâce à un accompa- gnement socio-professionnel. E.Ch.
les personnes à venir nous voir” émet un bénévole. La deuxième semaine du mois d’avril, ce sont 94 familles du quartier de Planoise (218 per- sonnes) qui ont fait leurs courses à l’épicerie. Le 2 mai, elles le feront donc rue de Cologne les mardis et jeudis après-midi (14 heures - 16 h 30) et le ven-
RENSEIGNEMENTS : Épicerie sociale de Planoise “Le Panier solidaire” (2, rue de Cologne à partir du 2 mai). Les inscriptions pour bénéficier de cette aide
alimentaire se font au C.C.A.S., le lundi matin
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SOCIÉTÉ
Lutte contre les discriminations Enceinte et discriminée La couleur de peau n’est pas le seul facteur discriminant pour trouver ou garder un emploi. Témoignage d’une employée aidée par l’association “Halte-discriminiations”. Son cas est réglé.
B londe, les yeux bleus, un joli minois. La vraie gueule de l’emploi pour- rait-on croire. Et pour- tant, Sandrine a vécu la discri- mination au travail comme bien d’autres, “preuve que la discri- mination au travail ne touche pas que les noirs et les Arabes” dit Mireille Péquignot, prési- dente de l’association “Halte- discriminations” qui organisait le 7 avril la deuxième édition
du “Forum de la diversité” à la Chambre de commerce et d’industrie de Besançon. Le cas de Sandrine est en effet original, peu commun. Salariée en contrat à durée indétermi- née comme employée d’immeubles depuis quatre ans, la jeune femme tombe encein- te. Elle est victime d’une faus- se couche après trois mois. Son médecin traitant juge bon de l’arrêter. Quelques semaines
plus tard, la jeune femme rece- vra une lettre d’huissier lui signi- fiant son licenciement. Un coup brutal que la jeune femme ne comprend pas. L’association “Hal- te-discriminations” lui propose son aide en prenant contact avec la direction de l’entreprise : “On ne veut pas contraindre les entre- prises dans un contexte écono- mique difficile mais parvenir à un dialogue” ajoute la prési- dente de l’association qui dans
le cas présent est parvenue avec son équipe à régler ce problè- me “à l’amiable.” Avec l’appui d’un juriste de l’association, San- drine est aidée dans ses démarches admi- nistratives et dans la rédaction d’une lettre des- tinée à sa direc- tion. Le dialogue se (re)noue. Une issue est trouvée : “J’ai été réinté- grée et bénéficie aujourd’hui d’un
Zoom La charte de la diversité Ce sont au total 128 entreprises en Franche-Comté et collecti- vités qui ont signé la charte de la diversité. La plupart des grandes sociétés bisontines ou collectivités lʼont signée (renseignements sur www.charte-diversite.com). Une entreprise signataire de la Charte sʼengage à agir en faveur de la diversité et à communiquer annuellement sur ses actions via un questionnaire remis au Secrétariat général de la Charte de la diversité. Si les entreprises signent, elles sʼengagent à manifester leur engagement en faveur de la non-discrimination et de la diversité, favoriser lʼégalité des chances face à lʼemploi et améliorer la performance de lʼentreprise. Elles se doivent dʼembaucher des seniors, des personnes handicapées…
“Pas que les noirs et les Arabes.”
Sandrine (au premier plan) a été aidée par l’association “Halte-discriminations” et a renoué le dialogue avec sa direction.
congé parental” confie la sala- riée, soulagée. Créée en 2007, l’association Hal- te Discriminations veut mon- trer qu’elle parvient - avec ses moyens - à prévenir et lutter contre les discriminations dont sont victimes les minorités visibles, les seniors, les femmes, les personnes handicapées ou malades, les jeunes, les hommes.
loguer plutôt que contraindre, voilà le leitmotiv de l’association. Pas question d’imposer des “quo- tas d’embauche” aux entreprises dit-elle en substance. Cela ne ferait que creuser le fossé de la diversité. E.Ch.
“Nous sommes convaincus que c’est dans la diversité des res- sources humaines que les entre- prises et les administrations trouveront les réponses les plus innovantes, qu’elles seront com- pétitives” explique KhalidYalouz, le directeur de l’association. Dia-
Renseignements : http://www.halt-discrimination.org/
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SOCIAL 120 entreprises ont coulé Besançon, ville pauvre
Ce sont les Maghrébins qui sont les plus nom- breux.
L’analyse annuelle des besoins sociaux, que Besançon est une des seules villes à rendre publique, met en lumière l’évolution inquiétante du tissu socio-économique local. Florilège.
L’isolement s’aggrave encore
Désormais à Besançon, plus d’un ménage sur deux est composé d’une personne seule. Au total, plus de 30 000 Bisontins vivent dans la solitude. La ville comp- te également plus de 5 000 familles monoparentales. Les cas deménages composés de per- sonnes seules sont majoritaires dans les quartiers suivants : But- te-Grette, Montrapon-Mont- boucons, Chaprais-Cras, centre- ville, Chapelle-des-Buis et Battant. Et l’on s’aperçoit que le lien exis- te bel et bien entre la composi- tion familiale et la pauvreté. Les 10 % des ménages les plus pauvres à Besançon ont un reve- nu annuel moyen de 4 500 euros
de nombreux étudiants étran- gers sur le territoire bisontin. 26 % seulement des étrangers qui résident à Besançon ont un emploi. La population étrangère est dif- férente d’un quartier à l’autre. C’est le secteur Epoisses-Bour- gogne à Planoise dans lequel vivent le plus d’étrangers : 27,5% de la population, suivi d’île de France, toujours à Planoise (24 %), puis Bouloie avec les étu- diants (22,5 %). En 2009, 419 personnes étrangères ont été accueillies à Besançon.
dans un ménage d’une person- ne, alors qu’il est de 6 500 euros pour les autresménages. Lamoi- tié des ménages a un revenu annuel inférieur à 16 190 euros dans lesménages composés d’une personnes contre 22 009 euros dans les autres ménages. Cette année, tous les partenaires sociaux se sont accordés pour souligner “l’augmentation du phénomène d’isolement” note le rapport. Ils soulignent “l’impact des politiques d’urbanisme - habi- tat vertical, diminution des espaces de rencontres,des bancs… - et l’impact de la montée de la
précarité économique en évo- quant le lien très fort entre cet- te dernière et l’isolement.” 9 064 étrangers à Besançon Le pourcentage d’étrangers rési- dant à Besançon s’élève à 7,7 % de la population, ce qui situe la ville à un niveau supérieur aux moyennes nationale, régionale et départementale. Par rapport à la population étrangère rési- dant en France, les étrangers bisontins se démarquent par une proportion plus forte de jeunes, due en majorité à la présence
2 000 emplois supprimés en deux ans
par unité de consommation) s’est à nouveau accru entre 2008 et 2009 : il s’établit à 9 900 ménages bisontins. Au 30 juin 2010, Besançon comptait 5 132 bénéficiaires du R.S.A. Concer- nant les familles monoparen- tales, c’est Planoise et les Tille- royes qui en abritent le plus. La population de la capitale régionale stagne depuis dix ans. Besançon compte 117 599 Bison- tines et Bisontins. C’est l’agglomération qui a vu sa popu- lation augmenter de 4 % en dix ans. Deux phénomènes à noter concernant les tranches d’âge : la baisse notable des jeunes de moins de 15 ans et la progres- sion des 60 ans et plus. A noter aussi la forte progression du nombre de personnes de 75 ans et plus qui atteignent désormais les 10 000 à Besançon. Le vieillissement de la population s’accentue
La ville de Besançon a payé cash la dégradation nationale de l’économie à partir de la fin 2008. Ainsi en 2009, pas moins de 120 entreprises ont mis la clé sous la porte sur le seul territoire bisontin. Par rapport à 2007, 1 918 emplois salariés privés ont été supprimés. Résultat logique : le nombre de deman- deurs d’emploi de catégorie A a fait un bond de 31 % entre décembre 2007 et décembre 2009. Le pic de deman- deurs d’emploi a été atteint en janvier 2010 où Besançon comp- tait 7 032 chômeurs. En décembre 2010, il se stabilisait à 6 425. de la pauvreté Alors qu’il s’était réduit entre 2007 et 2008, le nombre de ménages sous le seuil de bas revenus (924 euros mensuels L’augmentation
MUSIQUE
En formation à l’I.R.T.S.
Les mots pour le dire Chafic Zadhdoudi - nom de scène Shaffik Sufira - initie depuis plusieurs années les jeunes Bisontins à l’art de la composition à travers des ateliers d’écriture. Il a sorti son premier album solo le 5 avril.
E n finir avec cette idée précon- çue que le hip-hop, le rap et la poésie urbaine ne sont pas can- tonnés aux banlieues sinistres des grandes villes. À Besançon, cette culture-là est bien présente, elle touche beaucoup de jeunes, et n’est pas seu- lement l’apanage d’une certaine couche sociale ou d’une certaine population issue de l’immigration. Il suffit d’assister une fois aux ate- liers d’écriture prodigués par Chafic Zadhdoudi à la pour s’en convaincre. Ce jeune de 25 abns futur éducateur spécialisé qui termine sa formation à l’I.R.T.S. de Besançon, anime des ate- liers d’écriture à destination des ado- lescents. “Poser des mots sur des idées, c’est ce que j’apprends à ces jeunes âgés de 13 à 21 ans, sur des thèmes qui les intéressent. Puis on travaille sur les rimes et sur l’interprétation. Dans ce groupe très éclectique, chacun s’enrichit de la culture et des idées des autres” résume Chafic Zadhdoudi. De ces groupes de travail est né en 2009 un collectif de jeunes Mortuaciens bap- tisé “La plaidoirie d’une jeunesse”, qui écrit ses textes et les met en musique. En parallèle de sa formation, l’artiste originaire de Morteau continue à com- poser, lui qui a écrit ses premiers textes à 13 ans. En 2006, il sort son premier
C.D. 6 titres, “avec les moyens du bord.” En 2007, avec d’autres musiciens de Besan- çon, il sort une pre- mière compilation hip- hop et les premiers concerts dans les salles régionales s’enchaînent. Il peau- fine son travail de com- position avec plusieurs autres groupes les années suivantes tout en mûrissant son pre- mier album solo. “Ma rue est vers l’art”
“Ma rue est vers l’art” dans les
bacs le 5 avril.
est sorti dans les bacs le 5 avril. Ce premier album solo à consonance rap teintée de jazz et de soul sera dispo- nible dans quelques commerces bison- tins. C’est l’album d’un jeune de 25 ans qui a la musique et les mots dans la tête mais tout à la fois la tête sur les épaules. “Je vis une passion et j’aime la partager dans le cadre des ateliers d’écriture que j’anime” dit-il. Un pre- mier clip tiré du titre “Lettres de nobles- se”, tourné en partie à Besançon, accompagne la sortie de l’album. À découvrir notamment sur facebook avec “Shaffik Sufira” en mots-clés. J.-F.H.
Shaffik Sufira, alias Chafic Zadh- doudi, un gamin du quartier du Tremplin qui transmet sa passion des mots.
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