La Presse Bisontine 47 - Septembre 2004

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Place du Marché : les travaux avancent Alors que le chantier de rénovation de la place du Marché progresse, les commerçants riverains com- mencent à sortir la tête de l’eau. Le pointsurundesdossiers-pharesde lamunicipalité. p. 15 1944-2004 : le goût de la liberté 1,80 € N° 47 Septembre 2004 Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans. Les7et8septembre,lavilledeBesan- çonfêtesalibération.C’étaitilya60 ans,la7 ème divisionaméricainerepous- saitl’occupant.Témoignagesetpho- tos : 3 pages de souvenirs. p. 4 à 6 La dure réalité des sans-papiers à Besançon Le 10 août, un Tunisien était expul- sédeBesançonverssonpaysd’ori- ginefautedepapiersenrègle.Aujour- d’hui,sonépouseetsestroisenfants sont en sursis. p. 14 Immobilier : les prix toujours à la hausse Le 14 septembre, la chambre des notaires duDoubs rendra public un rapport dans lequel elle dresse un bilan complet du marché de l’im- mobilier.Latendanceàlahausseest confirmée. p. 20

Besançon sous les eaux : le scénario peut-il se reproduire ?

- Une crue plus forte que celle de 1910 est-elle possible ? - Les élus réagissent face à cette éventualité. - Un plan de prévention des inondations est à l’étude sur la vallée du Doubs. - Quels sont les secteurs potentiellement inondables ?

Lire le dossier p. 8 à13

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

O.G.M. La mobilisation se renforce

François Dufour : “Tout est fait pour poursuivre le processus de monoculture et d’industrialisation de l’agriculture”

Hommage Le regard de ces hommes et de ces femmes suffit, les images parlent d’elles- mêmes. L’allégresse est parfois teintée d’incrédulité. ÀBesançon comme dans toutes les autres villes françaises prises sous le joug allemand, l’explosion de joie des habitants à la vue des blindés américains et alliés est à la mesure de tout ce que la population avait subi depuis plus de 4 ans. Terreur et crain- te de l’occupant, angoisses des familles qui avaient un fils à la guerre, humilia- tions et débordements macabres ont fait place, soudainement, à l’expres- sion brutale d’une joie intense mêlée d’insouciance. Si Besançon n’a pas été autant martyrisée que d’autres villes françaises pilonnées de toutes parts, la capitale franc-comtoise n’a pas été épargnée des drames associés à cet- te sale guerre. Les 80 soldats améri- cains tués ou disparus les 7 et 8 sep- tembre, les 40 F.F.I. et la cinquantaine de civils fauchés à quelques heures du soulagement final, sans parler des résis- tants fusillés par les Allemands au pied de la Citadelle, tous ces hommes et femmes sont les héros de l’histoire bisontine. Ces photos en noir et blanc, publiés dans notre édition, sont les rares témoignages d’une époque trouble dont il ne reste aujourd’hui que si peu de témoins directs mais dont le souvenir encore brûlant nous rappelle que cet- te période douloureuse fait partie d’un passé finalement assez proche. Ces héros bisontins, dont quelques plaques de rues et une stèle rappellent certains d’entre eux à notre mémoire, sont nos sauveurs. Pour lamajorité d’entre nous, ces images paraissent lointaines. La commémoration du 60 ème anniversaire de la Libération de Besançon les 7 et 8 septembre honorera la mémoire de ces grandes figures dont la plupart nous sont inconnues. 60 ans après, ces faits d’armes semblent totalement révolus. La construction européenne est pas- sée par là, heureuse initiative ne serait- ce que pour cette finalité de paix. Mais la folie guerrière ne prévient pas. Dans un contexte international actuel totale- ment différent, le risque d’un conflit majeur n’est pas totalement à exclure. En ce cas, comment chacun de nous réagirait ?Cela vaut la peine de se poser uneminute la question pour mesurer le courage et l’abnégation des héros qui ont rendu sa liberté à Besançon il y a 60 ans tout juste. Cet événement reten- tissant valait bien l’hommage préparé par la municipalité d’aujourd’hui. ! Jean-François Hauser

François Dufour, vice-président d’ATTAC et responsable des questions sanitaires à la confédération paysanne revient sur la question des O.G.M. (Organismes Génétiquement Modifiés).

L aPresseBisontine :L’arrachage de plants transgéniques a fait à nouveau la une de l’actua- lité cet été ? François Dufour : C’est un col- lectif de faucheurs volontaires qui viennent d’horizons divers qui se sont engagés à titre individuel dans ces actions. Onne voulait pas que desmou- vements comme la Confédé- ration Paysanne soit déman- telée par des actions de justice, on s’engage à titre individuel et on assume toutes les consé- quences de nos actes. Trois personnes qui ont conduit des actions sur Verdun-sur-Garon- ne, Noël Mamère, Claude Onesta et José Bové sont convoquées au tribunal le 16 septembre et 2 autres le sont pour les actions menées dans le Puy-de-Dôme. L.P.B. : Vous avez contesté la der- nière décision de la commission européenne sur la levée partiel- le du moratoire sur les O.G.M. ? F.D. : La position de la com- mission européenne est double. L’Europe se dit se doter de clauses juridiques permettant

maïs, et elle a été stoppée fau- te de moyens financiers et de volonté pour ne pas aller plus loin dans les analyses et le débat. Ça prouve bien qu’il y a un couvercle sur la marmi- te. L.P.B. : Les défenseurs des O.G.M. avancent l’argument de la dimi- nution des pesticides et herbi- cides ? F.D. : Comme on fait de la monoculture, on a de plus de plus de difficultés avec les désherbants actuels pour détruire les éléments nuisibles en culture, et il faut un maïs génétiquement modifié pour y parvenir. Tout est fait pour poursuivre le processus de monoculture et d’indus- trialisation de l’agriculture. On voit par exemple auxÉtats- Unis comme au Canada qu’il y a une levée de boucliers car dans les zones où l’utilisation des O.G.M. a été faite depuis 4 ans sur les terres, on a recours beaucoup plus aux herbicides et insecticides qu’avant. Le sol s’habitue aux molécules utilisées dans les herbicides et les mauvaises herbes résistent. Le proces- sus est le même qu’avec l’ac- coutumance au traitement des antibiotiques, qui perdent de leur efficacité avec un usage répété. On perd complètement le bon sens paysan dans le traitement des sols et l’on perd toute relation avec le vivant et la vie microbienne du sol pour aller vers des systèmes de fabrication de standard dans l’agriculture. L.P.B. : Plus de 2 000 mairies ont pris des délibérations pour se prononcer contre la culture d’O.G.M. sur leurs communes, suivies par des collectivités ter- ritoriales dont le conseil régio- nal de Franche-Comté, quel poids à ce mouvement ? F.D. : C’est un courage politique fort de la part du maire et du conseil municipal. C’est une désobéissance civile face à des lois censées protéger le consom- mateur comme on l’a vu pré- cédemment avec l’étiquetage. Ce sont des élus qui appliquent

ment le conseil des Ministres de l’agriculture européenne laisse ce type de choix poli- tique à la commission par manque de courage, c’est vrai- ment scandaleux. L.P.B. : Pourquoi contestez-vous la culture plein champ des O.G.M. ? F.D. : Nous y sommes farou- chement opposés, car l’objec- tif recherché est de polluer l’ensemble des maïs et des plantes avec notamment les transferts de pollen. On nous dira alors qu’il est impossible de faire marche arrière, car l’ensemble des cultures en sont pourvues. La solution que proposeront les multina- tionales sera alors de légali- ser la culture d’O.G.M. Par ailleurs, les études de plein champ sont obligatoires pour homologuer au niveau inter- national le droit d’un pays ou d’une région à semer des graines transgéniques. L.P.B. : Un rapport de l’I.N.R.A. ne relève “ a priori aucun risque de toxicité potentielle des pro- duits animaux issus de volailles,

François Dufour, spécialiste des questions sanitaires à la Confédération Paysanne.

mettez dans un autre, ça devient une invention et vous pouvez le breveter. Et de plus, on assiste à la confiscation des espèces naturelles et riches d’Afrique par des multinatio- nales à des fins mercantiles. Or, la biodiversité doit être contrôlée par la population car elle appartient à tout le monde. L.P.B. : Autre point d’actualité la baisse des cours du prix du lait ? F.D. : L’interprofession laitiè- re qui fixe le prix du lait et qui rassemble l’ensemble des interlocuteurs n’a pas trouvé d’accord avant de définir le prix du lait au producteur. On retrouve un prix quasiment uniforme des entreprises, donc on estime qu’il y a eu enten- te illicite pour baisser le prix du lait bien au-delà de ce que le marché les autorise selon un accord de 1997. Nous allons contester juridiquement cet- te situation. Pour vous don- ner l’ampleur de la baisse, on a touché un prix du lait en juillet 2004, équivalent à juillet 1989 alors que l’aug- mentation des prix depuis 16 ans est de l’ordre de 2 %. !

le principe de précaution. Face à un recours de l’État au tri- bunal administratif de Tou- louse contre un arrêté "pré- ventif" pris par le maire de Bax enHaute-Garonne, le tri- bunal a donné raison au mai- re et insiste sur les dangers que pouvait représenter la coexistencedes culturesO.G.M. et de cultures biologiques ou conventionnelles sur un ter- ritoire donné. Pour les collec- tivités, nous en sommes à 12 régions qui ont pris des déli- bérations dans ce sens et cela renforce notre combat contre les O.G.M. et d’autres régions en Europe vont dans ce sens. L.P.B. : Vous semblez dénoncer la biotechnologie, mais par exemple dans le traitement des eaux usées industrielles, on y a recours ? F.D. : Cela n’a rien à voir car dans le cas des O.G.M., on tra- vaille sur du vivant, on prend un gène sur une espèce vivan- te pour le transférer sur une autre espèce vivante avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Ensuite, le deuxième choc est dans la nature avec le transfert de pollen. De plus, derrière les O.G.M., se pose la question des brevets. À partir du moment où l’on prend un gène d’un produit et que vous le

porcs ou bovins pour le consommateur lorsque les animaux ont reçu des aliments provenant des plantes transgé- niques” Où en est-on sur cette question sanitaire et des risques pour le consommateur ?

un étiquetage pour informer le consom- mateur et de normes à ne pas dépasser quand on intègre des ali- ments dans des pro- duits à vocation ali- mentaire et en même temps, elle lève partiellement

“La position de la commission européenne est double.”

F.D. : Que demande la confé- dération paysanne depuis 1998, qu’il y ait des moyens financiers importants dans la recherche publique à travers le suivi de troupeaux qui consomment du maïs trans- génique pour évaluer les consé- quences sur la viande et sur le lait et ce sur plusieurs années. C’est la raison pour laquelle la Confédération pay- sanne demandait à l’époque unmoratoire sur 10 ans. Une étude a commencé dans une ferme expérimentale, c’est-à- dire une école d’agriculture publique en Maine-et-Loire. Cette étude a porté sur 3 à 4 mois de consommation de

le moratoire autorisant l’im- portation d’un maïs transgé- nique destiné à l’alimentation animale. Mais l’étiquetage ne concerne pas les produits asso- ciés c’est-à-dire les composi- tions de produits, par exemple mélanger plusieurs types de végétaux pour en faire un gra- nulé, même si ceux-ci sont issus de produits génétique- ment modifiés. On se moque de nous et de l’information du consommateur. La commis- sion européenne dit vouloir protéger le consommateur pour mieux céder aux pres- sions des multinationales et ouvrir ainsi la boîte de Pan- dore. On voit également com-

B est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

Propos recueillis par E.C.

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Gilliane Courtois,

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2004 Commission paritaire : 1102I80130

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Crédits photos : La Presse Bisontine, Comité d’anim. Mamirolle, Confédération paysanne, Hom’art, Michel Marlin, La Missive, Syndicat Saône et Doubs, U.S.S.V.

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L’ÉVÉNEMENT

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1944-2004 : le goût de la liberté

Juin 1940, l’armée allemande entre à Besançon après le repli des troupes fran- çaises. C’est là, dans la capitale régiona- le, que s’installe la Feldkommandantur 560. Idéalement placée aux portes de la Suisse et de l’Allemagne (l’Alsace était annexée), la ville devient rapidement un lieu de stationnement des troupes. L’été 1940 marque le début de l’Occupation de Besançon. Elle durera quatre ans. L’arri- vée de la 3 ème division américaine le 7 sep- tembre 1944mettra un terme à cette pério- de douloureuse. Les G.I.’s qui avaient débarqué le 15 août en Provence libèrent enfin Besançon et les villages alentour après quatre jours de combat. 60 ans après ce fait d’arme, c’est toute une ville qui se souvient.

L’ÉVÉNEMENT

B ESANÇON L’action de la troisième division américaine

Les Américains entrent en force En deux jours, l’armée américaine élimine les poches de résistance allemandes à Besançon. La ville est libérée. C’était il y a 60 ans.

À l’aube du 7 septembre 1944, le7 ème régiment de la3 ème divi- sion d’infanterie américai- ne cantonné aux portes de la ville, lance l’assaut sur Besançon après avoir pris la veille le pont stra- tégique d’Avanne. Le 8 septembre, c’est une population en liesse qui accueille les G.I.’s et les patrouilles de F.F.I.

mandes, on estime à 250 le nombre de morts et 2 500 prisonniers. Pourtant, dans ses écrits, le colonel Robert Dutriez, spécialiste de l’histoi- remilitaire régionale indique que “pour les effectifs américains engagés, ces pertes sont àconsidérer commeminimes” - la 3 ème division comptait 17 000 hommes. Il ajoute : “Une comparaison

Rapidement, les poches de résistance allemande sont éliminées dans les dif- férents quartiers de la ville. Tout au long de leur avancée, les “boys” sont épaulés, guidés et renseignés par les F.F.I. qui ont préparé le terrain. “En fait, il apparaît que les Allemands n’avaient pas ordre de tenir Besançon” précise Élisabeth Pastwa, conserva- trice du musée de la résistance et de ladéportation. À l’approche des troupes U.S., les forces d’occupation ont com- mencé à se replier vers l’Est dès la fin du mois d’août. “À Besançon, il n’y a pas eu de pilonnages, ni d’exaction sur la population civile, pas de mise à sac, comme ce fut le cas dans d’autres villes occupées. Par contre, les Allemands ont reçu l’ordre de se maintenir au niveau de Belfort et de tenir la position. Les combats seront beaucoup plus violents. D’ailleurs, leNordde laFranche-Com- té ne sera délivré que plus tard, en novembre 1944.” Les Américains ne s’attardent pas dans la capitale régio- nale. “Ils ne font que passer. Les troupes d’assaut continuent leur progression. Il ne reste que la logistique qui va ten- ter de remettre en place des passerelles, le téléphone. Les forces américaines seront ensuite remplacées à Besançon par l’armée française conduite par De Lattre de Tassigny.” La résistance (dont 100de sesmembres seront exécutés à laCitadelle pendant

(forces françaises de l’in- térieur) qui viennent de repousser les forces alle- mandes au-delà des murs de la capitale com- toise. Besançonest enfin libre après quatre années d’occupation et 48 heures de combat. C’était il y a 60 ans.

avec les quatre journées précédentes (du1 er au4 sep- tembre, 458 tués et dispa- rus) et les quatre suivantes (du 9 au 12 septembre, 201 tués ou disparus) tend à prouver que dans l’optique de nos alliés, la bataille de Besançon fut un simple incident de parcours sur

“À Besançon, il n’y a pas eu d’exaction sur la population.”

Les G.I.’s américains ont été accueillis en sauveurs par la population locale.

la période) avait préparé la Libération enmettant en place un comité de libé- ration chargé de rétablir à Besançon la légitimité de la République et évi- ter les débordements après le passa- ge des Américains. Ce comité était constitué d’hommes, des notables en particulier, qui avaient des attaches avec la résistance. L’ancienmaire Jean Minjoz était de ceux là. “Malgré tout, il y a eu quelques exactions comme des exécutions sommaires et des femmes tondues, alors que le Comité avait mis en place un Comité d’épuration char- gé de mener une série d’instructions. C’était une vraie cour de justice, en mesure de condamner par exemple des

personnes accusées d’avoir collaboré avec l’ennemi” relate Élisabeth Past- wa. Ces premiers jours de septembre 1944, une page sombre s’est tournée sur Besançon et sa région. L’occupation, la pression psychologique, la faim, la délation, la mort, la peur de la Gesta- po qui avait une salle de torture rue Chifflet, le deuil des familles demaqui- sards, la radio française à la botte de l’Allemagne, les chroniques riches de René Payot à la radio suisse romande Sottens, tout cela devait appartenir au passé. L’horizon s’est ouvert sur un autre quotidien… libre. ! T.C.

C’est cet anniversaire que la ville s’ap- prête à fêter les 7 et 8 septembre après avoir accueilli le 17 août 20 vétérans américainsvenus commémorer ledébar- quement de Provence et l’épopée qui a suivi. Ceux-là même qui ont écrit, par leurs actes de bravoure, cette page importante de l’histoire locale au péril de leur vie. Au total, 80 “boys” seront tués ou portés disparus et 90 blessés, lors des combats menés dans “Besan- çon area” - l’état major U.S. désignait ainsi le secteur. À cettemacabre comp- tabilité viennent s’ajouter près de 40 F.F.I. qui allongent la liste des victimes, et 50 civils. Dans les troupes alle-

l’itinéraire les ayant conduits de laPro- vence à la Bavière.” C’est une réalité, les G.I.’s n’ont pas rencontré une réel- le résistance, mais cela n’enlève rien à leur courage. La prise de la ville s’est déroulée en troismouvements. Le premier endirec- tion de la Citadelle depuis Chapelle- des-Buis. Le second interviendra à l’Ouest en direction de Saint-Ferjeux, avec pour mission de prendre le fort de Chaudanne qui se soldera par la mort de 20 soldats américains. Le troi- sièmemouvement se fera par leNord- Ouest avec pour objectif Palente via les Montboucons et le Point-du-Jour.

L’ÉVÉNEMENT

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R EGARD D ’ ENFANT Michel Marlin, habitant de Thise “On s’est dit, la guerre est finie” Il n’a pas combattu. Mais la guerre, l’Occupation, il l’a vécue alors qu’il était enfant. Quand on a 11 ans, le contexte de l’époque suffit à marquer la mémoire. 60 ans après, Michel Marlin se souvient.

M ichel Marlin avait 11 ans quand les soldats de la 3 ème division amé- ricaine libèrent Besançon début septembre 1944. Soixante ans après, il garde des souvenirs précis de ce fait d’arme des “boys” qui a mis fin à l’oc- cupation allemande. À l’époque, lui et ses parents occupaient un logement rue du Clos Munier. Informés des opérations qui se dérou- laient en Normandie, ils étaient persuadés que les libérateurs seraient des Anglais venus du front Ouest. Jusqu’à ce jour de sep- tembre “où nous avons appris que c’était les troupes américaines qui avaient débarqué en Provence le 15 août qui arrivaient sur Besançon. On a su cela par la postière de Quingey, qui a appelé le bureau de poste de

7 septembre, les tirs s’étaient calmés. Nous sommes sortis de la cave et nous avons vu les Allemands qui refluaient juste avant l’ar- rivée d’un drôle de véhicule qu’on ne connais- sait pas. C’était une jeep qui a riposté à des tirs allemands venus de la caserne Vauban avant d’être épaulée par un char U.S.” L’après-midi du 7 septembre, le quartier a retrouvé un calme relatif. “Il faisait beau, les Américains étaient installés rue du Clos Munier. Ce qui m’a frappé, ce sont les chaus- sures de ces hommes qui ne faisaient pas de bruit quand ils marchaient contrairement aux chaussures cloutées des soldats alle- mands. Les Américains avaient des rangers . Je me rappelle être sorti avec mon père. Il prenait des photos. On se disait que la guer- re était finie.”

Battant - le téléphone marchait encore -, en disant que les Améri- cains étaient là. Ce qu’on ne savait pas est que ces soldats avaient pris le pont d’Avanne intact. Depuis le Clos Munier, on voyait la nuit des balles traçantes tirées en direction des Tilleroyes et des explosions sur Châteaufarine” raconte Michel Marlin.

“Un soldat m’a plaqué au sol pour me protéger.”

Une joie un peu trop hâtive, quand la troupe de G.I.’s a essuyé un tir de mortier. “Un soldat américain qui venait de m’offrir un café au lait m’a empêché de courir en me plaquant au sol pour me protéger. Les tirs venaient probablement du côté de Montjoux. Rapidement, les

Américains ont envoyé une patrouille pour nettoyer le secteur.” Michel Marlin tient entre ses mains une photo mal cadrée, prises par son père juste au moment de cet assaut. On y voit une jeep dont les occupants ont la tête coupée. “Il a raté son cliché. Quand il a déclenché sa photo, il a eu peur de l’explo- sion, c’est certain.” À son domicile de Thise, Michel Marlin pho- tographe en retraite, garde un certain nombre de traces de cette époque qui a marqué sa

Dans la nuit du 6 au 7 septembre, comme à chaque alerte, l’enfant qu’il était, ses proches et d’autres civils se réfugient à la cave. “L’en- droit n’était pas très profond. Je me souviens que le sol était en terre battue et qu’il y avait au centre de la “pièce” un seau d’hygiène dont certains n’hésitaient pas à se servir.” C’est de cet endroit au confort plus que rudi- mentaire que Michel Marlin a vécu l’assaut américain sur Besançon. “Au petit matin du

Photographié par le père de Michel Marlin, voici le char américain stationné face à la caserne Vauban sur laquelle il vient de faire feu.

mémoire d’enfant. Une mémoire empreinte d’un profond respect pour cette 3 ème division américaine dont il s’occupe des vétérans en

visite à Besançon au moment des commé- morations. ! T.C.

Le maquis entre en lutte contre l’occupant Le Groupe de résistance Ognon-Doubs avait pour mission de mener des actes de résis- tance sur un territoire contenu entre ces deux rivières. Jean Bousset était un de ses membres. T ÉMOIGNAGE Membre du Groupe O.D.

J ean Bousset avait tout juste 18 ans quand au mois d’août 1944, com- me 200 autres jeunes, il s’engage dans la résistance pour former la compagnie O.D. (Ognon-Doubs), dont les forces seraient déployées dans la grande périphérie de Besan- çon. La mission de ce groupe divisé en 6 sections, instruit par des officiers et sous-offi- ciers, était de harceler l’en- nemi par des actions ponc- tuelles, et de bloquer ses mouvements. “Nous avons appris à manipuler les armes. Notre rôle a été d’attaquer les convois allemands sur la rou- te de Gray” raconte cet hom- me qui à l’époque a quitté son poste d’ajusteur-régleur à la S.N.C.F. pour se lancer dans la lutte contre l’occupant. Rassemblés sous la devise “Hauts les cœurs”, ces hommes étaient prêts à tout, jusqu’à donner leur vie pour soutenir le mouvement de la Libéra- tion qui a débuté en Norman- die le 6 juin 1 944 par le débar- quement. Ces maquisards dont la plupart d’entre eux étaient inexpérimentés au combat et mal équipés, avaient peu de

mies. “Quand on s’est rencon- tré, on s’est congratulé.” Jean Bousset garde deux sou- venirs important de cette époque. “Ce qui me reste est l’image de désespoir de parents lors de l’enterrement de leur jeune fils au cimetière Saint- Claude, tué alors qu’il était résistant. Ensuite, je me sou- viens d’avoir défilé dans les rues de la ville de Besançon après sa libération et d’avoir été applaudi.” C’est de ces morts, soldats de la liberté pri- vés de jeunesse, que Jean Bousset, qui estime n’avoir jamais fait d’exploit lors de son engagement, souhaite que l’on souvienne. Car aujour- d’hui, à 17 ans en France, on fait parfois la guerre, mais c’est assis devant son écran de télévision, la manette de la console de jeu entre les mains. Une autre époque dont cet aîné octogénaire attend un devoir de mémoire. Le 19 septembre prochain à Mazerolle aura lieu la dernière manifestation de l’amicale du groupe O.D. dont il ne reste que 11 membres actifs. Jean Bousset en est le président. ! T.C.

chance face à la puissance de feu des forces allemandes. Mais poussés par cette envie de retrouver la liberté, ils ont réussi “des coups. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Nous en avions ras- le-bol de cette occupation alle- mande. Tous nos faits et gestes étaient contrôlés. Il ne fallait rien dire de peur d’être dénon- cé par son voisin. Certains qui

re et non pas exécutés pour fait de résistance.” Jusqu’à la libération de Besan- çon, le Groupe O.D. a opéré entre le Doubs et l’Ognon. Plus de 150 soldats allemands ont été constitués prisonniers et cantonnés à Vaux-les-Prés. Jusqu’à ce jour de début sep- tembre “où une colonne alle- mande est entrée le village. Face à l’armement déployé par

l’ennemi, nous nous sommes repliés dans les bois.” Les 6,7 et 8 sep- tembre, la résis- tance est meurtrie. “17 de mes cama- rades sont arrêtés et fusillés. Cela a

en avaient mare du nazisme, rejoi- gnaient les F.F.I. Dans ce temps-là, on ne voyait pas le danger, même si on savait que si on était pris, c’était lamort.” Jean Bousset et ses

“On savait que si on était pris c’était la mort.”

compagnons étaient retran- chés dans les bois de Vaux-les- Prés et Mazerolle-le-Salin. “On vivait avec par jour un biscuit de guerre et deux paquets de cigarettes, une toile cirée et une couverture pour dormir. Ce n’était pas pour autant un maquis de pacotille, nous étions vêtus d’une tenue de soldat. Cette tenue a d’ailleurs sauvé la vie de certains maquisards arrêtés par les Allemands et traités en prisonniers de guer-

été très dur pour nous. Pen- dant trois jours nous avons été sous les mortiers et les balles allemandes. Notre chance a été de nous replier dans le bois où les Allemands ne pénétraient pas. Heureusement car le gros problème de notre groupe était l’armement. Nous avons atten- du des parachutages qui ne sont jamais venus.” Leur salut viendra des Américains pos- tés sur les hauteurs des Tille- royes pour tirer les forces enne-

Jean Bousset : “Ensuite, je me souviens avoir défilé dans les rues de la ville de Besançon après sa libération et d’avoir été applaudi.”

L’ÉVÉNEMENT

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Besançon se souvient de sa Libération C’est sur la place du 8 Septembre et au monument aux morts de l’Esplanade du Maréchal Juin que se dérouleront les festivités de la commémoration. Un des temps forts de cet événement est le spectacle programmé le 7 septembre au soir au centre-ville. F ESTIVITÉS Les 7 et 8 septembre 2004

L a ville de Besançon s’apprête à fêter le soixantième anniver- saire de la Libération. La municipalité a pro- grammé des animations pour les 7 et 8 septembre en mémoi- re de ceux qui se sont battus pour la liberté. Le mardi, à 21 heures, place Saint-Pierre (rebaptisée place du 8 sep- tembre), un spectacle intitu- lé “Libération” est prévu. “Nous

présence de l’armée et des anciens combattants en par- ticulier, pour perpétuer le devoir de mémoire. Un lâcher de colombes viendra clore les festivités de la Libération de Besançon. !

de la place du 8 septembre. C’est aussi en musique que se terminera la soirée avec “le concert de la Libération” don- né par un Jazz Band qui inter- prétera les plus grands clas- siques du jazz à cette époque. Les manifestations program- mées le 8 septembre ont un ton plus cérémonieux. Elles se dérouleront à 19 heures au monument aux morts de l’Es- planade du Maréchal Juin, en

Ce spectacle dont la direction artistique est assurée par Phi- lippe Lesage est totalement gratuit. La première repré- sentation débutera à 21 heures, pour une durée de 30 minutes. Mais les Bisontins tourneront cette page de l’histoire dès la fin de l’après-midi. Dès 18 heures, une chanteuse va interpréter des chansons de l’époque à la terrasse des cafés

souhaité faire un documen- taire. Au contraire, l’objectif était plutôt de suggérer l’émo- tion chez le spectateur en tra- vaillant aussi sur la lumière qui contribue à créer des ambiances. Le but étant de rechercher ce qui était le plus évocateurs de cette époque en évoquant des bruits, et des cou- leurs.” Des acteurs sont mêlés à cette ensemble graphique et le tout raconte une histoire.

avons pris le pari de réaliser un spectacle monumental avec des projections d’images sur les façades de l’église Saint- Pierre et des Galeries Lafayet- te” indique Denis Lazzarotto, responsable des événements à la municipalité. Ce ne sont ni des photos, ni des films de cette époque qui seront diffu- sés, mais plutôt des fonds qui serviront de décors à une mise en scène. “Nous n’avons pas

Pour le programme complet, contacter la mairie de Besançon

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Citadelle a passé “un été correct” l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Décathlon Besançon va doubler sa surface

L es 4 et 5 septembre, le 19 ème régiment du Génie de Besançon, basé à la caser- ne Vauban (avenue du 60 ème R.I.) ouvre ses portes au public. Pour ces deux jours, un certain nombre de stands seront aménagés, en particulier pour les enfants qui pourront se frotter à un petit par- cours commando. Tous les engins de la brigade blindée seront expo- sés. Des démonstrations de com- bat urbain, des exercices cyno- philes et des actions menées par les équipes de démineurs sont également au programme. Le 19 ème Génie se dévoile dans toutes ses composantes. C’est l’inté- rêt de ces portes ouvertes qui permettent à ce régiment d’al- ler à la rencontre du public et d’expliquer ces missions. Les hommes et les femmes qui le composent sont amenés de façon régulière à partir en mis- sion à l’étranger. Récemment, une partie du 19 ème Génie est par- L’ accord a été obtenu avant l’été. Le magasin de sport passera de 2 600 à près de 5 000 m 2 de surface de vente. Les premiers coups de pioche seront don- nés en janvier prochain. Le dos- sier avait été retoqué de jus- tesse il y a plusieurs mois. Cette fois-ci, les dirigeants de l’en- seigne Décathlon ont trouvé les arguments justes pour convaincre les membres de la commission départementale d’équipement commercial (C.D.E.C.), composée d’élus et de responsables locaux du com- merce et de la consommation. Le 14 juin dernier, Décathlon- Châteaufarine a donc obtenu le feu vert des autorités, une décision qui satisfait logique- ment le directeur régional Grand Est de l’enseigne sportive : “Nous avons convaincu tout le

environ mais c’est surtout le confort du client qui sera pri- vilégié. Les allées seront élar- gies et agrandies, nous pro- poserons de nouveaux produits techniques, élargi- rons la gamme des cycles par exemple, présenterons des kayaks, du matériel de plongée ou de spéléo, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement.” Dans le meilleur des cas, les travaux d’agrandissement débu- teront dès la mi-janvier prochain, pour une ouverture espérée “à la rentrée des classes 2005.” L’entrée du magasin sera avan- cée de plusieurs mètres, ce qui fait actuellement office de hall d’entrée sera transformé en sur- face de vente et le parking sera étendu d’une cinquantaine de places par “grignotage” sur la butte qui sépare Décathlon de l’enseigne Chantemur. Une sor-

monde que le fait d’attirer des clients de plus loin encore était bon pour nous, mais que ces flux de clientèles bénéficient aussi à toute l’agglomération, commente Éric Juhliet. Une per- sonne qui viendra chez nous fera forcément d’autres achats ailleurs dans l’agglomération bisontine. Cet agrandissement peut être aussi un moyen de riposter contre Dijon qui attire déjà de nombreux Bisontins. Dijon a obtenu pour l’an pro- chain l’installation d’un maga- sin IKEA, c’est une raison sup- plémentaire pour essayer de retenir les Bisontins sur Besan- çon.” Le passage de Décathlon- Besançon de 2 593 à 4 963 m 2 fera de ce magasin “un des plus grands Décathlon du Grand Est. Le nombre de mètres linéaires de produits augmentera de 20%

te de mezzanine faite de boise- rie fera office de hall d’entrée. Les travaux d’agrandissement de Décathlon n’empêcheront pas le magasin de fonctionner normalement. Cet investissement de “plusieurs millions d’euros” , avec à la clé “une douzaine d’embauches sup- plémentaires, sur la centaine d’emplois à plein temps que compte déjà le magasin” , per- mettra à l’enseigne sportive de proposer à Besançon, “ce que nous arrivons à faire de mieux en termes d’accueil et de pro- duits” promet le directeur régio- nal. !

L e phare touristique de Franche-Comté, avec ses 270 000 visiteurs par an, a enregistré un bien meilleur été que l’an dernier. En 2003, la cani- cule avait plombé les ardeurs des visiteurs qui n’avaient pas afflué en masse. Avec 45 000 curieux recensés, juillet 2004 a donc été meilleur que juillet 2003 (+ 9 %). Août a encore amplifié ce retour en force des visiteurs, avec une progression de 60 % par rapport à août 2003. La direc- tion de la Citadelle relativise néanmoins ces bons chiffres. “C’est un cru correct, commen- te Marie-Pierre Papazian, la direc- trice marketing du site. Ces bons chiffres sont à mettre en rapport avec le mauvais été 2003. Cet été 2004 plutôt bon nous a déjà permis de rattraper le retard que nous avions pris au cours d’un premier semestre qui avait été plutôt morose.” Le record de fré- quentation enregistré en 2002 ne sera donc pas battu cette

année. Cet été, le pic quotidien a été enregistré le mercredi 11 août : 3 300 personnes ont foulé le sol de la Citadelle ce jour- là. Du côté des animations estivales, la direction de la Citadelle ne cache pas sa “légère déception. Nous avons été handicapés par le temps pour les animations de juillet, confirme Marie-Pierre Papazian. Deux animations sur les quatre ont d’être annulées. Quant aux Nuits de la Citadelle début août, elles ont totalisé 2 417 spectateurs cette année. Enco- re une fois, c’est moins que 2003 où plus de 3 500 personnes s’y étaient précipitées. Si la logique de l’alternance est respectée, 2005 devrait être donc une année exceptionnelle !” plaisante la res- ponsable. La Citadelle termine doucement sa saison estivale, préparant déjà les animations qu’elles présentera à l’automne et durant l’hiver, en attendant le prochain rush espéré en 2005. !

Le 19 ème régiment du génie ouvre ses portes

tie en Afghanistan. “Une autre compagnie s’envole- ra pour le Liban le 19 sep- tembre. À la mi-octobre, il y a aura une projection en Martinique ainsi qu’au Tchad pour quelques éléments” indique le Lieutenant Avoies, chargé de la com- munication. Au total, 500 hommes et femmes sont concernés par les opéra- tions extérieures sur les 1 000 individus que comp- te le 19 ème (civils de la défense compris). Ce régiment de Besançon est toujours en mouve- ment. Il a sa tête un nou- veau chef de Corps en la personne du Colonel Ser- ge Martigny qui succède au Colonel Jacques Laparra. La passation de commandement s’est fai- te le 29 juillet 2004 à Tho- raise. !

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LE DOSSI ER

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Inondations : prévenir le risque dans la vallée du Doubs

Une crue du Doubs pire que celle de 1910. Le scénario est possible. Mais pas d’affolement car pour l’instant, il ne s’agit que d’une hypo- thèse qui résulte d’une étude menée par un cabinet parisien spécialisé dans la question. C’est d’abord pour prévenir les effets sur les biens et les populations de cette crue dite cen- tennale que la préfecture a demandé la mise en place d’un plan de prévention des risques d’inondation (P.P.R.I.) sur 55 communes de la vallée du Doubs. Pour l’instant, ce dossier est à l’étude est doit encore être discuté avec les élus puis soumis à enquête publique. Mais déjà sur le terrain, les résultats de ce rapport inter- pellent les maires qui voient le développement de leur commune remis en cause à partir de la simulation d’une crue “hypothétique.”

LE DOSSI ER

I NONDATION

Encore en phase d’étude

La préfecture joue la carte de la sécurité en programmant lamise en place d’un plan de prévention des risques d’inondations dans la vallée du Doubs. Les pre- miers résultats des études qui accompagnent ce plan sont beaucoup discutés. Une crue hypothétique beaucoup discutée

Pierre Bour : “Nous allons essayer de soumettre le P.P.R.I. à enquête publique en 2005.

sier tempère en rappelant tout d’abord que “le P.P.R.I. n’est en aucun cas arrê- té à ce jour. Il reste encore différentes étapes dont l’élaborationde la carte des enjeux économiques et humains. Ce tra- vail sera défini et discuté avec les com- munes. À la suite de cela, nous pour- rons dresser une cartographie précise de l’ensemble des zones concernées par le P.P.R.I. commune par commune. Cependant, le plan de prévention des risques doit être finalisé le plus vite pos- sible. Nous allons essayer de le sou- mettre à enquête publique en 2005.” Mais d’ores et déjà, les maires et la Direction Départementale de l’Équi- pement doivent tenir compte des pre- mières indications fournies par cette étude avant d’attribuer un permis de construire. La réaction des élus n’étonne pas cer- tains observateurs spécialisés dans l’en- vironnement qui constatent que “la cul- ture du risque d’inondation est peu marquée en Franche-Comté qui a pris beaucoup de retard dans la prévention des risques, contrairement à d’autres régions traversées par la Saône par exemple.” S’entêter àvouloir poursuivre les aménagements dans le lit majeur du Doubs, donc potentiellement sub- mersible, reviendrait en montagne “à vouloir construiredansuncouloird’ava- lanche.” Mieux vaut alors prévenir. ! T.C.

tise qui va être engagée dès septembre. L’affaire est sérieuse, car c’est tout le développement à venir des com- munes situées sur le Doubs qui est conditionné par cette crue hypothé- tique. Le cas échéant, si le P.P.R.I. devait s’appliquer sur la base de ces données, un certain nombre de ter- rains passeraient en zone incons- tructible alors qu’ils le sont encore. Ce plan change aussi la donne pour le particulier, dont lamaisonqui se retrou- ve dans un secteur potentiellement inondableperdrasansdoutedesavaleur. “Nous avons un vrai chantier sur tou- te la vallée duDoubs. Si j’en crois l’étu- de, cela veut dire qu’on ne pourra plus rien faire le long de la vallée duDoubs” indique Yves Tardieu, maire de Deluz. Un représentant de la direction régio- nale de l’environnement rétorque en indiquant “que le but duP.P.R.I. est d’ar- rêter les bêtises. L’urbanisation est un phénomène irréversible. Onne peut pas la laisser se développer sans la corréler à un risque d’inondation évalué.” Car de toute évidence, l’imperméabilisation des sols a des conséquences sur le phé- nomène de crue. Il est probable que si la crue de 1910 devait se reproduire, elle n’aurait de toute façonpas lemême impact aujourd’hui, compte tenu de tous les aménagements réalisés pen- dant cette longue période. Pierre Bour, directeur délégué dépar- temental de laD.D.E. en charge dudos-

L es crues à Besançon, on connaît. LeDoubs sortant de son lit après de fortes précipitations n’est pas unévénement, à l’exceptiondequelques années comme1983, 1990, 1999et 2001, où le niveau d’eau atteint lors de ces débordements a frappé la mémoire populaire.Mais la capitale régionale et plus globalement toute la vallée de Doubs central pourraient vivreune crue bien supérieure à toutes celles-ci, et mêmeà cellehistoriquede janvier 1910. C’est ce que prétendune étude hydrau- lique récente réalisée par le cabinet I.S.L. deNanterre qui s’est attardé sur le sujet dans un but bien précis. Par conventionavec l’État, le syndicatmix- te Saône et Doubs, chargé de suivre les évolutions de la rivière, amandaté cet- te société spécialisée dans ce genre de mission. Son travail va servir de base à l’élabo- rationduPlandePréventiondesRisques d’Inondations : le P.P.R.I. Ce dispositif établi sur la base de la loi Barnier du 2 février 1995, a été instauré par l’É- tat auniveaunational (et décliné ensui- te auniveau local) en réaction à de vio- lentes crues dévastatrices comme en 1999.C’est pour limiter les conséquences

tions jamais rencontrées de mémoire d’homme. On parle de la crue centen- nale qui a une “chance” sur cent d’ar- river tous les ans. Son débit est esti- mé à 1 750 m 3 /s contre 1 650 m 3 /s en 1910. Si un tel scénario devait se produire, la plupart des rues de laBoucle seraient sous les eaux. Dans des communes

des inondations sur les biens et les per- sonnes que l’État a légiféréafinde régle- menter strictement tous les aménage- mentsdansdes zones reconnues comme submersibles, voire potentiellement submersibles. Onne peut plus construi- re n’importe quoi n’importe où au nom de ce grand principe de précaution. Dans la vallée duDoubs, le risque exis-

te. Voilàpourquoi leP.P.R.I. aétéprescrit par arrêtépré- fectoral du8 juin2001, pour un secteur qui s’étant de Colombier-FontaineàSaint- Vit, en passant par Besan- çon.Au total, 55 communes sont concernées par ceplan. Le 9 juillet dernier àBesan- çon, le préfet Jean-Marc Rebière accompagné des représentants de différents

comme Chalezeule, des maisons qui n’ont pour- tant jamais été inondées le seraient. Mais il ne s’agit que d’une hypothè- se qui résulte d’un savant calculmathématique pour définir à quoi pourrait cor- respondre une crue cen- tennale. C’est ce côtéhypo- thétique des faits qui suscite le doute dans l’es-

“La culture du risque d’inondation est peu marquée en Franche-Comté.”

services d’État, du cabinet I.S.L. et du syndicat mixte Saône et Doubs, a pré- senté à un parterre d’élus attentifs, les premières conclusionsde l’étudehydrau- lique. Graphique, film, et cartes à l’appui, l’exposé était suffisamment bien argu- menté pour comprendre que la Doubs peut entrer en crue dans des propor-

prit des élus. Avec une pointe d’hu- mour, le maire de Baume-les-Dames parle de sa ville comme “feue Baume- les-Dames l’engloutie.” Sur le même ton, Jean-LouisFousseret déclare “envi- sager de se retirer à la Citadelle.” La crue centennale ? Difficile à croire. Sans attendre, le maire de Besançon a d’ailleurs demandé une tierce exper-

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