Le Doubs Agricole 45 - Mars 2025

F.D.S.E.A.-J.A.- PHILIPPE MONNET “Le renouvellement des générations est une priorité et le restera”

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souveraineté alimentaire!

LDA : Pensez-vous que c’est une chance pour l’agri culture du Doubs d’avoir Annie Genevard comme ministre de l’Agriculture? PPM : Quand on a un président national des J.A. ori ginaire du Doubs, qui peut porter des messages auprès du président de la République, c’est une chance. Quand on a des parlementaires investis au niveau national c’est une chance. Et quand on a une ministre de l’Agricul ture originaire du Doubs, qui connaît bien notre agri culture, ses problématiques et ses enjeux et œuvre à apporter des réponses, c’est bien sûr une chance. Mais nous savons aussi que le politique ne fait pas tout, même une ministre ne fait pas le prix du lait, et que notre action collective locale demeure le premier levier. PM : Nous constatons la forte dynamique de déve loppement du loup sur le territoire, et notre élevage local est particulièrement exposé du fait de la place essentielle du pâturage. Face à l’impact économique de la prédation et au traumatisme qu’elle cause aux éleveurs, il est urgent d’avancer dans la recherche de solutions pour atténuer les risques, faute de disposer de protections totalement efficaces. Mais en parallèle, nous n’échapperons pas à une régulation de la popu lation de loup pour que sa présence soit acceptable et supportable pour notre agriculture, dont le modèle d’éle vage est par ailleurs plébiscité par les consommateurs. n Propos recueillis par F.C. LDA: Votre position sur le risque de prédation du loup?

nous ouvrir à de nouveaux publics: hors cadres fami liaux, salariés en provenance d’autres secteurs, d’autres régions voire d’autres pays. Le défi de l’adaptation au changement climatique et de son atténuation restera évidemment au cœur de notre action, tout comme la réponse aux enjeux environnementaux. Enfin le sou tien à une économie de filières fortes dans les grandes productions, comme dans les productions émergentes ou moins représentées, qui portent un potentiel de développement et ont un rôle à jouer dans l’équilibre du territoire comme dans la résilience des exploitations. Et qu’il s’agisse de renouvellement, d’organisation des filières pour construire le revenu, de changement cli matique ou d’environnement, l’innovation au service de solutions adaptées sera indispensable. LDA: Votre point de vue sur la Loi d’Orientation Agricole? PM : Elle positionne l’agriculture comme d’intérêt géné ral majeur pour garantir notre souveraineté alimentai re, et ce n’est pas rien! Dans un monde instable, cet te souveraineté redevient essentielle et retrouve une dimension géopolitique essentielle. La L.O.A. répond

également à un certain nombre de nos demandes, et pour la Chambre d’agriculture elle permet de confor ter son rôle de guichet unique pour l’installation, avec l’enjeu de conserver une cohérence et une unité au dis positif d’aide à l’installation. LDA : Que faut-il faire ou entreprendre pour répondre au risque de pollution des eaux et à la probléma tique de la ressource en eau en agriculture? PM : Le préambule, c’est que nos effluents d’élevage sont des richesses. Nous devons les stocker dans de bonnes conditions pour les utiliser au mieux, à la bon ne dose et au bon moment, afin d’optimiser leur effi cacité agronomique, et dans le même temps réduire les risques de pollution. Accessoirement, cela condui ra à réduire encore le recours aux engrais de synthè se et de produire avec encore plus d’autonomie. En matière de ressource en eau, nous devons tenir comp te des évolutions du climat et adapter nos pratiques et nos systèmes. Il s’agit également de stocker l’eau, ce que la chambre d’agriculture accompagne depuis plu sieurs années. Stocker, c’est sécuriser le potentiel de production, et produire c’est nourrir et contribuer à la

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