Le Doubs Agricole 45 - Mars 2025
ACTUAL I TÉ
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coorDiNatioN rurale - NicolaS BoNgay “Il est nécessaire de mieux aider les jeunes hors cadres agricoles” L e Doubs Agricole : Êtes-vous surpris ou pas du résultat de cette élection ?
Nicolas Bongay : Sur le résultat des élections, pas de surprises pour ma part. Dans le Doubs, la Coor dination rurale est en dessous de son score natio nal qui avoisine les 30 %, Dans le Territoire par contre, elle arrive à le dépasser (32 %). La pro gression locale est tout de même spectaculaire, à l’image de celle nationale. Je suis donc très satis fait de ce résultat, qui reflète plusieurs choses. La première, c’est que l’électorat se désintéresse de la politique F.N.S.E.A. niveau national, et que le travail de la Coordination rurale correspond de plus en plus aux attentes des agriculteurs. Petite remarque, l’alliance F.N.S.E.A.-J.A. passe en dessous de 50 % (48) soit 24 chacun, bien en dessous de la Coordination rurale. Reste à savoir si on continuera d’appeler la F.N.S.E.A. un syndicat majoritaire ? LDA : Quelles sont vos attentes pour ce nou veau mandat ? NB : Concernant le programme du 25-90, le fait que nous n’ayons que trois sièges, et que le mode de scrutin pour élire le bureau nous demandait de voter ce dernier avec une liste entière (hors prési dent) nous excluant du bureau, notre programme sera pour dans six ans je l’espère. LDA : Que faut-il faire ou entreprendre pour mieux répondre aux risques de pollution des eaux ? À la problématique de la ressource en eau en agriculture ? NB : Sur la préservation de la qualité de l’eau, j’ai
Nicolas Bongay, leader local de la Coordination rurale.
bien pour les cultures, mais aussi pour l’abreuve ment du bétail, et la consommation humaine.
LDA : Pensez-vous que c’est une chance pour l’agriculture du Doubs d’avoir Annie Genevard comme ministre de l’Agriculture ? NB : Je pense que d’avoir Annie Genevard com me ministre est une assez bonne chose car c'est quelqu’un d’assez à l’écoute et quelque part je ne suis pas fâché de ne plus avoir affaire à son pré décesseur. Cependant, je ne suis pas sûr que son programme soit à la hauteur de ses ambitions mais nous sommes force de propositions et nous espé rons faire avancer les choses avec elle. NB : Sur la prédation, le sujet est plus qu’inquié tant, la population lupine grandit toujours, s’étale sur les territoires, et les attaques se généralisent. Le budget loup est en grande partie financé par l’agriculture, alors que ce n’est pas l’agriculture qui veut du loup. Pourquoi celui qui prône le loup ne le finance-t-il pas, c’est insensé de faire payer une profession à qui on impose la contrainte. La bio diversité en souffre, le pastoralisme, l’agriculture de plein air également, sans parler du bien-être animal. Celui qui veut le loup n’a qu’à prendre ses responsabilités. Le moral des éleveurs n’a pas besoin de ça, en plus des problèmes sanitaires : F.C.O., M.H.E., etc. n Propos recueillis par F.C. LDA : Votre position sur les risques de préda tion du loup sur le bétail ?
LDA : Votre point de vue sur le renouvellement des générations ? NB : Il est nécessaire de mieux aider les jeunes hors cadres agricoles qui s’installent. En effet, de plus en plus de porteurs de projet ne sont pas issus du monde agricole. C’est mon cas et les difficul
une grande inquiétude sur la mesure de l’A.O.P. comté qui obligera tous les agriculteurs à attendre les fameux 200 °C. En cas de pluie comme en 2024, juste après cette période d’épan dage, les cours d’eau sont en danger. Si comme le veut ce dernier chaque exploitant épande à la même date, le risque est pour moi inconsidéré.
tés au démarrage d'une exploitation quand on va démarcher une banque sont beaucoup plus grandes que si l'exploitation vient “du papa”. Les offres de prêts, souvent ne sont pas aux mêmes tarifs et les garanties bancaires demandées également. La pénurie de renouvellement auquel l’agriculture fran çaise sera confrontée ces prochaines
“Pourquoi celui qui prône le loup ne le finance-t-il pas ?”
Sur la quantité, l’encouragement à stocker de l’eau est nécessaire, mais la complexité du montage d’un dossier (avec services payants obligatoires pour les études). De plus, les délais et appels à projet sont souvent limités dans le temps de dépôt et les enveloppes limitées, avec bien souvent des demandeurs qui ont passé beaucoup de temps, payé des études, pour ne pas être retenus pour une subvention. Stocker l’eau de l’hiver, réguler les cours d’eau doit être une priorité nationale afin de diminuer le risque d’inondations et pouvoir antici per le manque d’eau en cas de sécheresse aussi
années n’est pas une surprise, le revenu de l’agri culteur est une clé essentielle à ce défi, est pour moi, le revenu doit passer par des prix par rapport aux charges, non pas par des aides publiques que je considère comme des perfusions. Les A.O.P. de notre région préservent un peu l’agriculture de ce phénomène, mais ne seront pas suffisantes. Ouvrir les aides à l’installation à chaque candidat même peut être partiellement, me semble impor tant car la moitié des installations se font hors aide J.A., pour des raisons multiples, mais cette pro portion n'est pas normale, il faut creuser le sujet.
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