La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

L’événement 9

Mai 2025

Zoom Comment intégrer la police technique et scientifique ? I l faut être au moins titulaire d’un Bac, réussir le concours de technicien de police technique et scientifique puis suivre une formation rémunérée dans une structure de police nationale. Le concours de technicien principal est accessible après un diplôme de niveau Bac + 2. Les techniciens sont recrutés sur concours ouvert en fonction des besoins, dans des proportions limitées. Le nombre de postes offerts était fixé à 130 pour 2025 sur toute la France, soit 78 postes au titre du concours externe et 52 postes au titre du concours interne. Contrairement aux policiers “classiques”, les membres de la P.T.S. ne sont pas armés et n’ont pas le titre d’officier de police judiciaire. Avec l’expérience, le technicien ou la technicienne peut être nommé au grade de technicien principal, puis technicien en chef par promotion interne. Après 4 ans d’an cienneté, il est possible aux techniciens de postuler, sous certaines conditions, aux concours internes d’ingénieur de police technique et scientifique, d’officier ou de commissaire de police. Des préparations à ces concours sont proposées par le ministère de l’Intérieur. n

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Zoom Les empreintes digitales, une technique ancienne mais toujours aussi efficace

Les lumières révèlent les indices dans le labo photo de la P.T.S.

L ongtemps utilisée comme moyen d’authentification de documents, par fois employée par les historiens ou les archéologues, l’empreinte digitale est devenue aujourd’hui une preuve scienti fique incontournable dans la résolution d’affaires criminelles. C’est la plus ancienne des preuves scientifiques. Bien avant d’être exploitées dans le cadre d’affaires judiciaires, les empreintes digi tales servaient de moyen d’authentification de documents. Ainsi, dès l’ancienne Égypte (- 3 000), les scribes utilisaient leurs empreintes palmaires comme outil d’iden tification. Ce n’est pourtant qu’au XX ème siècle, sous l’impulsion de certains scientifiques, que les empreintes digitales sont étudiées. Elles sont alors classifiées et acquièrent leurs caractéristiques d’unicité et d’im muabilité… Jusqu’à la résolution du pre mier crime dans le monde. En 1892, un double infanticide a lieu à Necochea en Argentine. La mère des deux victimes accuse son voisin de l’avoir assommée et d’avoir poignardé ses enfants. Ce dernier niant les faits, des constatations judiciaires sont réalisées au domicile des victimes. Deux traces digitales ensan glantées sont alors retrouvées dans l’en

cadrement d’une porte. L’inspecteur com pare alors les traces digitales avec les encrages de la mère des victimes. L’iden tification permet alors de conforter ses aveux. Et en France, c’est en 1902, qu’Alphonse Bertillon, le fondateur de l’anthropométrie moderne, est à l’origine de la première identification criminelle en Europe, sur la seule base des empreintes digitales. Le dossier de comparaison, établi par Alphonse Bertillon, entre les traces rele vées sur des morceaux de verre retrouvés sur les lieux du crime et les empreintes figurant sur la fiche anthropométrique du suspect a alors permis de confondre l’au teur. Face à ce succès, les forces de police et de gendarmerie ont rapidement été sensibilisées à ce nouvel élément d’enquête irréfutable, facile à collecter et rapide à relever notamment à l’aide de poudres. Plus de 120 ans après, l’empreinte digitale est une preuve toujours pertinente de nos jours, voire incontournable dans la réso lution d’affaires criminelles. Malgré la modification du mode opératoire des délin quants, la doyenne des preuves scienti fiques conserve toute sa pertinence (Source partielle P.J.G.N.). n

font ici. C’est un peu un jeu des 7 erreurs dans lequel il faut trouver au moins 12 points identiques quand on confronte deux empreintes, et aucune différence” décrit Elsa Meillet en pointant du doigt un écran d’ordinateur où apparaissent des points rouges correspondant aux 12 caractéristiques identiques. Pour croiser les informations, l’empreinte est envoyée au fichier automatisé des empreintes digitales (F.A.E.D.) où sont répertoriés 7 millions d’individus en France. Et l’émergence de l’I.A. dans tout ça ? “L’I.A. n’y arrive pas encore seule ! sourit l’in génieure. En revanche, désormais l’I.A. permet de sélectionner 25 individus dans cet immense fichier et puis l’humain inter vient à nouveau pour affiner le travail.”

toilettes. Et pourtant. Bien vite, grâce à des produits comme le Bluestar, une formule chimique à base de luminol, on retrouve rapidement des traces de sang. Le Sperm Tracker lui, permet grâce à une technique semblable de retrouver la moindre trace de sperme sur une scène de viol. Dans les cas criminels, les techniciens de la P.T.S. sont régulièrement appelés à se rendre à l’institut médico-légal où le médecin légiste pratique les autopsies. “En général, on apporte des éléments de contexte au médecin légiste pour qu’il affine son analyse.” Ils se rendent aussi sur les scènes de crime. “C’est difficile de se préparer à une scène de crime quand c’est la première fois. Pour former les jeunes, on utilise d’abord de la réalité virtuelle avant de les confronter à de vraies scènes. Mais on ne s’y habitue jamais” note Elsa Meillet. Pour cela, les équipes de la P.T.S. ont des psychologues à disposition si nécessaire. Voilà le quotidien des spécialistes de la police technique et scientifique du Doubs. Sur le terrain comme au laboratoire, ils sont au service de la société. Un maillon essentiel dans la longue chaîne qui unit police et justice. Au nom de la vérité. n J.-F.H.

tales et palmaires) mais aussi des pieds (zones plantaires). C’est le rôle des tech niciens qui travaillent dans le laboratoire accrédité par la C.O.F.R.A.C., installé dans les étages de l’Hôtel de police. Si les empreintes digitales ne parlent pas ou s’il faut pousser les analyses par des traces A.D.N., des résidus de tir ou des analyses balistiques, alors Besançon fera appel à une des 5 laboratoires de France équipés pour cet autre niveau d’inves tigations (Écully, Paris, Lille, Toulouse ou Marseille). L’A.D.N. est une technique encore plus performante : avec 200 traces A.D.N. dans une seule goutte de sang, la technique est devenue imparable. Un millionième de tissu suffit à déceler une trace A.D.N. Quatre techniciennes et techniciens tra vaillent au quotidien dans le laboratoire de la P.T.S. à Besançon. Ces derniers reçoivent notamment une formation poussée en photographie. Un service dis ponible 7 jours sur 7 pour les enquêteurs et la justice. Bluestar, Sperm tracker, les techniques de la P.T.S. évoluent Une spécialiste de la P.T.S. nous montre les photos d’une scène de crime. En appa rence, aucune trace de sang dans ces

Dans le laboratoire d’analyse de la P.T.S.

Le deuxième service de la P.T.S., c’est la section criminalistique conventionnelle. La spécialité de ces professionnels : révé ler les traces papillaires. C’est-à-dire l’ensemble des traces laissées (souvent de manière involontaire) sur un support par l’apposition d’une zone de la peau présentant des crêtes papillaires. Il s’agit de la face interne des mains (zones digi

Des centaines d’empreintes digitales sont passées au peigne fin chaque année par les spécialistes de la P.T.S. du Doubs.

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