La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

8 L’ÉVÉNEMENT

Mai 2025

Dans les coulisses de la police scientifique et technique

Entouré de certains fantasmes ou d’idées reçues, le travail de la police scientifique et technique est indispensable à la résolution de nombreuses enquêtes. La police départementale nous a ouvert les portes de ses laboratoires. Visite.

l Enquêtes 12 spécialistes dédiés La police technique et scientifique sur le pont Sur une seule année, les techniciens du Doubs ont décortiqué dans leurs laboratoires près de 3 000 objets et analysé sur le terrain les indices laissés par près de 4 500 personnes. Un travail de fourmi.

H ôtel de police de Besançon, avenue de la Gare d’Eau, un après-midi d’avril. Il faut monter les étages, sous bonne escorte, longer les longs couloirs jusqu’à un petit bureau anonyme. C’est ici que travaille Elsa Meillet. Ingénieure de police technique et scientifique (P.T.S.), elle dirige une équipe d’une douzaine de femmes et d’hommes tous dédiés à la même cause : trouver le petit indice qui permettra de confondre l’auteur d’une infraction. Sous la responsabilité du commandant Christophe Touris, le chef local de la police judiciaire, et de la commissaire Déborah Bouché, chef du service inter départemental de police judiciaire (S.I.P.J.)., Elsa Meillet supervise les recherches concernant tout type d’in fractions. Du vol par effraction aux affaires les plus sensibles en passant par les homicides, la P.T.S. est sur tous les fronts : homicides, tirs, règlements de comptes, stupéfiants, féminicides… “Notre travail est de trouver les éléments matériels” résume la professionnelle arrivée à Besançon il y a une douzaine d’années et qui a gravi les échelons jusqu’à cette fonction d’ingénieure. Quand une équipe de la P.T.S. se déplace sur le lieu d’une infraction, son premier travail est de “fixer la scène” avec des photos, des vidéos, au moyen de drones

Sur les scènes d’infraction, le moindre indice est analysé avec précaution.

exemple, dans d’autres laboratoires pour des analyses pour poussées comme la détection d’A.D.N. par exemple (en géné ral le laboratoire d’Écully dans la région lyonnaise). Le plus souvent (dans 90 % des cas), l’équipe dirigée par Elsa Meillet est sollicitée par le service interdépar temental de la police judiciaire, les enquê teurs de la P.J. Les 10 % restants, ce sont des sollicitations directes de la justice. Les analyses d’empreintes et d’A.D.N. La P.T.S. est divisée en deux services bien distincts, chacun spécialisé dans des tâches précises. Le service interven tion d’abord qui va gérer toutes les inter ventions sur le terrain et alimentera les fichiers de la police scientifique. “Dès qu’une personne est mise en cause, on réalise un prélèvement d’empreinte ou d’A.D.N. Les analyses d’empreintes se

ou de scanners ultra-performants qui permettront ensuite de la visualiser pré cisément sur écran, grâce à des visites virtuelles à 360° rendues possibles par des logiciels de post-production auxquels sont également formés les techniciens. Les techniciens de la P.T.S. poseront

aussi si nécessaire ces petits chevalets jaunes qu’on appelle des cavaliers pour indiquer les indices potentiels, notamment sur les scènes de crime. Après la fixation de la scène, sa protection par des rubans de signalisa tion, vient le temps des prélèvements effectués par les techniciens, qu’ils conduisent ensuite au laboratoire. À Besançon s’il s’agit de détecter des empreintes digitales par

“C’est toujours

difficile de se préparer à une scène de crime.”

Dans le laboratoire bisontin de la police technique et scientifique, on utilise entre autres un procédé par fumigation de cyanoacrylate pour faire parler les empreintes.

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