La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

MAI 2025 - N° 304 - 3 €

Mensuel d’information du Haut-Doubs - www.presse-pontissalienne.fr

Impôts sur le revenu : le Haut-Doubs en première ligne

Vidéo surveillance ou protection? Souriez, vous êtes filmés ! LE DOSSIER P. 22 À 27 P. 19 Les comices du Doubs candidats à l’Unesco Le dossier est engagé pour inscrire cette tradition sur la liste du patrimoine mondial immatériel. Projet Sécurité

Huit des dix communes où

les revenus par habitant sont les plus élevés se situent dans le Doubs. Montperreux arrive désormais en numéro1.

De plus en plus de communes s’équipent de caméras. Mais d’autres dispositifs existent dans le Haut-Doubs.

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Ils se penchent au chevet du lit du Doubs La première étape de la restructuration du lit du Doubs en aval de Pontarlier a démarré. Le chantier est censé limiter les pertes du Doubs à cet endroit. Rivière

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2 Retour sur info

La Presse Pontissalienne - Mai 2025

Haut-Services passe à l’offensive

Coup de pouce aux acteurs économiques de la C.C.L.M.H.D.

L’ association intermédiaire Haut Services accueille depuis le 1 er jan vier une nouvelle directrice, Gaëlle Lehmann, à la recherche d’un nouveau challenge après un parcours professionnel dans l’accompagnement social. De quoi réjouir Nathalie Bertin qui a pris la prési dence de l’association l’automne dernier. “On a fait plutôt une bonne année en 2024 même si la structure a connu pas mal de mouvements de personnes. Maintenant, on est au complet.” 16 886 heures de tra

n’a pas d’autre choix que de trouver à la fois des heures et des personnes” , précise Nathalie Bertin. La présidente rappelle également le coup de pouce du Crédit Agricole pour l’achat de matériel infor matique et la mise à disposition de mobi lier. L’avenir se décline autour de trois axes de développement. D’abord et avant tout se faire connaître davantage, gagner en visibilité. “On a trouvé un nouveau logo et une nouvelle devise “En avant, les ser vices” , explique Gaëlle Lehmann. Comme beaucoup d’autres opérateurs de l’éco nomie sociale et solidaire, Haut-Services est confronté aux problèmes de mobilité de ses salariés. “On projette d’investir dans une voiture électrique qui sera mise à disposition des salariés” , annonce Natha lie Bertin. Le troisième et dernier objectif concerne le développement de l’activité avec l’idée de s’extraire du territoire du Grand Pontarlier pour aller prospecter sur Morteau, Levier, Frasne, les secteurs des lacs et du Mont d’Or et de se rapprocher aussi du bassin de vie de ces salariés qui sont dispersés sur le Haut-Doubs. ■

vail ont été facturées en 2024, un peu moins qu’en 2023 mais beaucoup plus qu’en 2022. Ce volume horaire correspond au travail de 118 personnes salariées dont 81 ont quitté la structure, ce qui n’a rien d’anormal dans une association qui exerce dans l’insertion professionnelle. “La durée moyenne de passage d’une personne chez nous est de 7 mois. L’activité 2024 représente 456 000 euros de chiffre d’af faires dont 92 % proviennent de nos heures facturées. ce qui revient à dire que l’on

La convention de partenariat a été renouvelée le 11 avril en présence de Jean Marie Saillard, le président de la C.C.L.M.H.D. et de Jean-Luc Quivogne, président de la C.C.I. Saône-Doubs.

Nathalie Bertin, la présidente avec Gaëlle Lehmann, la directrice et Franck Bazin qui s’occupe de l’accompagne ment socio professionnel. Manque Alicia Briand, chargée d’activité.

E ntre l’agriculture et la pression immobilière, la terre se fait rare sur la bande frontalière pour qui souhaite créer son entreprise. “C’est très compliqué d’en trouver même si on essaie de se positionner pour faire des réserves foncières” , souligne Jean-Marie Saillard, le président de la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs (C.C.L.M.H.D.) lors du renouvellement de la convention unissant la com’com avec la C.C.I. Saône-Doubs. La pré cédente convention remonte à 2018, elle avait permis de mettre en œuvre différentes actions structurantes. “On a réalisé un diagnostic qui avait notam ment mis en évidence le problème du logement. On a également créé un règlement d’intervention pour les aides à l’immobilier d’entreprise. Chaque année sur le territoire de la com’com, une dizaine de dossiers sont éligibles aux aides à l’immobilier et à l’hébergement touristique. Cela représente une enveloppe annuelle de 80000 euros par an”, récapitule Gilles Petite, le directeur général des services de la C.C.L.M.H.D. Utile de rappeler en passant que les aides à l’immobilier des très petites entreprises font l’objet d’un partenariat avec le

Département. Créée en 2017, la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs regroupe aujourd’hui 16 493 habitants. 55 % de la population active de ce territoire travaillent en Suisse. La nou velle convention de partenariat (2025 2027) signée le 11 avril dernier s’ar ticule autour de trois axes forts qui permettront d’accompagner la stra tégie de développement économique du territoire. “En premier lieu, il s’agit d’améliorer la connaissance du tissu économique local grâce au partage d’indicateurs et d’analyses” , note Nathalie Bernard, directrice du pôle appui aux entreprises et aux collec tivités à la C.C.I. Le second objectif d’intervention cible des actions per mettant de fédérer les acteurs éco nomiques. Illustration avec l’organi sation d’un apéro-business le 23 juin à la salle des Vallières de Laberge ment-Sainte-Marie. Les services de la C.C.I. et de la C.C.L.M.H.D. conti nueront également à aider individuel lement les entreprises autour de dif férentes problématiques : accompagnement des porteurs de projet, transformation numérique et environnementale, transmissions d’en treprise… ■

Le Wing foil décolle au lac Saint-Point

L a troisième édition du Festi’Wing B.F.C. aura lieu au lac Saint-Point les 17 et 18 mai. “Cet événement se déroule chaque année dans un club différent. En 2025, c’est le Cercle de voile de Malbuisson (C.V.M.A.) qui l’organise avec le soutien de la Ligue de Voile de Bourgogne Franche-Comté. Rendez-vous à la base nautique de Malbuisson” , explique Domi nique Normand du C.V.M.A. Le Festi’Wing combine initiation et compétition. La journée du samedi est consacrée à la découverte du wing foil. Com

binaison d’une planche de foil avec une aile gonflable, le wing foil a été créé en 2019. Tout se passe de 12 heures à 18 heures avec des ateliers d’initiation grand public à terre et sur l’eau encadrés par des moniteurs de voile. “Le site sera équipé de treuils pour que les participants se familiarisent avec les sen sations uniques du wing foil. Des bateaux seront également mis à l’eau pour tracter les apprentis surfeurs.” Réservation obligatoire sur place à partir de 11 heures. Des combinaisons seront disponibles pour les par

ticipants. Dimanche, place à la compé tition avec l’organisation de 11 heures à 16 heures de la seconde manche du champion nat de Ligue de wing foil ouverte uniquement aux licenciés de la F.F.V. Le club de Malbuisson propose aux participants une soirée conviviale au club le samedi soir. Chacun pourra ramener sa nourriture pour par tager un moment de convivialité et pourquoi pas autour du bar becue mis à disposition par le C.V.M.A. ■ Contact : 06 71 78 89 81

Le wing foil offre une grande polyvalence et peut se pratiquer sur un lac comme en mer.

P lombée par une dette abyssale de 3 550 milliards d’euros, une somme qui n’est même plus intel ligible, la France s’enfonce jour après jour dans le chaos financier. Il faut s’imaginer que chaque jour, la dette de la France augmente de 11,60 euros par Fran çais ! Le déficit public, lui, continue sa course folle vers les abîmes, il a atteint les 175 milliards d’euros en 2024. C’est à-dire que le pays a dépensé en une année 175 milliards d’euros de plus qu’il n’a gagnés. La France est ainsi le seul pays en Europe à voir ses finances publiques continuer de se dégrader. Longtemps moquée pour son train de vie dispendieux, notre voisine l’Italie fait désormais partie des bons élèves de la classe Europe. Ses entreprises performantes ont permis à la péninsule de devenir le quatrième expor Éditorial Courage

prisme des recettes, c’est-à-dire encore plus d’impôts via notamment la suppres sion, sans doute souhaitable, de quelques niches fiscales absurdes et réservées aux plus riches. Mais en abordant la question budgétaire par le biais des économies à réaliser, plutôt que des recettes à aug menter. Intensifier la lutte contre la fraude fiscale, sociale ou financière, faire sauter le tabou des prélèvements sur les très hauts revenus ou les bénéfices des très grandes entreprises, envisager de moins rembourser certains médicaments ou pres tations de santé qui contribuent largement au dérapage des finances, s’attaquer enfin et sans démagogie à l’organisation insti tutionnelle de la France en supprimant au moins un échelon dans la gouvernance du pays (les Départements, les Régions ?) pour éviter tout doublon et améliorer l’ef ficience de la dépense publique : autant de pistes pour lesquelles il manque encore un ingrédient : le courage politique. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

tateur du monde. Le pays a dans le même temps réussi à assainir ses finances publiques de façon spectaculaire, avec un déficit passé de 7,2 % du P.I.B. en 2023 à 3,4 % en 2024. Même constat pour l’autre ancien paria du Sud, l’Espagne, qui s’est hissée cette année sur la première marche du podium européen des pays prospères avec une croissance supérieure à 3 % avec des réformes en profondeur à la clé. En France, le résultat de ces dérapages incon trôlés des finances publiques induit la nécessité de trouver 40 milliards d’euros de plus pour stopper la dégringolade. Autre illustration de cette situation : le premier budget de l’État, désormais devant l’Édu cation nationale et devant la Défense, c’est le remboursement des seuls intérêts de la dette ! Ce poste de dépenses doit attein dre 72 milliards d’euros d’ici 2027. Une fois alignés ces chiffres qui donnent le tournis, que faire ? Avoir le cran, enfin, de ne pas entrevoir la solution que par le

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.

Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.

Équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Agnce Zoom, C.P.I.E. du Haut-Doubs, Gendar merie nationale, Daniel Loubatière, Thierry Petit. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1298-0609 Dépôt légal : Mai 2025 Commission paritaire : 0227 D 79291

4 Pontarlier et le Haut-Doubs

La Presse Pontissalienne - Mai 2025

AMÉNAGEMENTS AQUATIQUES D’avril à octobre Lancement des travaux entre la confluence du Drugeon et le pont d’Arçon

La première étape de restructuration du lit du Doubs en aval de Pontarlier a débuté en avril. L’opération pilotée par l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue consiste à répartir 10 000 m 3 de matériaux alluvionnaires sur un tronçon de 3,5 km. Un chantier test qui déterminera la suite du programme.

de sédimentation. L’E.P.A.G.E., en concertation avec la population locale, a décidé de ne pas détruire le canal. L’ouvrage sera refait en forme de seuil échancré de façon à privilégier le lit principal du Doubs en période d’étiage. “On peut parler de solution patrimoniale basée sur une étude sociologique qui a mis en évidence l’attachement des locaux à ce canal. Tout au long de ce projet, on a tenu à créer un consensus avec les communes de Doubs et d’Arçon. On a œuvré en concertation avec les cinq exploitations agricoles et les 50 proprié taires du foncier concernés.” Quel sera l’impact des travaux sur les inondations qui sont récurrentes près du stade de foot lors de fortes précipi tations? “Le projet a été validé au niveau hydraulique. L’aménagement du seuil vers le pont devrait permettre de diminuer le niveau des crues qui baisserait, selon la modélisation, de 5 cm en amont du pont de l’oie” , répond Jean-Noël Resch. L’exemplarité du chantier s’étend jusqu’à l’origine des matériaux en privilégiant les carrières locales voire carrément les chantiers en cours. “On va réutiliser une partie des matériaux extraits d’un programme immobilier sur la commune de Doubs.” Tout a été entrepris pour boucler ce chantier en 2025 en tenant compte de la réglementation de l’eau. Impossible par exemple d’agir en période de reproduction des poissons. “Sur le plan financier, on avait avancé les dates

Élus et techniciens travaillent de concert sur ce projet. De gauche à droite : Laurent Petite, 1er adjoint à Doubs, Georges Cote-Colisson maire de Doubs, Jean-Noël Resch, hydrobiologiste, Adèle Coulombier, technicienne de réserve à l’E.P.A.G.E., et Olivier Billot, vice-président de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue.

E n 2018, les images du lit du Doubs en assec jusqu’en octobre ont marqué les esprits. À l’origine de cette situation, une sécheresse aiguë amplifiée par la réactivation ou l’amplification des failles présentes dans le lit du Doubs depuis la confluence avec le Drugeon jusqu’au défilé d’En treroches. “Suite à ces événements, une pré-étude hydromorphologique a été engagée sur un linéaire de 24 km de rivière. Elle a permis de mettre en évi dence les points faibles. Le travail a été complété par un recensement assez précis des failles. Cela a permis de définir une méthodologie d’action en plusieurs phases, en prenant chaque fois en compte l’évolution de la situation à chaque étape du programme” , explique Olivier Billot, vice-président de l’E.P.A.G.E. Haut Doubs Haute-Loue et chargé de suivre plus précisément ce dossier. Décision a été prise d’intervenir assez logiquement le plus en amont possible, c’est-à-dire à partir de la confluence avec le Drugeon jusqu’au pont des Oies à Arçon. Soit un tronçon de 3,5 km de rivière. “Il ne s’agissait pas de faire une

étude sur les pertes du Doubs mais sur le fonctionnement biologique de la rivière. Ce qui en ressort: un débit très faible, un manque de matériaux. On voit que le lit du Doubs s’est enfoncé, qu’il s’est homogénéisé. On doit faire évoluer ce lit pour qu’il soit adapté au mieux à ces périodes de très faibles précipitations. Il s’agira de faire une grosse recharge alluvionnaire pour recréer un matelas alluvial. Cela permettra de créer un cheminement d’eau qui évite les pertes” , décrit Jean-Noël Resch, hydrobiologiste à l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue. 10000m 3 de matériaux vont ainsi être acheminées sur place puis répartis tout au long du tronçon. “Dans le détail, il y aura 4 000 m 3 de matériaux alluvion naires et 6000 m 3 de banquettes. Ce sont des matériaux plus gros et plus stables utilisés pour rétrécir la largeur du lit. Il est peut-être utile de préciser qu’on ne mettra pas de béton, ni d’argile pour boucher les failles.” Le barrage qui servait autrefois à ali menter le canal d’Arçon sera échancré en partie pour augmenter la vitesse d’écoulement et éviter le phénomène

le perdre” , estime Jean-Noël Resch. Un autre chantier sera engagé l’an pro chain avec la réhabilitation du barrage d’Oye-et-Pallet. “Ces deux projets vont de pair et contribuent à soutenir l’étiage en période de sécheresse. Cela permettra d’avoir quinze jours de répit supplé mentaire avant l’assèchement du Doubs.” n F.C. L’expérience positive du Drugeon Les travaux engagés sur le Drugeon sont couronnés de succès. “Au niveau de l’état biologique de la rivière, on n’at teint pas ce qui a été perdu mais on constate des améliorations sur beau coup de secteurs et au pire une stag nation” , observe Jean-Noël Resch. n

du budget pour pouvoir engager les tra vaux le plus tôt possible. Le montant global de l’opération s’élève à 1,2 million d’euros subventionnés à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau. Le solde sera porté par l’E.P.A.G.E. en autofinancement” , poursuit Olivier Billot. À l’issue des travaux, les suivis biolo giques et hydrologiques lancés en 2018 seront poursuivis. “Il faudra attendre au moins trois ans pour vérifier l’effi cacité des travaux sur le plan hydrolo gique et 6 ans au niveau biologique. On procédera ou pas à des réajustements en fonction des résultats. Si au bout de trois ans tous les voyants sont au vert, alors on poursuivra les travaux vers l’aval du pont en direction de Maisons du-Bois-Lièvremont. C’est encore trop tôt pour se projeter sur ce qui sera entre pris même si on a des esquisses. En matière d’aménagement aquatique, prendre son temps, ce n’est pas forcément

ÉCONOMIE CIRCULAIRE Plus de ventes, plus de bénévoles Emmaüs Pontarlier renoue avec la croissance

Le scandale entourant l’abbé Pierre n’a eu aucun impact sur l’activité d’Emmaüs Pontarlier qui après un exercice 2023 compliqué retrouve une dynamique positive à tous les niveaux.

“Le résultat positif s’explique aussi par une augmentation de la précarité sur le Haut-Doubs et un engouement

L es exactions de l’abbé Pierre marqueront à tout jamais l’histoire d’Em maüs. Pour autant le com bat continue. La fondation Abbé Pierre est devenue la Fondation pour le logement des défavorisés. “Emmaüs a toujours pour but d’agir afin que chacun puisse vivre dans la dignité. Le mou Zoom Le nouveau bureau d’Emmaüs Pontarlier l Trois coprésidents : Danièle Dauget, Marie-Claude Buliard, Richard Matila l Trésorier : Claude Repecaud l Secrétaire : Isabelle Tauchet l Secrétaire-adjointe : Joëlle Maradan

vement Emmaüs de demain est basé sur plusieurs piliers : l’édu cation des jeunes et la place de la femme dans le monde, la situa tion des migrants qui nous incite à être plus que jamais à leurs côtés. Sur le plan du fonction nement, on s’engage aussi sur la traçabilité des produits” , rappelle Claude Repecaud, l’un des trois coprésidents d’Emmaüs Pontar lier qui tenait son A.G. le 9 avril dernier. Le moral est plutôt au beau fixe à l’heure de dresser le bilan de l’année 2024. Les animations programmées en interne comme avec les partenaires ont très bien fonctionné. “Beaucoup apprécient la mise en place des Cafés Emmaüs réunissant les bénévoles et les salariés juste avant la vente du samedi matin. L’opération “Bol de riz” a permis de récolter 1 500 euros avec lesquels on a pu acheter des denrées pour les

migrants de Calais et verser 500 euros à la maison Cézanne qui accueille des personnes en difficulté dans la jungle de Calais” , évoque Isabelle Tauchet, la secrétaire de l’association. Emmaüs Pontarlier tiendra cet été un stand au festival de la Paille. L’association a accueilli 12 nouveaux bénévoles en 2024 pour un effectif global de 158 adhérents. En termes d’engage ment, cela représente 23 800 heures de bénévolat en complément du travail des 12 salariés permanents dans la structure. En plus du mercredi et samedi matin, Emmaüs a inauguré un nouveau créneau d’accès aux ventes le premier lundi de chaque mois de 14 heures à 17 heures. “On a ouvert 100 demi-journées sur l’année.” Les dons de particuliers sont en légère progression. Emmaüs

autour des articles de

seconde main”, note le trésorier Claude Repecaud.

Et l’avenir ? L’année 2025 sera marquée par une reformulation du projet associatif, la poursuite du chantier de la traçabilité. “On va également lancer un deuxième appel textile pour optimiser l’agencement du magasin et qu’il soit plus accueillant. Le 23 avril 2026, on accueillera à l’espace Pourny le salon régional Emmaüs Bourgogne-Franche Comté” , annonce Claude Repe caud. n F.C.

çabilité nouvellement mise en place a abondé le montant des recettes de plus de 40 000 euros par le biais des éco-systèmes et de l’éco-mobilier” , explique ce dernier. Baisse des charges, pro gression des ventes, le résultat d’exploitation s’établit à 80 000 euros contre - 13 000 euros en 2023. Depuis 2020, on note une évolution nota ble du produit d’exploitation qui est passé de 421 000 à 780 000 euros en cinq ans.

assure toujours la gestion des 36 containers Relais. “En 2024, on a effectué 400 ramassages chez les particuliers et on estime à 20 000 le nombre de dépôts sur le site Emmaüs. En tout, cela représente un volume de 1 014 tonnes dont 733 ont été revendues et 81 parties en recyclage.” Après 15 ans de bons et loyaux services, le trésorier Yves Dornier quitte ses fonctions sur un bilan très positif. “Les ventes en maga sin ont bien progressé et la tra

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6 L’interview du mois

Mai 2025

IMPÔTS SUR LE REVENU La directrice des finances du Doubs “Le Doubs est riche, avec plus de foyers imposables que non imposables”

Alors que la campagne déclarative des impôts sur le revenu a débuté le 10 avril, Chantal Goubert, directrice départementale des finances publiques fait le point sur les nouveautés et les points de vigilance à garder à l’esprit.

dématérialisation car le papier a un coût. On envoie au niveau national 18 millions de déclara tions papier, soit 10 fois la hauteur de la Tour Eiffel… Et seulement 5 millions de contribuables nous ont retourné une déclaration papier. Donc cette année, les contribuables qui en 2024 ont fait une télédéclaration et ont aussi demandé une déclaration papier pour 2025 ne recevront pas le papier. Cela ne concerne pas ceux qui ont fait uniquement une déclaration papier, ceux-là continueront de la recevoir. Dans la même optique de déma térialisation, une autre nouveauté concerne les fonctionnalités de l’application sur smartphone. L’année dernière, un peu plus de 20 000 contribuables ont déclaré leurs revenus par téléphone ou sur tablette. La géolocalisation permet de localiser les services des impôts les plus proches du lieu de résidence ou de vacances. On peut payer par flash code ou prendre rendez-vous. Sur smart phone, le parcours de la déclara tion est simplifié en 4 étapes : situation, revenus, charges, et récapitulatif. Il est désormais possible de changer l’adresse et les résidences secondaires, de restituer le taux de prélèvement à la source comme sur le web et de modifier sur le web une décla ration sur l’appli mobile et inver sement. En revanche, il n’est pas encore possible de modifier la situation de famille. Dès lors que l’usager doit remplir une décla ration annexe, telle que les reve nus fonciers, les plus-values, etc., ce n’est pas possible de le faire sur l’appli. Avec l’appli, le public que l’on cherche à capter sont les jeunes. Quelle est la dernière nouveauté ? C.G. : Il s’agit de la double authen tification. On sécurise encore plus l’accès à nos services en ligne. Aujourd’hui, il faut le numéro fiscal et le mot de passe pour se connecter. Là, on va plus loin avec l’envoi d’un code de sécurité à usage unique sur la boîte mail. À noter également quelques nou veautés concernant les crédits et réductions d’impôts. Le crédit d’impôt pour l’aide à la personne

est prolongé jusqu’en décembre. Les dépenses d’équipement pour adapter les locaux quand un membre du foyer fiscal est en situation de handicap sont dés ormais sous condition de res sources. Et le crédit d’impôts qui concerne l'acquisition et la pose d’un système de charge pour les véhicules électriques voit son pla fond augmenter de 300 à 500 euros. Le Doubs compte de nombreux travail leurs frontaliers. Combien sont imposés en France ? C.G. : Le département du Doubs est celui où il y a le plus de fron taliers qui tombent sous la convention fiscale qui est signée avec 8 cantons suisses et qui per met d’être imposé en France. En 2024, nous avons 41 510 fronta liers dans le Doubs contre 38 694 en 2023, soit une hausse de 7 %. Ils sont gérés en majeure partie par nos services à Morteau et Pontarlier, un quart par Mont béliard et 10 % par Besançon. Plus ça va, plus les frontaliers reculent de la bande frontalière. Depuis le 1 er novembre, j’ai fait le choix de ne plus délivrer au guichet l’attestation fiscale que l’employeur suisse demande, confirmant que le foyer fiscal est en France. Nous envoyons par messagerie. Cela générait beau coup trop de flux dans nos accueils physiques. Et a priori, les usagers semblent être satis faits de cette situation, ça leur évite de se déplacer. Au-delà des impôts sur le revenu, quel est le produit de la taxe fon cière dans le département ? C.G. : Le produit de la taxe foncière est de 304 112 165 euros. Et de la taxe d’habitation résiduelle, entre aujourd’hui et 2019 lorsque cette taxe concernait tout le monde ? C.G. : Le produit net en 2019 concernant les résidences prin cipales et secondaires est 172 675 372 euros. Quand le pro duit net sur les logements vacants (sur délibération) est de 722 643 euros. En 2024, les chif fres sont de 12 269 779 euros et 3 118 148 euros pour les loge ments vacants. La lutte contre la fraude fiscale

P our cette campagne déclarative 2025, quelles sont les nouveautés pour les usagers ? Chantal Goubert : Il y en a 4. La pre mière est l’individualisation auto matique du taux de prélèvement à la source pour les couples mariés ou pacsés. Jusqu’à l’année dernière, le taux s’appliquait au foyer fiscal. Cette année, la pos sibilité du taux individualisé per met de répartir l’impôt selon le revenu de chacun. Cela ne change pas le montant de l’impôt mais c’est une question d’équité fiscale. Et de secret fiscal aussi. Certains usagers s’étonnaient que l’em ployeur puisse voir le taux du foyer fiscal. C’est automatique mais l’usager a toujours la pos sibilité de cocher une case sur sa déclaration internet et de gérer son taux dans son espace per sonnalisé. Si la déclaration par internet est obli gatoire depuis 2016, il existe tout de même des mesures de tolérance pour

les déclarations papier. Quel est le taux de télédéclarants dans le Doubs ? C.G. : Au niveau national, 90 % des foyers fiscaux ont télédéclaré ou sont éligibles à la déclaration automatique. Dans le Doubs, 200 000 usagers ont fait une déclaration par Internet (soit

lement de la fraude, ce sont les dépenses déductibles et les crédits d’impôts. Les fraudes aux crédits et réductions d’impôts sur les travaux de réhabilitation éner gétique ou les services à la per sonne sont toujours importantes et contrôlées. Tous les contribua bles ont droit à l’erreur. Parfois, l’administration peut avoir un doute sur le prélèvement à la source ou la réalité des dépenses déclarées. La loi de finances 2025 autorise l’administration fiscale à demander au contribuable de justifier ces dépenses sous 30 jours. S’il n’y a pas de réponses, on peut ne pas prendre en compte ces dépenses dans le calcul des impôts. Mais généralement, le contribuable est plutôt de bonne foi, il peut se tromper dans le détail d’une déclaration annexe. Dans le Doubs, on est sur un très bon civisme fiscal à hauteur de 95 % environ. Mais la fraude est extrêmement présente. Le dépar tement est situé sur des voies de circulation qui facilitent la fraude. L’I.A. est-elle un outil de détection des fraudes ? C.G. : L’I.A. est devenue un outil majeur dans la chasse aux frau deurs et représente pour la D.D.D.F.I.P. du Doubs 53 % des contrôles pour un total de 2,8 mil lions d’euros de droits rappelés. 35 agents des finances publiques sont mobilisés pour mener ces contrôles déterminés par l’I.A. Les autres 50 % sont issus de la programmation événementielle ou de renseignements fournis par le Parquet, la police, la gen darmerie nationale, l’Urssaf, etc.

s’est renforcée notamment au niveau de l’État qui a déployé de nouveaux outils et durci les sanc tions. Quel est le montant de la fraude fiscale dans le Doubs ? C.G. : En 2024, 15,4 millions d’eu ros ont été notifiés aux entre prises et aux particuliers du Doubs. Une somme en hausse de 11 % par rapport à 2023 (13,9 mil lions d’euros). Le top 3 des fraudes concerne la fraude à la T.V.A. (37 %), l’impôt sur le revenu (24 %) et l’impôt sur les sociétés (18 %). Les T.P.E.-P.M.E. sont majoritaires comme les fraudes

64 % des foyers fis caux) et 23 % sont en déclaration automatique. La télédéclaration est souple - on peut y revenir, la modifier -, simple et sécuri sée - l’usager reçoit un courriel de confirmation et un accusé de récep tion, ce qui n’est pas le cas avec le papier. La réduc tion du nombre de déclarations papier est la deuxième nouveauté en 2025. On incite à la

“L’I.A. est devenue

un outil majeur dans la

chasse aux fraudeurs.”

à la minoration des recettes ou l’absence de fac turation. On contrôle aussi les crypto-actifs et les entreprises éphémères (de domiciliation). Au niveau des particuliers, nous avons blo qué sur la décla ration de reve nus la saisie de la case L qui ouvre le droit à une demi-part supplémentaire si l’usager a un enfant de plus de 16 ans. Seuls les contribuables qui ont plus de 34 ans ont accès à cette case. Il y avait énormé ment de fraudes à ce niveau. Ce qui ressort éga

“373 foyers assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière.”

Zoom Les chiffres des Finances publiques l 310 666 foyers fiscaux en 2024 dans le Doubs Parmi eux, 53,46 % sont imposables l 627 154 684 euros : le produit des impôts sur le revenu dans le Doubs l 304 112 165 euros : le produit de la taxe foncière l 3 391 303 euros : le produit de l’impôt sur la fortune immobilière l 174 opérations de contrôles patrimoniaux pour un total d’1,2 million d’euros. l 15,4 millions d’euros de fraude fiscale notifiés aux entreprises et particuliers. Une somme en hausse de 11 % par rapport à 2023 (13,9 millions d’euros).

L’interview du mois 7

Mai 2025

Les contrôles patrimoniaux notamment sur le suivi des suc cessions non déclarées ou insuf fisamment déclarées restent importants. Il y a eu 174 opéra tions pour un total d’1,2 million d’euros. Globalement, le patri moine est important. Le Doubs est un département riche avec plus de foyers imposables que non imposables. Quel est le taux d’usagers imposables dans le Doubs ? C.G. : Le Doubs compte 310 666 foyers fiscaux en 2024, un nombre qui a augmenté de plus d’1 % par rapport à 2023. Et la part de foyers imposables à l’impôt sur le revenu est de 53,46 %, supé rieure au niveau national qui est de 45 %. Le département du Doubs est beaucoup plus riche que tous les autres départements de la Bourgogne-Franche-Comté, y compris la Côte d’Or. 373 foyers du Doubs sont assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière, c’est 7 % de plus que l’année précé dente. Quel conseil souhaitez-vous délivrer aux contribuables pour une déclaration de revenus sereine ? C.G. : Je demande de privilégier le téléphone en cas de questions pour éviter les déplacements inu tiles. Car les questions les plus fréquentes sont : à quelle date je

Zoom Les dix communes aux revenus fiscaux les plus hauts 1. Montperreux 2. Courtetain-et-Salans 3. Verrières-de-Joux

4. Montfaucon 5. Petite-Chaux 6. Villers-le-Lac 7. Charmauvillers 8. Jougne 9. Saint-Point-Lac 10. Les Fins

dois déclarer mes revenus ? J’ai un changement de famille, j’ai un changement d’adresse… On peut parfaitement répondre par téléphone. Pour des questions ou demandes plus compliquées, on propose un entretien sur rendez vous. Les usagers peuvent se déplacer dans les France Services. Enfin, je rappelle que les finances publiques ne vous appellent jamais, sauf si vous les avez appe lées au préalable. Il faut être vigi lant aux arnaques avec ceux se faisant passer pour des agents de la D.D.F.I.P. n Propos recueillis par L.P.

Chantal Goubert est la directrice départemen tale des finances publiques du Doubs.

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8 L’ÉVÉNEMENT

Mai 2025

Dans les coulisses de la police scientifique et technique

Entouré de certains fantasmes ou d’idées reçues, le travail de la police scientifique et technique est indispensable à la résolution de nombreuses enquêtes. La police départementale nous a ouvert les portes de ses laboratoires. Visite.

l Enquêtes 12 spécialistes dédiés La police technique et scientifique sur le pont Sur une seule année, les techniciens du Doubs ont décortiqué dans leurs laboratoires près de 3 000 objets et analysé sur le terrain les indices laissés par près de 4 500 personnes. Un travail de fourmi.

H ôtel de police de Besançon, avenue de la Gare d’Eau, un après-midi d’avril. Il faut monter les étages, sous bonne escorte, longer les longs couloirs jusqu’à un petit bureau anonyme. C’est ici que travaille Elsa Meillet. Ingénieure de police technique et scientifique (P.T.S.), elle dirige une équipe d’une douzaine de femmes et d’hommes tous dédiés à la même cause : trouver le petit indice qui permettra de confondre l’auteur d’une infraction. Sous la responsabilité du commandant Christophe Touris, le chef local de la police judiciaire, et de la commissaire Déborah Bouché, chef du service inter départemental de police judiciaire (S.I.P.J.)., Elsa Meillet supervise les recherches concernant tout type d’in fractions. Du vol par effraction aux affaires les plus sensibles en passant par les homicides, la P.T.S. est sur tous les fronts : homicides, tirs, règlements de comptes, stupéfiants, féminicides… “Notre travail est de trouver les éléments matériels” résume la professionnelle arrivée à Besançon il y a une douzaine d’années et qui a gravi les échelons jusqu’à cette fonction d’ingénieure. Quand une équipe de la P.T.S. se déplace sur le lieu d’une infraction, son premier travail est de “fixer la scène” avec des photos, des vidéos, au moyen de drones

Sur les scènes d’infraction, le moindre indice est analysé avec précaution.

exemple, dans d’autres laboratoires pour des analyses pour poussées comme la détection d’A.D.N. par exemple (en géné ral le laboratoire d’Écully dans la région lyonnaise). Le plus souvent (dans 90 % des cas), l’équipe dirigée par Elsa Meillet est sollicitée par le service interdépar temental de la police judiciaire, les enquê teurs de la P.J. Les 10 % restants, ce sont des sollicitations directes de la justice. Les analyses d’empreintes et d’A.D.N. La P.T.S. est divisée en deux services bien distincts, chacun spécialisé dans des tâches précises. Le service interven tion d’abord qui va gérer toutes les inter ventions sur le terrain et alimentera les fichiers de la police scientifique. “Dès qu’une personne est mise en cause, on réalise un prélèvement d’empreinte ou d’A.D.N. Les analyses d’empreintes se

ou de scanners ultra-performants qui permettront ensuite de la visualiser pré cisément sur écran, grâce à des visites virtuelles à 360° rendues possibles par des logiciels de post-production auxquels sont également formés les techniciens. Les techniciens de la P.T.S. poseront

aussi si nécessaire ces petits chevalets jaunes qu’on appelle des cavaliers pour indiquer les indices potentiels, notamment sur les scènes de crime. Après la fixation de la scène, sa protection par des rubans de signalisa tion, vient le temps des prélèvements effectués par les techniciens, qu’ils conduisent ensuite au laboratoire. À Besançon s’il s’agit de détecter des empreintes digitales par

“C’est toujours

difficile de se préparer à une scène de crime.”

Dans le laboratoire bisontin de la police technique et scientifique, on utilise entre autres un procédé par fumigation de cyanoacrylate pour faire parler les empreintes.

L’événement 9

Mai 2025

Zoom Comment intégrer la police technique et scientifique ? I l faut être au moins titulaire d’un Bac, réussir le concours de technicien de police technique et scientifique puis suivre une formation rémunérée dans une structure de police nationale. Le concours de technicien principal est accessible après un diplôme de niveau Bac + 2. Les techniciens sont recrutés sur concours ouvert en fonction des besoins, dans des proportions limitées. Le nombre de postes offerts était fixé à 130 pour 2025 sur toute la France, soit 78 postes au titre du concours externe et 52 postes au titre du concours interne. Contrairement aux policiers “classiques”, les membres de la P.T.S. ne sont pas armés et n’ont pas le titre d’officier de police judiciaire. Avec l’expérience, le technicien ou la technicienne peut être nommé au grade de technicien principal, puis technicien en chef par promotion interne. Après 4 ans d’an cienneté, il est possible aux techniciens de postuler, sous certaines conditions, aux concours internes d’ingénieur de police technique et scientifique, d’officier ou de commissaire de police. Des préparations à ces concours sont proposées par le ministère de l’Intérieur. n

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Zoom Les empreintes digitales, une technique ancienne mais toujours aussi efficace

Les lumières révèlent les indices dans le labo photo de la P.T.S.

L ongtemps utilisée comme moyen d’authentification de documents, par fois employée par les historiens ou les archéologues, l’empreinte digitale est devenue aujourd’hui une preuve scienti fique incontournable dans la résolution d’affaires criminelles. C’est la plus ancienne des preuves scientifiques. Bien avant d’être exploitées dans le cadre d’affaires judiciaires, les empreintes digi tales servaient de moyen d’authentification de documents. Ainsi, dès l’ancienne Égypte (- 3 000), les scribes utilisaient leurs empreintes palmaires comme outil d’iden tification. Ce n’est pourtant qu’au XX ème siècle, sous l’impulsion de certains scientifiques, que les empreintes digitales sont étudiées. Elles sont alors classifiées et acquièrent leurs caractéristiques d’unicité et d’im muabilité… Jusqu’à la résolution du pre mier crime dans le monde. En 1892, un double infanticide a lieu à Necochea en Argentine. La mère des deux victimes accuse son voisin de l’avoir assommée et d’avoir poignardé ses enfants. Ce dernier niant les faits, des constatations judiciaires sont réalisées au domicile des victimes. Deux traces digitales ensan glantées sont alors retrouvées dans l’en

cadrement d’une porte. L’inspecteur com pare alors les traces digitales avec les encrages de la mère des victimes. L’iden tification permet alors de conforter ses aveux. Et en France, c’est en 1902, qu’Alphonse Bertillon, le fondateur de l’anthropométrie moderne, est à l’origine de la première identification criminelle en Europe, sur la seule base des empreintes digitales. Le dossier de comparaison, établi par Alphonse Bertillon, entre les traces rele vées sur des morceaux de verre retrouvés sur les lieux du crime et les empreintes figurant sur la fiche anthropométrique du suspect a alors permis de confondre l’au teur. Face à ce succès, les forces de police et de gendarmerie ont rapidement été sensibilisées à ce nouvel élément d’enquête irréfutable, facile à collecter et rapide à relever notamment à l’aide de poudres. Plus de 120 ans après, l’empreinte digitale est une preuve toujours pertinente de nos jours, voire incontournable dans la réso lution d’affaires criminelles. Malgré la modification du mode opératoire des délin quants, la doyenne des preuves scienti fiques conserve toute sa pertinence (Source partielle P.J.G.N.). n

font ici. C’est un peu un jeu des 7 erreurs dans lequel il faut trouver au moins 12 points identiques quand on confronte deux empreintes, et aucune différence” décrit Elsa Meillet en pointant du doigt un écran d’ordinateur où apparaissent des points rouges correspondant aux 12 caractéristiques identiques. Pour croiser les informations, l’empreinte est envoyée au fichier automatisé des empreintes digitales (F.A.E.D.) où sont répertoriés 7 millions d’individus en France. Et l’émergence de l’I.A. dans tout ça ? “L’I.A. n’y arrive pas encore seule ! sourit l’in génieure. En revanche, désormais l’I.A. permet de sélectionner 25 individus dans cet immense fichier et puis l’humain inter vient à nouveau pour affiner le travail.”

toilettes. Et pourtant. Bien vite, grâce à des produits comme le Bluestar, une formule chimique à base de luminol, on retrouve rapidement des traces de sang. Le Sperm Tracker lui, permet grâce à une technique semblable de retrouver la moindre trace de sperme sur une scène de viol. Dans les cas criminels, les techniciens de la P.T.S. sont régulièrement appelés à se rendre à l’institut médico-légal où le médecin légiste pratique les autopsies. “En général, on apporte des éléments de contexte au médecin légiste pour qu’il affine son analyse.” Ils se rendent aussi sur les scènes de crime. “C’est difficile de se préparer à une scène de crime quand c’est la première fois. Pour former les jeunes, on utilise d’abord de la réalité virtuelle avant de les confronter à de vraies scènes. Mais on ne s’y habitue jamais” note Elsa Meillet. Pour cela, les équipes de la P.T.S. ont des psychologues à disposition si nécessaire. Voilà le quotidien des spécialistes de la police technique et scientifique du Doubs. Sur le terrain comme au laboratoire, ils sont au service de la société. Un maillon essentiel dans la longue chaîne qui unit police et justice. Au nom de la vérité. n J.-F.H.

tales et palmaires) mais aussi des pieds (zones plantaires). C’est le rôle des tech niciens qui travaillent dans le laboratoire accrédité par la C.O.F.R.A.C., installé dans les étages de l’Hôtel de police. Si les empreintes digitales ne parlent pas ou s’il faut pousser les analyses par des traces A.D.N., des résidus de tir ou des analyses balistiques, alors Besançon fera appel à une des 5 laboratoires de France équipés pour cet autre niveau d’inves tigations (Écully, Paris, Lille, Toulouse ou Marseille). L’A.D.N. est une technique encore plus performante : avec 200 traces A.D.N. dans une seule goutte de sang, la technique est devenue imparable. Un millionième de tissu suffit à déceler une trace A.D.N. Quatre techniciennes et techniciens tra vaillent au quotidien dans le laboratoire de la P.T.S. à Besançon. Ces derniers reçoivent notamment une formation poussée en photographie. Un service dis ponible 7 jours sur 7 pour les enquêteurs et la justice. Bluestar, Sperm tracker, les techniques de la P.T.S. évoluent Une spécialiste de la P.T.S. nous montre les photos d’une scène de crime. En appa rence, aucune trace de sang dans ces

Dans le laboratoire d’analyse de la P.T.S.

Le deuxième service de la P.T.S., c’est la section criminalistique conventionnelle. La spécialité de ces professionnels : révé ler les traces papillaires. C’est-à-dire l’ensemble des traces laissées (souvent de manière involontaire) sur un support par l’apposition d’une zone de la peau présentant des crêtes papillaires. Il s’agit de la face interne des mains (zones digi

Des centaines d’empreintes digitales sont passées au peigne fin chaque année par les spécialistes de la P.T.S. du Doubs.

10 L’événement

Mai 2025

l Doubs

La gendarmerie mène les investigations Sur les traces de la cellule d’identification criminelle

Située au sein du groupement de gendarmerie départementale, au fort des Justices à Besançon, la Cellule d'identification criminelle (C.I.C.) est composée de quatre personnels de gendarmerie appelés T.I.C. (techniciens en identification criminelle). Elle intervient sur tout le département.

La C.I.C. de Besançon compte 4 personnes.

G aré devant le bâti ment qui abrite le plateau technique, le camion blanc floqué sobrement identification crimi nelle est prêt à partir. Discret, et pourtant essentiel à l’image de la cellule d’identification cri minelle. Le téléphone portable jamais loin, l’adjudant-chef Alexandre Grosjean est à l’affût d’un appel d’une unité territo riale du département qui déclen cherait le départ et l’action des T.I.C., les techniciens en iden tification criminelle. Rattachée à la brigade départementale du renseignement et de l’investi gation judiciaire, cette unité de police technique et scientifique rayonne sur les trois compagnies de gendarmerie du Doubs: Besançon, Montbéliard et Pon tarlier. Un vaste terrain de chasse aux indices pour seule ment quatre professionnels. Entre 150 et 200 affaires par an sont traitées par la C.I.C. Deuxième échelon après l’I.R.C.G.N. (Institut de

recherche criminelle de la gen darmerie nationale) à Pontoise, la C.I.C. est sollicitée par les unités territoriales. Ces der nières évaluent le degré de l’in fraction pénale et en fonction de l’importance, décident ou non de faire appel à l’unité comman dée par l’adjudant-chef Grand jean. De la même manière, la C.I.C. peut faire appel à l’I.R.C.G.N. en cas de besoin. “Dans chaque unité territoriale, nous avons des ambassadeurs qui sont formés au C.I.C., il s’agit de l’échelon 3 , reprend l’adju dant-chef Grandjean. Ils font le même travail que nous sur des

Les T.I.C. sont chargés de relever des indices sur la scène d’infraction. (photo Gendarmerie nationale)

de famille assassinée et aban donnée dans les bois. “On a découvert l’A.D.N. sur les lieux, on ne partait pourtant pas de grand-chose. Quand le travail des enquêteurs et de la police technique permet de résoudre un assassinat, on se dit qu’on a fait notre travail” , observe l’ad judant-chef Grandjean. Concrè tement, le travail de la C.I.C. est de rechercher et relever des traces sur les scènes d’infractions telles que les empreintes digi tales, les éléments portant de l’A.D.N., des éléments balis tiques, des objets abandonnés ou manipulés par l’auteur. “Soit on arrive à faire apparaître des traces sur les lieux, soit on le fait ultérieurement sur le plateau technique” , poursuit-il. La C.I.C. utilise des procédés de révéla tions chimiques, physico-chi miques et optiques, l’objectif étant de conforter une preuve matérielle et lever le doute. D’au tres analyses sont confiées à des laboratoires. Les T.I.C. fixent également l’état des lieux en photos et numériquement. “On analyse la scène qui ne se traite qu’une fois. On ne peut pas la rejouer, ce n’est pas une scène

depuis plus de 20 ans, l’adju dant-chef est intervenu sur de nombreuses scènes d’infra ctions : homicide, mort violente, comme les pendaisons ou par arme à feu, accident ferroviaire, ou encore le crash aérien. Il se souvient notamment de celui de la Vèze en 2006 qui a tué quatre personnes dont deux chirurgiens en route pour un prélèvement de greffe, ou encore d’une mère

délits dits simples, comme des voi tures volées. Si ça dépasse leurs com pétences, ils nous appellent. Nous intervenons dans le spectre haut de la délinquance, des crimes et délits importants” , explique-t-il. T.I.C.

150 à 200 affaires par an.

(OPJ). Il suit ensuite une for mation de six semaines au Cen tre national de formation de ren seignement et d’investigation puis trois semaines à l’I.R.C.G.N. Chaque T.I.C. suit à nouveau une formation de perfectionne ment tous les six ans. Au niveau régional, la C.I.C. départementale du Doubs est celle qui possède l’activité la plus importante en raison, notamment, de l’ampleur de plus en plus importante du narco trafic. n L.P.

de théâtre , note l’adjudant-chef Grandjean. C’est long et minu tieux. Il ne faut pas avoir de biais cognitifs, il ne faut pas partir bille en tête. Il faut prendre en compte la scène telle qu’elle appa raît, et pas comme elle a été décrite. On ne doit pas se laisser influencer. La conclusion ne se fait qu’après analyse de la scène. Il faut sans cesse se remettre en cause et prendre en compte les nouvelles technologies.” Pour devenir un T.I.C., il faut que le gendarme ait le statut d’officier de police judiciaire

L’objectif de la C.I.C. est de lever le doute grâce à des preuves matérielles (photo Gendarmerie nationale).

Discrète, l’unité de police

scientifique et technique n’hésite pourtant pas à expliquer son métier au grand public (photo Gendarmerie nationale).

Les T.I.C. fixent aussi l’état des lieux de la scène d’infraction (photo Gendarmerie nationale).

Économie 11

Mai 2025

Le C.A.F.C. s’était fixé comme objectif de réaliser 1 milliard d’euros cette année en volume de prêts habitat. “Nous devrions atteindre les 750 mil lions. Nous ne sommes hélas pas encore sur un redémarrage du crédit habitat” note le directeur. Quel soutien au monde agricole? La priorité, énoncée par Philippe Mar mier le directeur du secteur Agriculture au C.A.F.C., est de “soutenir la résilience des exploitations agricoles.” Gestion de l’eau, normes sanitaires, autonomie énergétique, bien-être des cheptels… La banque régionale dit vouloir soutenir tous les porteurs de projets sur ces thématiques-là. Notre région reste très dynamique sur ces filières agricoles. En Franche-Comté, on compte un agri culteur nouveau pour un qui part à la retraite, un taux bien supérieur à la moyenne nationale. Autre spécificité : le Doubs est le département de France où la moyenne d’âge des agriculteurs est la plus basse. n J.-F.H. Sylvain Marmier, 56 ans, devient le nouveau président de la caisse régionale du Crédit Agricole Franche-Comté. Le C.A.F.C. en chiffres l 519634 clients (dont 17115 nouveaux en 2024) l 119 agences. l 1481 salariés (88 embauches en C.D.I. en 2024). l 2,649 millions d’euros injectés dans le soutien au territoire en 2024 (partenariats, mécénat…). l 88 % de part de marché sur l’installation des jeunes agriculteurs. l 31,19 % de parts de marché crédits habitat.

BANQUE

Président et directeur général

Crédit Agricole Franche-Comté : deux nouveaux capitaines à la barre Sylvain Marmier a été élu président du conseil d’administration de la banque régionale qui s’apprête également à changer de directeur général avec l’arrivée de Matthieu Boraud à sa tête.

S ylvain Marmier, c’est le régional de l’étape. Après trente ans d’im plication en tant qu’adminis trateur de la banque régional, il accède, à 56 ans, à la présidence de son conseil d’administration. “C’est un

honneur et une fierté pour moi. La coo pération entre tous les acteurs du ter ritoire sera ma feuille de route dit-il, dans un contexte très changeant pour eux.” Originaire de Charente-Maritime, le

futur directeur général du C.A.F.C. qui prendra ses fonctions début juillet en remplacement de Franck Bertrand, l’actuel directeur qui ouvrira ses droits à la retraite, se dit “amoureux de l’his toire, de la nature et du comté, autant de raisons d’aimer déjà ce territoire” sourit cet ancien ingénieur en travaux publics entré au Crédit Agricole il y a une vingtaine d’années. Dernièrement, il occupait la fonction de directeur général adjoint du Crédit Agricole Alsace-Vosges à Strasbourg. Dans quel contexte arrivent le nouveau président et le nouveau directeur géné ral, quels changements sont à attendre au sein du Crédit Agricole Franche Comté ? Des suppressions d’agences sont-elles prévues? Le C.A.F.C. compte actuellement 119 agences réparties sur le territoire franc comtois, et notamment en milieu rural. Alors que la digitalisation des banques s’accélère, ce modèle peut-il perdurer ? “La réflexion sur cette question est per

manente, indique Franck Bertrand, l’actuel directeur général. On n’aura pas forcément autant d’agences dans 5 ans qu’aujourd’hui mais tant que les clients vont dans nos agences, on les gardera. Notre stratégie est de proposer à la fois une offre en agence physique, une offre digitale et à distance. Notre seule ambition est de rester présents sur le territoire, avec des conseillers experts compétents dans leur domaine. Dans des secteurs où on aurait trois agences à 20 km à la ronde, il vaudra mieux à terme n’en avoir plus que deux mais chacune avec des conseillers experts. Il n’y a pas de tabou sur ces questions-là” ajoute le directeur géné ral. Y a-t-il des signes de reprise des prêts habitat et immobilier? “L’immobilier ne repart pas aussi vite que nous l’aurions espéré” avoue la direction générale du C.A.F.C. La région Franche-Comté a particulièrement accusé le coup ces deux dernières années en matière de prêts immobiliers.

Matthieu Boraud

(à gauche) remplacera Franck Ber trand début juillet à la direction régionale du C.A.F.C.

EN BREF

EMPLOI

Mission Locale

Le Mil’Ô Doubs au service des jeunes ruraux sans solution de mobilité Soucieuse de répondre aux besoins des jeunes de 16 à 25 ans vivant à la campagne et rencontrant des difficultés de déplacement, la Mission Locale vient d’investir dans un bus qui ira à la rencontre de ce public précaire.

Karaté Le Planoise Karaté Academy (P.K.A.) de Besançon s’est illustré lors de la Karate 1 Youth League de Guadalajara (Espagne), l’une des plus prestigieuses compétitions mondiales réservées aux jeunes début avril. Dans ce contexte d’élite, Maïmouna Niang, jeune combattante qui a rejoint le P.K.A. cette année, a décroché une belle médaille de bronze. À ses côtés, Yasri Haidar, autre espoir du P.K.A., a également porté haut les couleurs du club en livrant des combats de très haut niveau. Exposition L’École de musique Data Music accueille l’exposition de sculptures et peintures de Jean-Charles Valley “Une explosion de matières métalliques et de textures” jusqu’à fin mai. Un univers unique où la peinture et la sculpture se rencontrent sur des supports métalliques, des instruments de musique, des bijoux, créant des œuvres d’une belle intensité visuelle. Du mardi au samedi chez Data Music, 1, place de Montrapon à Besançon.

Mil’Ô Doubs, c’est maintenant l’affaire de Sébastien Bôle-du-Chomont, conseiller en insertion professionnelle et chargé de sillonner le territoire à la rencontre des jeunes freiné dans leurs démarches par des problèmes de mobilité.

D epuis deux ans, la Mis sion Locale du Haut Doubs voit sa fréquen tation progresser de façon assez significative : + 8 % en 2023, + 4 % en 2024. “On constate qu’on a des jeunes très fragiles, souvent en situation d’isolement avec des besoins de soutien psychologique” , indique Barbara Breton, directrice adjointe de cette structure qui intervient sur neuf communau tés de communes, soit tout le Haut-Doubs de Mouthe à Saint Hippolyte. L’occasion de rappeler que les Missions Locales sont mission nées pour l’insertion des jeunes de 16 à 25 ans et jusqu’à 29 ans

le territoire. Coût de l’équipe ment : 60 000 euros avec une subvention de 20 000 euros de la C.A.F. du Doubs. Son nom : Mil’Ô Doubs rappelle l’idée de la Mission Locale du Haut Doubs sous une forme plus tonique. “Avec cet outil, on répond déjà aux futures préco nisations de l’Inspection Géné rale des Affaires Sociales sur le thème de la pauvreté des jeunes en milieu rural” , souligne Romuald Vivot. Le projet intègre également le recrutement de Sébastien Bôle du-Chaumont. Précédemment chez France travail, il est dés ormais conseiller en insertion professionnelle sur un poste rat

pour les travailleurs en situation de handicap. “On assure l’inser tion et l’orientation profession nelle en proposant un accompa gnement sur le champ social, santé, logement, mobilité. C’est plus large que France Travail qui s’occupe des demandeurs d’emploi adultes” , résume Romuald Vivot, président de la Mission Locale Haut-Doubs. Face aux difficultés de certains jeunes qui n’ont pas de solution pour se rendre dans les antennes de la Mission Locale Haut Doubs à Pontarlier, Morteau, Valdahon ou Maîche, décision a été prise d’investir dans un camping-car aménagé qui ira à la rencontre des jeunes sur tout

emploi a bénéficié du soutien du Fonds Social Européen. Depuis quelques semaines, le Mil’Ô Doubs circule sur son ter ritoire d’attache. Avec deux modes de fonctionnement asso ciant des tournées régulières et des déplacements selon des sol licitations. “Il n’y a pas vraiment d’accueil assuré tel jour à la même heure au même endroit. Le dispositif est encore en phase de rodage. On peut également combiner les déplacements avec ceux de la Croix Rouge sur roues quand elle va distribuer de l’aide alimentaire.” n

taché à 100 % au Mil’Ô Doubs. “J’apprécie beaucoup cette fonc tion itinérante qui offre une autre vision du métier” , explique Sébastien Bôle-du-Chomont en présentant l’intérieur de son véhicule. Lequel comprend, à l’arrière un espace pour des ate liers collectifs et, à l’avant un autre poste plus petit pour des entretiens individuels. “On a des équipements comme un casque de réalité virtuelle pour découvrir 300 métiers. On dis pose aussi d’un simulateur de conduite pour se familiariser au permis de conduire.” Cet

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