La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

10 L’événement

Mai 2025

l Doubs

La gendarmerie mène les investigations Sur les traces de la cellule d’identification criminelle

Située au sein du groupement de gendarmerie départementale, au fort des Justices à Besançon, la Cellule d'identification criminelle (C.I.C.) est composée de quatre personnels de gendarmerie appelés T.I.C. (techniciens en identification criminelle). Elle intervient sur tout le département.

La C.I.C. de Besançon compte 4 personnes.

G aré devant le bâti ment qui abrite le plateau technique, le camion blanc floqué sobrement identification crimi nelle est prêt à partir. Discret, et pourtant essentiel à l’image de la cellule d’identification cri minelle. Le téléphone portable jamais loin, l’adjudant-chef Alexandre Grosjean est à l’affût d’un appel d’une unité territo riale du département qui déclen cherait le départ et l’action des T.I.C., les techniciens en iden tification criminelle. Rattachée à la brigade départementale du renseignement et de l’investi gation judiciaire, cette unité de police technique et scientifique rayonne sur les trois compagnies de gendarmerie du Doubs: Besançon, Montbéliard et Pon tarlier. Un vaste terrain de chasse aux indices pour seule ment quatre professionnels. Entre 150 et 200 affaires par an sont traitées par la C.I.C. Deuxième échelon après l’I.R.C.G.N. (Institut de

recherche criminelle de la gen darmerie nationale) à Pontoise, la C.I.C. est sollicitée par les unités territoriales. Ces der nières évaluent le degré de l’in fraction pénale et en fonction de l’importance, décident ou non de faire appel à l’unité comman dée par l’adjudant-chef Grand jean. De la même manière, la C.I.C. peut faire appel à l’I.R.C.G.N. en cas de besoin. “Dans chaque unité territoriale, nous avons des ambassadeurs qui sont formés au C.I.C., il s’agit de l’échelon 3 , reprend l’adju dant-chef Grandjean. Ils font le même travail que nous sur des

Les T.I.C. sont chargés de relever des indices sur la scène d’infraction. (photo Gendarmerie nationale)

de famille assassinée et aban donnée dans les bois. “On a découvert l’A.D.N. sur les lieux, on ne partait pourtant pas de grand-chose. Quand le travail des enquêteurs et de la police technique permet de résoudre un assassinat, on se dit qu’on a fait notre travail” , observe l’ad judant-chef Grandjean. Concrè tement, le travail de la C.I.C. est de rechercher et relever des traces sur les scènes d’infractions telles que les empreintes digi tales, les éléments portant de l’A.D.N., des éléments balis tiques, des objets abandonnés ou manipulés par l’auteur. “Soit on arrive à faire apparaître des traces sur les lieux, soit on le fait ultérieurement sur le plateau technique” , poursuit-il. La C.I.C. utilise des procédés de révéla tions chimiques, physico-chi miques et optiques, l’objectif étant de conforter une preuve matérielle et lever le doute. D’au tres analyses sont confiées à des laboratoires. Les T.I.C. fixent également l’état des lieux en photos et numériquement. “On analyse la scène qui ne se traite qu’une fois. On ne peut pas la rejouer, ce n’est pas une scène

depuis plus de 20 ans, l’adju dant-chef est intervenu sur de nombreuses scènes d’infra ctions : homicide, mort violente, comme les pendaisons ou par arme à feu, accident ferroviaire, ou encore le crash aérien. Il se souvient notamment de celui de la Vèze en 2006 qui a tué quatre personnes dont deux chirurgiens en route pour un prélèvement de greffe, ou encore d’une mère

délits dits simples, comme des voi tures volées. Si ça dépasse leurs com pétences, ils nous appellent. Nous intervenons dans le spectre haut de la délinquance, des crimes et délits importants” , explique-t-il. T.I.C.

150 à 200 affaires par an.

(OPJ). Il suit ensuite une for mation de six semaines au Cen tre national de formation de ren seignement et d’investigation puis trois semaines à l’I.R.C.G.N. Chaque T.I.C. suit à nouveau une formation de perfectionne ment tous les six ans. Au niveau régional, la C.I.C. départementale du Doubs est celle qui possède l’activité la plus importante en raison, notamment, de l’ampleur de plus en plus importante du narco trafic. n L.P.

de théâtre , note l’adjudant-chef Grandjean. C’est long et minu tieux. Il ne faut pas avoir de biais cognitifs, il ne faut pas partir bille en tête. Il faut prendre en compte la scène telle qu’elle appa raît, et pas comme elle a été décrite. On ne doit pas se laisser influencer. La conclusion ne se fait qu’après analyse de la scène. Il faut sans cesse se remettre en cause et prendre en compte les nouvelles technologies.” Pour devenir un T.I.C., il faut que le gendarme ait le statut d’officier de police judiciaire

L’objectif de la C.I.C. est de lever le doute grâce à des preuves matérielles (photo Gendarmerie nationale).

Discrète, l’unité de police

scientifique et technique n’hésite pourtant pas à expliquer son métier au grand public (photo Gendarmerie nationale).

Les T.I.C. fixent aussi l’état des lieux de la scène d’infraction (photo Gendarmerie nationale).

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