La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

Économie 11

Mai 2025

Le C.A.F.C. s’était fixé comme objectif de réaliser 1 milliard d’euros cette année en volume de prêts habitat. “Nous devrions atteindre les 750 mil lions. Nous ne sommes hélas pas encore sur un redémarrage du crédit habitat” note le directeur. Quel soutien au monde agricole? La priorité, énoncée par Philippe Mar mier le directeur du secteur Agriculture au C.A.F.C., est de “soutenir la résilience des exploitations agricoles.” Gestion de l’eau, normes sanitaires, autonomie énergétique, bien-être des cheptels… La banque régionale dit vouloir soutenir tous les porteurs de projets sur ces thématiques-là. Notre région reste très dynamique sur ces filières agricoles. En Franche-Comté, on compte un agri culteur nouveau pour un qui part à la retraite, un taux bien supérieur à la moyenne nationale. Autre spécificité : le Doubs est le département de France où la moyenne d’âge des agriculteurs est la plus basse. n J.-F.H. Sylvain Marmier, 56 ans, devient le nouveau président de la caisse régionale du Crédit Agricole Franche-Comté. Le C.A.F.C. en chiffres l 519634 clients (dont 17115 nouveaux en 2024) l 119 agences. l 1481 salariés (88 embauches en C.D.I. en 2024). l 2,649 millions d’euros injectés dans le soutien au territoire en 2024 (partenariats, mécénat…). l 88 % de part de marché sur l’installation des jeunes agriculteurs. l 31,19 % de parts de marché crédits habitat.

BANQUE

Président et directeur général

Crédit Agricole Franche-Comté : deux nouveaux capitaines à la barre Sylvain Marmier a été élu président du conseil d’administration de la banque régionale qui s’apprête également à changer de directeur général avec l’arrivée de Matthieu Boraud à sa tête.

S ylvain Marmier, c’est le régional de l’étape. Après trente ans d’im plication en tant qu’adminis trateur de la banque régional, il accède, à 56 ans, à la présidence de son conseil d’administration. “C’est un

honneur et une fierté pour moi. La coo pération entre tous les acteurs du ter ritoire sera ma feuille de route dit-il, dans un contexte très changeant pour eux.” Originaire de Charente-Maritime, le

futur directeur général du C.A.F.C. qui prendra ses fonctions début juillet en remplacement de Franck Bertrand, l’actuel directeur qui ouvrira ses droits à la retraite, se dit “amoureux de l’his toire, de la nature et du comté, autant de raisons d’aimer déjà ce territoire” sourit cet ancien ingénieur en travaux publics entré au Crédit Agricole il y a une vingtaine d’années. Dernièrement, il occupait la fonction de directeur général adjoint du Crédit Agricole Alsace-Vosges à Strasbourg. Dans quel contexte arrivent le nouveau président et le nouveau directeur géné ral, quels changements sont à attendre au sein du Crédit Agricole Franche Comté ? Des suppressions d’agences sont-elles prévues? Le C.A.F.C. compte actuellement 119 agences réparties sur le territoire franc comtois, et notamment en milieu rural. Alors que la digitalisation des banques s’accélère, ce modèle peut-il perdurer ? “La réflexion sur cette question est per

manente, indique Franck Bertrand, l’actuel directeur général. On n’aura pas forcément autant d’agences dans 5 ans qu’aujourd’hui mais tant que les clients vont dans nos agences, on les gardera. Notre stratégie est de proposer à la fois une offre en agence physique, une offre digitale et à distance. Notre seule ambition est de rester présents sur le territoire, avec des conseillers experts compétents dans leur domaine. Dans des secteurs où on aurait trois agences à 20 km à la ronde, il vaudra mieux à terme n’en avoir plus que deux mais chacune avec des conseillers experts. Il n’y a pas de tabou sur ces questions-là” ajoute le directeur géné ral. Y a-t-il des signes de reprise des prêts habitat et immobilier? “L’immobilier ne repart pas aussi vite que nous l’aurions espéré” avoue la direction générale du C.A.F.C. La région Franche-Comté a particulièrement accusé le coup ces deux dernières années en matière de prêts immobiliers.

Matthieu Boraud

(à gauche) remplacera Franck Ber trand début juillet à la direction régionale du C.A.F.C.

EN BREF

EMPLOI

Mission Locale

Le Mil’Ô Doubs au service des jeunes ruraux sans solution de mobilité Soucieuse de répondre aux besoins des jeunes de 16 à 25 ans vivant à la campagne et rencontrant des difficultés de déplacement, la Mission Locale vient d’investir dans un bus qui ira à la rencontre de ce public précaire.

Karaté Le Planoise Karaté Academy (P.K.A.) de Besançon s’est illustré lors de la Karate 1 Youth League de Guadalajara (Espagne), l’une des plus prestigieuses compétitions mondiales réservées aux jeunes début avril. Dans ce contexte d’élite, Maïmouna Niang, jeune combattante qui a rejoint le P.K.A. cette année, a décroché une belle médaille de bronze. À ses côtés, Yasri Haidar, autre espoir du P.K.A., a également porté haut les couleurs du club en livrant des combats de très haut niveau. Exposition L’École de musique Data Music accueille l’exposition de sculptures et peintures de Jean-Charles Valley “Une explosion de matières métalliques et de textures” jusqu’à fin mai. Un univers unique où la peinture et la sculpture se rencontrent sur des supports métalliques, des instruments de musique, des bijoux, créant des œuvres d’une belle intensité visuelle. Du mardi au samedi chez Data Music, 1, place de Montrapon à Besançon.

Mil’Ô Doubs, c’est maintenant l’affaire de Sébastien Bôle-du-Chomont, conseiller en insertion professionnelle et chargé de sillonner le territoire à la rencontre des jeunes freiné dans leurs démarches par des problèmes de mobilité.

D epuis deux ans, la Mis sion Locale du Haut Doubs voit sa fréquen tation progresser de façon assez significative : + 8 % en 2023, + 4 % en 2024. “On constate qu’on a des jeunes très fragiles, souvent en situation d’isolement avec des besoins de soutien psychologique” , indique Barbara Breton, directrice adjointe de cette structure qui intervient sur neuf communau tés de communes, soit tout le Haut-Doubs de Mouthe à Saint Hippolyte. L’occasion de rappeler que les Missions Locales sont mission nées pour l’insertion des jeunes de 16 à 25 ans et jusqu’à 29 ans

le territoire. Coût de l’équipe ment : 60 000 euros avec une subvention de 20 000 euros de la C.A.F. du Doubs. Son nom : Mil’Ô Doubs rappelle l’idée de la Mission Locale du Haut Doubs sous une forme plus tonique. “Avec cet outil, on répond déjà aux futures préco nisations de l’Inspection Géné rale des Affaires Sociales sur le thème de la pauvreté des jeunes en milieu rural” , souligne Romuald Vivot. Le projet intègre également le recrutement de Sébastien Bôle du-Chaumont. Précédemment chez France travail, il est dés ormais conseiller en insertion professionnelle sur un poste rat

pour les travailleurs en situation de handicap. “On assure l’inser tion et l’orientation profession nelle en proposant un accompa gnement sur le champ social, santé, logement, mobilité. C’est plus large que France Travail qui s’occupe des demandeurs d’emploi adultes” , résume Romuald Vivot, président de la Mission Locale Haut-Doubs. Face aux difficultés de certains jeunes qui n’ont pas de solution pour se rendre dans les antennes de la Mission Locale Haut Doubs à Pontarlier, Morteau, Valdahon ou Maîche, décision a été prise d’investir dans un camping-car aménagé qui ira à la rencontre des jeunes sur tout

emploi a bénéficié du soutien du Fonds Social Européen. Depuis quelques semaines, le Mil’Ô Doubs circule sur son ter ritoire d’attache. Avec deux modes de fonctionnement asso ciant des tournées régulières et des déplacements selon des sol licitations. “Il n’y a pas vraiment d’accueil assuré tel jour à la même heure au même endroit. Le dispositif est encore en phase de rodage. On peut également combiner les déplacements avec ceux de la Croix Rouge sur roues quand elle va distribuer de l’aide alimentaire.” n

taché à 100 % au Mil’Ô Doubs. “J’apprécie beaucoup cette fonc tion itinérante qui offre une autre vision du métier” , explique Sébastien Bôle-du-Chomont en présentant l’intérieur de son véhicule. Lequel comprend, à l’arrière un espace pour des ate liers collectifs et, à l’avant un autre poste plus petit pour des entretiens individuels. “On a des équipements comme un casque de réalité virtuelle pour découvrir 300 métiers. On dis pose aussi d’un simulateur de conduite pour se familiariser au permis de conduire.” Cet

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