La Presse Pontissalienne 292 - Mai 2024
22 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°292 - Mai 2024
l Formation Greta-C.F.A. du Haut-Doubs Bienvenue au pays des “Daquiens”
De la santé à la sécurité Aide-soignante de formation, Guetty Margoteau, 39 ans, a dû se reconvertir dans un autre secteur d’activité pour des raisons de santé. Elle suit actuellement la formation de secrétaire assistante pour travailler avec son mari à la tête d’une entreprise de sécurité.
La plupart des candidats à la reconversion commencent leur parcours en s’engageant dans le Dispositif Amont de la Qualification ou D.A.Q., ce qui leur permet de bénéficier d’un accompagne ment personnalisé en vue de s’engager dans un projet professionnel ou de formation qualifiante.
du dispositif initial. Le Greta du Haut Doubs fonctionne en groupement avec les M.F.R. de Pontarlier, Orchamps Vennes et Les Fins pour pouvoir proposer un large éventail de formations.” Que ce soit via le D.A.Q. ou par d’autres choix, le Greta-C.F.A. du Haut-Doubs affiche un taux de retour à l’emploi qui varie entre 72 % et 90 % avec seulement 3 % d’abandon pour toutes sortes de raisons : médicales, familiales, démé nagement. “On est à 0 % d’abandon sur les formations qualifiantes” , tient à souligner Bénédicte Lavier. Cette efficacité reflète aussi une certaine Grâce aux connaissances de son mari, elle entame un nouveau parcours comme agent de sécurité en Suisse. “J’avais un poste à Lausanne dans le milieu carcéral. Au bout de deux ans, j’ai évolué vers un poste de planificateur du personnel.” Guetty Margoteau choisit ensuite de quit ter son emploi pour accompagner son mari engagé dans la création de sa À 20 ans, Guetty Margotteau a quitté son île de la Martinique pour suivre une formation d’aide-soignante à Bordeaux, ville où elle a ensuite rencontré sonmari. “On est venu s’installer dans le Haut-Doubs en 2016. Mon époux a trouvé un emploi dans la sécurité en Suisse et moi j’ai continué à exercer dans le milieu de la santé et notamment à l’E.H.P.A.D. de Frasne à la résidence des Gentianes Fleuries” , indique Guetty Margoteau qui souffrant de problèmes de dos, sera finalement contrainte d’ar rêter sa carrière médicale en 2018.
adaptabilité du Greta pour répondre aux besoins locaux. “Depuis cinq ans, on s’est engagé dans l’offre de formation vers un rééquilibrage entre l’industrie et le tertiaire car c’est une évolution observée au niveau de l’offre d’emploi du territoire. C’est indispensable pour l’organisme de formation que nous sommes de pouvoir faire preuve de flexi bilité.” Les candidats à la reconversion vien nent de tous les horizons et la fourchette d’âge s’étend de 17 à 55 ans. Impossible d’établir un portrait type du Daquien du Haut-Doubs. n F.C. Passage par le dispositif D.A.Q. pour cerner les objectifs. “J’avais besoin d’une remise à niveau avant d’aller plus loin.” Passée cette étape, elle suit alors depuis février le titre professionnel de secrétaire assistante. Un concept de formation ori ginal avec la création d’une entreprise virtuelle par les stagiaires eux-mêmes qui occupent les différentes fonctions d’une entreprise : accueil, commercial, R.H., comptabilité. “Ils échangent avec d’autres entreprises d’entraînement qui sont les clients, revendeurs” , explique Camille Dorvidal, assistante de direction au Greta-C.F.A. du Haut-Doubs. La future cheffe d’entreprise a terminé sa formation fin avril et finalise les derniers contours de la société E-shot qui devrait ouvrir dans les prochains mois à Pontarlier. n propre entreprise de sécurité en France. “Ce nouveau projet imposait que je me familiarise avec la gestion administrative d’une entreprise.”
Le Greta-C.F.A. du Haut-Doubs proposeun parcours vers la reconversion partagé avec les M.F.R. de Pontarlier, Orchamps Vennes, Vercel et Les Fins.
B asé à Pontarlier, Morteau et Maîche, le Greta-C.F.A. du Haut-Doubs accueille chaque année entre 1 000 et 1 200 personnes en formation. “Certaines viennent renforcer leurs compétences, d’autres sont là pour en acquérir de nouvelles ou les réactualiser sans que cela corresponde à l’idée qu’on se fait de la reconversion même si cette montée en compétences aboutit souvent à un changement professionnel” , nuance Bénédicte Lavier, la directrice du Greta C.F.A. du Haut-Doubs. À chaque public, son parcours. Les sala riés qui cherchent à se reconvertir vien nent au Greta effectuer un bilan de compétences en direct ou via le C.P.F. Compter entre 12 heures et 24 heures d’entretien, de tests pour faire le point sur les acquis ou voir ce qui est trans
commerce, secrétariat, gestion, comp tabilité, magasinier. “On propose aussi des accompagnements dans les domaines transversaux comme la for mation Illettrisme ou Français langue étrangère” , récapitule la directrice. Les demandeurs d’emploi ne suivent pas le même cheminement. Ils ont la possibilité de faire le point en suivant le Dispositif Amont de la Qualification. “C’est important de pouvoir offrir cette porte d’entrée car il y a des reconversions choisies mais d’autres contraintes. C’est plus compliqué alors de faire le deuil d’un métier sans pouvoir être accom pagné. La durée de cet accompagnement personnalisé varie entre 60 heures et 750 heures en fonction des parcours, des profils des candidats. Le D.A.Q. existe depuis sept ans en sachant qu’on est aujourd’hui sur une seconde version
férable. “Ce passage permet souvent d’affiner les choix, de voir s’ils sont objectifs, réalistes.” Dans le cadre d’un dossier de transition professionnelle, le Greta-C.F.A. du Haut Doubs offre un éventail très large de formations financées par la Région ou le Fonds Social Européen National. Sans lister tout le catalogue, on peut
citer notamment le célèbre C.A.P. horloger transfrontalier ou le C.A.P. opérateur Régleur en Décolle tage, les titres et modules dispensés en métrologie, usinage. L’offre est tout aussi variée dans le tertiaire avec des certifications dans les métiers du
“On est à 0% d’abandon sur les formations qualifiantes.”
Venu de Marseille pour tenter sa chance en Suisse, El Hadji C., 37 ans, a exercé comme magasinier. Comme le métier lui plaît, il a profité d’une période d’inactivité pour suivre une formation qualifiante d’agent magasinier au Greta qui lui permettra d’être plus ambitieux professionnellement. “Magasiner reconnu tu seras”
O riginaire du Sénégal, El Hadji, c’est son prénom, est arrivé à Besançon en 2006 pour effectuer des études en sociologie à l’Université de Franche-Comté. Pour financer son cursus, le jeune étudiant trouve un emploi au McDonald’s. Il s’y épanouit tant et si bien qu’on lui propose de suivre la formation de chef d’équipe tout en continuant lafac. “Je suis passé manager au McDo de Besançon-Châteaufarine où j’ai travaillé jusqu’en 2020” ,
changer d’air et je suis parti vivre à Marseille pendant un an.” L’idée d’un travail frontalier finit par l’encourager à venir s’installer dans le Haut-Doubs. Il s’inscrit dans les boîtes d’intérim et se voit proposer un travail d’agent maga sinier dans la branche énergie pompes à chaleur-photovoltaïque. “J’étais ravi de cette expérience. Quand la mission s’est terminée, j’ai décidé d’entreprendre en octo bre dernier les démarches pour me former au métier de magasi
nier.” El Hadji est entré en formation en février. La satisfaction est toujours demise. “Au final, je ne m’ennuie pas. Aujourd’hui, j’apprends les bonnes méthodes, les bonnes techniques.” Quand il aura son titre professionnel d’aide-maga sinier, il souhaite continuer dans la logistique avec l’objectif de deve nir responsable dans un entrepôt. Installé à Levier, il apprécie aussi son cadre de vie et la tranquillité qui règne dans le Haut-Doubs. n
explique El Hadji, titulaire d’une licence en sociologie. Il cherche ensuite un autre emploi
pour être recruté à Stellantis Vesoul comme préparateur de commandes. Un poste qui marque ses métiers dans les métiers de la logistique. “Après cette expérience, j’ai eu envie de
“J’apprends les bonnes méthodes, les bonnes techniques.”
El Hadji (au premier plan), l’ancien étudiant en sociologie a trouvé son bonheur en se formant comme aide-magasinier.
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