La Presse Pontissalienne 292 - Mai 2024

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°292 - Mai 2024

l Pontarlier

Il a renoncé à la Suisse L’accompagné devenu accompagnant à la reconversion Venu à la M.F.R. de Pontarlier pour préparer sa

Davantage de reconversions qu’auparavant

reconversion, Julien Faivre-Pierret 36 ans a finalement trouvé un emploi de moniteur dans cette structure où il consacre une partie de son temps à accompagner d’autres candidats à la reconversion.

même. “On voit arriver des générations des 30, 40 ou 50 ans qui cherchent à don ner du sens à leurs parcours avec l’objectif de s'épanouir dans leur travail. La recon version impose de sortir de sa zone de confort mais c’est aussi l’occasion de se poser les bonnes questions A quoi on aspire au plus pro fond de soi ? Qu’est-ce qui va nous rendre heureux ?” Le directeur rappelle qu’au jourd’hui les candidats à la reconversion bénéficient très souvent d’un accom pagnement efficace et plu riel. “C’est l’association d’une dynamique individuelle dans une démarche collective. D’où l’importance pour la structure d’accompagne ment de rester ouverte et d’être en capacité d’appré hender les évolutions de la société.” n

En dehors du D.A.Q., la M.F.R. de Pontarlier propose deux formations qualifiantes avec un C.A.P. Petite Enfance et un B.T.S. Tou risme. “On retrouve plus de personnes en reconversion dans ces parcours. Il y a quelques années, il y en avait une par section et aujourd’hui cela varie entre 2 et 3. On constate que les personnes qui ont exercé très longtemps le même tra vail sont celles qui hésitent le plus à s’engager dans ce type de parcours” ,observe Jean-Baptiste Malivernay, le directeur de la M.F.R. À l’instar de Julien Faivre Pierret, de plus en plus de personnes ont un parcours professionnel cyclique ce qui implique d’avoir des outils de formation adaptés à cette dynamique. Le rap port au travail n’est plus le

É ac en poche, Julien Faivre Pierret se lance dans un cursus universitaire en phi losophie tout en travaillant à temps partiel à La Poste. “J’ai arrêté les études en licence pour tra vailler pendant cinq ans dans un centre de tri postal à Besançon.” Son attachement au Haut-Doubs finit par le convaincre de revenir au ber cail et de céder comme beaucoup d’autres aux sirènes du travail fron talier. Il trouve un emploi dans l’in dustrie agro-alimentaire près de Morat à 90 km de son domicile. Le début d’un beau parcours qui se ter minera dix ans plus tard au poste de responsable de ligne de produc tion. Gagné par une certaine lassitude, il se donne le temps de la réflexion puis décide de mettre un terme à l’expérience suisse. “J’avais envie de changer pour concrétiser un autre projet, celui de suivre la formation d’éducateur spécialisé pour travailler au contact des jeunes.” Il part alors se renseigner à France Travail où

on l’oriente sur le Dispositif d’Amont à la Qualification plus connu sous l’abréviation D.A.Q. En échangeant avec les formateurs, il affine son projet à la recherche d’une formation qui a du sens avec une vraie dimension sociale. Histoire de s’immerger dans cet univers, il fait du bénévolat à la Croix Rouge à Pontarlier. “Je pensais pouvoir

m’inscrire à la for mation d’éducateur spécialisé mais c’était trop tard. Frédérique Drezet de la M.F.R. m’a proposé un autre stage dans une Mai son d’Enfants à Caractère Social.” Arrivé au terme de son parcours fin juin et ne pouvant toujours pas accé der à la formation d’éducateur, il se voit proposer en août 2023 un poste

“J’essaie de leur donner ce que l’on nem’a pas donné.”

Après dix ans en Suisse, Julien Faivre-Perret est revenu travailler de l’autre côté de la frontière, sans regret.

m’a poussé vers des études plus géné rales.” Le nouveau moniteur consacre aussi une partie de son temps de travail à conseiller les personnes qui comme lui sont engagées dans le dispositif D.A.Q. S’il reconnaît qu’on s’habitue vite aux avantages du travail fron talier, il n’éprouve aucun regret au sujet de sa reconversion. n F.C.

de moniteur à la M.F.R. de Pontar lier. “Je m’occupe plus spécifiquement d’une classe de C.A.P. services à la personne, vente en espace rural. J’ap précie beaucoup d’encadrer ces jeunes qui sont en alternance. Personnel lement, j’essaie de leur donner ce que l’on ne m’a pas donné, c’est-à dire la chance de pouvoir faire ce qui nous plaît. J’ai toujours rêvé d’avoir un métier manuel mais on

mila Oudiette. “Si elle ne veut plus être chauffeur poids lourd à l’international, nous la questionnons pour savoir pourquoi. Pour savoir si c’est l’emploi en lui-même qui ne lui plaît plus ou si ce sont “seulement” ses conditions de travail dans son entreprise actuelle qui lui déplaisent. Récemment, nous avons eu le cas d’une assistante maternelle d’une cinquantaine d’années qui voulait devenir conductrice de camions ou de bus. Nous l’avons orienté vers Transitions Pro. Il faut compter en moyenne 1 ou 2 ans pour une reconversion pro fessionnelle quand on est salarié.” n A.A. l Le recrutement par simulation : méthode développée par France Travail qui permet aux entreprises de recruter des candidats adaptés au poste de travail sans tenir compte de leur diplôme, de leur expérience ni de leur C.V. n Zoom Les principaux services de France Travail pour l’orientation et la construction des projets pro fessionnels des demandeurs d’emploi : l Activ’Projet : une prestation d’accompa gnement individuel de 8 semaines. Elle est prise en charge par les psychologues du tra vail de France Travail ou par des prestataires externes. l Regards croisés : des entretiens ponctuels d’1 h 30 réalisés par le psychologue du travail avec le demandeur d’emploi, à la demande du conseiller. l Les immersions en entreprise : ces périodes de mise en situation en milieu profes sionnel, d’une durée maximale d’un mois peu vent être mobilisées pour découvrir un métier ou confirmer un projet professionnel.

Valérie Frelet, conseillère chez France Travail pour les jeunes de moins de 26 ans, travaille aux côtés de Djamila Oudiette, sur les dossiers de reconversion professionnelle.

MARCHÉ Les Hôpitaux-Neufs tous les mercredis de 8h à 12h (de février à mi-décembre)

sionnelle, nous devons prendre en compte l’effet post-Covid. Des salariés de l’hôtellerie, de la res tauration ou de la santé, à cause de l’obligation vaccinale, ont quitté leurs métiers à ce moment là. Beaucoup, durant la période du Covid, ont repensé leur manière de concilier vie personnelle et professionnelle.” Dans le cadre de ce Conseil en évolution profes sionnelle, les employés de France Travail partent de la personne en projet de reconversion, de son envie, de ses contraintes (familiales, horaires… ) pour la confronter au marché du travail. “Nous partons des besoins de la personne” détaille Dja

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