La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023

Le dossier 23

La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023

l Collège Malraux

Un scénario contestable

Le transfert de 60 élèves à Grenier :

un coup d’épée dans l’eau

Les parents d’élèves du R.P.I. d’Oye-et-Pallet et certains professeurs du collège Malraux s’inquiètent des répercussions de ce changement qui ne résoudra pas la surcharge des collèges de Grenier et Aubrac. Scepticisme.

dans les classes restantes contre 25 à 26 élèves actuellement. Cela remet en cause l’affectation de certains profes seurs. Malraux accueille aussi une classe U.L.I.S. et une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Si on monte à 28 ou 30 élèves par classe, cela deviendra très compliqué de faire alors de l’enseignement différencié pour ces groupes spécifiques. Sans oublier que les effectifs de Grenier monteront à plus de 30 élèves. Pour les conditions d’en seignement, ce n’est pas le top même si les salles de classe sont plus vastes à Grenier. ” Les parents d’élèves d’Oye-et-Pallet sont sensiblement sur la même lon gueur d’onde. “On nous avait expliqué que ce mouvement vers Grenier était rééquilibré par un transfert équivalent de Grenier vers Frasne, ce qui n’est plus d’actualité. On se pose beaucoup de questions sur la nature des extensions annoncées à Grenier. Faute d’avoir des réponses claires et précises, les parents du R.P.I. d’Oye-et-Pallet risquent de se tourner vers le privé. Il ne faut pas minimiser ce risque” , estime David Val lois, délégué des parents d’élèves du R.P.I. d’Oye-et-Pallet et du collège Mal raux.

L es profs sont en colère. “Mal raux est le moins chargé des trois collèges du Grand Pon tarlier. Pourquoi transférer des élèves à Grenier pour justifier des tra vaux dans cet établissement qui est déjà surchargé notamment au niveau des espaces communs ? Pour nous, c’est une aberration totale. Le Département explique cette manœuvre en prétextant que Malraux est soi-disant en tension avec 486 élèves. C’est complètement faux. Il y a déjà eu par le passé plus de 700 élèves scolarisés à Malraux” , annonce une enseignante bien au fait de la situation. Il y a de vraies possibilités d’extension à Malraux depuis le rachat par la Ville de Pontarlier de la propriété Chabloz attenante à l’établissement où il était prévu d’aménager un parking de des serte des bus dans le cadre de l’amé nagement de la R.N. 57. Les profs s’éton nent ainsi du risque de casser une dynamique plutôt positive. “Pendant des années, on nous a demandé de déve lopper l’attractivité de Malraux dans le but inavoué de contrer l’essor des

collèges privés. Plusieurs options ont été mises en place comme le sport par tagé avec l’accompagnement des enfants en situation de handicap, la section ski nordique, le brevet d’initiation à l’aé ronautique… On s’est également déplacé dans les écoles primaires pour promou voir le collège Malraux. Tous nos efforts ont été récompensés. On a atteint les objectifs fixés et maintenant on nous

reproche d’avoir trop d’élèves” , abonde une autre enseignante. Le fait de transférer 60 élèves dans un autre collège devrait plutôt être perçu comme une bonne nouvelle sur le plan pédagogique. “Niet” affirment les deux enseignants. “On risque de casser la cohé sion de Malraux. Si on réduit l’effectif de 60 élèves, on va supprimer quatre classes et se retrouver avec des effec tifs de 28 ou 30 élèves

Les parents risquent de se tourner vers le privé.

Les inquiétudes autour de la sectorisation sont toujours visibles sur les grilles du collège Malraux.

du Département qu’il juge précipitée et incomplète. David Vallois y voit “un vrai amateurisme. Résultat des courses : il n’y a pas de solution pour Aubrac, Grenier sera surchargé et Malraux dés tructuré. La sectorisation fera l’objet d’un vote au Conseil départemental mi-janvier. Ils vont juste voter un scé nario mais en aucun cas sa faisabilité.” n

Il dénonce aussi le fait qu’au comité de pilotage les représentants des parents d’élèves étaient issus de la F.C.P.E. Laquelle n’est représentée dans aucun collège. “Ils auraient pu prendre des parents d’élèves dans les conseils d’administration des collèges concernés.” Les profs et parents d’élèves de Malraux critiquent aussi la méthode