La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023
22 Le dossier l Territoires
La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023
Une fronde politique Quand les élus montent au créneau Hormis Vaux-et-Chantegrue pour qui le transfert à Frasne n’a rien
d’incohérent, les autres communes qui auraient pu quitter Pontarlier pour aller à Mouthe ou Frasne ont défendu bec et ongles leur attachement à la capitale du Haut-Doubs et son offre de services et d’infrastructures. VAL D’USIERS Le Val d’Usiers fidèle au bassin de vie pontissalien
P as question de quitter Pontarlier : les élus du Val d’Usiers sont una nimes sur ce point. “Il semble que l’on va être entendu” , espère avec la prudence qui s’im pose Aurélien Dornier, le maire de Bians-les-Usiers. Sur le plan scolaire, les trois communes sont regroupées au sein du R.P.I. Val d’Usiers avec la nouvelle école à Sombacour qui accueille les petits et l’école de Goux-les Usiers où sont regroupés les plus grands qui poursuivront
ensuite leur scolarité au collège Grenier à Pontarlier. “Si l’on tient à rester à Pontarlier, c’est
un rendez-vous médical… On n’a aucune raison d’aller à Frasne. Je ne sais pas le nombre d’enfants du Val d’Usiers qui sont au collège Grenier mais cela représente deux classes de CM2. Il n’est pas rare que les parents profitent d’avoir une course à faire en ville pour aller récupérer leurs enfants.” Le transfert des enfants du Val d’Usiers à Frasne figurait dans plusieurs scénarios étudiés par les services du Conseil dépar temental. D’où la vigilance des
juste pour une question de bassin de vie. C’est là où beaucoup d’ha bitants du Val d’Usiers vont travailler, effec tuer leurs courses, prati quer des loi sirs, prendre
“On n’a aucune raison d’aller à Frasne.”
Les trois maires du Val d’Usiers : Éric Bourgeois, Aurélien Dornier et Frédéric Toubin tiennent le même discours sur la question de la sectorisation (photos archives L.P.P.).
mêmes cars aujourd’hui. Ce ne serait plus le cas si les plus jeunes allaient à Frasne. “Et je ne parle même pas de l’offre d’ac tivités sportives et culturelles perdue en quittant Pontarlier.” n F.C.
Au-delà de l’argument de la dan gerosité de la route pour aller à Frasne, le maire de Bians estime aussi que ce ne serait pas une réussite sur le plan car bone. Les lycéens et collégiens du Val d’Usiers utilisent les
élus et des parents du Val d’Usiers. “On a beaucoup remué. On a pris des délibérations dans chaque commune, on a posté des bulletins d’informations dans les boîtes aux lettres” , énumère Aurélien Dornier.
CHAFFOIS À Chaffois, on était déterminé à “aller jusqu’au bout”
SAINTE-COLOMBE Pour Lionel Malfroy, “le fond du problème, c’est Frasne !”
S urpris comme beaucoup d’élus locaux du choix du Département d’investir autant d’argent dans l’agrandissement du collège de Frasne, Nicolas Barbe le maire de Chaffois a participé à presque toutes les réunions en lien avec la sectorisation. “Ils insistaient lourdement pour qu’on soit déplacé à Frasne. J’ai ouvert la question au conseil muni cipal. En avril dernier, on a pris une délibération pour notifier la position des élus de Chaffois contre un déplacement à Frasne.” À Chaffois, une quarantaine d’enfants sont sco larisés au collège Philippe-Grenier. Comme pour le Val d’Usiers, Nicolas Barbe avance l’argument du bassin de vie en plus de l’appartenance de Chaffois à la C.C.G.P. “On est tourné sur Pontarlier et le fait d’être dans la même com’com n’est pas anodin. Les Chaffoyards vont participer au finan cement de projets structurants comme le déploie ment des modes doux ou le futur centre nautique, soit 13 et 25 millions d’euros d’investissement. Les parents comprendraient difficilement de
L e maire de Sainte-Colombe n’hésite pas à pointer du doigt l’agrandissement du collège de Frasne. Il s’interroge, comme beaucoup, sur la pertinence de ce projet à l’origine selon lui de toutes les tensions autour de cette sectorisation. “Sainte-Colombe est asso ciée aux Granges-Narboz au sein du syndicat des Fontaines pour gérer le R.P.I. Face à la crois sance démographique de nos communes, on a choisi d’investir 3,5 millions d’euros dans une nouvelle école et on assure le financement. Pour nous, le bassin de vie c’est Pontarlier! On y trouve les associations sportives et culturelles où vont s’entraîner nos enfants. Au niveau de l’interco, on veut investir dans une piscine alors qu’il n’y a rien de ce type à Frasne. On peut se demander s’il ne fallait pas faire un autre collège à Labergement-Sainte-Marie plutôt que vouloir agrandir Frasne. On a fait une micro-crèche aux Granges et pas à Sainte-Colombe car on savait pertinemment que c’était plus simple pour les parents d’y déposer leurs enfants en se rendant à Pontarlier.” Le bon sens d’un maire agriculteur, pour ne pas dire paysan… Comme à Chaffois, Lionel Malfroy apprécie aussi le soutien des autres communes du Grand Pontarlier. “Florence Rogeboz et Romuald Vivot nos deux conseillers départementaux nous ont bien défendus sur ce dossier. C’est appréciable.” Pour le maire de Sainte-Colombe, le Départe ment a pris la moins mauvaise des décisions en déplaçant les enfants de Vaux à Frasne et ceux du R.P.I. Oye-et-Pallet, Malpas, La Planée de Malraux à Grenier. “Une erreur avait été faite par le Département qui propose maintenant une solution d’extension et de modernisation dans les collèges les plus en tension. Il faut aussi arrêter de se plaindre pour pas grand-chose !” n
payer des infrastructures qui ne profitent pas à leurs enfants d’autant plus qu’il n’y a pas ce type d’équipement à Frasne.” Nicolas Barbe apprécie aussi d’avoir reçu le sou tien des autres communes du Grand Pontarlier. “Je regrette quand même un manque de concer tation sur ce dossier. Aujourd’hui, le Département ne parle plus de sectoriser mais de restructurer en investissant 30 millions dans les collèges de Mouthe, Doubs et à Philippe-Grenier, comme cela a été annoncé lors de la dernière réunion publique.” S’il ne comprend toujours pas la logique d’agrandir Frasne, il ne reviendra pas sur sa position, bien au contraire. “J’étais et je reste déterminé à aller jusqu’au bout. Quand les parents ont eu vent de ces projets, on marchait sur des œufs. On a dû faire un peu de diplomatie. On n’aurait pas pro testé aussi fort s’il avait été question d’un chan gement de collège à Pontarlier ou Doubs. Aujourd’hui, on est satisfait du résultat et je pense que le Département a changé son fusil d’épaule.” Tout est bien qui finit bien. n
“À chaque réunion, on avait le soutien des autres communes de la com’com”, apprécie Nicolas Barbe, le maire de Chaffois.
“Une erreur a été faite, il fallait trouver une solution” selon Lionel Malfroy.
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