La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023
24 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023
l Doubs
Corps enseignant Le collège Aubrac déjà sous pression Conçu pour accueillir initialement entre 496 et 550 élèves, le collège
C ette situation de sureffectif à Aubrac est une réalité depuis l’ouverture de ce collège en 2007. “Il s’agissait au départ de soulager Grenier et Malraux qui accueillaient plus de 700 élèves chacun. Il y avait déjà près de 600 élèves à la première rentrée au collège Aubrac, soit une centaine de plus que la capacité nominale” , rappelle Nathalie Rouyer Mougin enseignante d’E.P.S. et sup pléante au Conseil d’administration du collège Lucie-Aubrac. Le désengorgement du collège de Doubs figurait parmi les priorités de la sec torisation pilotée par le Conseil dépar temental du Doubs. Mais avant d’en arriver là, décision a été prise il y a deux ans d’installer trois préfabriqués pour optimiser la capacité d’accueil. Sauf que cela n’agrandit pas les espaces communs: toilettes, salles d’étude, gymnase, réfectoire… “On a plus de Lucie-Aubrac affiche cette année un effectif de 646 élèves. La saturation guette.
Les enseignants et parents d’élèves dénoncent la saturation au collège Lucie-Aubrac de Doubs.
sectorisation. “On décharge seulement Vaux-et-Chantegrue et Oye-et-Pallet mais il n’y a aucune proposition concrète pour Aubrac, si ce n’est de conserver le rattachement de l’école Joliot-Curie. On n’a pas vraiment le sentiment que nos propositions aient été prises en compte. On suggérait au Département de s’engager sur une restructuration totale du collège de Doubs et qui ne se limite pas à la construction d’un bâti ment avec uniquement des salles de classe” , regrette à son tour Élodie Guyot, professeur d’histoire-géo et membre du Conseil d’administration depuis sept ans. Ces travaux d’extension permettraient en effet d’augmenter la capacité nomi nale de 200 places et d’absorber ainsi, selon le Département, l’évolution démo graphique prévue d’ici 2031. Ce qui représente entre 600 et 700 collégiens supplémentaires sur le Haut-Doubs Forestier. “On peut se demander s’il ne serait pas plus simple de construire un nouveau collège” , s’interroge Nathalie Rouyer-Mougin. La saturation affecte aussi à Aubrac les conditions de travail des agents. Ils sont actuellement 11 à travailler dans ce collège mais un demi-poste pourrait être supprimé en 2023. “L’agent concerné n’est toujours pas informé de son avenir” , note Élodie Guyot. La den sité ne facilite pas la gestion des sections spécialisées comme la S.E.G.P.A. ou la classe U.L.I.S. qui caractérisent ce col lège dans sa culture de l’inclusion. Assez paradoxalement, et les ensei gnants en sont plutôt fiers, les contraintes imposées dans les espaces communs aux collégiens d’Aubrac n’in terfèrent pas sur leur niveau scolaire. Au brevet des collèges, l’établissement affiche des taux de réussite, avec ou
mobilité avec ces préfabriqués mais pas au niveau de notre espace de vie scolaire” , explique Maxime Vieille, assistant d’éducation de vie scolaire en place depuis quatre ans à Aubrac. Les points de saturation sont nom breux. Prévue pour 60 élèves, la salle d’étude est souvent archi-comble avec plus d’une centaine d’élèves entassés. Idem au self où c’est parfois la bous culade. “On est plus souvent contraint de faire de la surveillance plutôt que de l’assistance pédagogique à cause de cette densité. On ne parle même pas de l’accompagnement” , déplore Maxime Vieille. Un enseignant s’est employé à calculer que chaque élève disposait tout au plus de 23 secondes pour aller aux toilettes. Mieux vaut être en bonne santé. Le scepticisme est aussi de mise sur le scénario retenu dans le cadre de la
Salle non chauffée et études bondées : le quotidien du collège de Doubs.
sans mention, supérieurs à la moyenne départementale et académique. “On se bat pour que les élèves continuent à avoir des projets. On arrive ainsi à maintenir des ateliers de danse et de théâtre. Il y a un club de baby-foot et du sport à la pause méridienne. Ces activités sont importantes dans le sens où elles participent aussi à la cohésion.” Quinze ans après sa construction, l’établissement montre déjà des signes de fatigue.
“Avec 490 élèves,
Plutôt qu’une extension destinée uniquement à augmenter le nombre de salles de classe, le corps enseignant milite pour un retour à la capacité nominale ou une restructuration plus complète. “Avec 490 élèves, on aurait vrai ment un collège fonction nel” , estime Nathalie Rouyer-Mougin. n F.C.
on aurait vraiment un collège fonctionnel.”
L’impact du sureffectif se retrouve beaucoup dans
les espaces communs :
couloirs, salles d’étude, self de restauration.
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