La Presse Pontissalienne 257 - Juin 2021

L’interview du mois 5

La Presse Pontissalienne n°257 - Juin 2021

match de trop”

L.P.P. : Celui de président de la commu- nauté de communes du Grand Pontarlier est devenu plus difficile lui aussi ? P.G. : La Ville et la C.C.G.P. sont des espaces bien différents. La C.C.G.P. a vu son rôle se renforcer au fil des ans et des prises de com- pétences, ce qui nécessite une approche plus pédagogique en évi- tant que les idées politiques rejail- lissent sur l’ensemble de la col- lectivité. Il y a des débats internes, c’est sûr, mais ces débats sont une bonne chose pour la vie démocra- tique. Nous ne sommes pas d’ac- cord sur tout et c’est normal.Mais on discute. L.P.P. : À quel dossier jugerez-vous la réussite, ou non, de votre dernier man- dat ? P.G. : Je ne jugerai pas sur tel ou tel projet, mais sur le fait que l’équipe aura fait de son mieux pour appliquer le projet que nous avons présenté aux Pontissaliens. Qu’on puisse se dire que le travail a été fait, mais si nous aurons dû réorienter certains projets parce que nous nous étions trompés. Mais ce n’est que le lendemain de l’élection de 2026 que je pourrai dire ou pas qu’on a fait ce que les gens attendaient de nous… L.P.P. : Pouvez-vous vous engager aujourd’hui sur la réalisation de certains projets : centre aquatique, Maison Che-

valier ?… P.G. : Pour le centre aquatique, clai- rement, c’est oui. La Maison Che- valier, c’est oui aussi. On avance sur ce dossier et on annoncera des choses sur son devenir très bientôt. Notre projet de mandat, ce sont 130 actions. Si j’ai souhaité qu’on les capture dans des vidéos dif- fusées récemment, c’est parce que ça nous engage et nous pourrons rendre des comptes à la fin. L.P.P. : Le long feuilleton de la R.N. 57 et des travaux d’amélioration de la traversée de Pontarlier va-t-il assez vite à vos yeux ? P.G. : Ce dossier a pris 6 à 8 mois de retard à cause du Covid, mais l’enquête publique devrait démar- rer à l’automne et les décisions finales prises par l’État en 2022. Si tout est validé, les travaux devraient démarrer en 2023 pour une livraison en 2024. Mais la R.N. 57, ce n’est pas que Pontarlier. Je défends aussi la fin des travaux du côté de Besançon avec ce tron- çon manquant entre Beure et Micropolis. L.P.P. : Après 2026, peut-on envisager Patrick Genre aux élections sénatoriales par exemple ? P.G. (rires) : Quand je dis plus aucun autre mandat, c’est plus aucun autre mandat ! n Propos recueillis par J.-F.H.

leurs prétentieux de ma part et désobligeant pour ceux que je ne citerais pas dans mes choix, et déplacé à la fois. Ces personnes- là ont six ans pour se préparer. Quant àmoi, j’exercerai monman- dat jusqu’à la dernière minute du dernier jour. L.P.P. : À 59 ans, vous faites pourtant partie encore des “jeunes” élus. Vous pourriez rempiler en 2026 ? P.G. : Il ne faut pas oublier l’aspect personnel et familial dans une réflexion. J’ai aussi le droit à un moment donné de vouloir m’oc-

une responsabilité publique, il faut de toute façon avoir le cuir dur et savoir courber l’échine. Oui, le boulot est devenu plus difficile, ou plus ingrat, et les réseaux sociaux ne sont pas étrangers à ce sentiment. Ces réseaux sont une catastrophe : on peut se faire “désosser” par n’importe qui, tout le monde sait tout sur tout. J’ai- merais qu’une fois, les personnes actives sur les réseaux sociaux pour dénoncer telle ou telle déci- sion sans même connaître le sujet aient une fois le courage de se présenter à une élection. Seule- ment, ces personnes-là, on ne les verra jamais…Se présenter à une élection aujourd’hui plus qu’avant, c’est s’exposer publiquement et je trouve que ça se respecte. Il est clair que ce climat a beaucoup évolué en 25 ans. Caché derrière un écran, on peut tout dire et par- fois n’importe quoi. Mais c’est un fait de société, il faut faire avec. Et les réseaux sociaux peuvent heureusement servir aussi à faire passer des informations utiles.

L.P.P. :Après avoir pris la décision d’arrêter la Région, réaffirmez-vous aujourd’hui que c’est actuellement votre dernier mandat municipal ? P.G. : Je le répète, ce sera bienmon dernier mandat. Je ne ressens aucun ras-le-bol, bien au contraire, mais quand on est à la tête d’une ville comme Pontarlier et d’une intercommunalité comme la C.C.G.P., on se remet en question tous les jours et à un moment donné, il faut savoir s’arrêter. Je ne veux pas faire le match de trop. Et je ne suis pas de ceux qui pen- sent qu’il y a un homme ou une femme providentiel(le). C’est la raison pour laquelle il m’avait semblé honnête de le dire au moment des dernières munici- pales. L.P.P. : Quel est à vos yeux le ou la meil- leur(e) pour prendre la suite à Pontar- lier ? P.G. : Il est hors de question pour moi de désigner mon successeur. On ne peut pas être et avoir été. Ce genre de pratique appartient à une autre époque. Ce serait d’ail-

certains départements ? P.G. : Je connais bien Gilles Platret, c’est quelqu’un qui a toutes les compétences pour présider une Région comme la Bourgogne- Franche-Comté. S’il est élu, il saura certainement défendre tous les particularismes de ce vaste territoire. Je pense qu’il saurait créer plus de souplesse dans l’ap- plication des mesures régionales, d’un territoire à l’autre. On n’a pas les mêmes problématiques et donc pas forcément les mêmes solutions à appliquer dans le Nivernais que dans le Haut- Doubs, dans le Nord Franche- Comté que dans l’Yonne. Gilles Platret a ses idées, mais il ne sera pas tout seul, il aura 99 élus der- rière lui. Ce qui m’importe, c’est le projet, le programme et les orientations. Dans tout cela, je m’y retrouve. Les alliances pour lesquels il est aujourd’hui critiqué, il les a faites avant, et d’autres seront sans doute obligés de les faire dans la nuit à l’issue du pre- mier tour…

cuper un peu plus de ma famille, j’ai un petit-fils et je ne veux pas pas- ser à côté de ces priorités-là éga- lement. L.P.P. : Le “boulot” de maire est-il devenu plus difficile qu’au début des années 2000 ? P.G. : Quand on a

“Il faut avoir le cuir dur et savoir courber l’échine.”

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