La Presse Pontissalienne 257 - Juin 2021
4 L’interview du mois
La Presse Pontissalienne n°257 - Juin 2021
POLITIQUE
Il soutient Gilles Platret aux Régionales
“Je ne veux pas faire le Patrick Genre précise les raisons pour lesquelles il a décidé de mettre un terme à son engagement au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et réaffirme son souhait de faire de Pontarlier et de la C.C.G.P. ses seules priorités jusqu’en 2026.
France. Et sur le thème de la santé, pour laquelle je préside une commission nationale au sein de la Fédération hospitalière de France (N.D.L.R. : la commission territoires, prévention et parcours de santé). J’ajoute un dernier élé- ment au sujet des prochaines Régionales : personne n’est irrem- plaçable et j’ai été attentif, sur la liste de droite menée par Gilles Platret, que le Haut-Doubs soit bien représenté, et il l’est. L.P.P. : C’est vous qui avez placé vos “poulains” avant de partir ? P.G. : Ça ne se passe pas comme ça. J’ai posé la question à mon équipe afin de savoir qui, parmi ceux qui pouvaient avoir le profil, pouvait être intéressé par ces élec- tions.Mais en aucun cas c’est moi qui ai décidé à la place des per- sonnes responsables de cette liste. J’ai seulement dit à Jean-Marie Sermier et à Gilles Platret qui étaient ces personnes qui me paraissaient tout à fait compé- tentes pour représenter le Haut- Doubs au Conseil régional. L.P.P. : Sur le plan politique, avec un budget de près de 2 milliards d’euros, la grande Région pèse plus que les deux anciennes réunies ? P.G. : Sur le papier peut-être.Mais dans les politiques menées depuis 5 ans, j’ai du mal à trouver un domaine où les résultats sont meil- leurs qu’avant. La gestion de la fusion a déjà bloqué le fonction- nement de la collectivité pendant de longs mois. L.P.P. : Comment jugez-vous l’action de Marie-Guite Dufay ? P.G. : Elle a été dans son rôle de présidente. Je respecte ses choix politiques et stratégiques même si je ne les partage pas. Son pro- gramme n’était pas le nôtre. Ceci dit, j’ai toujours entretenu de bonnes relations avec elle. L.P.P. : Le Rassemblement National est- il une vraie menace cette année ? P.G. : Par définition, même si je n’ai jamais pris de carte à aucun parti politique, je n’aime pas les extrêmes. Ils n’apportent aucune sérénité dans les débats. Mais il faut tout demême faire attention : à force de ne pas prendre en consi- dération les éléments qui amènent ces extrêmes-là, cela peut être dangereux. Il faut se préoccuper des raisons qui poussent tant de gens à vouloir voter R.N. Il ne faut surtout pas avoir d’œillères par rapport aux préoccupations sou- levées par les électeurs. L.P.P. : Même si vous n’êtes pas encarté, apporterez-vous clairement votre soutien à la liste menée par Gilles Platret qui a noué des alliances avec Debout la France (le parti de Nicolas Dupont-Aignan) dans
Patrick Genre, maire de Pontarlier et président de la communauté de communes du Grand Pontarlier.
est d’abord une composition admi- nistrative. On aurait pu tout aussi bien associer l’ancienne Franche- Comté à l’Alsace ou à Rhône-Alpes. Je pense qu’il y a une forte identité bourguignonne, une forte identité franc-comtoise,mais pas une iden- tité commune. En tout cas, elle est très difficile à appréhender. L.P.P. : Vous réaffirmez donc aujourd’hui que vous vous consacrerez désormais uniquement à vos mandats locaux ? P.G. : Oui. Je ne garderai que deux fonctions extra-locales : celle de président de l’association des maires du Doubs qui est en lien direct avec mes mandats locaux et pour laquelle je pourrai ainsi mieux m’impliquer, peut-être à travers des fonctions au bureau de l’association des maires de
que j’ai annoncé à tout le monde que j’entamais mon dernier man- dat local en tant que maire de Pontarlier et président de la C.C.G.P., il paraît cohérent de ne pas me représenter aujourd’hui à un autre man- dat.
dans le paysage politique national, beaucoup de domaines de compé- tences se jouent désormais à l’échelle des Régions (l’économie, les mobilités, les lycées, l’environ- nement, etc.), et le fond des dos- siers est passionnant. Mais c’est sur la forme que ça me gêne. C’est donc avec une certaine frustration sur ces points-là que j’ai décidé de ne pas poursuivre. L.P.P. : Vous auriez peut-être raisonné autrement si vous étiez un élu de lamajo- rité ? P.G. : Bien sûr, le fait d’avoir fait deux mandats dans l’opposition contribue sans doute à ce senti- ment de frustration. Mais le plus important àmes yeux, c’est surtout d’être cohérent. Les engagements que je prends, je les tiens. Alors
En séance, on passe beaucoup de temps à parler de nombreux sujets politiques,mais les grands dossiers et les grands enjeux de la région arrivent très tardivement dans les débats. Ce fonctionnement ne me convient plus. Je me suis engagé dans ce dernier mandat régional avec toute l’application nécessaire, je me suis appliqué à être le plus présent possible et je suis bien conscient que la Région est devenue une collectivité qui est de plus en plus au cœur de la structuration des territoires. Seu- lement, je n’ai vu aucune valeur ajoutée dans la fusion des Régions. L.P.P. : En résumé, trop de politique poli- ticienne et pas assez de débats de fond ? P.G. : C’est paradoxal car les Régions pèsent de plus en plus
a Presse Pontissalienne : Les élections régionales ont lieu (comme les élections dépar- tementales) les 20 et 27 juin. Après deux mandats consé- cutifs dans l’opposition, vous avez décidé de ne pas vous
y représenter. Quelles sont les raisons ?
“Je n’ai vu aucune valeur ajoutée dans la fusion des Régions.”
L.P.P. : L’identité de la Région Bour- gogne-Franche- Comté existe-t-elle vraiment selon vous ? P.G. : La Région Bourgogne- Franche-Comté, comme beau- coup des nou- velles 13 grandes Régions
Patrick Genre : Cette décision est l’aboutissement d’une réflexion personnelle entamée il y a déjà longtemps. Moi qui ai connu l’an- cienne organisation régionale avant la fusion des Régions, je ne me reconnaissais plus dans cette grande Région Bourgogne- Franche-Comté.Très rapidement après les élections de 2015, je me suis rendu compte que les Régions étaient beaucoup trop politisées.
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