La Presse Pontissalienne 257 - Juin 2021
Économie 39
La Presse Pontissalienne n°257 - Juin 2021
INDUSTRIE
Plan de relance chez Schrader “Nous allons intégrer de nouveaux moyens de production”
Le directeur du site Schrader à Pontarlier revient sur la gestion de l’entreprise pendant la crise sanitaire et les conséquences positives ou négatives liées au ralentissement de l’outil de production. Il évoque aussi comment le plan de relance va aider Schrader à relever les défis de demain.
France forte. Il faut donc évi- demment accompagner les entreprises à leur conversion dans les métiers qui vont émer- ger dans l’automobile. Le risque serait que la solution unique soit la batterie. Nous souhaitons que nos ingénieurs automobiles, qui dans toute l’histoire de l’au- tomobile ont été apporteurs de solutions, de progrès et d’inno- vation, de modernité, puissent aussi continuer à avancer sur l’hydrogène, les véhicules hydriques. Il faut laisser la neu- tralité technologique aux indus- triels face aux décisions poli- tiques. C’est ce que nous nous efforçons de faire chez Schrader. Cet accompagnement permet de prendre des décisions plus rapidement dans un contexte compliqué en minimisant la prise de risque. Le vrai sujet de la compétitivité reste le coût du travail. Pour mémoire, une heure travaillée en France coûte 26 euros quand elle ne coûte que 19 euros en Espagne ou 12,50 euros en Slovaquie, liée
1,35 million d’euros d’aides de l’État pour Schrader Pacific
de notre portefeuille produit. Ces projets permettent d’accom- pagner la croissance de l’activité des composants pour les véhi- cules électriques et de leur fabri- cation. Nous allons donc intégrer des nouveaux moyens de pro- duction modernes, autonomes et accompagner nos salariés vers unemontée en compétences nécessaire à leur conduite. En parallèle, il faut rendre le pro- duit plus accessible en termes de prix, nous réfléchissons donc à des ruptures technologiques qui permettront de réduire les risques techniques sur les sys- tèmes et par la même occasion d’en réduire le coût pour parti- ciper à l’accessibilité financière Avec S.I.S. àAvoudrey et Péqui- gnet à Morteau, Schrader est la troisième entreprise du Haut- Doubs à bénéficier des aides de l’État attribuées dans le cadre du Plan de relance et du Programme d’investissements d’Avenir. “Schrader Pacific va toucher 800 000 euros au titre de l’appel à projet “Fonds demodernisation automobile”. “L’entreprise reçoit aussi une aide de 550 000 euros en référence au projet de recherche et d’innovation Coram, au titre du programme d’inves- tissements et d’avenir” , annonce
des véhicules électriques plus aisée. L.P.P. : Schrader Pacific Pontarlier subit- il les conséquences de la pénurie de certaines matières premières ? D.T. : Nous subissons de manière directe et indirecte par l’arrêt de nos clients les effets des pénu- ries. À cela s’ajoute une envolée de prix de plus de 30 % sur un trimestre sur les composants métalliques et cuivreux, bases de nos productions, qui impacte directement notre rentabilité, les négociations avec nos clients étant longues et difficiles. Aujourd’hui, je reste vigilant, mais confiant en l’avenir… n Propos recueillis par F.C. SergeDelrieu, le sous-préfet venu officialiser la bonne nouvelle le 21 mai dernier dans l’entreprise. L’argent servira notamment à acquérir trois machines de décol- letage récentes permettant des usinages de précision.Autre projet soutenu : l’installation d’une machine à départiculer en salle blanche. Avec ces investisse- ments, l’entreprise pontissalienne pourra répondre aux niveaux de propreté attendus sur les nou- veauxmarchés des fluides en lien avec les véhicules du futur. n
L a Presse Pontissalienne : Com- ment se porte aujourd’hui le site pontissalien de Schrader Pacific ? Damien Tournier : Schrader a sup- porté une baisse d’activité de 15 % en 2020. Nous avons sol- licité le dispositif de l’activité partielle de longue durée pour s’assurer de garder tous nos salariés. Nous en avons aussi profité pour faire participer cha- cun à des formations en lien
avec notre plan de formation. Aujourd’hui, nous accompa- gnons la reprise avec un premier trimestre 2021 marqué par un carnet de commandes plutôt élevé, en ligne avec notre activité d’avant crise Covid. L.P.P. : Le ralentissement économique observé depuis le début de la crise sanitaire a-t-il été mis à profit pour chercher de nouvelles pistes de déve- loppement ?
D.T. : Avant la crise, nous étions déjà sur une dynamique de déve- loppement sur les composants pour les véhicules électriques et hydrogène, sans oublier ceux sur les enjeux de réduction d’émission CO2. Les décisions nationales ou européennes nous poussent à avancer à marche forcée sur ces sujets, avec de nouvelles réglementations avec des échéances courtes, très courtes pour nos installations industrielles. Nous parlons ici de la fin du moteur thermique en 2035. C’est un virage histo- rique dans l’industrie automo- bile et nous devons donc trouver les moyens de nous adapter, nous devons trouver des solu- tions techniques pour satisfaire à cette accélération de la trans- formation. Nos métiers vont se transformer et s’orienter notam- ment vers les secteurs de l’hy- drogène, l’électrification de nos produits, la gestion des données. L.P.P. : Et les aides de l’État accordées dans le cadre du plan de relance faci- litent cette adaptation aux marchés ? Est-ce une façon de rester compéti- tif ? D.T. : Les aides apportées par l’État sont déjà un marqueur fort de la politique industrielle. Nous avons compris que sans industrie, difficile d’avoir une
à la fiscalité française sur l’industrie et pas seulement auto- mobile. L.P.P. : Pouvez-vous présenter les deux projets qui bénéfi- cient de ces sub- ventions ? D.T. : Les projets lauréats sont donc en lien avec la diversification
“Un marqueur fort de la politique industrielle.”
“Aujourd’hui, nous accompagnons la reprise marquée par un carnet de commandes plutôt élevé au 1er trimestre”, observe Damien Tournier, le directeur de Schrader Pacific Pontarlier.
LEVIER
Recrutement d’un chef de projet Intronisation au club des Petites Villes de demain
Joël Mathurin, le préfet du Doubs était présent début mai à Levier pour la signature de convention “Petites Villes de demain” associant la commune de Levier et la C.C.A. 800.
A vec plus de 2 200 habitants, Levier arrive en troisième posi- tion, derrière Pontarlier et Doubs au classement des com- 192 000 euros pour la maison de santé du Val d’Usiers Le préfet du Doubs n’est pas venu les mains vides à Levier. L’État apporte en effet, au titre du plan de relance, une aide de 192 479,79 euros au projet de la C.C.A. 800 de réhabilitation et exten- sion de l’ancien presbytère de Goux- les-Usiers transformé en maison de santé. “Une très bonne nouvelle” , appré- cie Claude Courvoisier en regrettant en même temps que la Région réduise de moitié son engagement sur ce projet. n
munes les plus peuplées du Haut- Doubs forestier. Les projets ne man- quent pas dans ce bourg-centre qui aura notamment à investir dans une nouvelle station d’épuration. “Soit un investissement à 3,5 millions d’euros pour une mise en service attendue en 2024” , rappelle Marc Saulnier, le maire de Levier en énumérant les principaux chantiers du mandat. Modernisation de la salle des sports, nouveau périscolaire, logements com- munaux, parc des hauts du Plasne, marchés nocturnes, résidence senior, restauration du patrimoine cultuel, plateforme numérique, sans oublier l’aménagement du centre de Laberge- ment-du-Navoy proposé enmode démo- cratie participative… La vitalité d’un centre-bourg se réper- cute forcément à l’échelle de la com- munauté de communes Altitude 800. Son président, Claude Courvoisier en est pleinement conscient. Lui qui voit aussi dans le dispositif des Petites
Villes de demain, l’opportunité d’ap- porter de nouveaux services à la popu- lation sur un territoire qui regroupe 6 658 habitants sur 204,5 km 2 . “C’est une source de revitalisation économique, sociale, sanitaire, touristique” , explique- t-il en évoquant les projets de lamaison de santé du Val d’Usiers, de l’aména- gement du site du Rondé, de la valo- risation de l’ancienne ligne du Tacot en mobilités douces… Le dispositif des PetitesVilles de demain arrive à point nommé. “C’est unmoment important pour Levier et la C.C.A. 800” , confie Joël Mathurin en expliquant qu’il voyait dans ce dispositif Petites Villes de demain, “un outil au service des bourgs-centres pour accompagner dans leurs fonctions de centralité.” Le programme vise à renforcer les capa- cités d’ingénierie d’un territoire. La première action engagée se traduit par le recrutement en cours d’un chef de projet dont le poste sera financé par l’État, la C.C.A. 800 et la commune.
Claude Courvoisier le président de la C.C.A. 800, Joël Mathurin le préfet du Doubs et Marc Saulnier le maire de Levier ont signé la convention Petites Villes de demain.
phique, numérique, de développe- ment. n F.C.
Il aura pour mission de cibler des pro- jets sociaux ou économiques axés sur la transition écologique, démogra-
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