La Presse Pontissalienne 254 - Février 2021

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°254 - Février 2021

l Conseils nature Les bonnes pratiques “Il ne faut pas oublier qu’on est chez eux !” L’envie de s’échapper en ski ou en raquettes dans une nature emmitouflée sous son blanc manteau n’a sans doute jamais été aussi forte. Sauf que le paradis des uns peut être une terrible épreuve pour la faune locale. Don’t disturb !

En hiver, la faune jurassienne réduit son

activité pour ménager ses chances de survie et ne pas trop amputer sur ses réserves de graisse constituées à la belle saison (photo C. Gagnaison).

P ort du masque, gestes barrières, couvre-feu, télétravail, toutes les conditions semblent réunies pour attiser les envies de pleine nature. Les paysages de carte postale, le terrain d’aventure, le lieu de ressour-

cement, la quête d’authenticité recherchée en parcourant la montagne jurassienne, tous ces éléments constituent aussi le biotope de la faune locale. “Le fort enneigement observé cet hiver rend les animaux plus vulnéra- bles. La présence de l’homme

peut accentuer leur stress en les obligeant à se déplacer” , explique Sabine Coulot, animatrice à la Maison de la Réserve de Laber- gement-Sainte-Marie. En hiver, en raison des faibles ressources alimentaires, la faune jurassienne survit grâce aux

réserves de graisse accumulées en été. Cette adaptation permet de maintenir la température corporelle. Si le dérangement humain qui n’a rien de naturel (contrairement à la prédation) perdure, la victime est contrainte de puiser inutilement dans son capital pour affronter les rigueurs hivernales. “On est chez eux” , n’oublie pas de rappeler l’animatrice avant de prodiguer quelques recommandations. Elle conseille de privilégier les sentiers balisés, surtout en milieu forestier.Aux lisières qui servent de refuge à de nom- breuses espèces, préférez les espaces ouverts. Si la neige conserve les traces du passage

des animaux, rien n’empêche de se prêter au jeu de l’identifica- tion, de savoir où l’animal ou l’oiseau se dirigeait,mais inutile de vouloir à tout prix suivre l’au- teur de ces empreintes. Les chiens non tenus en laisse

midi. On évite alors de trop déranger la faune est plus active à l’aube et au crépuscule” , pour- suit Sabine Coulot. Ces mesures de respect n’em- pêchent pas de pouvoir faire de très belles rencontres sans sortir des chemins balisés ou des milieux ouverts. Pour cela, pour- quoi ne pas se munir d’une paire de jumelles et prendre le temps demettre tous ses sens en éveil ? Autre suggestion : participer à une sortie accompagnée avec un guide qui saura vous transmettre quelques clés de lecture bien utiles pour déchiffrer les indices laissés par les hôtes de cette nature encore bien préservée. n F.C.

Même s’il peut supporter

sont une vraie source de nui- sance. Pourquoi s’évertuer à crier alors que l’am- biance est plus propice à l’écoute de dame nature ? “On suggère aussi d’organiser sa sor- tie en milieu de matinée pour ren- trer dans l’après-

Il faut privilégier les sentiers balisés.

les rigueurs climatiques, le renard peine à trouver des proies (photo R. Turban).

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