La Presse Pontissalienne 251 - Novembre 2020
12 DOSSIER PONTARLIER
La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020
URBANISME
180 logements L’îlot Saint-Pierre à l’heure des fondations
Projet-phare de la mandature en termes d’urba- nisme, ce quartier reconstruit sur lui-même se veut innovant à tous points de vue : maîtrise d’ouvrage, énergie, densification, cheminements, mixité sociale, accessibilité. Demandez le programme.
A près les Épinettes, la Ville de Pontarlier pour- suit son développement intra-muros avec l’îlot Saint-Pierre qui occupe l’espace libéré par la démolition des ate- liers municipaux et de l’ancienne caserne des pompiers. “Ce projet s’inscrit dans la stratégie globale d’aménagement urbain. Il inté- grera à terme 180 logements dont 30 au sein de la résidence senior. Ce quartier illustre cette dynamique de reconstruction de la ville sur elle-même avec cette volonté d’occuper les dents creuses” , explique Patrick Genre, le maire. Ce programme vise aussi à atti- rer de nouveaux habitants dans la capitale du Haut-Doubs qui ne profite pas de l’afflux de popu- lation observée depuis une bonne quinzaine d’années sur le Haut-
Doubs.Autre innovation, laVille a confié à Territoire 25 la maî- trise d’ouvrage du projet par le biais d’une concession d’amé- nagement déléguée. “Sur un projet complexe comme celui-ci, on joue un rôle d’assemblier avec la mission de traduire le cahier des charges de la collectivité
La phase habitat de l’îlot Saint-Pierre est engagée. Ce chantier à 180 logements se terminera en 2024.
auprès des promo- teurs et d’ordon- nancer toutes les opérations” , décrit Bernard Bletton, directeur général de Territoire 25 présent le 12 octo- bre lors du lance- ment de la phase Habitat de l’îlot Saint-Pierre. Sans répondre aux critères d’un écoquartier, l’îlot
40 % de logements abordables.
chauffé avec le réseau de chaleur alimenté à la source par l’inci- nération des ordures ménagères. Les bâtiments devront répondre au niveau de performance éner- gétique de la R.T. 2012 - 20 %. Le programme immobilier est divisé en huit lots dont deux réservés aux bailleurs sociaux.
Saint-Pierre tend à s’en rappro- cher.Avant travaux, ce quartier comprenait 85 % d’espace miné- ralisé et imperméable. Après travaux, on passera à 55 % de surface végétalisée et perméable. La rue des Abattoirs et celle du Capitaine Bulle passeront en sens unique. Le quartier sera
mètre carré qui soient inférieurs de 20 % au prix du marché. La vente de ces biens est condition- née à des critères de revenus qui se rapprochent de ceux définis pour bénéficier des prêts à taux zéro. On a aussi spécifié l’inter- diction de revendre le bien avant 10 ans pour éviter tout risque de spéculation” , détaille Patrick Genre en expliquant que laVille a fait un effort sur le prix de vente des terrains auprès des promoteurs pour qu’ils puissent ensuite vendre en dessous du prix du marché sans être péna- lisés. L’îlot Saint-Pierre a déjà trouvé ses habitants. Sur les 24 loge- ments du lot attribué à Goursoll’ Immobilier, plus de 60 % sont déjà vendus. Même topo chez Immoxalis. “Sur les 18 logements du lot, il n’en reste plus que deux disponibles” , confirme Bastien Marceau. La livraison des pro- jets est séquencée entre 2021 et 2024. n F.C.
“Suite au retrait d’un promoteur, la Ville a choisi de garder le lot n° 7 en vue d’y affecter un nou- veau service public. Il s’agira d’un produit évolutif adapté à des besoins spécifiques” , évoque le maire en précisant que le contenu sera annoncé d’ici la fin de l’année. Le cahier des charges du projet global vise à rendre le logement attractif selon deux critères avec d’une part une typologie de logements du T2 au T4 et d autre part sur le plan du statut, décliné en loca- tif ou en accession. Avec l’îlot Saint-Pierre, laVille entend bien poursuivre une démarche déjà engagée sur d’autres projets et qui consiste à plafonner le prix de vente des biens pour favoriser l’accession à la propriété. Sur les 150 logements, il y a 20 % des logements locatifs publics, 40 % de logements pri- vés et 40 % de logements abor- dables. “Dans chaque lotissement municipal, on impose aux pro- moteurs des prix de vente au
“On est très fier de travailler sur la reconversion d’un site occupé”, indique Bernard Bletton, le directeur général de Territoire 25 qui assure la maîtrise
d’ouvrage du programme. “C’est osé de se féliciter de choses portées par d’autres” T out de même satisfait que le projet soit passé de 100 à 150 logements en termes de densification, Gérard Voinnet tête de file de la minorité municipale est loin de partager l’euphorie affichée autour de ce nouveau quartier. “En 2015, on avait déjà proposé l’idée d’un éco-quartier mais cette option a toujours été écartée. Sur ce programme, on se contente des normes obligatoires en laissant ensuite à chaque promoteur l’initiative d’aller plus loin ou pas. Je trouve osé de se féliciter de choses portées par d’au- tres.”
“C’est un dossier très innovant avec une vocation marquée centre-ville”, explique Didier Chauvin, le nouvel adjoint à l’urbanisme. La plupart des biens ont déjà trouvé a cquéreurs comme le confirment les p romoteurs Bastien Marceau d’Immoxalis et Patrick Goursolle de Goursoll’Immobilier.
Il regrette le manque d’ambition lié à la récupération d’eau, une citerne alimentée par le toit de l’église Saint-Pierre qui servira à arroser les espaces verts. “On aurait plus aller plus loin dans la démarche. Je déplore que les logements sociaux ne disposent pas de parkings souterrains comme les autres bâtiments. Hormis la maison médicale et les commerces existants, il n’est prévu aucun équipement collectif.” Sur le mystère de la destination du lot 7, il suppose qu’il s’agisse d’une maison des services, d’une médiathèque, et suggère qu’elle occupe uniquement le rez-de-chaussée d’un bâtiment qui com- prendra des logements dans les niveaux supérieurs, de façon à rentabiliser l’investissement. n
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