La Presse Pontissalienne 251 - Novembre 2020

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

2, 80 €

NOVEMBRE 2020

Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

DEUXIÈME VAGUE LE HAUT-DOUBS EN ÉTAT D’ALERTE - L’hôpital de Pontarlier en mode Covid

- Celui de Mouthe déjà très touché

Suicide assisté, euthanasie… FIN DE VIE : LE DÉBAT RELANCÉ p. 18 à 23

Patrick Goursolle Parcours d’un entrepreneur du Haut-Doubs p. 4

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020

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Actes de braconnage : de la pure invention

Liberté Le sauvage assassinat de l’enseignant Samuel Paty il y a quinze jours a ébranlé la France. Avec les larmes versées et le traumatisme ressenti par les membres du corps enseignant français, c’est la Nation tout entière qui exprime son dégoût. Les centaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées sur les places il y a quelques jours, à Pontarlier comme partout en France, rappellent évidemment à nos plus mauvais souvenirs les grandes mani- festations de janvier 2015 suite à l’attentat de Charlie Hebdo. Un sinistre bégaiement de l’histoire ? Sauf que…, cinq ans se sont écoulés depuis lemassacre de la rédaction de Charlie et que rien n’avait bougé, ou presque dans l’appréhension de nos diri- geants sur la gangrène intérieure que repré- sente lamenace islamiste. La cohésion de façade qui était née suite au drame de Charlie Hebdo s’est vite fracassée contre le mur des divisions idéologiques de notre pays tiraillé entre ses deux extrêmes : la droite de Marine Le Pen qui joue avec les peurs et jongle avec les amalgames, et l’ex- trême gauche pour qui dénoncer les dérives de l’islamreprésentait jusqu’ici unblasphème et un crime de lèse-démocratie. Samuel Paty est le nouveau martyr de cette guerre larvée, comme le sont les trois personnes tuées quelques jours plus tard dans la cathé- drale de Nice, et encore cet archiprêtre à Lyon fin octobre. Ce ne sont sans doute pas les derniers martyrs. Mais au regard de l’Histoire contemporaine, le nomde ces victimes sera peut-être associé, il faut dés- ormais l’espérer, au virage enfin pris par la France, enmême temps que cette doulou- reuse prise de conscience, en matière de lutte contre les tentatives des religions, aujourd’hui l’islam, hier c’était le catholicisme, de vouloir substituer leurs règles morales à celles de laRépublique. L’État a commencé à agir. Il était temps. Mais il ne faudrait pas cette fois, au risque de souiller la mémoire de cet enseignant et de toutes les victimes qui l’ont précédé et suivi, que l’État flanche dans sa fermeté. Ces assassinats ont sans doute eu le mérite de déclencher, enfin, un début d’unanimité sur la désignation de l’en- nemi : non pas l’islam évidemment, mais son parasite l’islamisme. Parallèlement, on ne peut qu’encourager les professeurs, les journalistes et les citoyens à continuer à exprimer ouvertement et hauts les cœurs leur liberté d’expression. Il y va de la survie de notre démocratie. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Acollaboré à ce numéro : Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Novembre 2020 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.H.I.H.C., Douane suisse, F. Gauchet, M. Gazenbeek, J.-B. Lajoux - I.N.R.A.P., J.-M. Quinet - Reporters.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Préval recycle les palettes

L es palettes en bois sont désormais réparées loca- lement et réemployées par Préval, le syndicat de trai- tement et de valorisation des déchets. Préval est parti du constat que “beaucoup de matériaux et objets sont jetés en déchetterie alors qu’ils sont encore en bon état.” Parmi les 20 filières en place en déchet- terie (déchets verts, cartons, métaux, mobilier, déchets élec- troniques, etc.), le bois a été ciblé comme prioritaire. Jusqu’alors, ce flux était envoyé dans une papeterie des Vosges pour servir de com- bustible. “Or, il a été estimé que ce gisement pouvait conte- nir plus de 40 000 palettes par an, souvent en très bon état… Une nouvelle filière est née”

indique Préval. Ainsi, depuis plusieurs mois, la filière Palettes en bois est déployée dans les déchetteries du Haut-Doubs : désormais, les palettes sont réparées par l’entreprise Lefèvre de Bulle pour qu’elles puissent être à nouveau utilisées. “En trois mois, 14 tonnes de palettes ont été collectées sur seulement 6 déchetteries. L’ob- jectif est de favoriser le réemploi d’une ressource, tout en créant de l’activité locale” indique le service communication de Pré- val. Afin d’optimiser le transport et mieux répondre aux besoins des déchetteries, un chauffeur poids lourd agent d’exploitation a intégré l’équipe Préval en début d’année. Cette reprise en régie du transport concerne

certains déchets de déchetterie et permet souplesse et réac- tivité du service. Pour assurer cette nouvelle activité, un camion de 19 tonnes sillonne les déchetteries, avec en charge : les palettes bois, dépo- sées à Bulle pour réparation et réemploi, les films plastiques, livrés à l’unité de tri de Pontarlier pour mise en balle avant valo- risation, les huisseries, roues, cartouches d’encre et livres, déposés à l’atelier de déman- tèlement d’Houtaud (partena- riat avec l’économie sociale et solidaire) ainsi que les capsules café Dolce Gusto, pour l’as- sociation pontissalienne “Vain- cre la mucoviscidose”. En 2019, Préval a traité 80 330 tonnes de déchets, soit 604 kg par habitant. n

Toutes les bécassines ne sont pas protégées au même titre rétorquent les chasseurs.

L a Fédération des Chas- seurs condamne les pro- pos tenus par Virginie Vernay, présidente d’Hu- manimo, lors de son interview publiée dans notre dernière édi- tion (La Presse Pontissalienne 250) qui déclarait que “le permis de chasse, il suffit de payer. On vous le donne même si vous êtes aveugle ou handicapé.” L’examen du permis de chasser est sélectif et exigeant. Le taux de réussite est de 71 % à l’échelle nationale. Afin que “Madame Vernay puisse mieux appréhender le niveau d’exi- gence lié à l’examen du permis de chasser, la Fédération des Chasseurs l’a invitée personnel- lement à participer à l’une des nombreuses formations à des- tination des futurs chasseurs. Aucune réponse à ce jour…” Les affirmations de l’Association pour la Protection du Val du Dru- geon “sont également fausses” indiquent les chasseurs, qui argumentent. Cette dernière déclarait que “la vallée du Dru- geon n’est pas exempte d’actes de braconnage comme le per-

çage des œufs de cygne.” Aucune procédure de perçage d’œufs de cygne n’est connue sur la vallée du Drugeon indique la fédération. “C’est une pure invention, cette affirmation est diffamatoire et n’aurait de toute manière aucun rapport avec la chasse. Quant au plomb qui pol- luerait, l’utilisation des car- touches de plomb en zones humides est interdite depuis 2006, elles ont été remplacées par des cartouches de substi- tution à grenaille d’acier.” Sur le fait que la bécassine soit toujours chassable bien que cet oiseau soit “inscrit en liste rouge des espèces menacées en France” , les chasseurs répon- dent. “Ce sont les bécassines nicheuses qui sont inscrites en liste rouge et elles ne sont pas chassées. Seules les bécassines migratrices sont chassées et leur population se porte bien. Sur la Vallée du Drugeon, les chasseurs participent d’ailleurs aux études sur le suivi de l’oiseau et à la restauration de son habitat naturel. Les prélèvements sont limités par arrêté préfectoral. n

Préval a également créé son activité de transport en régie.

Bulle : le magasin de la Fruitière est ouvert

E n mars, un article a été consacré à l’implantation de la fruitière de La Rivière-Drugeon sur la Z.A.E. de Bulle. Un imposant bâtiment sur deux parcelles, qui allie modernité et tradition. Si la partie technique a pu être fonctionnelle cet été, l’ouverture dumagasin, elle, avait été décalée pour cause de Covid. Ce magasin vient d’ouvrir ses portes début octobre ! Cha- leureux, il met en valeur les produits locaux. Habillé de bois et de vitres, le magasin se veut nature et accueillant, dans l’esprit “cha- let” d’antan. De grandes fenêtres permettent de scruter les meules de comté vieillissant en cave. Le comté est le seul fromage fabri- qué par les agriculteurs de La Rivière-Dru- geon. Mais le magasin en propose bien d’autres parmi lesquelles morbier, mont

d’or, raclette, cancoillotte… fabriqués dans le Doubs ou le Jura. L’accent est mis sur le terroir, avec la vente également d’alcools et sirops locaux, mais aussi de confitures, glaces, miel, salaison, beurre, yaourts, ail des ours…des produits artisanaux conçus dans les alentours. De quoi concocter un bon repas sur le pouce. Le magasin fait également dépôt de pain. Soucieuse de personnaliser le service rendu, Marie-Ange, à l’accueil dumagasin, précise : “Nous réalisons des paniers garnis et râpons le fromage sur commande.” S’il offre des conditions de travail très agréa- bles au couple de fromagers, l’endroit devrait régaler aussi, non seulement les habitants, mais aussi les milliers d’automobilistes de la D 471.

Le magasin est ouvert du lundi au dimanche. De 8 heures à 12 heures puis de 16 h 30 à 19 heures du lundi au samedi et de 8 heures à 11 h 30 le dimanche.

L’ INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020

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IMMOBILIER

Le promoteur Patrick Goursolle

“Ce qui me pousse, c’est de trouver

des réponses à des demandes”

Agent immobilier, promoteur, investisseur… Il est un des acteurs majeurs de l’immobilier dans le Haut-Doubs. Mais qui connaît vraiment Patrick Goursolle ? Interview-vérité d’un homme qui se livre rarement sur lui-même.

L a Presse Pontissalienne : Com- mençons par votre actualité : vous êtes un des promoteurs retenus par la Ville de Pon- tarlier pour construire sur l’îlot Saint- Pierre. Quel est votre projet sur ce nou- veau quartier ? Patrick Goursolle : Je suis en effet un des promo- teurs sélectionnés et dont les lots ont été tirés au sort devant huissier. J’ai eu la chance d’avoir le lot H8, un très bel emplace- ment qui me permet de faire un programme de 24 logements. Le chantier vient de démarrer et nous pourrons livrer les loge- ments début 2022. Suite à un désistement, j’ai pu également obtenir le lot H5 sur lequel je prévois un programme de 17 logements dont la livraison est prévue fin 2022. L.P.P. : C’est vous qui êtes aussi à l’origine de la plus récente zone com- merciale à Doubs, à l’emplacement de l’ancienne “chaumière”. Où en êtes- vous dans ce projet ? P.G. : Cette zone est désormais terminée du point de vue des commerces. Nous y avons créé 2 000 m 2 de commerces avec un coiffeur-barbier, une agence Plaza Immobilier, une salle de gym, le magasin La Vie Claire, une agence de voyage et lemulti- accueil inter-entreprises qu’on a pu ouvrir en mai à la sortie du confinement. Indépendam- ment de ces travaux, la construc- tion de 10 logements est en cours, dont deux restent encore à ven- dre, avec terrasse. Ensuite, entre cette zone et Hyper U, nous fina- liserons un programme de 800 m 2 de commerce où on y ins- talle un restaurant à l’enseigne de Maître Corbeau (spécialisé dans le fromage), un bar et qua- tre salles d’escape game. Ces dernières doivent ouvrir le mois prochain, et le restaurant en février. Ma dernière actualité en termes de promotion immo- bilière, c’est un programme de 15 logements aux Hôpitaux- Neufs dont le démarrage inter- viendra au printemps prochain. L.P.P. : La zone commerciale de Doubs ne risque-t-elle pas la saturation ? P.G. : On prend le risque d’y inves- tir car les besoins existent. À part une cafétéria, elle ne dis- posait pas jusqu’ici de vrai res- taurant.Nous créons des services pour les personnes qui travail- lent sur cette zone, et ce ne sont pas des services qui viennent en concurrence avec d’autres. Ils sont complémentaires.D’ailleurs, des restaurants ont fermé sur les zones commerciales et le

Covid n’a rien arrangé. En inves- tissant ici, nous prenons évi- demment des risques,mais nous croyons à ce que nous faisons. Mon but est aussi d’amener un peu de loisirs sur cette zone. C’est la raison de ce futur escape game. La vie ne doit pas s’arrêter parce qu’il y a le Covid ! L.P.P. : Ceux qui doutaient de vous voir encore faire de la promotion immobilière pourront être rassurés…Certains vous ont reproché d’avoir démoli cette emblé- matique chaumière de Doubs au profit de ce programme immobilier. Que leur répondez-vous ? P.G. : Cette chaumière était posée sur 50 ares de terrain, elle n’était plus du tout en cohérence avec l’évolution de la commune de Doubs. J’ai justement voulu redonner de la cohérence à ce foncier, avec des commerces et des logements qui sont beaucoup plus en phase avec cette zone mi-résidentielle mi-commerciale située à l’entrée de Pontarlier. Ce petit programme permet aussi de proposer des logements abordables à ceux, et ils sont encore nombreux, qui cherchent à se loger à Pontarlier ou dans les environs proches. J’aurais pu y faire 100 logements sur ce grand terrain, mais j’ai voulu rester dans la cohérence et la complémentarité. L.P.P. : La crise sanitaire n’a pas cassé la dynamique immobilière du Haut- Doubs ? P.G. : Le Covid s’est hélas accom- pagné de décès, donc de succes- sions, de séparations également et la courbe des naissances se porte plutôt bien ici. Tous ces facteurs jouent directement sur l’immobilier et ont permis à ce secteur d’activité de semaintenir à un bon niveau. Cette crise a également révélé aux gens qu’il valait mieux avoir un prêt en tant que propriétaire, prêt qu’ils pouvaient éventuellement inter- rompre provisoirement, plutôt qu’être locataire avec des pro- priétaires qui souvent ont refusé d’interrompre le versement des loyers.Troisième phénomène lié à la crise sanitaire : les gens se sont aperçus qu’ils avaient besoin d’espace. Tout cela a contribué à fidéliser notre clientèle et,mal- gré cette crise, les prix dans le neuf n’ont pas chuté, ils se sont juste stabilisés. L.P.P. : Qu’est-ce qui continue à vous motiver après toutes ces années de promotion immobilière ? P.G. : Ce qui me pousse, c’est de trouver des réponses à des demandes. Pourquoi j’ai eu ce

Patrick Goursolle au balcon de la future petite résidence qu’il construit à Doubs.

besoins.C’est aussi ça àmes yeux le rôle d’un promoteur immobi- lier. Pour moi, ce projet à Gilley reste une référence. L.P.P. : Ce rôle d’investisseur et de pro- moteur suscite parfois des jalousies, voire de la condescendance chez cer- tains. Comment expliquez-vous ce genre de réactions à votre égard ? P.G. : Tout simplement parce que je ne suis pas du sérail, je ne viens pas de ce milieu. Il a fallu que je justifie le fait d’être un entrepreneur alors que j’étais un fils d’ouvrier. Du moment où on se trouve parfois devant la scène, on suscite forcément des réactions. Je sais qu’il y a des gens qui m’apprécient, d’autres qui ne m’aiment pas. Entre l’image qu’on renvoie et la réalité, il y a parfois de grandes diffé- rences. L’essentiel est d’être en accord avec soi-même.Mais c’est un problème assez fréquent en France où on n’aime pas trop ceux qui réussissent. L.P.P. : Éclairez-nous sur votre par- cours ? P.G. : Je suis né à Pontarlier, j’ai grandi à Doubs où j’ai fait ma scolarité. Seulement, les études, ce n’était pas vraiment mon truc. À l’âge de 17 ans, je me suis donc orienté dans le bâtiment en tant que manœuvre, ouvrier maçon. C’est comme ça que j’ai appris le métier, avant de vouloir évo- luer dans la conduite d’engins, de pelleteuses. Cette expérience m’a amené à devenir routier à l’international et conducteur de convois exceptionnels. Une très belle expérience. Sur le plan local, j’ai été adjoint au maire sous les mandats de Messieurs Cuinet et Ortelli, jeme suis beau- coup investi dans le foot à Pon-

tarlier et à Doubs, puis en tant que pompier volontaire. Pour ceux qui en doutaient encore, je suis un gars du cru ! Et puis un jour, je me suis dit : “Stop, tu vas prendre ton destin en main.” L.P.P. : C’est-à-dire ? P.G. : J’ai souhaité travailler pour moi. J’ai eu la chance de rencon- trer Michel Bitard qui était à la tête d’agences immobilières. Je suis devenu conseiller en immo- bilier, puis directeur d’agence à 27 ans, puis propriétaire d’une agence et j’ai ensuite créé plu- sieurs agences que j’ai fini par revendre. En parallèle, parce que je continuais à aimer ce métier de constructeur, j’ai créé la société de promotion Gour- soll’immo. J’ai lancé mon tout premier projet à Doubs en créant six maisons mitoyennes au cen- tre du village. J’avais eu la chance d’avoir été suivi par les banques. En créant quelque chose et sans avoir fait d’études, j’ai sans doute aussi voulu me prouver à moi-même que j’étais capable de faire autre chose que maçon ou routier. L.P.P. : Puis l’activité a prospéré rapi- dement ? P.G. : Pas vraiment car au démar- rage, c’était en pleine crise du Golfe avec un immobilier qui était plutôt en berne, puis il y a eu la crise du début des années 2000. J’ai alors choisi de me diversifier en rachetant une entreprise de maçonnerie, puis un cabinet d’architecture et enfin en créant une société, Bâtiment et Patrimoine, que je gère tou- jours, qui œuvre dans le placo, la peinture et la décoration. J’ai aussi mené des opérations comme la création de la zone

Buffalo Grill aux Grands-Plan- chants, en partenariat avec Vin- cent Deffeuille. Entre-temps, j’ai revendu certaines entreprises parce qu’on ne peut pas être par- tout à la fois. L’objectif premier reste d’être dans la satisfaction des clients et personnellement, j’ai désormais un autre objectif qui est de prendre le temps de vivre avec mes enfants. Désor- mais, je pense être dans une configuration stable, et idéale pour respecter ces objectifs pro- fessionnels et de vie. L.P.P. : Vous n’avez pas complètement abandonné votremétier d’agent immo- bilier ? P.G. : Non, j’ai ouvert en parte- nariat direct avec Stéphane Plaza, l’agence qui porte son nom et qui aide à commercialiser mes programmes. Cet homme a su donner une nouvelle image aux agents immobiliers et elle me correspond bien. De fait, j’ai été un des tout premiers franchisés Stéphane Plaza de France il y a 5 ans. L.P.P. :Vous êtes fier de votre parcours ? P.G. : C’est une fierté pour moi d’avoir laissé une petite empreinte sur ce territoire où je suis né. Mais ma vraie fierté est surtout de pouvoir continuer à exercer ce métier que j’aime, et pour lequel j’ai toujours la flamme, et surtout de pouvoir profiter de ma famille. Je privi- légie aujourd’hui la qualité de vie. Je souhaite aussi pouvoir transmettre mon expérience à ceux qui veulent entreprendre. L.P.P. : D’autres projets ? P.G. : Le plus grand demes projets est de rester en santé… n Propos recueillis par J.-F.H.

projet de faire une crèche inter- entreprises ? C’est avant tout pour les entreprises locales, l’hô- pital, Schrader, Hyper U, Béton- tec et d’autres auxquelles on apporte un nouveau service à leurs salariés. Ma réflexion sys- tématique est deme dire : qu’est- ce qui manque à telle ou telle zone, quels services pourrait-on apporter ? Et au passage, à chaque fois qu’on crée un service, ça crée de l’emploi local. Avec les deux micro-crèches que j’ai créées, à Doubs et à La Cluse- et-Mijoux, ce sont 12 emplois créés. C’est avant tout cela le rôle d’un entrepreneur. L.P.P. :Vous intéressez-vous également au développement du territoire en milieu rural ? P.G. : Bien sûr, il n’y a pas que Pontarlier et ses alentours. J’ai cité Les Hôpitaux-Neufs pour un prochain programme. Je pour- rais aussi parler de ce qu’on a fait il y a quelques années à Gil- ley. Une vraie opération d’amé-

nagement commu- nal en partenariat étroit avec lamai- rie. On y a construit des loge- ments accessibles, mais aussi un périscolaire, des locaux pour une banque, unmaga- sin de proximité, un institut de beauté, une mai- son des services… Au final, un vrai aménagement de cœur de ville, un partenariat gagnant-gagnant avec la commune, à l’écoute de ses

“Un restaurant à l’enseigne

de Maître Corbeau.”

PONTARLIER

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PONTARLIER Réseautage Lydia Bishop devient la présidente du Club Affaires du Haut-Doubs

À la tête d’une agence d’intérim depuis ses 24 ans, Lydia Bishop est une jeune femme entreprenante et persévérante. Membre actif du bureau du Club Affaires du Haut-Doubs, c’est tout naturellement qu’elle en a pris la présidence.

sant une centaine de personnes. “Nous sommes dans l’obligation de revenir sur le fonctionnement pour une réelle plus-value ajoutée pour les nouveaux adhérents” , constate-t-elle, entourée d’un bureau dynamique et participatif, “qui se serre les coudes.” Les idées n’ont pas manqué. Ainsi, des matinales seront organisées par petits groupes au petit-déjeuner. “Il y a aura la pré- sentation ou d’une personne, ou d’une société ou d’un thème.” Puis midi busi- ness se déroulera à six, autour d’une table de restaurant et idem le soir, si cela est permis. “On multiplie les évé- nements, mais on ne va pas prendre de risques. Il faut qu’on soit là pour nos adhérents plus que jamais ! Parmi les 130, certains sont en difficultés et ont besoin de communiquer, c’est pour- quoi nous avons créé une page Facebook publique à la place de notre groupe privé” , explique Lydia Bishop. “On per- sonnalise en plus petits groupes, ça crée du lien, on va plus dans le détail.” Professionnellement, c’est aux arrêts- maladies, à l’attente des tests Covid, à la reprise par secteurs, certains ont

L e Club Affaires du Haut-Doubs est un réseau économique regroupant des entreprises et des institutions dans le but de favoriser les échanges commerciaux et d’idées dans le Haut-Doubs, et plus particulièrement à Pontarlier. Ses der- niers présidents Xavier Robe, qui a souhaité passer la main, et avant lui David Ligier, ont “beaucoup profes- sionnalisé et digitalisé le club. Je veux garder le même esprit” , annonce Lydia Bishop, élue depuis l’assemblée géné- rale du 24 septembre dernier. Originaire de Frasne, elle a relevé le défi de créer une agence d’intérim en milieu rural. Cinq ans plus tard, elle a su “utiliser les bons leviers” , parmi lesquels le Club Affaires, pour asseoir sa crédibilité en s’installant dans un village de 2 000 habitants. “Le plus

important est de rester soi-même, d’être professionnelle et de travailler sérieu- sement. Il faut aller de l’avant, on chute, on fait des erreurs. C’est obligatoire. Mais il faut évoluer, persévérer. Mon but à Frasne est de relancer un recru- tement en personnalisation de service” , développe Lydia, jamais à court de projets, même s’ils sont actuellement

freinés par les restric- tions imposées par la Covid-19. En effet, que ce soit dans son travail, ou au sein du Club Affaires, il faut faire preuve d’adaptabi- lité en ces temps parti- culiers. Ainsi, plus ques- tion pour le moment d’organiser les soirées- buffets du jeudi réunis-

Après quatre années, Xavier Robe passe le relais à la nouvelle présidente au Club Affaires.

“Il faut qu’on soit là pour nos adhérents

être vif et réactif” , décrit-elle. La nouvelle présidente ne perd pas de vue les 30 ans du Club Affaires, qui auraient dû être fêtés au mois de mai. “C’est un grand événement en stand- by. Mais il se fera à 30 ans + 1 ou 30 + 2 !” , conclut-elle. n M.T.

bien repris, d’autres pas du tout, qu’elle a dû s’adapter. Elle doit également rédiger des attestations pour le cou- vre-feu dans le Jura et a vu l’émergence d’une nouvelle clientèle de cadres supé- rieurs qui ont réfléchi pendant le confi- nement et veulent changer de vie. “Les gens sont vraiment volontaires. Il faut

plus que jamais !”

La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020 l’événement

Covid : état d’alerte dans le Haut-doubs

l Dépistage Un aiguillage nécessaire Le centre de dépistage, réservé aux prioritaires, déménage sous le Théâtre Le centre de dépistage permanent ouvert le 8 octobre dans les anciens locaux de la police municipale est déjà saturé. Il est désor- mais réservé aux prioritaires et déménage sous le Théâtre Blier. Quelles sont les communes les plus touchées par le virus ? Quelle est l’influence de la Suisse voisine ? La méthode de tests et de traçage est-elle efficace ? C’est l’état d’alerte sanitaire maximal en ce mois de novembre. Le point sur la situation. Alors que l’hôpital de Pontarlier a déclenché son plan blanc pour faire face à la montée en puissance des cas de Covid, comment se réorganisent les soins dans l’établissement du Haut-Doubs ?

La foule s’étire de plus en plus autour du théâtre Blier.

recruter des préleveurs. “On pri- vilégie les infirmières, les aides- soignantes. On n’a pas d'autre choix que de s’adapter en per- manence. C’est compliqué mais c’est aussi notre métier” poursuit Jérôme Leibovitz qui souhaite que la municipalité détache des agents pour venir trier à l’inté- rieur des files. Une option évo- quée mais pas encore d’actualité réagit l’adjointe à la santé. Tout aussi efficace que le dépis- tage, le biologiste rappelle que le respect des gestes barrières à l’entreprise et en famille consti- tue toujours la solution de pro- tection la plus efficace. “Que tout le monde s’y mette et tout ira beaucoup mieux. On a tendance à prendre le problème à l’envers en dénigrant les gestes de base. Avec moins de contaminations, on aurait forcément moins de personnes hospitalisées.” n F.C.

isolement sous huitaine. La mesure concerne aussi les per- sonnes qui l’ont côtoyé pendant 15 minutes au cours des trois derniers jours. Ces mêmes per- sonnes sont déclarées cas contacts. “Elles iront effectuer le test dans le centre de dépistage permanent. Les personnes qui ne rentrent pas dans ces catégo- ries doivent se rendre dans nos laboratoires. Je pense par exemple à ceux qui ont besoin d’un dépis- tage exigé pour prendre l’avion. Cela évite d’emboliser le système” , poursuit le biologiste. Les cas contacts sont ainsi déclarés comme tels à l’issue d’un proto- cole alors que certains auraient tendance à s’autoproclamer. La Ville de Pontarlier travaille au jour le jour avec les labora- toires pour améliorer une situa- tion très évolutive aussi bien sur le plan des règles que du nombre de contaminations. “On

essaie de trouver des parades pour fluidifier cette file. On a installé des barrières pour cana- liser les gens. La recherche d’un nouveau local plus fonctionnel est en cours” , note Bénédicte Hérard, adjointe pontissalienne en charge de la santé. Jérôme Leibovitz constate une recru-

L’ effet désengorgement des deux laboratoires d’analyses médicales attendu après que la Ville de Pontarlier en accord avec les autorités sanitaires ait mis en place un centre de dépis- tage permanent Covid 19 aura été de courte durée. Face au cen- tre d’abord aménagé rue du Bas- tion, la file n’a cessé de s’allonger faisant pratiquement le tour du théâtre Blier. 200 à 300 per- sonnes sont testées chaque jour à Pontarlier avec des résultats dans les 48 heures. Angoissant spectacle qui ne fait que confir- mer l’augmentation significative du nombre de cas, donc du nom-

bre de dépistages dans le Haut- Doubs. L’extension des horaires d’ou- verture pour passer en journée continue à partir du 19 octobre n’a pas eu l’effet escompté. “On s’est entretenu du problème avec l’A.R.S. et la municipalité qui va communiquer davantage sur le fait que ce centre de dépistage permanent soit réservé unique- ment aux personnes prioritaires” , indique Jérôme Leibovitz, l’un des biologistes du laboratoire Santé Labo qui utilise ce centre avec le laboratoire Millon. LaDirection générale de la Santé a mis en place une doctrine de priorisation effective depuis le

17 septembre et qui distingue quatre catégories à tester avant les autres : les personnes qui disposent d’une prescription médicale, les personnes symp- tomatiques, les personnes contacts à risque et les profes- sionnels de santé, c’est-à-dire les soignants et aides à domicile. Une personne contact a forcé- ment côtoyé une personne décla- rée positive. Tous les résultats remontent à la cellule C.P.A.M. qui les analyse et gère un suivi si besoin. C’est toujours l’A.R.S. qui prend les choses en main. La cellule informe le patient qu’il est conta- miné et lui enjoint de rester en

descence signi- ficative des contaminations en famille, inter- génération- nelles. Une ten- dance qui reflète un cer- tain relâche- ment. Pas de manque de per- sonnel à signa- ler sachant que les laboratoires n’ont pas trop, pour l’instant, de difficultés à

Le respect des gestes

barrières, toujours la solution la plus efficace.

La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020

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l Hôpital La situation au Centre hospitalier Intercommunal de Haute-Comté “Ça flambe, cette deuxième vague arrive plus vite que prévu” L’hôpital de Pontarlier

L a Presse Pontissalienne : Pouvez-vous décrire la situation à l’hôpital de Pon- tarlier ? Olivier Volle : Il y a de nombreuses admis- sions avec par exemple 18 entrées Covid la nuit du 29 au 30 octobre. Ce sont des personnes qui ont surtout entre 40, 50 et 60 ans. Une simulation de l’Agence régionale de santé nous annon- çait la vague pour la troisième semaine de novembre. Ça flambe plus vite que prévu. L.P.P. : De combien de lits de réanimation dis- posez-vous ? O.V. : Nous n’avons pas de lits de réa- qui sauver, la question se posera, peut-être, dans les semaines à venir. Le point avec Olivier Volle son directeur. Hôpital de Mouthe : 14 résidents et 6 professionnels positifs déprogramme des opérations pour faire face à l’afflux de patients Covid. Si ce n’est pas encore le moment de choisir L’épidémie frappe de plein fouet l’hôpital René-Salins de Mouthe avec pas moins de 14 résidents positifs et 6 professionnels de santé (au 30 octobre). Comment l’ex- pliquer alors que les mesures barrières sont strictes ? La direction du C.H.I.H.C. pointe le non-respect des gestes barrières par certaines familles. “On observait que

Un espace dédié Covid aux urgences de Pontarlier.

sans lesquels une perte de chance serait redoutée pour le patient. L’activité de diagnostic reste maintenue (consulta- tions externes). Les visites sont inter- dites à l’exception des accompagne- ments de fin de vie. Concernant la maternité et la pédiatrie, il convient de se renseigner auprès du service. Il est nécessaire que la population respecte bien le confinement, afin de ne pas saturer nos services hospitaliers. Le fort taux d’occupation des lits peut conduire les équipes de soins à accélérer les sorties, ou à préconiser le maintien à domicile avec un accompagnement en alternative à l’hospitalisation. Nous comptons sur la solidarité de tous, et notamment des familles, pour atteindre cet objectif. L.P.P. : Un exemple d’opérations déprogram- mées ? O.V. : Une prothèse de genou, de hanche. Les opérations en urgence se poursui- vent et d’heure en heure, on s’adapte au flux de patients. Nous avions des cancers en urologie à opérer par exem- ple, on les maintient. L.P.P. : Combien d’agents hospitaliers sont-ils en arrêt-maladie ? O.V. : Je ne peux pas encore le dire. Sur

nimationmais cinq lits de surveillance continue, tous occupés au moment où je vous parle. Demain, au plus fort de la crise, le C.H.U. de Besançon en rou- vrira. On fera le tampon. L.P.P. : Comptez-vous sur l’aide des cliniques privées ? O.V. : C’est en discussion. L.P.P. : Le centre hospitalier peut-il tenir le cap de la deuxième vague en termes de moyens humains ? O.V. : L’établissement déprogramme des activités chirurgicales ou médicales, à l’exception des urgences et des actes certaines ne respectaient pas le port du masque. Il y a eu beaucoup de contami- nations intra-familiales” indiqueOlivier Volle. Une situation qui oblige l’hôpital à lancer un appel aux bénévoles, associations, professionnels, pour venir les aider dans des domaines aussi variés qu’agents de service, infirmiers, aides-soignants. Une personne a entendu cet appel et a rejoint les équipes. C’est encore insuffisant. Contact auprès de la Direction des Soins au 03 81 38 58 48.

C’est trop tôt pour le dire mais ça devrait passer. L.P.P. : Avez-vous assez de matériel pour faire face à cette seconde vague ? O O.V. : Il semblerait que nous ayons à l’avenir des difficultés pour nous appro- visionner en embouts (réactifs) pour les tests. L’hôpital va louer un automate de laboratoire, d’ici 15 jours. Pour l’ins- tant, les tests sont analysés au C.H.U. de Besançon. On renforce les navettes pour avoir des délais plus rapides, à un jour pour le moment. L.P.P. : Pourquoi le Haut-Doubs et le Jura sont- ils plus touchés par la Covid ? O.V. : Effectivement, le Jura a été touché quatre jours avant nous, Pontarlier commence à l’être.Est-ce dû au brassage de la population ? On l’ignore. n Propos recueillis par E.Ch.

l’hôpital général de Pontarlier, on a 14 professionnels positifs Covid. S’ils sont asymptomatiques, ils travaillent. L.P.P. : Certains sont-ils absents car fatigués ? O.V. : Personne ne se désengage pour ce motif-là. On sait qu’ils sont fatigués, mais ne s’arrêtent pas. Est-ce que cela interviendra demain ? Il y a un risque. L.P.P. : Un choix de qui sauver peut-il s’opérer dans les jours à venir ? O.V. : Lors de la première phase, il n’y a pas eu à le faire. Compte tenu des effets secondaires de la réanimation, on ne pourra pas envoyer tout lemonde. Le choix se fera au C.H.U. de Besançon qui nous dira : “Je prends ou je ne prends pas ce patient.” Cela est arrivé de ne pas envoyer de malades en réa- nimation à Besançon, et ils se sont réta- blis à Pontarlier. Faudra-t-il choisir ?

l Épidémie

Le Haut-Doubs mauvais élève dans la transmission du virus Covid : quelles sont les communes les plus touchées ?

Courvières, Bannans, Bulle, Frasne, Mouthe, Châtelblanc possédaient fin octobre le peu glorieux palmarès des communes où le taux d’incidence Covid était le plus fort. Une carte interactive permet de visualiser l’évolution.

Le Haut-Doubs fortement touché avec un taux d’incidence de 1 000 cas pour 100 000 habitants (capture d’écran geodes.sante-

U ne carte du taux d’inci- dence sur une semaine et par commune a été dévoilée par Santé Publique France à partir du 18 octobre. Elle met en lumière le nombre de cas pour 100 000 habitants sur 7 jours, le taux de dépistage, le taux de positivité. La bande frontière est - encore une fois - un lieu actif dans la transmission du virus comme ce fut le cas lors de la première vague. Comment l’expliquer ? Sans doute en raison des échanges nombreux avec la Suisse qui fait face, elle aussi, à une augmentation exponen-

tielle du nombre de cas comme le canton de Vaud qui était en zone écarlate fin octobre. Des spécialistes évoquent également la courbe des températures : là où il fait plus froid, le virus cir- cule davantage, ce qui pourrait expliquer que la plaine était fin octobre moins touchée. De Pontarlier à Maîche en pas- sant par Morteau ou Valdahon, le taux d’incidence était supé- rieur à 250 alors que Besançon oscillait par exemple entre 150 et 250 cas pour 100 000 habi- tants. Le taux d’incidence le plus fort se retrouvait mercredi 28 octobre

dans les communes de la vallée du Drugeon à l’instar de Cour- vières, Bulle, Bannans, Bouve- rans, Frasne. Il était ici de 1 000 et plus pour 100 000 habitants. Un peu plus haut en altitude, Mouthe et Châtelblanc sont sur la même valeur au même titre qu’Amancey, Amathay-Vési- gneux, Saraz. Plus au centre du Doubs, Valdahon et Chevigney- les-Vercel étaient eux aussi dure- ment touchés. Dans une moindre mesure, la communauté de communes du Grand Pontarlier, le Saugeais, affichaient un taux d’incidence compris entre 250 et 500.

publique- france.fr)

Les données statistiques per- mettent de connaître le nombre de patients hospitalisés, ceux en réanimation, ceux décédés.

d’un reconfinement ? Toutes ces données peuvent être consultées quotidiennement sur le site santepubliquefrance.fr n

Le 27 octobre par exemple dans le Doubs, 54 patients étaient hospitalisés, 14 étaient en réa- nimation. Quel sera l’impact

8 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020

l Tests Covid

Le contact tracing de la C.P.A.M.

“On ne sait pas dire quelle tournure aurait pris l’épidémie sans ce tracing” En tant que directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie (C.P.A.M.) du Doubs, Lilian Vachon a la lourde tâche d’organiser le suivi le plus précis possible des personnes touchées par le Covid-19 ou exposées à la maladie. Où en est notre département à l’heure d’un nouveau tour de vis ?

Lilian Vachon est directeur de la C.P.A.M. du Doubs. C’est lui qui coor- donne toute la politique de contact tracing

L a Presse Pontissalienne : Où en est-on, début novembre, sur le traçage du Covid dans notre département, ce que vous appelez à la C.P.A.M. le “contact tracing” ? Lilian Vachon : Il s’agit avec cette méthode d’essayer de briser les chaînes de contamination. On a affaire à un virus qui a la par- ticularité de se propager très rapidement, dans un contexte où on connaît encore assez mal son mode de transmission. La technique, comme ça s’est pra- tiqué enAsie, est donc d’essayer de connaître la positivité d’une personne le plus tôt possible afin de pouvoir la contacter ainsi que les personnes qui sont potentiel- lement à risque, c’est-à-dire les OKO!KDOY?Y7VUWLPYQXYERCVWTY-:JAG9MYI8VL/3 /V4WPSXYXSYQXYGLQUX0Y.GEEG3@B.J#MYR WVYQXY RVTTY9)>BAAJ93;:.E M 8RUNR4XUYXSYQXYARHCWXY)JAE>J9MYCHQXIWTY4HTH3 UVNWPSX= OFKFOKDOY?YJT RYQXY'WTIXTSY9)BEJ#MY2RLNVT4XU < SWPPWXUYXSYQXY+LNWXY5G-AJG: MY2RLNVT4$UX= OFKFOKDOY?Y@RLYQXY*V2WXTY1J@.JEEBAMYILWPWTWXU XSYQXYAWTVY;B:5J9MY6.G: MY,HSH3 UWTVWUXYXSYQXY@WPVY9G9:MYWT/WUCW$UX= ODKFOKDOY?Y@V0TVYQXY7X,NLQWTY):+>5MY/URCV4XU XSYQXY V8WQVY1B:;E>B:MYPVTPY@@BAMYQWHSHSW3 IWXTTX= O KFOKDOY?Y@HRYQXY1VJEMY8 SXPPXYQ VIILXWN= O KFOKDOY?Y@W,WRYQXY1RUWPY1EB5GE;MYUXPAMYPVEGE;>M IRVI8YP@@GE;MY8RUNR4$UX= O KFOKDOY?YARHCWXYQXY@LW4WYBE@GA;BMYV4XTS QXYPHILUWSHYXSYQXY7HNVTWXY5BE;>JEMYV4XTSYQXP PXU,WIXPY8RPJ-J@>AMYVLQWSXLU /WTVTIWXUYXSYQXY.VLNWTXY5B71G:;MYXTQRIUWTR3 NR4LX= O KFOKDOY?Y7VX3@RLYQXY-V NY-EB6MYVUSWPVTYXS QXY7VUWTXY*BEAJEMYVPPWPSVTSXYUXNVSWRTPYEJMYVUI8WSXISX JEMY<8VUCVIWXTTX= O KFOKDOY?Y6VUV8YQXY6VCLXNY+B1GE;MY,HSHUWTVWUX XSYQXY.VLNWTXY->@J99>MY,HSHUWTVWUX=

d’aider à l’isolement via une plate-forme d’appui à l’isolement, et a le pouvoir d’enquêter sur les clusters au-delà de la conta- mination de 10 personnes dans un même endroit. L.P.P. : On pourrait se poser la question de l’efficacité de la méthode au regard de l’augmentation exponentielle des cas de Covid ? L.V. : La montée en charge fonc- tionne.On avait annoncé l’objectif de réaliser 1million de tests par semaine, nous sommes aujourd’hui à près d’1,5 million sur le plan national. Je rends d’ailleurs hommage aux labora- toires ici dans le Doubs pour leur engagement. Les chaînes de contamination sont-elles pour FDKFOKDOY?YGJEMYYIVUUXNXLU XSYQXY5VS8XUWTXY.B:E5)J9MYV4XTSYQ X Y@>1JE9BMY<8VUCV3 IWXTTX= FFKFOKDOY?YJNHVYQXY+LNWXTYE:J@@J9MY WT4HTWXLU XSYQXYGLUHNWXY;GA>6YB'GMYWT4HTWXLUYV4UR3VNWCXT3 SVWUX= FDKFOKDOY?YJC0YQXYERCVWTY1 -:>AMYRL,UWXUYXT V4URVNWCXTSVWUXYXSYQXYGTV PY;J61EJMYVWQX3PRW3 4TVTSX= F KFOKDOY?Y7V WCWTYQXY+HUHC0Y.GE>6B9MY WTH3 PWS8HUV-:J#MYPXU3 ,XLPX= F KFOKDOY?Y-V2WTYQXYGUTVLQYE:**JAG5)9M 2LI8XURTYXSYQXY1NLXSSXY;:1B>6MYV4XTSYQ VI3 ILXWN= F KFOKDOY?YGVURTYQXY9XQQ0YB1JE J>6MYIRTSU NXLU CRTSXLUYQHCRTSXLUYXSYQXY7VNNVLU0Y'>A5JA9M ,XWNNXLPXYQXYTLWS= FFKFOKDOY?YGCXNWVYQXYGQUWXTY7BA-J3EB**G3 EJ@@BMY2 I8XURTYXSYQXY5HNWTXYEJ MYVPPWPSVTSX ,HSHUWTVWUX= F KFOKDOY?YJCWUYQXYJQWTY7:EG9B'>5MYIRC5MYJEM I8X/YQ XTSUX@>5MYI8X/YQXY5MYHIRTRCWPSX= F KFOKDOY?Y)XTU0YQXY R8VTTY)GE; MY8RUNR4XU XSYQXYJNRQWXYEJAG:;MYVWQX3PRW4TVTSX=

fameux cas contacts en deman- dant à ces derniers de s’isoler pendant sept jours et d’aller faire un test.Nos équipes à laC.P.A.M. disposent de matrices très bien documentées qui leur permettent de donner les bonnes indications aux personnes contactées. Nous organisons leur isolement, nous les accompagnons. Si le télé-tra- vail n’est pas possible pour elles, nous les faisons bénéficier d’un arrêt de travail qu’elles peuvent obtenir directement sur le site A.M.E.L.I. Nous sommes en quelque sorte le niveau 2 du dis- positif entre lesmédecins de ville (niveau 1) qui restent évidem- ment unmaillon très important, et l’Agence régionale de santé (niveau 3) qui elle, à la capacité O KFOKDOY?Y+LNXPYQXY+RUQ0Y9)B7G6MYCHIVTWIWXT NRIRCRSW,XYXSYQXY+LNWXY*B@@B9MYV4XTSYVQCWTWP3 SUVSW/= O!KFOKDOY?Y.VLNYQXY58UWPSR<8XY-EG66GMY4VUQWXT QXYNVYAMYI8VU4H QXYUXPPRLUIXPY8LCVWTXPYXSYQXY7VUWXY;B@@G9M WTSXUTXYXTYCHQXIWTXY4HTHUVNX= O KFOKDOY?Y58NRHYQXY7RU4VTYEG7G-J9MYCV4V3 PWTWXUYXSYQXY5NVUWPPXY7BEJABMYWT/WUCW$UX= FOKFOKDOY?YER2WTYQXY7VUIY'B+>AB'>95)MYI8X/ QXYI8VTSWXUYXSYQXYGNW HXY-JG MYVL WNWVWUXYQXY;G6MYR

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de la caisse d’assurance maladie.

contaminations, car ce patient aura été isolé. D’un côté, la per- tinence de cetteméthode est ras- surante. On ne sait pas dire quelle tournure aurait pris l’épi- démie sans ce travail de tracing. Cette méthode aura sans doute un effet positif sur le lissage de la courbe des contaminations. L.P.P. : La montée en charge semble loin d’être terminée ? L.V. : On va finir par atteindre un palier. Sur les trois dernières semaines dans le Doubs, on avait entre 600 et 1 000 fiches à traiter D KFOKDOY?YGUWXNYQXY6H2VPSWXTY@:5>JAMYWT/RUCV3 SWIWXTYXSYQXY7VUWTXY->EB;MYPXIUHSVWUX= D KFOKDOY?YGTQUXV3@XVTQURYQXYGTS8RT0Y*>JEEBM CXTLWPWXUYI8VUA>M I8VL//XLUY NW,UXLUYXSYQXY7HNVTWXY@J+GE6MYR1>MYXTSUXMYVWQX3PRW3 4TVTSYXSYQXYJL4HTWXY;GY6>@'GMYWT/WUCW$UX= D"KFOKDOY?Y7V NYQXYBNW,WXUY@J69E>J#MYSXI8TWIWXT QXYCVWTSXTVTIXYXSYQXY7V4VN0Y'GAB99>MYVL WNWVWUX QXYEJMYHNXISUWIWXTYXS VUXTY;EG-GAB'>5MYV4XTSYNR4WPSW LX= O KFOKDOY?YAR NY@ .J:@JMY""YVTPMYUXSUVWSHMYQRCW3 IWNWHY(Y*UVPTXY%;RL2P&MYH@@G:;MY !YVTPMYSXI83 TWIWXTYQXYPLU/VIXMYQRCWIWNWHY(Y.RTSVUNWXUY%;RL2P&= O KFOKDOY?Y+XVTY7B:->AMY!OYVTPMYUXSUVWSHMYQRCW3 IWNWHY(YEXCRUV031RL XRTPY %;RL2P&MY,XL/YQX 7WI8XNNXY':J#= O"KFOKDOY?Y7VQXNXWTXY':>@@J7>AMY!OYVTPMYUXSUVW3 SHXMYQRCWIWNWHXY(Y7RUSXVLY%;RL2P&MY,XL,XYQXY*HNW -G:7J= FFKFOKDOY?YAR NYJ7JMY!OYVTPMYUXSUVWSHMYQRCWIWNWH (Y-UVT4XP3AVU2R Y%;RL2P&= FDKFOKDOY?YERPXYEB;>AMY !YVTPMYPVTPY66B9MY" YVTPMYUXSUVWSHXM QRCWIWNWHXY(Y1WVTP3NXP3:PWXUPY%;RL2P&Y,XL,XYQX JQCRTQY6>E:-:J=

autant brisées ? Non. Sauf qu’on arrive désormais à détecter de plus en plus de personnes testées positivement qu’on avait aupa- ravant repérées comme cas contacts. Au printemps et pen- dant l’été, on se questionnait car on trouvait beaucoup de per- sonnes positives et on ne savait pas d’où elles sortaient. Aujourd’hui, en travaillant sur les boucles de contamination, si on réussit à détecter un nouveau patient positif au moment où il est cas contact, alors on gagne du temps, et sans doute des F KFOKDOY ?Y @HTTVY QXY +RUQVTY *B:E :J9M IRTPSULISXLUYCHSVNNW LXYXSYQXY@VLUVY.B GE;M UXP6MYSXI83 TWIWXTY4V YXSYQXY58WI8VY1B:#>;>MYIRTPXWNN$UXYXT ,XTSX= F KFOKDOY?Y 0VTYQXY7RU4VTY-GEA>JEMYIRTSU NXLU LVNWSHYXSYQXY VUXTY'G@@J9MYIRTSU NXLPXY LVNWSH= F KFOKDOY?YAWTVYQXY7V WCXY1J66B9MYCXTLWPWXU I8VUJEMYV4XTSYQXP PXU,WIXPY8RPEGMYXCJEMYAMYV4XTSYSXI8TW LX SXUUWSRUWVN= F!KFOKDOY?YJNWRSSYQXYEHCWY.G-A>JEMYR9MYXC#B9MYJ >5#M V4XTSYQXYIWUILNVSWRTYXSYQXY6VCUVY1B:B:5)GAJM HSLQWVTSX= DDKFOKDOY?Y LCWYQXY VTTWI Y-EB6+JGAMYNW,UXLU XSYQXY*NRUXTIXY-G:7JMYIVWPPW$UX= DFKFOKDOY?YERCVTXYQXY.VLNY EG*9MY4HUVTSY8 SXN UXPSVLUVTSYXSYQXYJCWNWXY;J1EB66JMYHQLIVSUWIX P@@B;MYIRLUSWXUYXT MYCRTWSXLU QXYP WYXSYJ>@@JM WT4HTWXLUY2WRYCHQWIVN= DFKFOKDOY?Y@WTVYQXYEV4RLCVTXYG1;B:@MY8RUNR4XU XSYQXY*VTT0Y-GEA>JEMYWT/WUCW$UX= D KFOKDOY?Y@HRTYQXY+XSRTY1J)@:@>MYCXTLWPWXU XSYQXY6XN,XSXY7BE>AGMY/XCCXYQXYCHTV4X=

tous les jours. On a les moyens humains de suivre, mais on fait un effort désormais pour aug- menter notre “productivité” en automatisant certaines tâches (envoi de S.M.S. préalables pour prévenir les personnes qu’elles vont être appelées…). Mais on crée les outils quasiment en temps réel. On doit être aussi dans une logique de traitement attentionné des situations car cela touche unemaladie qui peut faire peur pour soi ou pour ses proches. n Propos recueillis par J.-F.H. F KFOKDOY?YEV0CRTQYEB:66J@MY!OYVTPMYUXSUVWSHM QRCWIWNWHY(Y.RTSVUNWXUY%;RL2P&YH66B9= F KFOKDOY?Y-WR,VTTWYE>##>MY" YVTPMYUXSUVWSHMYQRCW3 IWNWHY(Y.RTSVUNWXUY%;RL2P&YHJEMY YVTPMYUXSUVWSHXM QRCWIWNWHXY(Y-WNNX0Y%;RL2P&YH##>= DDKFOKDOY?Y7VUIY.EJ'G@J9MY"DYVTPMYUXSUVWSHM QRCWIWNWHY(YGUXPI8XPY%+LUV&YHJ#= D KFOKDOY?YER2XUSY1G:;MY"FYVTPMYUXSUVWSHMYQRCWIWNWH (Y7RTS/NR,WTY%;RL2P&YHJE= D KFOKDOY?YAVS8VNWXY+G5 :J7GE;MY !YVTPM VPPWPSVTSXYQXYQWUXISWRTMYQRCWIWNWHXY(Y6VNWTPYNXP 1VWTPY%+LUV&YHA-EB6= D KFOKDOY?YEXTHXY5:JAB9MY" YVTPMYUXSUVWSHXM QRCWIWNWHXY(Y7RTSNX2RTY%;RL2P&Y,XL,XYQXY5NVLQX +JGAAJEJ9Y;JY@GY5B:;EJ= D!KFOKDOY?Y7VUWX3+RPX<8XY':>@@J7>AMY !YVTPM UXSUVWSHXMYQRCWIWNWHXY(Y'WNNXUP3@X3@VIY%;RL2P& H

État civil d’octobre 2020

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