La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020

La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020 19

LES GRANDS ENJEUX DU PROCHAIN MANDAT l La desserte et le désenclavement de Pontarlier

Nous avons choisi d’interroger les deux candidats sur huit thèmes qui font ou feront l’actualité de Pontarlier et de l’agglomération durant le prochain mandat.

La bataille du rail PATRICK GENRE

C’est le gros point noir à Pontarlier depuis une bonne quinzaine d’années. Les bouchons sur la R.N. 57 et le manque de transport en commun seront sans doute au cœur de la campagne.

Suisses qui débarquent en course. Faute d’avoir les moyens d’un vrai contournement, l’État tra- vaille à optimiser l’existant et vient de présenter les contours d’un projet qui pourrait être celui qui sera réalisé. “La variante A’ a été retenue, c’est à mon sens la plus adaptée pour répondre à l’évolution du trafic dans les 20 ou 25 ans à venir. Les changements proposés par l’État vous nous obliger à revoir le plan de circulation de la ville. On agira en concertation avec les riverains. Je pense notam- ment à la coordination des flux au niveau des feux Saint-Claude. Ce travail est déjà engagé avec l’association Chapelle-Char- pillot.” Si tout se passe bien, le fran- chissement de Pontarlier dans sa version optimisée sera opé- rationnel au second semestre 2023. Coût annoncé : entre 15 et 20 millions d’euros avec logi- quement une quote-part de la commune. n F.C.

L’

Paris-Lausanne via Frasne sachant que la société exploi- tante Lyria a supprimé un des quatre allers-retours en juin dernier. “On sera en première ligne pour défendre cette ligne ainsi que les T.E.R. On est par- venu à obtenir des compensa- tions suite à la suppression de cet aller-retour quotidien” promet le maire sortant. La Région Bourgogne-Franche-Comté et le canton deVaud ont œuvré de concert pour doubler l’offre fer- roviaire à destination des tra- vailleurs frontaliers au départ de Pontarlier et Frasne pour rejoindre Vallorbe. L’avenir de la R.N. 57 n’est en rien menacé avec un trafic en hausse constante. Bien au contraire, elle est victime de son succès notamment à l’heure du retour des frontaliers entre La Cluse- et-Mijoux et l’entrée de la ville. Gros bouchon qu’on retrouve aussi le samedi matin avec les

attractivité de Pontarlier repose bien sûr sur ses dessertes ferroviaires et

GÉRARD VOINNET

“Priorité aux transports collectifs”

routières. Après la fermeture du Paris-Berne transitant par Pontarlier, les élus locaux fran- çais et suisses multiplient les actions pour préserver l’offre

D es trains cadencés, voilà la solution à tous les maux selon Gérard Voinnet. Toutes les 15 ou 20 minutes, à l’image de ce qui se passe en région parisienne, un train pourrait desservir la Suisse voisine, notamment la gare de Vallorbe sur la ligne Frasne-Vallorbe, et Pontarlier en direction de Neuchâtel. “Il faudrait également mettre en place des bus cadencés entre Pontarlier et Vallorbe. Partout où il y a une densité de popu- lation qui augmente, comme c’est le cas dans le Haut-Doubs, il est impératif de mettre en place des transports publics à la hauteur” estime GérardVoin- net. Le représentant de la

gauche s’oppose à l’actuel plan d’amélioration de la traversée de Pontarlier qui selon lui “n’aura comme conséquence que d’augmenter encore un peu plus les flux si le trafic s’amé- liore un peu. 20 millions d’euros dans ce projet, c’est une aber- ration” dit-il. Outre la mise en place d’un vrai réseau de transports entre la France et la Suisse, Gérard Voinnet prône pour la création à Pontarlier d’un vrai réseau de bus urbain qui selon lui est quasiment inexistant. “Il n’y a même pas de desserte de bus à la maison de l’intercommuna- lité pour les dizaines d’agents qui y travaillent. Ce réseau de bus urbain sera une de nos prio-

rités” promet le candidat. n J.-F.H.

Les deux candidats auront à poursuivre les efforts engagés avec les collectivités pour pérenniser l’offre de transports ferroviaires à Pontarlier et à Frasne dernière gare T.G.V. du Haut-Doubs.

l Le complexe aqua-ludique

Un centre aqualudique doit être construit non loin de l’Espace Pourny. Le projet est pour l’instant retardé à cause de tracas administratifs.

PATRICK GENRE

“On attend une réponse avant de partir ou pas en contentieux judiciaire”

Le futur complexe aqualudique doit être construit sur la plaine Pourny selon le projet lancé par l’actuelle majorité (ici, l’actuelle piscine Georges- Cuinet).

L e grand projet de la C.C.G.P. a dû être ajourné suite à une fuite d’information au cours de l’ap- pel d’offres. Le recrutement d’unAssistant àMaîtrise d’Ou- vrage est en cours, histoire de ne pas perdre de temps en attendant le règlement du litige. “Les nouveaux élus com- munautaires pourront agir en toute liberté. S’ils décident de poursuivre dans la même logique, on sera alors opéra- tionnel plus rapidement” , sou- ligne l’actuel président de la C.C.G.P. Ce projet intercommunal avait été retenu comme la priorité des priorités devant la média- thèque et le funérarium, ce dernier étant déjà opérationnel. Possible même que la média- thèque soit réalisée avant que l’on inaugure ce complexe aqua- ludique tant attendu. La faute

à qui ? C’est l’objet même des négociations en cours entre le Grand Pontarlier et la société en charge de la diffusion numé- rique de l’appel d’offres, cou- pable d’avoir diffusé par mégarde des informations qui n’auraient jamais dû être révé- lées. “On est toujours engagé dans une phase de négociation amiable avec cette société. On leur a soumis une proposition d’indemnité qui prend en compte l’ajournement du projet et les conséquences induites, notamment les travaux qu’il s’avère nécessaire d’engager à la piscine Cuinet pour main- tenir cet outil en état. Je ne peux pas indiquer le montant mais cela représente une grosse enve- loppe. Si la réponse n’est pas acceptable, alors on partira en contentieux judiciaire.” Premier bain espéré pas avant 2023 ou 2024. n F.C.

“Il faut revoir complètement ce projet” GÉRARD VOINNET

pourrait avoir une envergure régionale. Ce genre de projet, c’est une enveloppe de 25 mil- lions d’euros” ajoute M.Voinnet. Et comment le financer ? “La Ville n’est pas endettée, contrai- rement à la C.C.G.P., et avec une politique volontariste en matière de subventions, on peut sans doute aller chercher au moins 10 millions de soutiens finan- ciers.” n J.-F.H.

G érard Voinnet trouve ce projet insuffisamment ambitieux pour une ville comme Pontarlier. “Les Pontissaliens vont bien aux Fins, à Yverdon ou à Lons. Pourquoi les Suisses et les Jurassiens ne viendraient pas à Pontarlier ? Il faut revoir ce projet dans sa

globalité” estime-t-il, tout en précisant que “les coûts de fonc- tionnement doivent être les plus légers possible, en travaillant notamment sur la production d’électricité par panneaux solaires et par la récupération de l’eau.” Plutôt que d’installer ce futur

complexe aqualudique dans l’impersonnelle zone de l’Espace Pourny, le candidat de la gauche suggère une autre piste : “Pour- quoi ne pas rapprocher ce projet du camping municipal en envi- sageant un agrandissement de ce camping ? Et ce n’est pas un projet à 10 millions d’euros qui