La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

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Trouver un emploi semble n’avoir jamais été aussi com- pliqué dans le Haut- Doubs.

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laquelle j’ai appris énormément de choses, tant en management qu’en gestion de commerce. En revenant à Pontarlier, je pensais pouvoir rapidement trouver un emploi correspondant à mes acquis” , raconte-t-elle. Mais c’est la douche froide. Le retour dans la capitale du Haut- Doubs ne se déroule pas du tout selon ses plans. “J’ai effectué quelques missions intérimaires, plus ou moins dans mon domai- ne, mais cela ne s’est pas avéré concluant. J’ai revu mes préten- tions à la baisse jusqu’à accepter un poste en tant qu’employée libre- service dans la grande distribu- tion” , explique-t-elle. “J’ai ren- contré déjà un bon nombre de patrons du secteur mais je

remarque le même défaut chez tous : ils en veulent beaucoup chez un candidat mais ils proposent un salaire au ras des pâquerettes. Comment séduire les personnes

petit effort afin de garder en Fran- ce les meilleurs éléments.” Déçue du comportement de cer- tains gérants et consciente qu’el- le aura beaucoup de difficultés à trouver dans son secteur, Nata- cha se tourne naturellement vers la Suisse.Mais là, ce sont d’autres problèmes qui se présentent à elle. “On m’a clairement dit qu’on ne me donnerait jamais de poste à responsabilités vu que je suis une femme ! Je dois d’abord fai- re mes preuves avant d’oser espé- rer un jour me voir confier un pos- te aussi important. J’étais sidérée par ce sexisme dit ordinaire. Mais très sincèrement, aujourd’hui, je préfère largement me trouver sur un poste peut-être moins intéres- sant en Suisse que sur un métier

à responsabilités en France. Je gagnerai nettement mieux ma vie et quand on vit à Pontarlier, il est très difficile de se contenter d’un salaire français, surtout si les diri- geants ne font pas plus d’efforts que ça.” Natacha a bien compris, à son insu, que Pontarlier et ses alen- tours ne lui offriraient pas le pos- te de ses rêves, le secteur tertiaire étant particulièrement bouché. Elle est un cas parmi tant d’autres, qualifiés ou non, chômeurs de longue date ou non. Dans le dépar- tement, le taux de chômage avoi- sine les 10 % (9,6 % au dernier trimestre 2016 selon l’I.N.S.E.E.), ce qui est pile dans la moyenne nationale (9,7 %). n M.R.

qualifiées avec le S.M.I.C. ? Alors que juste à côté de chez nous, ces mêmes personnes qualifiées peuvent toucher trois fois plus. Bien sûr, les patrons ne peu- vent pas s’aligner sur les salaires suisses mais quand on voit le coût de la vie dans le Haut-Doubs, ils devraient faire un

Pontarlier ne lui offrira pas le poste de ses rêves.

d’attirer l’attention de son supé- rieur qui, très rapidement, lui confie de plus en plus de res- ponsabilités au sein du magasin. Très vite, Natacha gravit les éche- lons jusqu’à devenir, 8 ans plus tard, responsable de commerce.

Mais sa dernière affectation se fait en Alsace, dans un centre voué à la fermeture et en décembre 2015, une rupture conventionnelle est signée entre les deux parties. “Ça a été une formidable expérience, durant

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