La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

LE DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

QUEL AVENIR POUR NOS STATIONS ?

Le début d’hiver capricieux cette année ne doit pas occulter les vraies questions : faut-il continuer à investir dans nos stations de moyenne montagne ? Au moment où les petites stations continuent à profiter de l’or blanc quand il est là, Métabief s’apprête à décider de son avenir. Les élus trancheront en mars.

Le sort de Métabief sera scellé en mars C’est lors de la présentation du budget début mars que le Conseil départemental décidera si oui ou non, la collectivité continuera à investir sur Métabief. Tout laisse à penser que les investissements se poursuivront. Investissements 24 millions d’euros

Grâce à l’enneige- ment artificiel, l’activité de Métabief avait progressé de 33 % entre la saison 2013-2014 et la saison 2014-2015 (photo S.M.M.O.).

S i Métabief va au bout de la logique de remise à niveau de la station, c’est la bagatelle de 24 millions d’euros que le Conseil départemental qui finance le Syndicat mixte du Mont d’Or (S.M.M.O.) devra débourser dans les prochaines années. Cette somme exor- bitante a été évoquée à l’occasion d’un récent comité syndical du S.M.M.O. réuni en octobre dernier. Que com- prend-elle ? “Elle se base sur les esti- mations effectuées suite à des études de faisabilité réalisées en 2014 et 2015, de l’ensemble des opérations de restruc- turation du domaine skiable qu’il fau- drait faire pour avoir un fonctionne- ment optimal. Cela a généré l’établissement d’un schéma directeur d’investissement et permet de projeter les perspectives économiques. Ce sché- ma a été entériné par la nouvelle équi- pe d’élus du S.M.M.O.” note la station. Cette enveloppe globale comprend, pour l’essentiel, la remise à niveau des remontées mécaniques. Avec une priorité donnée sur le secteur Pique- miette où deux téléskis et trois télé- sièges seraient supprimés au profit de deux nouveaux télésièges débrayables à six places. Piquemiet- te devrait également être directement reliée par une nouvelle installation

au sommet du Morond. L’accès au sec- teur de Super-Longevilles devrait éga- lement être amélioré avec la création de nouveaux télésièges directs. On évoque aussi la création d’un nouveau restaurant-snack à l’arrivée du télé- siège du Morond. C’est donc lors de la session budgé- taire de début mars que la nouvelle majorité de droite du Conseil dépar- temental devra faire part de ses prio- rités. Pour Philippe Alpy, le nouveau président du S.M.M.O. et vice-prési-

déjà consentis sur Métabief entre 2004 et 2014, qui se chiffrent à 16 millions d’euros. Parmi les principaux chan- tiers déjà réalisés, il y a les travaux de réalisation du nouveau télésiège du Morond pour 5,7 millions d’euros, les travaux de neige de culture inau- gurés en janvier 2014 pour 6,3 mil- lions, la remise en état de certaines remontées mécaniques entre 2011 et 2014 pour 3 millions, la création d’espaces ludiques, freestyle et d’apprentissage (Jurakidpark…) pour 1 million. Le plus gros morceau est donc encore devant. La saison dernière, Métabief a réali- sé un chiffre d’affaires de 4 050 000 euros T.T.C. “Ce chiffre cor- respond à une fréquentation de 230 000 journées-skieurs et un panier moyen de 17,60 euros T.T.C.” précise la direc- tion de la station. Ce chiffre est à com- parer à celui des quatre dernières années : + 25 %. À titre de comparai- son, l’hiver dernier, Les Rousses ont été en recul de - 6 % et les Monts Jura de - 8 %. “Avec cet hiver “moyen moins”

keting” justifie la station. Cet hiver 2015-2016 a démarré plus que timidement. Mais les responsables de Métabief comptent sur le même phénomène que l’an dernier, “si pos- sible amplifié” , à savoir le report de fréquentation sur les 6 semaines à venir, et notamment les vacances d’hiver, où Métabief réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires. “Nous faisons 80 % du chiffre pendant la moitié du temps d’ouverture” confir- me la direction. Les défenseurs de Métabief estiment en tout cas que la station peut retrouver la fréquenta- tion des années quatre-vingt avec 260 000 journées-skieurs en moyen- ne. Métabief était alors LA station du quart Nord-Est de la France. Pour retrouver ses chiffres, il sera néces- saire de continuer à investir estiment- ils. L’exceptionnelle douceur de décembre doit-elle faire douter les élus de la per- tinence de continuer à investir sur Métabief ? Réponse début mars. J.-F.H.

sur le plan des conditions d’enneigement, Métabief a pu voir tou- te la pertinence de son installation de neige de culture. Nous étions en “natio- nale” (avec une fréquentation autour de 200 000 journées-skieurs et un panier moyen à 14,50 euros) et nous sommes revenus en “Ligue 2”. L’objectif cette année, c’est le maintien” image le direc- teur Olivier Érard. À titre de compa- raison, la station de La Bresse dans les Vosges avait réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 7 432 900 euros T.T.C. Les Rousses totalisent environ 270 000 journées-skieurs avec un panier moyen supérieur à 18,60 euros, soit un chiffre d’affaires de l’ordre de 5 000 000 d’euros. C’est donc 25 % de plus que celui de Métabief. “Si la com- paraison est faite, elle doit prendre en compte le type de clientèle. Métabief, c’est un tiers de gens en séjours et deux tiers de gens à la journée alors que Les Rousses, c’est l’inverse : deux tiers de gens en séjours et un tiers de gens à la journée. Nous ne pouvons donc pas avoir le même positionnement mar-

dent du Département, un choix s’impose : “Si des arbitrages doivent être effectués et des priorités décidées sur le plan des investissements entre les différentes missions du Conseil départemental, il paraît clair que nous ne pouvons pas nous arrêter au milieu du gué. De gros investissements ont déjà été consentis sur Métabief. Il faut qu’ils se poursui- vent si on veut continuer à remettre la station à niveau” estime l’élu. Ce chiffre de 24 millions d’euros va donc au-delà du total des investissements

“Nous sommes revenus en Ligue 2.”