La Presse Pontissalienne 166 - Août 2013

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 166 - Août 2013

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Pollutions toxiques : la solution du traitement à la source ENVIRONNEMENT Une opération collective

L’opération collective engagée depuis 2011 sur la C.C.L. pour réduire les effluents toxiques porte ses fruits. Le dispositif est reconduit jusqu’en 2015 en ciblant d’autres secteurs d’activité. Schrader : 580 000 euros investis dans la maîtrise des rejets

L’ état des lieux établi en 2009 par l’Ascomade (association des col- lectivités comtoises pour la maî- trise des déchets et de l’environnement) sur le territoire de la C.C.L. mettait en évidence quatre secteurs prioritaires : bois, industrie, garages et assimilés et transport terrestre où il importait d’agir. Cette base de travail a servi à la mise en place en 2011 de l’opération collec- tive qui associe quatre partenaires : C.C.L., Agence de l’eau, Ascomade et C.C.I. Les enjeux s’articulent autour du respect des réglementations en matiè- re de rejet, du fonctionnement de la sta- tion d’épuration de Doubs et de la qua- lité des eaux de surface et souterraines “La nappe de l’Arlier constitue une res- source stratégique sur le Haut-Doubs” , comme le souligne Laurent Tessier, le directeur régional de l’Agence de l’eau lors du renouvellement de l’opération collective validé le 12 juillet en présence des financeurs.Sur 168 entreprises visi- tées dans le cadre de l’opération col- lective, 48 % ne rejettent pas d’eaux usées non domestiques dans le réseau, 37 % ont fait l’objet d’une demande de mise en conformité.La plupart du temps, il s’agit de sécuriser les stockages de produits dangereux et demettre en pla- ce des pré-traitements des effluents comme les séparateurs à hydrocarbures. “Cela représente près de 670 000 euros

Le fabricant de valves a entrepris de rénover en 2008 sa station traitement des effluents. “On a décidé de profiter des aides de lʼAgence de lʼeau pour sʼéquiper dʼun évaporateur qui nous permet dʼatteindre lʼobjectif “zéro rejet” dans les déchets industriels” , note Olivier Parrod, directeur qualité et Environnement chez Schrader. Coût de lʼopération : 340 000 euros avec 50 % dʼaides. Cette année, lʼentreprise poursuit dans sa démarche en réorganisant le stockage de produits dangereux. “On aménage une zone sécurisée avec des cuves doubles parois.” Un projet à 240 000 euros. Micro.érosion : 55 000 euros Basée à Doubs, cette entreprise emploie 14 personnes et produit des pièces de micro-mécanique à destination du médical et de lʼhorlogerie. La gestion des effluents dans cette P.M.I. se traduit par la construction dʼun abri avec bac de rétention, la centralisation des compresseurs et pompes à chaleur et la récu- pération des eaux de lavage. Montant global : 55 000 euros dont 70 % dʼaide. U.N.A.P. Pontarlier : la contrainte Haut-Doubs “À Pontarlier, il faut savoir que les normes de rejets sont plus contraignantes quʼà Besançon car le milieu est plus sensible” , indique Isabelle Maya de lʼU.N.A.P. Pontarlier. Dʼoù la difficulté dʼajuster les obligations environnementales aux réalités économiques. “Sur lʼannée, on a touché 22 394 euros de subventions, soit 12 % des investissements en lien avec la gestion des effluents.”

Les quatre partenaires de l’opération collective ont signé le 11 juin la reconduction du dispositif jusqu’en 2015

prises. Il est important aujourd’hui d’intervenir sur le tissu des P.M.E.-P.M.I. et auprès des artisans qui se préoccu- paient peut-être moins de leurs rejets” , note Christine-Noëlle Baudin, élue à la C.C.I. Le dispositif s’élargit à l’ensemble des entreprises reliées à la station d’épuration dont certaines sont instal- lées sur les communautés de communes de Montbenoît et de Mont d’Or-Deux Lacs. “Ce partenariat 2013-2015, c’est 600 000 euros d’aide à disposition des entreprises en sachant que cet argent ne sera plus accessible après 2015 alors que les obligations seront toujours en vigueur” , poursuit Laurent Tessier. Et PatrickGenre de conclure sur la réflexion menée actuellement autour du projet de redevance incitative appliquée aux entreprises. F.C.

d’investissement. Globalement, on voit déjà un impact sur le rendement de la station et la qualité de l’eau” , apprécie Patrick Genre. Les résultats des ana- lyses sont probants. Depuis 2010 des I.B.G.N. (indice biologique global nor- malisé) sont réalisés chaque année en amont, aval et aval éloigné de la sta- tion d’épuration de Doubs. La qualité globale du Doubs s’améliore. La sta- tion-aval éloignée, située près de la confluence avec leDrugeon,passemême d’une note de 14 en 2010 à 19 en 2012. “Mention très bien, sourit Patrick Gen- re en se gardant de crier victoire. Rien n’est jamais acquis. Il ne faut pas bais- ser la garde.” La reconduction de l’opération collective procède d’une logique de toucher le plus grand nombre d’opérateurs. “Un gros travail a déjà été accompli auprès des grandes entre-

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