La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

SPORT

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La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

TRÉPOT

Vincent Philippe, champion du Monde face à la crise “Non, je ne suis pas au chômage” Vincent Philippe ne défendra pas son titre de champion du monde d’endurance moto cette saison. La faute à la crise et à une réduction du budget course alloué par Suzuki, son équipe. Le motard natif de Trépot se confie et donne des nouvelles sur son état de santé.

Le motard de Trépot espère que 2010 sera une meilleure année pour lui.

L a Presse Pontissalienne :Quel va êtrealorsvotreprogrammedepuis que Suzuki,votre équipe,a déci- dé de se désengager du mondial d’endurance ? Vincent Philippe : On ne fait pas le championnat du monde d’endurance complet mais seu- lement Le Mans et le Bol d’Or, les deux courses les plus impor- tantes. Je vais faire le cham- pionnat de France de vitesse 1 000 cm 3 qui comprend sept épreuves et quatorze courses.En clair, mon programme est plus important… L.P.P. : Ce programme est néanmoins moins étoffé. V.D. : Au contraire ! Je me bats contre cette idée car les gens pen- sent que je vais faire moins de courses. L.P.P. : Vous dites que votre calendrier est plus fourni. Il a tout de même per- du en qualité. V.D. : Je ne vais pas m’engager en championnat de France pourme balader. J’avais peur de faire très peu de courses cette année et il fallait rester dans le coup, mon-

mondial 600 cm 3 de vitesse.Voilà six ans que je suis chez Suzuki : je leur faisais et je leur fais tou- jours. Suzuki m’a assuré que 2010 sera bien meilleure. L.P.P. : Croyez-vous qu’elle le sera ? V.D. : J’y crois à moitié… Je n’ai rien d’écrit et je ne crois pas que 2010 s’arrange d’un coup. Soit Suzuki revient pour un cham- pionnat du Monde, soit je chan- gerai de crémerie. L.P.P. : Vous parlez de votre carrière sportive. Pourtant, tout a failli bascu- ler fin 2008. Racontez-nous ? V.D. : Je suis tombé le troisième jour du moto-tour, épreuve de rallye. Cette course me tenait à cœur. Je me suis emmêlé les crayons sur une spéciale. J’ai

bien galéré (bassin fracturé à deux endroits). Je suis resté ali- té un mois, perdu 5 kg. Je ne tenais plus debout. L.P.P. :Avez-vous pensé à arrêter votre carrière ? V.D. : Lorsque la douleur est trop forte, tu regrettes. J’ai douté pen- dant deux mois. Heureusement, en février lorsque je suis remon- té sur une moto, je n’ai eu aucu- ne appréhension. L.P.P. :OnconnaîtVincentPhilippemotard. On le connaît moins cycliste. La secon- depassiona-t-elleprisplusd’importance sur la première ? V.D. : Je reste à ma place (rires). J’essaye de faire au mieux mais je sais très bien que je ne ferai pas carrière en vélo.

trer que l’on est toujours présent vu qu’on ne fait pas le cham- pionnat du monde. L.P.P. :Pourrez-vous défendre votre titre de champion du monde ? V.D. : C’est râpé (sic). L.P.P. : C’est un coup au moral. V.D. : Non, car j’ai déjà quatre titres. C’est marrant car les jour- nalistes me disent toujours : “Vous n’êtes pas lassé d’avoir quatre titres !” et lorsque l’on fait autre chose, on te dit : “Tu dois être très déçu…” J’aurais quand même préféré faire le mondial en intégralité. L.P.P. : Est-ce un Vincent Philippe au chômage partiel ? V.D. : Non. Je suis vraiment satis- fait de mon programme compé- tition mais très déçu financiè- rement ! Ça, on peut le diremais on ne peut pas dire que je suis au chômage (rires). Ça va être compliqué car je dois payer mes engagements et les autres frais. Je suis toujours payé au résul- tat. Heureusement que des spon- sors régionaux (Artmann récu-

pération, Mignotserigraphie, le C.G. 25) jouent le jeu. Aujour- d’hui, c’est l’enfer pour trouver 2 000 euros. L.P.P. :La raison du désengagement de Suzuki est-elle vraiment économique ? V.D. : Complètement. Au mois d’octobre, je pensais bien faire l’intégralité du championnat. J’ai appris la nouvelle àNoël. Le pro- blème, c’est la crise. Toutes les équipes ont serré la vis. Notre budget a été divisé par deux et Suzuki ne voulait plus nous payer. L.P.P. : Yamaha, concurrent direct de Suzuki, a tenté de vous débaucher. Pourquoi n’êtes-vous pas parti ? V.D. : J’ai préféré prendre le risque d’attendre. J’ai raté des occa- sions, notamment de rouler en

L.P.P. : Vous interveniez dans les col- lèges du Doubs pour sensibiliser les jeunes à la sécurité routière. Le Conseil général vous suit-il toujours finan- cièrement ? V.D. : Je continue toujours mon action auprès des collégiens car ça me plaît à moi et aux gamins mais j’attends la réponse finan- cière du Conseil général. L.P.P. : Le projet de créer un circuit moto en Franche-Comté est-il défini- tivement annulé ? V.D. : Non, c’est même en bonne voie (le circuit se situerait à Lure-Malbouhans). Réponse au mois de juillet. Tout est ficelé. Il ne manque que les signa- tures.

Propos recueillis par E.Ch.

PONTARLIER

Sports mécaniques

Julien Millet à fond la caisse

Le jeune pilote pontissalien entame sa seconde saison en championnat de France de vitesse. La lutte s’annonce palpi- tante avec un plateau de plus en plus relevé.

F ini l’endurance, place à la vitesse. Depuis l’année dernière, JulienMillet qui avait remporté en 2007 le titre mondial d’endurance en Super production, a changé de registre. S’il court toujours sur Yamaha, la moto qu’il prépare lui-même est d’abord conçue pour aller vite. “Les courses durent environ 40minutes.On est contraint d’attaquer sans cesse, d’être au maximum” , explique celui a terminé 7 ème du championnat de Fran- ce en catégorie 1 000 Super Bike. Son départ de l’endurance a aussi été marqué par la création de son propre team Millet Moto Sport. Lequel est soutenu évidemment par le magasin paternel Moto performances et une dizaine d’autres entreprises du Haut- Doubs. La saison 2009 en Super Bike démarre le premier week-end d’avril avec deux courses sur le circuit de Ledenon dans le Gard. Julien retrouvera un autre pilote comtois, Vincent

Philippe qui effectue son retour dans la caté- gorie reine. Cette année, le plateau est de très haut niveau, ce qui motive d’autant plus le Pontissalien pressé d’en découdre. Le championnat comprend 14 courses. “Si ça fonctionne bien, on envisagera peut-être de courir ensuite au championnat d’Europe” , espère Julien. En moto, à la différence d’autres sports, il

ne suffit pas de terminer champion de France pour avoir une chance de courir au niveau supérieur. Les sports méca- niques, ça coûte cher. Et les champions sont rarement aidés par les collectivités ou les fédérations. Seul le spon- soring privé permet de bou- cler les budgets. À 22 ans, JulienMillet a encore une bel- le marge de progression.

Il est pressé d’en découdre.

2 OUVERTURES CET ÉTÉ

DANS LE HAUT-DOUBS LA RIVIÈRE DRUGEON le 1 er juillet ORCHAMPS-VENNES le 1 er septembre

Le pilote pontissalien débute sa sai- son Superbike les 4 et 5 avril sur circuit de Ledenon dans le Gard.

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