La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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LES GRANGES-NARBOZ Un généraliste de la toiture Bien couvert et bien échafaudé Les deux sociétés de toiture et de location d’échafaudages gérées par David Warlet sont désormais implantées aux Granges-Narboz. Retour sur une stratégie gagnante.

David Warlet avec Martine, la secrétaire, et son épouse Sonia (à droite).

Comment se porte aujourd’hui cette activité dans le contexte immobilier plutôt morose actuellement ? “On ne subit pas de ralentissement pour la bon- ne et simple raison qu’on intervient essentiellement sur le secteur de la réno- vation qui n’est pas trop touché contrai- rement au marché de la construction dans le neuf.” Le projet de s’investir parallèlement dans les échafaudages relève d‘une for- te demande axée sur la sécurité. Besoin comblé en 2002 par la création deDoubs- Jura Échafaudages qui mobilise trois salariés et profite, en quelque sorte, du durcissement de la réglementation dans ce domaine. Ne pose pas des échafau- dages qui veut. Sécurité oblige, il faut désormais avoir les certificats de capa- cités professionnelles requis. “Aujour- d’hui, c’est une prestation à part entiè- re. On voit même apparaître le lot “échafaudages” dans les appels d’offres” , note Sonia Warlet, associée avec son

époux dans cette société qui dispose de 7 000 m 2 d’échafaudages. “On travaille avec les professionnels de la construc- tion et les particuliers en sachant qu’on ne fait jamais de la location sans assu- rer l’installation” reprend David War- let en signalant aussi qu’il est spécia- lisé uniquement dans l’échafaudage de pied tubulaire. Inutile de s’adresser à lui pour une structure roulante. Doubs-Jura Échafaudages se porte assez bien. Elle représente 40 % de l’activité globale des deux sociétés de David Warlet. Ce dernier, après 7 ans en location rue Denis Papin à Pontar- lier, s’est installé en octobre dernier dans ses propres locaux sur la zone d’activité des Granges-Narboz. “La cri- se alimente une vraie foire d’empoigne entre les constructeurs qui sont prêts à tout pour se prendre les marchés. C’est clair qu’il y aura de la casse. On a la chance d’avoir un carnet de commandes plein jusqu’à l’automne” dit-il.

Doubs-Jura Échafaudages se déplace sur toute la Franche-Comté comme ici dans la sécurisation du ravalement du bâtiment de la Poste à Besançon.

E t dire qu’il devait être cuisi- nier. Ce Pontissalien de 41 ans a d’abord appris la cuisi- ne avant de se reconvertir dans les métiers du bâtiment. En 1996, après avoir roulé sa bosse dans plu-

sieurs entreprises locales, il s’installe à son compte et monte sa propre boîte en charpente, couverture-zinguerie. Elle emploie aujourd’hui 8 personnes. “On a cherché à se diversifier au fur et àmesure en intégrant de nouvelles com-

pétences comme la pose de Velux, l’étanchéité de terrasse, la réalisation de toiture en tôle ou encore les chemi- nées Poujoulat. L’idée de base consis- tait à devenir un généraliste de la toi- ture” , indique David Warlet.

CRISE

Des difficultés qui s’aggravent Le transport en baisse de régime Réduction du temps de travail,

La crise en chiffres “75 % des entreprises réduisent leurs effectifs” L a fédération nationale des transports routiers (F.N.T.R.) a lancé une enquête pour connaître la stratégie des entreprises en matière dʼemploi et de politique salaria- le face à la crise. Résultat : la plupart des entreprises de transport (1 048 interrogées) envisagent de maintenir lʼemploi (67,3 %). Cependant, 65,5 % de ces mêmes entreprises ont décidé de procéder à des aménagements : réduction du temps de travail (42,9 %), modulation des horaires (43,7 %), chômage technique (9,1 %) et renégociation des contrats de travail (4,3 %). “Ce sont plus de 40 000 emplois (en France) qui seront vraisemblablement perdus en 2009 en raison de la baisse dʼactivité” calcule Jean-Christophe Pic, co-prési- dent de la F.N.T.R. Et Patrick Vermot-Desroches, co-président de la F.N.T.R. dʼavouer que “75 % des entreprises de transport réduisent la voilure (effectif et heures de travail).” Dʼici avril, les entre- prises franc-comtoises passeront à lʼétape supérieure en licenciant si la reprise dʼactivité venait à se faire attendre.

moins de primes de couchage ou de repas : les chauffeurs-livreurs du Doubs ressentent les effets de la crise. La fédération nationale des conducteurs routiers dénonce des dérives, notamment l’absence de tachygraphe pour les engins de moins de 3,5 tonnes.

“E n période diffi- cile, les employeurs ont tendance à tirer sur le temps de travail” lan- ce Robert Chauvin. Comme d’autres syndicats, celui des chauffeurs routiers est plus que jamais vigilant à l’évolution des conditions de travail dans son secteur. Représentant de la Fédéra- tion nationale des chauffeurs routiers (F.N.C.R.) dans le Doubs, Robert Chauvin explique que les heures de travail des chauffeurs avoi- sinent plutôt les 186 heures que les 220 à l’heure actuel- le. Concrètement, les chauf- feurs travaillent moins. Du coup, ils gagnent moins. Plu- tôt logique. S’il comprend les patrons et les difficultés auxquelles ils sont confrontés, le syndica- liste comprend également ces chauffeurs qui s’inquiètent de leur devenir. Le transport

est en perte de vitesse dans le Haut-Doubs et aucun signe ne dit si l’activité va redé- marrer d’ici la fin de l’année. Les conducteurs seraient de plus en plus nombreux à venir frapper à la porte du syndicat. “Certains n’arrivent plus à payer leur maison” confie l’ancien chauffeur rou- tier. Sans tomber dans le pes- simisme, il est vrai que le secteur transport et logis- tique traverse une période difficile. “Regardez sur l’autoroute, vous ne verrez pas beaucoup de camions immatriculés en France” dit Robert Chauvin. Pas tort. “Je comprends que l’on ne va pas faire tourner un camion avec rien à l’intérieur” , nuance celui qui défend les salariés tout en avouant qu’il com- prend les chefs d’entreprise. Selon lui, il faudrait une régle- mentation des engins de moins de 3,5 tonnes, ces der- niers pouvant circuler sans

tachygraphe (N.D.L.R. : enre- gistreur de vitesse et de temps de conduite). En clair, leurs heures de travail ne sont pas contrôlées. “Un chauffeur de camionnette peut travailler toute la journée et repartir le soir faire un express en mon- tant à Paris…” Le tout sans être forcément rémunéré avantageusement. Bien évidemment, cet état de fait pose de sérieuses ques- tions de sécurité si bien que le syndicat souhaite que ce genre de transport rejoigne la convention collective.

Aujourd’hui, avec les primes en moins (un repas est payé 12,08 euros, une nuit unique 7,23 euros, une nuit 38,62 euros), les salariés doi- vent s’asseoir sur des “béné- fices.” Tous espèrent que cet état de fait ne soit qu’une simple panne. Trois entreprises du Haut-Doubs ont été contac- tées afin de connaître leur point de vue. Ces dernières ne souhaitent pas commen- ter la baisse du trafic.

Représentant syndical à la fédération nationale des chauffeurs routiers (F.N.C.R.), Robert Chau- vin explique que la cri- se ne doit pas remettre en cause les conditions de travail des chauf- feurs.

E.Ch.

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