La Presse Pontissalienne 114 - Avril 2009

La Presse Pontissalienne n° 114 - Avril 2009

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FILIÈRE HORLOGÈRE

Convention patronale

Il est prématuré de parler de crise selon les patrons horlogers La filière horlogère suisse sort d’une période de croissance exceptionnelle avec en prime le plein-emploi. Aujourd’hui, elle prend des mesures pour passer le cap en ajustant ses effectifs.

P as questionpour laConven- tion Patronale de l’IndustrieHorlogère Suis- se de céder au pessimisme. L’emploi dumot“crise”estmême, selon cet organisme, inapproprié car excessif,pour décrire la situa- tion que traverse la filière hor- logère en ce moment. “Il est pré- maturé de parler ainsi. Il n’y a pas matière à peindre le diable sur lamuraille” estime son secré- taire général François Matile. En effet,ce segment de l’économie helvétique n’est pas en perdi- tion. Mais dans les prochains mois,quelques secousses conjonc-

En revanche, elles ajustent les effectifs et positionnent le navi- re industriel pour qu’il ne cha- vire pas en cas de gros temps. “Nous avons arrêté le travail tem- poraire. Les employés récupèrent leurs heures supplémentaires qui ne sont donc plus payées.” Récem- ment, l’autorité publique helvé- tique a décidé de son côté d’allonger la durée possible du chômage partiel de 12 à 18mois. “Une entreprise peu donc garder son personnel sans le licencier et sans que cela plombe sa tréso- rerie” précise laConventionPatro- nale. Mais après avoir épuisé ces mesures transitoires, qu’adviendra-t-il de ces sociétés qui sont peut-être dans l’anti- chambre de la récession ? Les oracles de l’économie n’osent plus donner un pronostic ou alors ils restent évasifs. Dans ce contexte d’attente, la plupart des sociétés s’en tien- nent à ces mesures minimales. Elles hésitent à réduire la voi- lure tant qu’elles n’y sont pas contraintes. Car si la météo se dégage sur les marchés, elles

auront immédiatement besoin de personnel pour hisser les voiles et prendre le cap de la croissance. Ce scénario le plus optimiste pourrait se concrétiser dans les deux ans, en tout cas pour l’industrie du luxe. Quelle que soit la nature du dis- cours, les travailleurs frontaliers sont inquiets pour leur avenir. Car quoi qu’il en soit, quand des sociétés de prestige comme Girard Perregaux ou Ebel se séparent de collaborateurs,même s’il ne s’agit que de quelques- uns, ce n’est jamais bon signe. Là encore, François Matile tient à relativiser la situation en la mettant en perspective avec les cinq années qui viennent de s’écouler. “Quand ils se produi- sent, les licenciements touchent entre 5 et 10 % des effectifs des sociétés. N’oublions pas que ces mêmes entreprises ont augmen- té leurs effectifs de 30 à 40% ces dernières années. La filière a connu une croissance farami- neuse qui s’est traduite par des investissements considérables dans desmachines, des construc-

risque d’être particulièrement douloureuse,mais pas pour tout le monde. Nous sommes claire- ment à la fin d’une période de vaches grasses” a déclaré avant la trêve de Noël Franco Cologni, le président de la F.H.H.à l’Agefi, le quotidien Suisse de la Finan- ce et de l’Économie. Il est évident que la crise n’a pas le même sens aujourd’hui dans l’industrie automobile françai- se véritablement en péril, que dans l’horlogerie suisse qui sort d’une période de croissance excep- tionnelle. “En six ans, les effec- tifs sont passés de 40 000à 50 000 travailleurs.Et le chiffre d’affaires de la filière a progressé dans le même temps de 10 milliards de francs suisses en 2002 à 17 mil- liards de francs” rappelle Fran- çois Matile. Les marques résis- teront donc de façon variable en fonction de la trésorerie dont elles disposent et des investis- sements qu’elles ont consentis ces dernières années. Les entreprises horlogères ne sont pas engagées dans un pro- cessus de licenciements massifs.

Grâce à une mesure de chômage partiel étendue, les sociétés horlogères suisses sont dans l’antichambre de la crise.

tions d’usines.” Il suffit de tra- verser le Locle et La Chaux-de- Fonds où les bâtiments indus- triels poussent comme des champignons pour mesurer la prospérité de cette économie encrée dans le territoire.Les can- tons horlogers comme celui de Neuchâtel sortent doucement d’une situation de plein-emploi. La période qu’ils traversent actuellement est incomparable avec la crise des soixante et soixante-dix qui fut terrible socia- lement. Elle n’en porte pas les symptômes et le contexte est dif- férent. À l’époque, le déclin de

l’horlogerie était lié à des muta- tions technologiques qui ont révo- lutionné cette industrie. La montre mécanique helvétique a vacillé face à la concurrence émer- gentemais terrible venue d’Asie armée du quartz. En 2009, la crise mondiale est financière et jamais l’industrie horlogère suisse n’a été aussi à la pointe de l’innovation, elle qui a investi massivement dans la recherche et le développement. Les produits sont désignés, per- formants, à tous les prix,le Swiss Made est un label de prestige. Problème :il n’y a pas de clients.

turelles risquent de l’ébranler si les marchés ne retrouvent pas de la fraîcheur. D’ailleurs, la Fédération de la Haute Horloge- rie à Genève est plus réservée sur le contexte mal- gré tout préoc- cupant. La crise “qui se profile

“La filière a connu une croissance faramineuse.”

Du 18 Avril au 2 Mai 2009

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