La Presse Bisontine 97 - Mars 2009
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009
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BESANÇON Ventes de composants électronique L’entreprise Reboul roule sur la crise Bertrand Reboul est à la tête de la société familiale installée zone Lafayette. Le bâtiment principal en cache un autre, qui abrite une seconde société en plein développement qui développe et fabrique des produits électroniques. Une niche qui grandit.
Bertrand Reboul dirige conjointement la société S.B.K. Électronique qu’il a créée et la société Reboul.
B ertrand Reboul est tombé dedans. “On a bricolé tout ce qu’on a pu pendant notre enfance” quand il était encore dans les jupes de samaman, Jeannine, une des pionnières de l’électronique en France, créatrice de l’enseigne Reboul à la fin des années soixante. À 37 ans aujourd’hui, l’ancien lauréat du prix Défi Jeunes qu’il fut en 1996, dirige aujourd’hui l’enseigne
la plus réputée de la place en matiè- re d’électronique.Mais à cette enseigne que ses parents Jeannine et Jean lui ont transmise en 2006, il en a jouté une deuxième, qu’il a créée seul et qui vient d’intégrer de nouveaux locaux sur la zone Lafayette, juste à l’arrière de l’entreprise parentale. S.B.K. Électronique développe et fabrique des produits électroniques.
Créée en 1996 “dans mon garage” , avant de s’installer à Auxon-Dessus en 1998, la société de Bertrand Reboul développe ses propres produits élec- troniques en relation avec des clients, dont les plus prestigieux se nomment par exemple Alstom pour qui la socié- té bisontine a conçu un appareil de mesure des courts-circuits entre les barres d’alternateurs. Plus c’est com- pliqué, plus la société S.B.K. Électro- nique aime. Chaque projet est un chal- lenge. “Nous faisons des choses vraiment spécifiques. En ce moment, nous conce- vons pour le domaine de la piscicul- ture, une machine pour compter les poissons. Cela nous demande trois ans de travail” illustre le jeune respon- sable. S.B.K. Électronique investit quelque 300 000 euros dans ses nouveaux locaux de la zone Lafayette. Avec quatre sala-
riés, Bertrand Reboul réalise 330 000 euros de chiffre d’affaires. Sans faire de bruit, sans volonté de pratiquer des prix exorbitants, S.B.K. Électronique fait son chemin. “Nos clients sont vraiment des partenaires dans chaque projet. S’il y avait un peu plus d’altruisme, les projets industriels et humains se porteraient mieux” juge Bertrand Reboul. Bel état d’esprit pour ce dirigeant qui estime que sa société “ne devrait pas sentir les effets de la crise. Nous avons très peu de concur- rents sur ce créneau très spécifique. Nous avons déjà l’assurance d’avoir plusieurs nouveauxmarchés cette année. Nous sommes confiants.” Le constat est à peine plus nuancé pour la société Reboul (17 salariés pour un chiffre d’affaires de 3,3 millions d’euros). “On sent depuis trois mois un coup de frein et le manque
d’investissement des industriels” com- mente le patron de l’enseigne posi- tionnée sur la vente de pièces déta- chées et d’instruments de mesure qui, par conséquent, connaît en ce début d’année un ralentissement. La concur- rence des pièces achetées sur Internet renforce ce petit bémol général. Mais la notoriété régionale de l’enseigne (qui possède aussi une agence en Bour- gogne avec 9 salariés), ajoutée à la réorganisation impulsée par Bertrand, devrait assurer à Reboul un avenir serein. D’autant que l’entrepreneur a dans les cartons un grand projet de développement mais… chut… Ber- trand Reboul assure juste que “quand on a la volonté d’aller au bout d’un pro- jet, on y arrive.” Un discours qui tranche en ces temps. J.-F.H.
L’entreprise Reboul qui a commencé rue d’Arènes, puis place du Marché et rue de Trépillot, est installée zone Lafayette. Elle fêtera au printemps ses 40 ans.
TECHNOLOGIE L’influence du radar météorologique 2,5 millions d’euros dans le vent ? TENDANCE F-C Consommateurs La téléphonie et
Internet en tête de nos préoccupations C’est ce qui ressort du bilan 2008 de Franche-Consommateurs qui observe en revanche que les litiges liés à l’habitat à l’automobile et au crédit sont en net recul. L’ association Franche-Comté Consommateurs vient de publier son bilan d’activité de l’année 2008. Sur le millier de dossiers qu’elle a traité pendant cette période, elle observe que “la télépho- nie et Internet ont pris le pas sur toutes les préoccu- pations de notre quotidien.” Le secteur des commu- nications est désormais la source de litiges la plus importante. Elle est de 37 % (ce qui correspond à un dossier sur trois traités par les services juridiques de Franche-Comté Consommateurs) alors qu’elle n’excédait pas les 8 % en 2003. En six ans, le nombre de contentieux liés à la téléphonie et Internet n’a pas cessé de croître. “C’est une mutation curieuse de notre société de consommation qui gère ses problèmes de communication avant des soucis plus importants tels
Le nouveau radar météorologique situé à Montancy (canton de Saint-Hippolyte) est un outil redoutable pour affiner les prévisions en Franche-Comté. Or, la création d’éoliennes en Suisse voisine pourrait pertur- ber son bon fonctionnement. Sous la pression, ces dernières pourraient ne jamais sortir de terre.
S i les éoliennes ne font pas encore la pluie et le beau temps, celles-ci peuvent avoir de lourdes conséquences pour les pré- visions météorologiques. Depuis qu’ils sont dotés d’un radar météorologique dernier cri, les météorologues francs-comtois arrivent à mieux prévoir les aléas du temps. C’est notam- ment vrai depuis deux ans, date de mise en fonction du radar hydrométéorologique situé à Montancy, non loin de Saint-Hippolyte. Perché à 930 mètres d’altitude, il regroupe les dernières technologies. Or, les éoliennes ne vont pas de pair avec la technicité du radar. Plutôt scientifique comme approchemais faci- le à comprendre. En effet, des éoliennes trop proches du radar génèrent de forts échos fluc-
tuants perturbant à la fois les mesures des précipitations et les mesures de vent. Pour conserver une bonne couverture, “il est nécessaire de respecter les préconisations lors de l’implantation de parc éolien dans un rayon de 20 km radar” précise une note de Météo France. En service depuis deux ans, le site météorologique de Montancy n’avait pas trop de souci à se faire. Les seules éoliennes pré- sentes étaient celles du Lomont (15 au total), à plus de 20 kmà vol d’oiseau. La donne pour- rait changer puisque nos voisins suisses veu- lent créer d’ici 2011 un parc éolien du côté des Breuleux (Jura suisse)… À vol d’oiseau, une petite quinzaine de kilomètres séparerait alors les deux sites ! Bref, il y a incompatibilité.
Enfermé dans une sphère protectrice blanche (seule couleur qui laisse passer les ondes), le radar, haut d’une dizaine de mètres, utilise une technique de double polarisation et de Doppler. Il a révolutionné les prévisions en améliorant l’estimation des quantités de pluie et permet de différencier les types de préci- pitation (neige, grêle) sur un rayon allant de Belfort à Besançon. En matière de prévision immédiate, l’outil est redoutable. Choisi pour sa position géographique permettant de cou- vrir le bassin de la Loue, de Belfort, deVesoul et prévenir d’éventuelles inondations, il a coû- té la somme de 2,5 millions d’euros. Le pro- jet a été financé à 50 % par l’Union euro- péenne, 25 % par l’État, 20 % par Météo France… et 5 % par Météo Suisse. Là est la clé du problème. Sachant que les Helvètes ont payé pour utiliser les données, ils ne vont pas se tirer une balle dans le pied en accordant la création de onze éoliennes entre les communes des Breuleux et des Bois, situées en face de Damprichard… Selon les estimations du canton du Jura, les onze mou- lins à vent de grande puissance (2 MW par unité), d’une hauteur de 100 mètres et plus, fourniraient les besoins en électricité de 8 500 ménages, soit bien plus que les 4 700 que comptent les Franches-Montagnes. Sans doute ne verront-elles jamais le jour… Àmoins que les informaticiens deMétéo Fran- ce trouvent d’ici 2011 un programme per- mettant de réduire l’influence de l’éolien sur le radar. D’ici là, il continuera à faire la pluie et le beau temps. E.Ch.
Pour le responsable adjoint de Météo France Besan- çon, l’arrivée du radar est un outil redoutable. Sur l’écran, le passage d’une dépression au-dessus de la Franche-Comté.
que logement” commente l’association. En effet, seulement 23 % des dossiers traitent des problématiques liées à l’habitat (construction et locatif), alors qu’en 2003 leur part était de 40 %. L’automobile et les banques représen- tent respectivement 5 % des litiges. Là encore, ces deux secteurs sont en net recul puisqu’ils représentaient 11 % et 12 % des dossiers traités par l’association six ans plus tôt. En revanche, “le deuxiè- me axe de préoccupation des consom- mateurs semble être les services puisque ceux-ci totalisent 23 % des litiges.”
“C’est une mutation curieuse.”
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