La Presse Bisontine 92 - Octobre 2008
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n°92 - Octobre 2008
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EN BREF
AGRICULTURE Un dernier cas le 17 août Fièvre charbonneuse : les doutes persistent Au cours de l’été, la maladie a touché 41 bovins dans 21 élevages sur 10 communes du Doubs. On ne connaît toujours pas précisément le scénario de cette contamination d’une ampleur exceptionnelle.
Orgue Jeudi 16 octobre à 20 h 30 à la cathédrale Saint-Jean de Besançon, concert d’orgue consacré au centenaire Olivier Messiaen. Les organistes Jeanne Maître et Jean Mislin interpréteront de larges extraits de l’œuvre d’orgue du compositeur. Rens. 03 81 61 23 60. organise son 3 ème vide- greniers d’automne à Planoise, quartier Polyclinique-parking lycée, rues Gauguin et Russel le 5 octobre de 8 heures à 18 h 30. Renseignements et réservations : Jean- Besançon participe à l’opération nationale “La boîte à biscuits et gâteaux”, destinée à faire découvrir notre patrimoine en la matière. L’usine Lu ouvre donc ses portes au public le 24 septembre : visite des chaînes de production, secrets des recettes, anecdotes croquantes, dégustations… Planoise Planoise-Avenir Noël Fleury au 06 67 05 24 33. Gâteau L’usine Lu de
Les premiers cas s’étaient déclarés dans le secteur de Vercel, à une trentaine de kilomètres de Besançon.
L es derniers de fièvre charbonneuse remontent à plus d’un mois. Le 17 août, sur les communes de La Chaux et La Longeville dans le Haut- Doubs. Le foyer primaire de la maladie s’est développé de proche en proche dans 8 communes au Sud du canton de Ver- cel : Athose, Nods, Vanclans, Chasnans, Vernierfontaine, Rantechaux et Pas- sonfontaine. La contamination s’est élar- gie au canton de Montbenoît pour des raisons encore inexpliquées. “C’est une maladie bactérienne que l’on sait dia-
infectieuse due à une bactérie sporulée. Elle touche principalement les herbi- vores qui la contractent en mangeant de l’herbe contaminée par des spores présentes dans la terre. Ces spores sont des formes de résistance de la bactérie. Ils peuvent persister dans le sol pen- dant plusieurs dizaines d’années. On les retrouve essentiellement sur les lieux d’anciens charniers utilisés avant la création du service public d’équarris- sage au milieu du XX ème siècle. “Si l’her- bivore qui a ingéré de l’herbe contami- née présente une lésion au niveau de son tube digestif, les spores se retrouvent dans l’organisme. Ils entrent dans un état actif qui réveille la bactérie. La mala- die se développe très rapidement et prend une forme de mortalité suraiguë. La bête décède en quelques heures” , poursuit Huguette Thien-Aubert. Fait rarissime, la maladie est suscep- tible d’être transmise aux personnes, éleveurs ou vétérinaires, ayant été au contact d’un animal porteur de la bac- térie. Il n’existe pas de vaccin mais un traitement antibiotique préventif effi- cace. “En dehors des sources primaires bien localisées, on ne sait toujours pas comment cette maladie a pu toucher 21
élevages. Le scénario n’est pas encore maîtrisé” , confirme Cédric Chapuis, le directeur du groupe de défense sanitai- re (G.D.S.). Comment expliquer autant de foyers ? Les spores peuvent remonter à la surfa- ce sous l’action de la microfaune du sol, des inondations, de travaux de draina- ge, de terrassement ou de transport de terre. Les conditions météorologiques du printemps s’avéraient, par exemple, pro- pices à cette remontée. L’abondance des précipitations a favorisé le lessivage des sols. “Cet épisode de fièvre charbonneuse relève d’une conjonction d’éléments. Il est encore impossible de hiérarchiser ces fac- teurs de dissémination et de comprendre comment ils ont fonctionné. On fouille diverses hypothèses en effectuant des ana- lyses de terre, d’animaux, sur des son-
dages géologiques. L’objectif étant d’aller le plus loin possible dans les investiga- tions” , indique Huguette Thien-Aubert. L’hypothèse d’une propagation par la fau- ne sauvage n’a rien donné. Tous les cadavres retrouvés sur la zone sensible ont fait l’objet d’analyses à ce jour néga- tives. Dès qu’un cas de contamination survient dans un troupeau laitier, les traites de l’élevage en question sont pas- teurisées immédiatement à titre de pré- caution. Le traitement thermique se pour- suit 15 jours après la vaccination. Depuis le 8 septembre, les autorités considèrent que la situation est“stabilisée”,sous réser- ve qu’aucun autre ne survienne. Et les doutes ne sont toujours pas levés. F.C.
gnostiquer et traiter avec un vaccin efficace pour les bovins et les ovins. Elle touche en général une ou deux exploitations. La situa- tion sur le Doubs est tout à fait exception- nelle” , confie Huguet- te Thien-Aubert, chef du service santé et pro- tection animale à la direction départemen- tale des services vété- rinaires (D.S.V.). La fièvre charbonneu- se est une maladie
La situation sur le Doubs est tout à fait exceptionnelle.
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