La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024
Le Grand Besançon 25
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
SÉCURITÉ
Gendarmerie
La brigade territoriale mobile dédiée aux violences intrafamiliales inaugurée Dans le cadre du plan gouvernemental 200 brigades,
manence avec la Maison de protection des familles. Cette B.T.M., selon les mots du Colonel James, est le glaive pour le traitement des auteurs de vio lences, le bouclier pour la protection des victimes. “C’est un dispositif réactif, on ne veut pas de trous dans la raquette, on resserre les mailles du filet” , a-t-il ajouté. Pour le procureur Manteaux, l’enjeu est bien de traiter les plaintes de manière réactive. “L’explosion des violences conjugales ne traduit pas une explosion en valeur absolue mais une meilleure révélation des faits. Cette réalité qu’on n’a pas voulu voir pendant longtemps et qui nous frappe aujourd’hui au visage nous oblige tous” , poursuit le magistrat qui relève un constat : “Cette augmentation continue des violences intrafamiliales et l’impératif de les traiter avec la plus grande sévérité a conduit les brigades à être saturées.” Étienne Manteaux loue donc cette “plus-value” qui apporte “technicité et réactivité.” Il prévient toutefois de ne pas nourrir de faux espoirs. “Même si on monte en com pétence, on ne réglera pas tous les pro blèmes. Certains passages à l’acte ont très peu de signes avant-coureurs.” La maire de Besançon Anne Vignot, présente aux côtés de la présidente du Département Christine Bouquin et du préfet Rémi Bastille, a souligné “une façon d’être et de savoir faire pour déclen cher la parole et garantir qu’il n’y ait pas de retrait de plaintes.”
Le Colonel James (au fond à gauche)
le Doubs s’est vu attribuer trois brigades territoriales mobiles. Celle dédiée aux violences intrafamiliales a été présentée à Besançon début novembre.
et le Major Corneille (à
gauche) à la tête de la brigade mobile, se tiennent dans la salle Mélanie dévolue aux auditions filmées des mineurs victimes de violences sexuelles. Devant, la gendarme formée à la méthode Nichd pour libérer la parole.
C’ est la première des trois bri gades territoriales mobiles (B.T.M.) du département à être opérationnelle. La B.T.M. dédiée aux violences intrafamiliales a été créée le 1 er mai dernier. Si elle est rattachée à la compagnie de gendar merie de Besançon, elle irradie sur tout le territoire. Composée de 5 militaires, bientôt 6, elle est animée par deux grandes missions: augmenter la pré sence sur la voie publique et la surveil lance des communes périphériques de Besançon (Chalezeule, Larnod, Beure, Avanne-Aveney), d’une part. Et d’autre part, intervenir en police judiciaire en matière de violences intrafamiliales. “La B.T.M. peut être saisie par les unités judiciaires ou à la demande des autres brigades, précise le colonel Lionel James, commandant le groupement de gen darmerie départementale du Doubs. Elle va au contact des victimes sur tout le département, à l'hôpital, à la maison de retraite, à l’école… Nous sommes dans “l’aller vers.” Il faut dire qu’en matière de violences intrafamiliales (violences physiques, sexuelles, financières, psychologiques),
les renforts n’étaient pas de trop. Depuis le 1 er mai, la B.T.M. a traité 69 procé dures, 65 mineurs victimes ont été entendus et 19 auditions filmées ont été réalisées. Pour la réalisation de ces dernières, réservées aux mineurs vic times de violences sexuelles, la gendar merie possède trois salles “Mélanie”, à Besançon, Pontarlier et Étupes au sein de la maison de protection des familles. Avant ce maillage territorial, les victimes devaient se rendre à Étupes. Les audi tions sont menées par un gendarme formé à la méthode “Nichd”, une méthode canadienne destinée à recueillir la parole des enfants dès 3 ans. “Il s’agit de déconstruire ce qu’on fait avec un gardé à vue, intervient le procureur de la République, Étienne Manteaux. Il faut des questions très ouvertes pour laisser la parole libre, les orienter le moins possible.” Au sein de la B.T.M., une gendarme est d’ores et déjà formée, deux autres collègues le seront prochai nement. Si toutes les brigades traitent des vio lences intrafamiliales, la B.T.M. inter vient en appui ou en conseil pour des affaires complexes, coordonnée en per
présente ainsi que France Victimes et le C.D.I.F.F. Concernant les deux autres B.T.M. déployées dans le Doubs, celle basée à Orchamps-Vennes et dédiée aux atteintes à l’environnement est en cours de construction, deux gendarmes y seront affectés. La troisième dans le Pays de Montbéliard est validée mais n’est pas encore créée. n L.P.
Depuis dix ans qu’elle travaille aux côtés des femmes victimes de violences conjugales, Laurence de l’association Toutes des déesses, sait combien l’étape - cruciale - du dépôt de plainte peut être difficile, trop pour certaines. Alors elle apprécie de “savoir qu’on prend en consi dération les victimes, on nous voit mieux, on nous entend mieux, même s’il reste encore des situations difficiles en milieu rural.” L’association ornanaise était
R.N. 83
Trafic des poids lourds Vers un report des camions sur l’autoroute ? À l’initiative du député Laurent Croizier et du sénateur Jean-François
de poids lourds mais bien ceux en transit. Quant au coût du péage d’autoroute, en cas de res trictions sur la R.N. 83, le député estime légitime d’octroyer des tarifs incitatifs à destination des transporteurs routiers. Pour François Vacheresse, de l’association Bonne route, les données avancées corroborent des études que l’association avait précédemment réalisées. “Nous ne sommes pas d’accord en revanche sur le volume de P.L. en transit, on pense que c’est beaucoup plus important. Il y a 34 % de P.L. sur le trafic total. Par rapport aux axes similaires dans tout l’Est de la France, le pourcentage est de l’ordre de 10 %. Le territoire Besançon Poligny est peu peuplé, il y a un fort de transit par rapport à la desserte locale.” L’association ne compte pas relâ cher la pression sur les décideurs jusqu’à la décision préfectorale. Celle-ci devrait intervenir en 2025, Laurent Croizier appelle à ce qu’une décision soit prise avant la fin 2025. Soit avant que les travaux de la R.N. 57 entre Micropolis et Beure ne débu tent. n L.P.
respond à 10000 passages de voitures.” Les deux parlemen taires souhaitent également lan cer une réflexion avec les appli cations G.P.S. pour instaurer un “parcours le plus écologique” à côté du trajet le plus rapide et le plus court. Selon les chiffres de l’A.P.R.R., le trajet de shunt via la R.N. 83 représente 7 à 8 % du trafic P.L. de l’autoroute soit entre 300 et 500 camions. 85 % des P.L. qui shuntent par la R.N. ne sont pas français. “Nos trans porteurs routiers seraient peu impactés par les restrictions” , note Laurent Croizier. Si la décision d’une restriction par l’autoroute est prise, com ment la faire appliquer? Le député est favorable à un contrôle par lecture automatique de plaque d’immatriculation qui calcule le temps de trajet entre Beure et Bersaillin. Si le temps est court, le camion sera consi déré comme en transit et non en desserte locale, donc amendable. Car ici il n’est évidemment pas question d’interdire tout trafic
réguler, étudier l’impact d’une mise en place d’une restriction, l’impact économique sur les transporteurs et les collectivités et l’État. Pour les parlementaires, selon les premières analyses, l’impact économique du report du transit sur l’autoroute serait négligeable. “Que les poids lourds passent par l’autoroute ou la R.N. 83, le coût revient peu ou prou au même” , poursuit Laurent Croizier. Si le trajet est certes plus long par autoroute d’une vingtaine de kilomètres et payant, le temps de trajet par la route est plus long, induit une surconsommation de carburant et des coûts d’usure. Ainsi qu’une incertitude sur la durée du trajet car les camions empruntent le tronçon Micropolis-Beure, sujet à d’importants bouchons. “Le rapport coûts-bénéfices penche en faveur du report du trafic des P.L. vers l’autoroute” , conclut le député qui souligne des consé quences indirectes et des coûts qui pèsent sur les collectivités. “600 kg de déchets sont ramassés par semaine sur la R.N. 83, à la charge de l’État et des collecti vités. Par rapport à l’usure des routes, un passage de P.L. cor
Longeot, des réunions publiques sont organisées dans des villages concernés par l’intense trafic des poids lourds sur la R.N. 83. L’objectif est de rendre compte du travail des parlementaires pour une restriction du trafic des camions. Une étude diligentée par l’État a été lancée.
I ls se succèdent sans fin et s’étirent le long de la route nationale 83. Les poids lourds en transit alourdissent le tra fic sur cette route traversée par de nombreux villages. Et les rive rains n’en peuvent plus des nui sances liées au trafic sans comp ter la dangerosité. Depuis 2022, le député Laurent Croizier et le sénateur Jean-François Longeot se sont penchés sur cet épineux dossier. “Ce sujet avec celui de la pollution de la Loue est iden tifié comme le plus important du secteur” , souligne le député de la première circonscription du Doubs. Les parlementaires pour suivent le travail engagé par les riverains et les associations depuis plusieurs années, notam ment l’association Bonne route. Récemment, une étape “cruciale” a été franchie. L’État a accepté de lancer une étude sur le trafic des poids lourds. D’un coût de
114000 euros, cette étude en cours devrait servir de support aux préfets du Doubs et du Jura pour la prise de décision concer nant un report obligatoire des poids lourds en transit sur l’au toroute. “Jamais la question du report des poids lourds n’avait été aussi loin. C’est la première fois que l’État accepte d’étudier la restriction des poids lourds. Cette étude va permettre de jus tifier la décision des préfets et de la renforcer juridiquement” , pré cise Laurent Croi zier.
“Nous avons absolument travaillé en co-construction avec tous les acteurs, associations, élus, trans porteurs, la société d’autoroute, les services de l’État.” Le premier constat concerne les nuisances. La R.N. 83 représente un trajet de shunt pour les camions qui sortent de l’auto route à École-Valentin et y retournent à Bersaillin. 2500 camions par jour empruntent la R.N. 83, en transit ou desserte locale ou cabotage. “Les routes ne sont ni conçues ni adaptées à un tel trafic, cela crée des ralen tissements, des pollutions envi ronnementales et sonores, une insécurité routière, des dégrada tions des infrastructures routières y compris à l’intérieur des vil lages” , énumère le député. L’étude de l’État a plusieurs objectifs: caractériser et objec tiver le trafic et les nuisances, rechercher des solutions pour
Pour inclure un trajet le plus écologique dans les G.P.S.
Dans une volonté de transparence, les parlementaires Croizier et Lon geot souhaitent donc rendre compte du travail déjà effectué aux habitants directe ment concernés.
Dernières réunions publiques : le 25 novembre à 20 heures à Samson, le 29 novembre à 20 heures à Larnod
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