La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024

26 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024

RECHERCHE

Après 15 ans de travaux Les sols de Franche-Comté passés au crible

Initié en 2008, le travail de répertoire des sols de Franche Comté s’est enfin achevé et a rejoint cet été les données nationales du géoportail de l’I.G.N.* Cette carte, en accès libre, dresse un panorama des principales caractéristiques des sols.

J usqu’ici matérialisée par une zone grise sur la carte hexa gonale, la Franche-Comté fai sait partie des rares territoires avec ceux d’Outre-mer à ne pas être répertoriés. La faute à des données partielles, voire inexistantes par endroits, ne permettant pas véri tablement de renseigner la nature des sols. Ce qui a amené l’I.N.R.A. (Institut national de recherche pour l’agricul ture, l’alimentation et l’environnement), la Chambre régionale d’agriculture et l’Université de Franche-Comté (via l’U.M.R. Chrono-environnement) à se pencher davantage sur la question. “Les premiers échanges ont débuté en

Exemples de relevés sur le terrain (photos U.F.C.).

2008” , se souvient Éric Lucot, pédologue au laboratoire Chrono environnement, qui a travaillé dessus avec ses collègues Jean Claude Monnet et Marc Briot. “On a com mencé par inventorier tout ce qui existait sur les sols en région. Nous nous sommes servis des cartes existantes, des travaux de thèse, des documents qu’on avait à disposition… y com pris la littérature grise. Puis, on a complété par des investigations sur

1 200 000 hectares cartographiés.

matière organique ou acide”, donne en guise d’exemple Éric Lucot. Les informations données (à l’échelle 1/250 000 ème ) serviront derrière aussi bien aux chercheurs, qu’aux forestiers, aux exploitants agricoles, aux collec tivités… Ce type de référentiel ame nant souvent (au-delà des repères généraux) à d’autres travaux de recherche, diagnostics agronomiques et/ou environnementaux, ou études liées à l’aménagement du territoire comme l’explique ce spécialiste bison tin. “On peut nous solliciter pour obtenir des données plus complètes et nous avons déjà plusieurs demandes en attente.”

le terrain dans les zones où on manquait d’informations.” La tâche, titanesque, les a amenés au fil des ans à réaliser divers sondages et analyses physico-chimiques aux quatre coins de la région. Mais aussi à mobiliser les autorisations et les financements utiles, expliquant pour partie le temps long de ces recherches. Au final, 1 200 000 hectares ont été cartographiés et harmonisés durant ces 15 dernières années, dans le but d’offrir une meilleure connaissance des sols comtois. “Cela permet de donner un aperçu des principales caractéris tiques dans une zone donnée. Savoir si c’est plutôt caillouteux, riche en

zone d’habitation. “C’est très hétérogène. On a à la fois des zones profondes avec de grandes réserves d’eau et d’autres moins. C’est la particularité de nos contextes calcaires” , souligne Éric Lucot. Autour de Besançon également, il y aurait une certaine diversité. La rai son ? “Des résidus d’état géologique, qui ne sont plus présents mais dont les matériaux sont restés sur place après altération, donnent par endroits des sols acides et pauvres en nutri ment.” n S.G.

Le fait de connaître les caractéristiques topographiques, physico-chimiques et hydriques des sols permet dans le même temps de répondre à un certain nombre d’enjeux, en lien avec les effets du réchauffement climatique, en don nant notamment un aperçu du réser voir en eau des sols agricoles ou fores tiers, ou des risques de ruissellement ou d’érosion. Finalisée il y a quelques mois et mise en ligne sur le géoportail de l’I.G.N., la cartographie des sols de Franche Comté est officiellement accessible depuis cet été. Les plus curieux peuvent y compris s’en emparer, et s’amuser à comparer les profils des sols de leur

*Institut national de l’information géographique et forestière

SAINT-VIT En travaux Une résidence senior où les animaux de compagnie seront les bienvenus 16 nouveaux logements pour personnes âgées vont être construits en contrebas de la rue des jardins, à Saint-Vit. Le projet, porté par une investisseuse privée, donnera la possibilité aux résidents d’emménager avec leurs animaux. L’ouverture est prévue en 2026.

Anne-My Giger (au centre en orange) a procédé, avec

les élus locaux,

à la pose de la première pierre.

S ensible à la cause ani male, Anne-My Giger tenait à ce que les retrai tés et seniors autonomes puissent continuer à vivre avec leurs compagnons à quatre pattes. “L’entrée en E.H.P.A.D. ou dans un logement plus adapté oblige souvent à se séparer de ses animaux. C’est un vrai déchi rement. Je voyais beaucoup de patients pleurer à cause de cela. Ils se retrouvaient contraints de les confier à la S.P.A. et parfois même, de les euthanasier.” Cette infirmière de formation, installée à Berne, en est ainsi venue à

parfois isolées. Il est bien de conserver le lien avec un animal, qui oblige aussi à sortir de chez soi.” Un grand parc prévoit, en outre, d’offrir l’espace adéquat pour les promenades. Anne-My Giger, qui préfère rester discrète sur le montant de l’investissement, envisage une ouverture en sep tembre 2026. Ces travaux seront complétés, en parallèle, sur la partie basse du site, par d’autres constructions : “8 logements conventionnés avec Habitat 25” , prévient le maire de Saint-Vit. n S.G.

ainsi permettre le développe ment de l’offre d’habitat senior. Un des chevaux de bataille de la municipalité, mais aussi de la sénatrice centriste Annick Jacquemet sur le secteur saint vitois, qui se disait évidemment sensible, ici, à la démarche d’ac cueil des animaux de compagnie. “On a déjà travaillé cela au Sénat pour permettre leur inclu sion dans les E.H.P.A.D., et en tant que vétérinaire, j’ai moi même été confrontée à ces dou loureuses séparations. Les familles sont de plus en plus éclatées, les personnes âgées sont

T2 au T4), “pour des personnes seules ou en couple” , tous aux normes P.M.R. “Il y aura aussi une grande salle commune équi pée d’une cuisine, pour faire des activités ensemble, et un potager suspendu, pour continuer à jar diner malgré les problèmes de dos.” Ce qui viendra faire écho à l’ancienne utilisation de ces parcelles. “J’ai toujours connu des jardins ici” , avouait d’ailleurs le maire de Saint-Vit, Pascal Routhier, au moment des dis cours.Rachetées par la munici palité car laissées à l’abandon au fil des ans, ces parcelles vont

mûrir le projet d’une résidence, au décès de sa mère. “Je voulais proposer des logements, qui soient à la fois conçus pour l’ac

locaux. Aujourd’hui prête à entrer dans la phase “chantier”, la pimpante quinquagénaire ne cachait pas sa joie au moment de la pose de la première pierre, le 21 octobre dernier. Détaillant un peu plus les contours de sa future résidence, baptisée “les Jardins de My” (en référence à l’histoire de ce site saint-vitois autrefois occupé par des jardins, et à son prénom, d’origine viet namienne). L’ensemble, imaginé par H’ABT Architecture et construit par le groupe Moyse, proposera 16 appartements en location (du

cueil des seniors autonomes et leurs animaux.” C’est une amie proche, installée non loin de Besançon, qui va lui permettre de concrétiser son idée, en la mettant en contact avec dif férents acteurs

Pour éviter la séparation, voire l’euthanasie.

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