La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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DÉCEMBRE 2024
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr
N° 270
Elle prépare déjà les prochaines municipales ANNE VIGNOT :
La maire de Besançon prône une alliance la plus large possible et veut continuer à ancrer la ville dans l’écologie politique. À GAUCHE TOUTES?
Le dossier en p. 16 à 22
P. 6 À 8
P. 10
L’événement
voirie
Circulation et rues encombrées Le casse-tête du cadran Nord-Est
Chambres d’hôtes De nouvelles adresses de charme dans le Grand Besançon
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2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
Première pierre pour le village d’enfants S.O.S. à l’ancien haras national
Le proctologue bisontin reste interdit d’opérer
M ardi 30 octobre, la Cour d’appel de Besançon a confirmé l’inter diction d’opérer à l’égard du proc tologue Luc Clémens. Cette décision fait suite à la mise en examen du chirurgien bisontin en septembre dernier pour “bles sures involontaires” sur d’anciens patients qui ont porté plainte contre lui. Des dizaines de victimes qui, après une opération ratée des hémorroïdes, doivent apprendre à vivre avec de lourdes séquelles allant jusqu’à l’incontinence fécale. “L’audience du 30 octobre était importante pour nous. On a déjà gagné cette bataille. Au moins, on sait que pour l’instant, il ne fera plus de mal à personne…” souffle Anne, qui avait témoigné dans notre précédente édition, racontant à quel point sa vie avait changé depuis son opération des hémor
roïdes, entre les douleurs postopératoires, son régime alimentaire pour se constiper, et l’impossibilité pour elle de rester assise normalement. Présumé innocent, Luc Clémens qui avait appel de la décision, n’a donc pas obtenu gain de cause. Mais la défense s’organise autour de lui. En effet, “un collectif de soutien” initié par des proches du chirurgien est lancé. Il a pour objectif d’inviter des patients satisfaits de leur opération à témoigner, et à apporter ainsi la contra diction dans ce dossier. Une démarche qui a du mal à passer du côté des victimes. “Nous sommes franchement outrés. Cher cher des témoignages de personnes pour lesquelles l’opération s’est bien passée, c’est faire preuve de mépris à notre égard. C’est une façon de minimiser nos souf
B ientôt, des enfants fouleront le beau parc arboré des anciens haras de Besançon qui reprend vie à cette occasion. Le 7 novembre dernier, le Départe ment ainsi que l’association S.O.S. Villages d’enfants ont posé la pre mière pierre de ce qui va devenir un village d'enfants S.O.S. Le Conseil départemental, chef de file de la protection de l’enfance, sub ventionne à hauteur de 4 millions d’euros la construction de deux vil lages enfants. Un à Besançon, donc, sur l’ancien site du haras national, le deuxième à L’Isle-sur-le-Doubs. Chacun pourra accueillir 50 enfants placés à l’aide sociale à l’enfance, l’objectif étant de regrouper les fra tries. À Besançon, les anciennes écuries seront transformées en neuf maisons familiales, chacune accueillant 4 à 5 enfants autour d’une mère ou d’un père S.O.S. Le site sera préservé ainsi que son parc arboré d’1,78 hectare. Une maison des familles dédiée aux rencontres entre parents et enfants, un service d’accueil fami lial immédiat (S.A.F.I.), et un espace de transition pour accueillir les jeunes majeurs issus du village d’enfants S.O.S. et leur permettre une inté gration sociale, complète l’offre. Si le Département subvention à hau teur de 4 millions d’euros (dont 3 mil lions pour le site de Besançon), l’as sociation S.O.S. Villages d’enfants finance 1 million d’euros sur fonds propres et la Banque des territoires octroie un prêt de 6,7 millions d’eu
frances et nos séquelles” déplore Anne. Affaire à suivre. ■ Le Docteur Luc Clémens n’a pas obtenu l’autorisation d’opérer suite à l’audience du 30 octobre.
Les commerçants du marché-beaux arts demandent des explications
L e sujet a été largement évoqué lors du dernier conseil municipal à Besan çon : la situation des commerçants du centre-ville, avec une nouvelle qui venait de tomber : l’annonce de la fermeture immi nente du traiteur Bonnet à Battant. Suivie, quelques jours plus tard d’une autre fer meture au marché beaux-arts cette fois, celle de la Boucherie du Marché (ex-bou
cherie Claudet) mise en liquidation mi novembre. De quoi ajouter de la colère et de l’inquiétude dans les rangs des com merçants de ce marché, qui compte dés ormais plusieurs cellules vides à quelques semaines des fêtes. Cerise sur le gâteau pour eux : le courrier reçu de la mairie il y a quelques semaines, sans information préalable, pour un rappel de charges d’éner
gie. De quoi faire bondir le président des commerçants du marché beaux-arts Jean Jacques Pichon qui a demandé une réunion de concertation avec la mairie et bloqué les prélèvements prévus. “On a baissé nos volumes de consommation d’énergie et on nous double quasiment nos charges ! Soit c’est une erreur de calcul et ça peut arriver, soit c’est une mauvaise négociation par la mairie des contrats d’énergie. Nous avons demandé plus d’explications mais il est hors de question d’en rester là. Nous avons demandé le détail précis de ces fac tures” note le représentant qui ne cache pas les difficultés que rencontrent certains commerçants du marché. Tous irrités éga lement d’entendre l’élue bisontine au com merce Frédérique Baehr tenter de justifier ce rattrapage de charges par une augmen tation du chauffage des allées du marché, alors que ce marché couvert n’est pas chauffé… ■
ros. À Besançon, le recrutement de 42 personnes pour une équipe plu ridisciplinaire commencera au prin temps 2025. Un appel est aussi lancé aux bénévoles pour aider les enfants à s’ouvrir à l’extérieur et pratiquer avec eux des activités comme aller à la pêche, du soutien scolaire, la conduite accompagnée, etc. L’arrivée des premiers enfants est prévue en mai 2026. ■ Christine Bouquin et Daniel Barroy, président de S.O.S. Villages d’enfants ont scellé la première pierre du futur village d’enfants, le 7 novembre dernier en présence de nombreux élus.
Après le traiteur Bonnet à
Battant, c’est la Boucherie du Marché (ex-boucherie Claudet) qui a fermé boutique au marché beaux-arts.
A vis de tempête à la mairie de Besan çon. Ça tangue de partout depuis quelques semaines au sein de l’exé cutif municipal bisontin avec une Anne Vignot qui a lancé l’offensive en se repositionnant clairement - elle l’avait déjà fait il y a plusieurs mois notamment dans nos colonnes - en vue des prochaines muni cipales qui n’auront pourtant lieu qu’au printemps 2026. Déclenchant, au passage, une houle de réactions plus ou moins concer tées entre les partis, chacun y allant de son refrain pour appeler à l’unité ou au contraire revendiquer sa part d’indépendance et ses velléités d’émancipation. Tout cela, sur fond de coup de froid annoncé sur les finances publiques. Estimant sans encore en connaî tre le détail précis les économies à réaliser imposées par le gouvernement à plus de 5 millions d’euros, la majorité l’a affiché Éditorial Ça tangue
qu’il y a sept ans. Difficile à suivre… Où est l’ambition, où est le bon sens s’interrogent de nombreux Bisontins ? Cette actualité politique locale est un peu plus plombée par ce qu’on appelle déjà l’affaire Cordier, du nom de l’ancienne conseillère de Jean Louis Fousseret au cabinet, dont le licen ciement interroge la Chambre régionale des comptes dans son dernier rapport sur les finances de la Ville et qui vaut une saisine du procureur de la République doublée d’une plainte d’Anne Vignot contre l’inté ressée Alexandra Cordier, et contre son pré décesseur Jean-Louis Fousseret, elle qui était une de ses plus proches adjointes lors du mandat précédent… Tout cela ne donne pas une image reluisante de la politique bisontine menée actuellement. Si personne ne peut se frotter les mains d’un contexte aussi délétère, il est impératif, qu’à seize mois des prochaines municipales, une autre vision de Besançon, plus ambitieuse, prag matique et constructive émerge. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
haut et fort sur le fronton de l’Hôtel de ville par une banderole au message aussi clair qu’il peut être vu comme démagogique. Signe de la fébrilité actuelle de l’équipe dirigeante, la même Anne Vignot cette fois avec sa casquette de présidente de Grand Besançon Métropole souhaite commander une étude pour comprendre les raisons des embouteillages toujours plus nombreux aux abords de la ville. Dans une sorte de schizophrénie, tel un pompier pyromane, elle souhaite payer un cabinet d’études qui conclura, sans nul doute, que les bouchons sont en grande partie dus aux nouveaux plans de circulation qu’elle a elle-même souhaité mettre en place ainsi qu’aux tra vaux de restrictions de voies pour laisser la place aux pistes cyclables. Il suffit de tra verser en ce moment la ville d’est en ouest pour en tirer les explications. Dans le même temps, la majorité réitère sans révolutionner son contenu, le marché des transports en commun quasiment sur le même schéma
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Agence de l’eau, La Comtoiserie-Hélène Celi, Doubs Tourisme-Laurent Cheviet, E.F.S.-B.F.C., Slah, Récidev, U.F.C. Équipe commerciale : Anne Familiari, Anthony Gloriod. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130
4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
DROIT
François Molins
François Molins, après 46 ans en tant que magistrat, s’attache à transmettre et partager son expérience.
“Il ne faut pas état du droit et Fin octobre, François Molins, magistrat désormais à la retraite, connu comme le procureur ayant géré la vague d’attentats depuis 2012, était à Besançon. Devant les étudiants du master droit pénal et sciences criminelles, dont il est parrain de la promotion, l a livré une conférence sur l’état de droit.
L a Presse Bisontine : François Molins, aujourd’hui à la retraite, vous avez été magistrat pendant près de 46 ans. Après la sortie du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau dans les médias, décrétant que “l’état de droit n’est ni intangible ni sacré”, doit-on craindre pour l’état de droit ? François Molins : Vous savez ce qu’on dit en latin ? Verba volant, scripta manent (les paroles s’envolent, les écrits restent, N.D.L.R.). L’état de droit existe en France. Il ne peut pas y avoir de système démo cratique qui ne soit pas fondé sur un état de droit. L’état de droit est immuable. L’état du droit, c’est autre chose, il peut s’adapter. Il peut coller à l’évolution de la société. Bien sûr que le droit doit chan ger. Mais derrière les propos des poli tiques, dans leur esprit, il y a une forme de confusion entre état de droit et état du droit. Il ne faut pas confondre état de droit et état du droit. Pour rappel, l’état de droit est le socle de règles supé rieures qui constituent le fondement de notre démocratie. L.P.B. : Au moment de partir en retraite, la presse nationale vous avait qualifié de “héraut de la justice moderne.” Quel regard portez-vous sur votre carrière et l’évolution de la justice ? F.M. : J’ai eu parcours long, difficile, j’ai
eu des dossiers très compliqués, j’avais un côté un peu chat noir. Je suis heureux d’avoir exercé un métier qui m’a pas sionné au Parquet. Pourtant, étudiant, mes matières préférées étaient le civil et le commercial. Pendant toute ma car rière, j’ai toujours cultivé une certaine liberté de ton, d’indépendance. Je me suis toujours autorisé et même contraint à dire ce que je pensais. J’ai lutté quand ce en quoi je croyais était menacé, comme l’indépendance de la justice, ou l’état de droit. L.P.B. : C’était donc important pour vous de donner cette conférence aux étudiants. Pourquoi avoir accepté de parrainer une promotion à Besançon ?
F.M. : Pendant 46 ans, j’ai participé à la justice. À l’heure de la retraite, il me semblait bien de transmet tre et partager. Parrainer un master, c’est une très belle occasion pour avoir des échanges un peu pri vilégiés avec un petit groupe d’étudiants pour transmettre le mieux pos sible ce que j’ai pu connaî tre. Et pourquoi Besançon ?
“J’avais un côté un peu chat noir.”
Zoom Morceaux choisis de la conférence de François Molins l “La justice est un service public à valeur constitutionnelle. Il n’y a pas simplement une notion de contre-pouvoir à l’État mais aussi une réponse à des exigences de contenus. Dans la justice, il y a une adhésion à un ensemble de propos et de valeurs fondés sur les droits de l’homme et du citoyen.” l “Dans la conception française de la séparation des pouvoirs, la justice n’est pas un pouvoir mais une autorité. Elle est dans une position de relative infériorité. Mais aujourd’hui, cette perspective s’inverse et génère une tension. On voit une réelle judiciarisation de la vie publique, le juge s’est vu confier de nouveaux pouvoirs, le juge participe aujourd’hui à la production du droit.” l “75 % des Français n’ont pas confiance en la justice. Il faut restaurer cette confiance car l’institution judiciaire reste la meilleure arme contre l’arbitraire, l'autorité, la tyrannie.” l “La justice est attaquée pour son laxisme. Alors que les prisons n’ont jamais été aussi pleines, 78 000 détenus pour 63 000 places. La moyenne des peines correctionnelles n’a jamais été aussi élevée.” l “Il y a une crise du service public de la justice qui peine à remplir son rôle et ses missions dans des délais raisonnables. Pour ses détracteurs, les juges ne sont pas légitimes car ils ne sont pas élus au suffrage universel. Le juge tire sa légitimité de la constitution, il exerce la souveraineté (ne la possède pas) par délégation de la constitution et donc par délégation de la volonté populaire. La justice est rendue au nom du peuple français.”
L’état de droit, c’est quoi ?
un rôle clé dans la protection de l’état de droit, ce dernier étant une des conditions de la démocratie et du vivre ensemble. L’état de droit garantit que tous respectent les règles de droit adoptées par les repré sentants élus et par le gouvernement qui en émane. n
L’
état de droit en France repose sur trois piliers : le respect de la hiérarchie des normes, l’égalité des citoyens devant la loi et la
mise en place de la séparation des pou voirs exécutif, législatif et judiciaire. Il assure la prééminence du droit sur le pouvoir politique. Le conseil d’État joue
L’interview du mois 5
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
Zoom Un master en droit pénal et sciences criminelles
confondre état de droit”
F rançois Molins en est le parrain de la première promotion. Depuis la ren trée, l’Université de Franche-Comté a ouvert un master en droit pénal et sciences criminelles. “Jusqu’à présent, il n’y avait que deux pénalistes, pour une question de capacités humaines, on ne pou vait pas ouvrir ce master, resitue Béatrice Lapérou-Scheneider, responsable du master.
Mais il y avait une demande très forte des étudiants qui devaient aller à Nancy ou Strasbourg.” Le master a “pour objet de former ses étu diants à un haut niveau de compétences en matière pénale et en sciences criminelles. Le programme prépare les étudiants à toutes les professions du monde judiciaire et para judiciaire en lien avec la matière pénale. Il
s’agit des carrières de magistrat, avocat, greffier, directeur des services de greffe, mais également de celles de directeur des services de la protection judiciaire de la jeu nesse, ou, dans l’administration pénitentiaire, de directeur ou d’officiers pénitentiaires” , explique l’université. Les 20 étudiants par promotion s'orientent ensuite vers des concours judiciaires ou parajudiciaires. n
J’ai un regard particulier sur les universités petites et moyennes. Il n’y a pas que Paris et Lyon. Il y a des universités tout aussi méri tantes avec des étudiants qui le sont également, donc il ne faut pas les oublier. L.P.B. : En tant que parrain, que conseil lez-vous aux étudiants ? F.M. : Mon adage : travailler beau coup et bien. Et ne pas se réfugier dans l’autocensure. L.P.B. : Vous étiez déjà présent en juin dernier à Besançon pour une journée dédiée à l’environnement. Quel rapport entretenez-vous avec la capitale com toise ? F.M. : Cela fait 4 ou 5 fois que je viens à Besançon, deux fois avec le conseil supérieur de la magis trature. Il est vrai que je suis assez engagé sur les questions de la jus tice environnementale, le parquet de Besançon m’avait invité, je n’ai pas regretté. n Propos recueillis par L.P.
Bio express
l 1953 : Naissance à Banyuls-dels Aspres dans les Pyrénées-Orientales l 1976 : Entrée à l’école nationale de la magistrature l 2011-2018 : Procureur de la République au tribunal de Grand instance de Paris. Il aura notamment en charge les attentats de Toulouse, Charlie Hebdo, du Bataclan et de Nice. l 2018-2023 : Procureur général près la cour de cassation l 2023 : François Molins prend sa retraite mais s’investit auprès d’étudiants en droit. l 2024 : Il signe dans le Nouvel Obs une tribune aux côtés de 70 personnalités réclamant que la justice environnementale devienne une priorité et que la législation actuelle soit renforcée. Il sort la même année un livre “Au nom du peuple français”.
François Molins, à côté de Béatrice Lapérou Scheneider et la première promotion en droit pénal et sciences criminelles.
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
Les nouvelles adresses de charme du Grand Besançon
Plusieurs chambres d’hôtes viennent d’ouvrir leurs portes autour de Besançon. De quoi renforcer encore l’attractivité touristique du Grand Besançon et de notre département qui compte désormais plus de 150 structures de ce type, souvent aménagées par dans des propriétaires passionnés par le patrimoine autant que par l’accueil (photo d’illustration Doubs Tourisme-Régis Ravegnani).
l Roche-lez-Beaupré Ouvert il y a un mois Un concentré d’histoire partagé le temps d’une nuit Cinq nouvelles chambres d’hôtes ont ouvert à proximité de Besançon,
autrefois au pont-levis et les caves voûtées situées sous le parc à l’an glaise qui renvoient aux origines du domaine datant du XIII ème siè cle. En passant pour la première fois les grilles de la propriété, Perrine et François Kleinclaus n’imagi naient pas tout ce qui se cachait derrière cet ancien prieuré fortifié du Moyen-Âge, ni la riche histoire qui s’y est écoulée au fil des siècles. Occupé par des missionnaires et des séminaristes à la suite de la conquête française de la Franche Comté (1674) et jusqu’à la Révo lution, le lieu a connu divers évé nements marquants. C’est ici qu’a notamment été installée la pre mière manufacture d’horlogerie de Besançon par Laurent Mége vand. “Quelques dizaines d’ap prentis horlogers y seront formés jusqu’à sa fermeture en 1802.” Ici encore que Nicolas Perrenot de Granvelle (garde des Sceaux de Charles Quint) a reposé quelques jours avant ses funé railles, ou que la fille du maire de Besançon, Adélaïde Micaud, s’éta blira au XIX ème siècle. L’ensemble, transformé à l’époque en une belle demeure, “verra intervenir l’ar chitecte comtois Alphonse Dela
N ichée dans un écrin de verdure entre Thise et Roche-lez-Beau pré, la bâtisse, discrète, recèle bien des surprises. Comme les douves, les ouvertures servant a entrepris de rénover il y a trois ans et qui permet aujourd’hui de traverser les époques. dans le domaine du Prieuré de Beaupré. Un lieu chargé d’histoire qu’un couple, amoureux des vieilles pierres,
a tout de suite interpellés” , indique Perrine. C’est ce patrimoine méconnu et pourtant intimement lié à celui de Besançon, qu’ils ont voulu partager avec le public en ouvrant ces chambres d’hôtes. Chaque chambre rend un hom mage à ces histoires, en récréant fidèlement l’atmosphère de l’époque. Les visiteurs peuvent par exemple choisir de renouer avec les années 1930-1950, “Chez Charles”, où le souci du détail a été poussé jusque dans le mobilier chiné (dérouleur avec cendrier intégré, bidet…), ou replonger
croix (à qui l’on doit la promenade Micaud et plusieurs bâtiments bisontins), ainsi qu’Alfred Ducat (auteur de la basilique de Saint Ferjeux) pour l’édification, un peu plus tard, de la chapelle néogo thique” , explique le couple de pro priétaires, qui a travaillé avec l’historien Pascal Brunet, pour reconstituer le passé du site. Le général De Gaulle aurait éga lement séjourné une nuit sur place, bien des années plus tard, à l’invitation de Jacques Weinman, propriétaire d’alors. “Il y a une vraie richesse historique qui nous
Une chapelle néogothique, datant de 1861, est située dans le parc.
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l Serre-les-Sapins Nouveau Un “Doubs moment” aux portes de Besançon Située dans le centre de Serre-les-Sapins, la chambre ’hôtes proposée par Mathilde Correia se réserve aussi bien à la nuitée, qu’en demi-journée avec des formules brunch, goûter ou apéro.
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O uverte depuis septembre, cette nouvelle adresse avec vue et spa privatif a déjà séduit plusieurs Bisontins en quête de déconnexion. “Beaucoup viennent s’offrir une pause, au cours d’une soirée apéro après le travail ou d’un brunch le week-end” , explique Mathilde Correia. “Certains ne restent
que quelques heures et d’autres profi tent un peu plus. Nous ne sommes pas trop regardants sur les horaires”, avoue la gérante. Le but de ces formules en demi-journée étant justement d’échapper à la rigueur du quotidien. Et c’est toute l’originalité de cette location, où l’offre ne se résume pas à passer une nuit ou de courts
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séjours. Ici, on peut venir y compris en journée. Que ce soit pour s’adonner à la tradition anglaise du “tea time” entre amis, ou tout simplement déguster des planches apéro et profiter du bain à remous extérieur avec vue sur la cam pagne bisontine, avant de poursuivre sa soirée ailleurs. “On peut également y organiser des anniversaires ou des enterrements de vie de garçon ou de filles, dans la limite de 5 personnes” , prévient Mathilde Correia. Aidée de son mari, Florent Mosini, arti san chaudronnier dans le village, elle a entrepris il y a un an de rénover l’an cien local à bois attenant à leur maison “pour en faire un cocon.” L’ensemble à la décoration soignée, d’environ 35 m 2 , est doté d’une kitchenette, d’un coin
salon et d’une grande chambre avec baignoire îlot qui donne sur la terrasse extérieure et le spa. Le tout se destine prioritairement à un couple, mais dis pose d’un couchage d’appoint au besoin.Non accessible aux personnes à mobilité réduite, en raison de la pré sence d’escaliers et d’espaces limités, l’adresse n’est pas labellisée et réfé rencée comme une chambre d’hôtes mais comme une location meublée. Bap tisée “Doubs moment”, elle peut être réservée sur les principales plateformes (Airbnb, Booking…) ainsi que sur les réseaux sociaux. “L’aménagement de ce lieu est parti d’une envie de changement à l’arrivée de mes enfants” , explique Mathilde Cor reia. Cette ancienne institutrice, qui
La location de Mathilde se situe au 25, rue de la Machotte.
Contact : 06 32 83 79 13
Deux des plus grandes chambres peuvent accueillir un lit d’appoint supplé mentaire.
Ce couple de Bisontins est immédiate ment tombé sous le charme du domaine.
Le mobilier et la décoration ont été pensés pour faire revivre fidèlement les époques.
8 hectares de parc clos entourent la demeure et ses dépen dances.
de groupe seront aussi créés, “complétés à long terme par une suite nuptiale.” Les propriétaires ont reçu le sou tien financier de Grand Besançon Métropole, de la Région et de la Fondation du patrimoine pour la restauration. Bientôt aussi label lisé pour le tourisme équin, le domaine tend ainsi à écrire une nouvelle page de son histoire. Un focus lui sera d’ailleurs consacré dans l’émission télévisée des Racines et des Ailes du 11 décem bre. n S.G.
avec un chef local, qui pourra aussi proposer des plateaux-repas sur réservation” , prévient le cou ple, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. À peine sortis d’une première phase de rénovation et bien que très occupés (vétérinaire et chi rurgien à la ville), ils souhaitent en effet s’ouvrir dès l’été prochain à l’événementiel en installant une tente de réception d’une capa cité de 150 personnes non loin de la chapelle et une partie récep tion extérieure dans la cour de la ferme. Sanitaires et logements
dans le cadre industriel du XVIII ème au sein de la chambre des “horlogers”, avec une lampe articulée Jielde, des représenta tions de la montre Leroy 01, et d’un écorché d’une montre gousset Lip sur la tête de lit. D’autres leur préféreront le charme du style Renaissance, reconstitué dans la chambre “Chez François”, incluant luminaires d’époque, lit à baldaquin, blason de François Bonvalot et portrait de Gran velle. Ouverte à la réservation depuis le 19 octobre sur Internet et
auprès de l’Office du tourisme, cette offre rare et plutôt haut de gamme autour de Besançon,
devrait attirer lar gement (allant de 129 à 179 euros la nuitée pour deux personnes, avec petit-déjeuner). Toutes situées au 2 ème étage, les chambres dispo sent également d’un espace cui sine commun. “On s’est mis en lien
À voir dans l’émission “Des Racines et des Ailes”.
8 L’événement
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l Nancray
Chambres d’hôte
Le charme de la Comtoiserie D’ici la fin de l’année, Carole Sauge et Benoît Guinchard vont ouvrir trois chambres d’hôtes à Nancray, dans une bâtisse chargée d’histoire.
Benoît et Carole sont tombés sous le charme de
L es murs épais en vieille pierre témoignent de la solidité de la bâtisse qui a vu passer les siècles depuis sa construction en 1800. Dans la maison de famille qui a abrité jadis le gouverneur de Paris au XIX ème siècle, Carole Sauge et Benoît Guinchard ont
aménagé leur nid douillet. Et d’ici la fin de l’année, le couple va ouvrir trois chambres d’hôtes qu’il a baptisées la Comtoiserie. Ce projet d’une vie, Carole et Benoît l’ont envisagé dès l’achat de la maison, il y a deux ans. Et ils se sont lancés dans d’impor tants travaux depuis un an. “La
la maison datant de 1800.
Plus d’infos sur lacomtoi serie.fr
tique et chic, champêtre, “comme à la maison.” Si pour l’instant, la Comtoiserie se situe dans une gamme moyenne de prix (entre 100 et 120 euros la nuitée), elle sera à l’avenir agrémenter d’un espace détente comprenant sauna, hammam et jacuzzi. Carole Sauge s’est aussi formée aux massages californiens qu’elle pourra dispenser. “On veut vrai ment offrir un week-end détente, romantique” , reprend-elle. Benoît et Carole visent une clien tèle de couples et d’amis. Chaque chambre peut être louée sépa rément. Dans le grand jardin de 3000m 2 , 1 500 m 2 sont dédiés aux chambres d’hôtes. Carole
maison était déjà faite avec des espaces partagés pour notre habi tation et nos chambres d’hôtes. Seule l’entrée est commune” , explique Carole Sauge qui a entamé une reconversion avec ce projet. Chaque chambre, nom mée selon une fleur comtoise (la chambre Épicéa, la chambre Gentiane et la chambre Gui mauve) est équipée d’une salle de bains. Une salle commune permettra de partager des moments conviviaux et les repas. “Mises à part la literie et les salles de bains qui seront neuves, nous utilisons beaucoup de maté riaux de récup’ que l’on chine dans les brocantes et les vide greniers” , précise Carole. L’am biance de la Comtoiserie est rus
et Benoît projettent l’installation d’une piscine et d’un terrain de pétanque. Des planches apéri tives seront proposées à défaut de faire table d’hôtes. “On aime accueillir les gens et leur faire partager nos randonnées, les restaurants locaux, faire partie de la commune et de la collecti vité” , observe la jeune femme. La Comtoiserie prévoit aussi des locations de V.T.T. Regor geant d’idées, le couple souhaite aussi à l’avenir organiser des week-ends axés autour du bien être avec des intervenants exté rieurs comme des retraites yoga. La vieille bâtisse de plus de 200 ans va encore vivre plusieurs vies. n L.P.
Un grand jardin pour se mettre au vert (photo La Comtoiserie Hélène Cieli).
l Serre-les-Sapins
bres d’hôtes présentes sur le Doubs représentent un total de 1130 lits. Quand elles sont créées, Doubs Tou risme peut ensuite les aider à obtenir des labels de qualité ou de références nationales ou locales (Motards bien venue, Tourisme et handicap, Accueil vélo…). Un nouveau label “Chambre d’hôtes de référence” a été créé l’an der nier par Doubs Tourisme, une qualifi cation qui permet aux propriétaires de chambres d’hôtes de garantir à leurs clients la qualité de leurs prestations tout en favorisant l’image de la desti nation touristique. C’est une qualifi cation nationale créée pour pallier l’ab sence d’un système d’étoiles qui n’existe pas en France pour les chambres d’hôtes. Les cinq premières chambres d’hôtes de référence dans le Doubs ont reçu leur qualification au printemps dernier. Deux de ces cinq premières chambres d’hôtes référencées sont installées dans le Grand Besançon : “Le Terrier” à Mise rey-Salines et “Les Terrasses de Besan çon”. n J.-F.H. par Doubs Tourisme l 2021 ..........................................14 l 2022 ...........................................8 l 2023 ..........................................21 l 2024 (de janvier à septembre) ........8 Nombre de projets “chambres d’hôtes” accompagnés
Nouveau
150 chambres d’hôtes à l’échelle du Doubs Elles totalisent un bon millier de lits. De nouvelles se créent chaque année. Les porteurs de projets peuvent être suivis et soutenus par Doubs Tourisme, le bras armé du Département en matière de tourisme.
À en croire Doubs Tourisme, les projets de chambres d’hôtes repartent à la hausse depuis deux ans dans notre dépar tement. Une nouvelle à Routelle (bap tisée “La route est belle”), une autre à Serre-les-Sapins, une troisième à Nan cray et encore une à Roche-lez-Beaupré
prend parfois du temps. Nous sommes également là pour aider les porteurs de projets à finaliser leur plan de com mercialisation et de marketing” précise M me Millot. Si Doubs Tourisme apporte un appui technique aux porteurs de projets, ces derniers sont néanmoins incités à “créer leur propre site Internet avec un module de réservation en ligne. En général, les projets de chambres d’hôtes sont portés par des personnes qui ont envie de valoriser un bien patri monial, une maison, une propriété. Ouvrir une chambre d’hôtes, c’est aussi un vrai choix de vie. Il faut accepter de partager un peu de ses espaces de vie privée à des visiteurs.” Si Doubs Tourisme propose ses services
L’association, émanation du Départe ment du Doubs chargée de promouvoir les richesses touristiques de notre dépar tement, propose aux porteurs de projets un suivi personnalisé et gratuit. “Nous pouvons les suivre dès la naissance de l’idée de création jusqu’à la concrétisa tion du projet. C’est un processus qui
(voir plus haut), les initiatives conti nuent à fleurir dans notre département. “En 2023, nous avons vu une dizaine de porteurs de projets uniquement sur la formule chambres d’hôtes. Il y a un regain” constate Maryline Millot, res ponsable du service ingénierie-déve loppement à Doubs Tourisme.
La tendance est aussi à la montée en gamme des héberge ments. Ici, le gîte Au Grand cœur Chaux à Guyans Vennes (photo Doubs Tourisme Laurent Cheviet).
d’aide et de conseil, il ne faut pas compter sur l’or ganisme pour bénéficier de financements directs. La Région, qui finançait, ne le fait plus. Les por teurs de projets peuvent plutôt s’appuyer sur leur communauté de com munes pour espérer un coup de pouce financier, qui n’est bien sûr pas automatique. Les 150 structures cham
Un nouveau label “Chambre d’hôtes de référence”.
10 Besançon
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
EN BREF
PATRIMOINE
Cimetière des Chaprais
Le “petit Père-Lachaise bisontin” a 200 ans
Livre La nuit du 10 mai dernier, les habitants de Besançon ont été témoins d’un spectacle aussi rare que magnifique : des aurores boréales. L’association “Besançon j’aime ma ville” en a fait un livret avec les plus belles photos en lien avec ce spectacle céleste. Édition limitée à 300 exemplaires, à commander sur : https://www.helloasso.co m/associations/besancon j-aime-ma ville/boutiques/fascicule besancon-j-aime-mes aurores-boreales-2024 180-x-255-mm Logement Habitat 25 construit une vingtaine de logements à Châtillon-le-Duc, rue du Docteur Louvot. Les 20 logements du programme sont répartis en 4 bâtiments R + 1 de 4 logements et 4 logements individuels avec garage. Pour ce projet, Habitat 25 a cédé une partie du terrain au promoteur AlterImmo. Châtillon-le Duc dispose ainsi d'une nouvelle offre mixte de
Le cimetière classé des Chaprais a accueilli sa première défunte le 12 décembre 1824. 200 ans plus tard jour pour jour, le collectif Histoire des Chaprais organise une visite guidée des lieux.
1790, a interdit les inhumations dans le périmètre des églises. C’est à partir de cette époque qu’on a commencé à ouvrir des cimetières hors les murs” explique Jean-Claude Goudot. “À Besançon, il exis tait déjà non loin de là le cimetière des Champs-Brulley. Seulement, la nature de son sol n’était pas très propice à la décomposition des corps, à tel point que des fossoyeurs venaient parfois piller les sépultures. Dans les années 1820, les paroissiens ont donc décidé d’acheter ces terrains aux Chaprais pour y créer l’actuel cimetière. Cette nécropole romantique comme l’a surnommée l’historienne Anne Mise Thierry est classée depuis le 10 mars 1877” détaille M. Goudot. Avec son collectif, cet habitant du quartier organise le 12 décembre prochain une visite guidée du cimetière des Chaprais à la découverte des sépultures les plus originales. On surnomme ce cimetière le “petit Père-Lachaise bisontin” à cause de sa configuration romantique et ses plan tations d’arbres. Il est d’ailleurs classé, comme le Père-Lachaise, non pas aux monuments historiques, mais au titre des paysages remarquables. C’est dans sa partie haute, la plus ancienne, que le cimetière des Chaprais
C élibataire, rentière, la Bisontine Philiberte Gurnaud a été “la pre mière cliente du cimetière des Cha prais” dit en souriant Jean-Claude Goudot, responsable du collectif Histoire des Chaprais. Avec ses 5,12 hectares, le cimetière des Chaprais est aujourd’hui le plus grand des cinq cimetières bisontins.
Il compte plusieurs dizaines de milliers de défunts inhumés ici. 11 personnes y avaient été inhumées l’année de son ouver ture, et déjà 137 l’année suivante. “Avant la Révolution, les défunts étaient enterrés dans les églises ou dans leur enclos. Une déclaration royale de 1776, confirmée par une décision de l’Assemblée nationale en
abrite les sépultures les plus remarqua bles, aux styles néo-classique ou néo gothique pour d’autres. Comme cette pyra mide, tombeau du sculpteur (et égyptologue) bisontin Alphonse Delacroix. 25 gloires de l’Empire napoléonien repo sent également aux Chaprais, ainsi que 13 anciens maires de Besançon (dont le dernier décédé en date Robert Schwint) et 3 ministres bisontins : Albert Métin, Georges Pernot et Jules Valfrey. Ainsi que de nombreux horlogers, et des artistes de Besançon comme les peintres Émile Isen bart et Antonin Fanart. Ou d’autres, comme la tombe de Gabrielle Guglielmi, la mère de l’artiste Rudolph Valentino,
Ses caves sont situées place de la Révolution, à deux pas de l’ancien conservatoire.
logements publics (Habitat 25) et de logements privés (AlterImmo). Renseignements en mairie.
CIRCULATION Encore des changements en perspective Le casse-tête du cadran Nord-Est Plusieurs habitants du Collectif du secteur Nord-Est de Besançon et de l’association de la Combe-Saragosse montent au créneau pour dénoncer l’inefficacité des aménagements mis en place par la Ville depuis 2023. Celle-ci pourrait faire prochainement de nouvelles propositions.
L e ballet incessant de véhicules aux heures de pointe, dans ce quar tier résidentiel, a le don d’agacer ces Bisontins, qui voient malheu reusement leurs prédictions se confirmer. “En 2020 déjà, lorsque le chemin des Relançons avait été fermé à cause de travaux, on avait vu un report du trafic sur le chemin de la Selle et rue Viollet le-Duc. À l’époque, on avait déjà alerté la Ville et cela se reproduit aujourd’hui” , déplore Gérald Santi, membre du Col lectif du secteur Nord-Est Bisontin. “On a l’impression que la mairie écoute mais ne nous entend pas !” , ajoute Claude Loye-Mazalrey, un autre membre. La situation est d’autant plus mal accep tée qu’elle représente un danger, en par ticulier dans la rue Viollet qui est assez étroite et dépourvue de trottoirs. “On est passé de 400 à 1 700 véhicules par jour, avec des files interminables aux heures de pointe. On en voit défiler plus de 300 en l’espace d’1 h 30” , s’indigne Gilles Saguin, qui habite justement dans cette rue. L’ironie veut que ce lotissement, qui remonte aux années quatre-vingt, avait justement été conçu sur le principe d’une circulation apaisée et partagée. Ce qui n’est “plus du tout le cas” selon ses rive rains, depuis la mise en place du plan
nion en mairie - de rétablir la circulation chemin des Relançons dans le sens mon tant (Est-Ouest) en avril 2024. La Ville a également fait installer des feux tri colores aux intersections Montarmots Selle et Planches-Palente et a rétabli le double sens du chemin de Vieilley. Mais ces mesures n’ont pas entièrement satisfait, ni convaincu les habitants de ce secteur de la Combe Saragosse, qui ont organisé en juin et en octobre dernier deux barrages filtrants pour recueillir l’avis des automobilistes. “Le trafic dans nos rues continue d’aug menter, malgré la réouverture de la rue de Vesoul et ces nouveaux dispositifs (N.D.L.R. : les réglages des feux, notam ment au carrefour des Quatre vents, n’auraient pas changé l’engorgement)” , note Gérald Santi. “La plupart des auto mobilistes nous répondent que le bou levard est déjà saturé et que ce plan com plique encore plus les choses.” Lassé de ne pas obtenir les réponses souhaitées, notamment sur le dernier comptage réalisé par la Ville, ce grou pement d’habitants veut ainsi aller plus loin et n’exclut pas de hausser le ton. Il a sollicité une nouvelle rencontre en mairie. “On réclame la remise en double sens des Relançons, et l’aménagement de la voirie avec une vraie concertation
expérimental de déplacement dans le Nord-Est bisontin, à l’automne 2023. Imaginé avec l’appui d’un cabinet conseil, celui-ci actait la limitation de certaines zones à 30 km/h et le passage à sens unique d’une partie des chemins de Vieilley et de la Selle, ainsi que du che min des Relançons. Au départ prévu pour neuf mois, il a été prolongé jusqu’en octobre, du fait de l’effondrement de la chaussée rue de Vesoul et a donné lieu, entre-temps, à des ajustements. Les premiers aména
gements n’ayant, au final, pas vraiment eu l’effet escompté de renvoi du trafic vers le Boulevard Blum. Car si certains des 11 000 habitants de ce périmètre (couvrant les Torcols, Montarmots, Saint-Claude, Combe Saragosse, Palente Orchamps, Point du Jour et Vallon du Jour) ont bien pu constater une amélio ration, d’autres ont vu au contraire se reporter le transit sur leurs petites rues. Résultat, il a été décidé - après concertation et réu
Gérald Santi, Claude Loye-Mazalrey et Gilles Saguin (de gauche à droite) réclament le retour du double sens chemin des Relançons.
“On est passé de 400 à 1 700 voitures par jour.”
Palente.” Le dossier réactive, ainsi, plus que jamais la brûlante question de l’accès à l’ag glomération des personnes venant de l’Est, et le projet abandonné de rocade (qui devait relier l’actuelle R.N. 1 057 au niveau de la rue de Vesoul à la R.D. 683 vers l’aérodrome de Thise). “Que cela ne soit plus d’actualité, on peut l’en tendre, mais il faut trouver des solutions car la situation ne s’est pas améliorée ! Et il faudra du temps avant que les auto mobilistes changent leurs habitudes” , conclut Claude Loye-Mazalrey. n S.G.
des habitants.” Contactée, la Ville nous confirme être en train de tirer les conclusions des der nières études menées sur place. Ce qui pourra l’amener à formuler de nouvelles propositions, comme indiqué dans un courrier adressé ce 13 novembre à ces associations de riverains. Un point d’at tention est notamment porté sur la rue Viollet. Les habitants craignent, eux, que le choix se porte sur la fermeture de cette rue, déjà évoquée par le passé et refusée. “Cela reviendrait à couper en 2 la Combe Saragosse et impacterait l’organisation de nos déplacements sur
Besançon 11
La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
EN BREF
Jean-Claude Goudot du collectif Histoire des Chaprais prépare une grande visite publique le 12 décembre. Inscription sur chapraishistoire@ gmail.com ou au 06 70 29 61 50 Sépulture des Gevigney, elle est la reproduction fidèle de la chapelle funéraire des célèbres amants Héloïse et Abélard au Père-Lachaise.
Les autres cimetières bisontins l Les Champs-Brulley (rue de Chalezeule). Ouvert en 1793, il est le plus ancien de Besançon. Il s’étale sur 1,17 hectare et compte 1 270 emplacements. l Le cimetière israélite (rue Anne-Frank) : créé en 1796, il compte 323 emplacements. l Le cimetière de Velotte. C’est le plus petit avec 0,38 hectare. Créé en 1865, il compte 499 emplacements. l Le cimetière de Saint-Ferjeux. Ouverts en 1867, ses 4,21 hectares abritent 7 029 emplacements. l Le cimetière de Saint-Claude. Il a ouvert en 1896. 4,64 hectares pour 9 305 emplacements. C’est le seul cimetière de la ville à pouvoir encore être étendu.
Gospel Grand concert “Gospel pour Noël” vendredi 29 novembre à 20 h 30 au Kursaal de Besançon organisé par United gospel. Réservation sur www.unitedgospel.fr Consommateurs La C.L.C.V. (Consommation Logement et Cadre de Vie), association de défense des consommateurs, locataires et copropriétaires tient des permanences informations conseils au sein des quartiers. Gratuites, elles informent les consommateurs et les conseillent sur les démarches à entreprendre dans le cadre de litiges de consommation, de logement (privé ou social) ou de copropriété. À Besançon, elles ont lieu le 1er mardi du mois de 14 heures à 16 heures à l’Espace Simone de Beauvoir (Quartier Saint-Claude), le 1er mardi du mois de 16 h 30 à 18 h 30 au Centre Mandela (quartier Planoise), le 1er vendredi du mois de 10 heures à 12 heures à la M.J.C. de Palente (24, rue des Roses), le 2ème mardi du mois de 14 heures à 16 heures au Comité de quartier Rosemont-Saint Ferjeux et le 2ème mardi du mois de 17 heures à 19 heures à la Maison de quartier Montrapon Fontaine-Écu. Plus d’infos au 03 81 80 32 96.
la grande star internationale des années 1910-1920, qui a bien failli être relevée si un descendant venu des États-Unis n’était pas venu renouveler la concession. Malgré son périmètre contraint, le cimetière des Chaprais accueille toujours des inhu mations : l’an dernier, un peu plus de 200 tombes ont été relevées, les descendants, quand ils existent, n’assurant plus leur entretien. n J.-F.H. À gauche, la célèbre tombe en forme de pyramide du sculpteur Alphonse Delacroix.
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La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024
PROJET URBAIN DES VAÎTES
Acte II
La régularisation à l’amiable des jardiniers “illégaux” fait grincer Bon an, mal an, la municipalité a bien l’intention de lancer la construction du quartier des Vaîtes après des années d’attente, de recours, et d’opposition. Parmi de nombreux points avancés, celui de la régularisation à l’amiable des jardiniers occupant les terrains de Territoire 25 fait grincer des dents.
C’ est entourée de nombreux adjoints et conseillers muni cipaux délégués (Pascale Billerey, Marie Zéhaf, Aurélien Laroppe, Élise Aebischer et Christophe Lime) qu’Anne Vignot a marqué le départ, pourtant plusieurs fois avorté, du projet des Vaîtes, acte II. Une manière d’appuyer l’importance de ce projet urbain fortement décrié et l’urgence de démarrer rapidement. “Le 11 avril 2024, le tribunal admi nistratif a rejeté les recours, attaque d’emblée la maire éco logiste. Nous avons perdu deux ans pour le logement, le quartier et la future école Tristan-Ber nard. C’est devenu une urgence d’avancer rapidement.” Si, sur le papier, rien n’est nou veau à l’horizon 2024 pour les
Depuis 20 ans, l’aménagement du quartier des Vaîtes a connu des remous. Zoom 600 logements d’ici 2038 S’appuyant sur des données de 2021 - l’analyse du Groupe d’experts pour l’environnement et le climat de 2021 et le résultat de la convention citoyenne - la municipalité avait revisité la même année le projet des Vaîtes. Ce dernier reste le même en 2024. Un nombre de loge ments limités passant des 1 150 logements prévus initialement à 600 sur 23 hectares afin “de préserver un environnement naturel.” Ils devraient voir le jour d’ici 2038. “Le Plan local de l’habitat montre un besoin immédiat de rénovation et de construction” , croit bon de préciser Anne Vignot. 30 % seront dédiés aux logements sociaux, 15 % en accession abordable et 55 % en accession libre. La construc tion se démarquera par ses qualités écologiques. Christophe Lime n’a pas manqué de souligner la grande satisfaction des communistes sur ce projet. “Le beau est pour tous, c’est vraiment notre marqueur d’une collectivité de gauche. Je suis le seul à avoir connu en 2001 l’opération qui commençait. À l’époque, on avait déjà expliqué aux parents qu’on n’allait pas refaire l’école car il y aurait une nouvelle école avec un nouveau quartier.” La future école Tristan-Bernard qui remplacera l’actuelle devrait ouvrir à la rentrée 2028 avec 5 classes de maternelle et 5 d’élémentaire et deux classes d’inclusion (U.E.E. I.M.E.). Un restaurant scolaire et une salle poly valente s’ajouteront. Par ailleurs, la fréquence des trams sera améliorée dès l’année prochaine, a annoncé Marie Zéhaf, offrant au quartier une desserte de qualité. Enfin, la Ville souhaite “sanctuariser” l'espace naturel urbain et “diversifier les vocations et les usages du lieu.” En l’espèce, avec notamment un espace de préservation naturelle floristique et fau nistique, un espace naturel accessible au public pour des activités de détente et pédagogiques, un espace productif potager en gestion partagée et un espace productif maraîcher sous statut professionnel. Sur les 23 hectares de la Z.A.C., l’espace naturel urbain s’étend sur 16,8 hectares avec 15,3 hectares de terrains à l’état naturel ou de friches semi-naturelles, et 1,5 hectare de jardins potagers informels. 4,2 hectares seront bâtis et 1,6 hectare dédiés à la voirie et aux stationnements. n
faut faire une place aux futurs résidents du quartier.” La muni cipalité propose ainsi aux occu pants actuels un droit d’occu pation du domaine public. “Certains se sont approprié illé galement ces terrains de Terri toire 25” , poursuit Anne Vignot. Plusieurs hypothèses de régu larisation sont évoquées comme l’attribution d’une parcelle indi viduelle de 100 m 2 au maximum pour 5 ans reconductibles taci tement, ou l’intégration d’un jardin partagé associatif, ou encore la conversion en activité professionnelle maraîchère régu lière. En cas de refus, la mairie hausse le ton : “L’exploitant ne pourra pas prétendre se maintenir sur le site et encourt à terme une expulsion.” Elle souhaite mener cette démarche de régularisation d’ici la fin 2024. Cette proposition de régulari sation à l’amiable n’a pas man qué de faire réagir l’association Jardins des Vaîtes. Les co-pré sidentes Claire Arnoux et Marie Hélène Parreaux ont convoqué une conférence de presse après avoir été sollicitées par les médias qui les invitaient à réagir aux propositions de la mairie. Elles dénoncent une honte et un mépris des jardiniers et un coup de communication. Vingt ans après la première déli bération concernant l’aména gement des Vaîtes, la poursuite (ou pas) du projet d’écoquartier ne s’annonce toujours pas dans un climat d’apaisement et de consensus. n L.P.
muniqué. Deuxième point, une volonté de démarche de participation citoyenne la plus active. À l’issue de ce dialogue avec Bisontins et Grand-Bisontins, “une sorte de plan guide issu de ces ren contres sera soumis au conseil municipal”, souligne Anne Vignot. Une réunion de lance ment de ces rencontres est pro grammée le 11 décembre. Dès janvier, des temps de rencontres sont organisés pour permettre des réflexions collectives autour de différents aspects du projet. Enfin troisième point, qui risque de faire souffler un vent de contestation et faire d’ores et déjà grincer les dents de l’asso ciation Jardin des Vaîtes (voir ci-dessous), le processus de régu lation à l’amiable des occupants du potager. “Reconnaissant à la fois la valeur écologique de l’es pace naturel urbain des Vaîtes et la tradition maraîchère et potagère qui caractérise le site depuis des décennies, la Ville de Besançon souhaite trouver une issue positive à l’occupation infor melle du site qui s’oppose aujourd’hui partiellement à la réalisation du projet” , poursuit, diplomate, la mairie dans son communiqué. “C’est une marque d’apaisement, confirme la maire. Cela confirme que l’activité pota gère est une activité bienvenue aux Vaîtes mais pas de manière sauvage et illicite. La culture potagère est maintenue mais sous une gestion collective et transparente, un unique mode de gestion mutualisée confiée à une association spécifique. Il
Vaîtes (voir ci-contre), plusieurs points dans l’élaboration du pro jet sont mis en évidence. Le pro cessus d’élaboration du projet est mené par l’agence Ville ouverte qui regroupe des concep teurs multidisciplinaires (pay sagistes, urbanistes, architectes, écologues, sociologues). Le travail de ce groupement de maîtrise d’œuvre s’inscrit “dans la suite des réflexions menées par la convention
Une urgence d’avancer
citoyenne et aura pour objectif de les intégrer et les approfondir pour aboutir à la réali sation d’un projet urbain sobre et res pectueux du site” , précise la munici palité dans un com
Anne Vignot a lancé le 5 novembre dernier le top départ de l’acte 2 du projet des Vaîtes.
Trois questions à… Claire Arnoux “C’est honteux ce qu’ils proposent” La régularisation des jardiniers des Vaîtes proposée par la mairie ne passe pas. Claire Arnoux, co-présidente des Jardins des Vaîtes dénonce un plan social des jardiniers.
Claire Arnoux et Marie Hélène Parreaux, les deux co présidentes (photo archive L.P.B.).
L a Presse Bisontine : Quelle est votre réaction par rapport à une possible régu larisation des jardiniers ? Claire Arnoux : C’est un plan social qui vise les jardiniers. La mairie se com porte comme une boîte qui rachète des entreprises. Certains jardiniers étaient là avant que la mairie ne rachète les terrains. On les a traités de squatteurs mais certains louaient des parcelles aux anciens propriétaires, certains sont là depuis plus de 50 ans. Nous ne sommes pas des pions, c’est très violent socialement. Un jardin pour des personnes âgées, c’est de l’ordre du vital. Et 100 m 2 maximum, ce n’est pas possible. La moyenne des jardins partagés et familiaux est de 160 m 2 . À Aubervilliers, en région parisienne,
où la densité est plus forte, les jardins sont entre 300 et 400 m 2 . Là, c’est hon teux ce qu’ils proposent. Les jardins, ce sont des années d’entretien, on ne peut pas les déplacer ni compenser. Pour une mairie écologiste, c’est juste la honte. En été, certains viennent vivre dans leur jardin, 100 m 2 , c’est trop petit. Socialement, c’est l’équiva lent d’un plan social. L.P.B. : Que pensez-vous de cet acte II du projet des Vaîtes ? C.A. : Ce n’est pas un acte II. C’est le même projet que voté en 2021 mais là, ils n’avancent pas les mêmes chif fres, c’est juste de la communication. L’autre problème, ce sont les plans qu’ils présentent : en l’état actuel, ce
n’est pas un plan-masse, on est sur rien du tout. Ils proposent le classement des terres dans le P.L.U. en zone N mais ça ne veut pas dire que ce ne sera pas constructible à l’avenir (la mairie rend inconstructible par un classement en zone N un périmètre élargi au-delà du périmètre de la zone d’aménagement concertée, “étendant ainsi la préservation de l’espace naturel péri-urbain voulue par la conférence citoyenne” , N.D.L.R.). Tant que l’on n’a pas un plan-masse cadastrable avec le classement des parcelles, c’est juste de la communication. Quant à la question des logements, là aussi c’est de la com’. On a des friches artificialisées pour la rénovation de logements, la vacance est en augmen
tation constante, elle augmente plus vite que nationalement. Entre 2015 et 2021, Besançon a eu 2 521 habitants en plus contre 2 749 logements en plus. Avec ce qu’on a, on peut déjà dégager des logements. Et selon ser vicepublic.fr, Besançon n’est pas en zone tendue. Et nous considérons qu’il est préférable de réhabiliter l’école existante. L.P.B. : Avez-vous toujours espoir de voir échouer ce projet ?
C.A. : Ce projet ne verra pas le jour. 6 hectares bétonnés sur des jardins, c’est trop. On va continuer à mobiliser, on prévoit la modification du P.L.U. Le projet a été jugé illégal par trois ins titutions judiciaires différentes. S’il y a des gens dans l’illégalité aux Vaîtes, c’est la mairie, pas nous. Le projet, tel qu’ils l’ont maintenu, ils ne peuvent pas le faire. Il y a des millions d’euros à économiser, l’abandon coûte moins cher que la poursuite. n Propos recueillis par L.P.
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