La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024

16 le dossier

La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024

Anne Vignot : à gauche toutes ?

Les masques tombent peu à peu et les fissures se montrent au grand jour au sein de la majorité municipale après qu’Anne Vignot a réaffirmé une nouvelle fois son intention de briguer un second mandat à la tête de la ville de Besançon. À un peu plus d’un an des municipales, la tension monte à gauche, et la droite est en embuscade.

l Municipales de 2026 Anne Vignot réaffirme ses positions “Je tends la main à tous ceux qui veulent travailler avec moi” Anne Vignot se défend de partir trop tôt en campagne sans

avoir consulté ses partenaires de la majorité. Elle explique son état d’esprit à un peu plus

toutes les forces et je veux éviter de penser de façon monolithique. Je prône pour une approche plus intégratrice, elle est nécessaire selon moi. Alors oui, je souhaite travailler pour une union la plus large possible. Je tiens à ouvrir lar gement les portes du dialogue dans la perspective de ces élections municipales de 2026. L.P.B. : Pour certains membres du P.-S., travailler avec L.F.I. serait une ligne rouge, vous le savez sans doute ? A.V. : Je ne sais pas ce que dit le P.-S., j’entends juste ce que pensent certains membres de ce parti. Le P.-S. est un parti en pleine transformation et il faut déjà attendre son prochain congrès qui nous permettra sans doute d’y voir un peu plus clair sur la ligne que ce parti défen dra. L.P.B. : Vous assumerez de courir le risque de ne pas avoir les socialistes comme alliés ? A.V. : Nous habitons heureusement un pays où on a encore le droit de penser différemment, avec des nuances. Je sais qu’on est à une époque où avec les réseaux sociaux, les débats sont devenus binaires, tout noirs ou tout blancs, pouce levé ou

J’ai en effet un projet de société qui repose sur l’intérêt général et pour cela, j’aimerais entraîner avec moi un maxi mum d’acteurs de ce territoire. Je tends donc la main à tous ceux qui veulent tra vailler avec moi à ce projet pour Besançon. Je l’avais déjà dit dès 2018 quand j’ai commencé à travailler à notre projet pour 2020. J’avais annoncé la couleur en disant que je proposerais pour cette ville un projet écologiste et à ce moment là un certain nombre de personnes sont venues à notre rencontre. On avait ren contré tout le monde et tous ceux qui le

nous empêche pas de nous battre tous les jours pour défendre cette ville avec des urgences qui se posent actuellement comme la question du budget. Je n’oublie pas non plus que les Bisontines et les Bisontins restent très troublés par les récentes élections dont ils ont subi le résultat, la question démocratique est également essentielle. L.P.B. : Vous commencez donc bien à réfléchir à la suite ? A.V. : Oui clairement, on commence à construire la suite. Quand on construit une vision politique pour une ville, comme j’ai commencé à le faire en 2020, on ne peut pas le faire sur du court terme, on le construit sur du temps long. Une poli tique ambitieuse, menée sereinement, ne peut pas de faire sur un seul man dat. L.P.B. : Quelle serait la couleur d’un éventuel second mandat pour vous ? Vous semblez vouloir mettre la barre un peu plus à gauche encore… A.V. : Il ne s’agit pas de mettre un coup de barre à gauche ou à droite. J’ai un seul objectif dans mon engagement poli tique : contribuer à emmener la société vers une transformation en profondeur.

d’un an des prochaines élections municipales.

L a Presse Bisontine : À un peu plus de 16 mois des municipales de 2026, vous êtes donc déjà en campagne ? Anne Vignot : Je n’ai jamais eu l’intention de faire une annonce officielle si loin de l’échéance. Je ne fais que répondre légi timement aux questions qu’on me pose quand certains de mes opposants se posi tionnent tout en me reprochant de le faire au motif que ce n’est pas la préoc cupation actuelle des habitants de cette ville. L.P.B. : Ce n’est donc pas une erreur de com munication de votre part, alors que les discussions avec les autres composantes de votre majorité ne sont même pas encore ouvertes ? A.V. : Il n’y a pas d’erreur de communi cation, sachant que toutes les personnes composant ma majorité savent très bien que je me projette au-delà de 2026 et je l’ai déjà d’ailleurs affirmé dans vos colonnes dès la mi-mandat. Ce qui ne

souhaitaient sont venus nous rejoindre. J’ai juste comme objectif de savoir si les personnes qui sou haitent travailler avec nous ont la même approche des valeurs démocratiques, sociales et écologiques que je souhaite faire avancer. L.P.B. : Les militants de L.F.I. pourraient partager ces valeurs ? Vous leur tendez aussi la main ? A.V. : On a besoin de

“Clairement, on commence à construire la suite.”

pouce baissé. Ce n’est pas ma façon de penser et pour bâtir une prospective pour cette ville, cela doit se faire avec beaucoup plus de nuances. Le débat n’est