La Presse Bisontine 270 - Décembre 2024

14 Besançon

La Presse Bisontine n°270 - Décembre 2024

PLANOISE

Association

Avec Bouge +, ces élèves reprennent goût au sport Créée au moment de la naissance de la Cité éducative de Planoise, l’association Bouge + invite tous les élèves du quartier à renouer avec le sport. Portée par une quarantaine d’enseignants bénévoles, elle intervient dans et en dehors de l’école.

“N ous nous sommes rendu compte qu’aucun élève ou quasiment aucun n’avait d’activité physique régu lière.” Jimmy Deschamps, ensei gnant à l’école Dürer en C.P. et président de l’association Bouge +, est heureux de voir qu’au jourd’hui les choses ont évolué. Grâce à l’implication bénévole de ses collègues mais aussi des familles. Le point d’entrée trouvé dans l’école assurant une conti nuité de l’accompagnement, là

pant toutes les écoles de cette zone R.E.P. +.” L’association Bouge + va com mencer par proposer des activi tés sportives sur le temps sco laire, puis va très vite élargir ses actions. “On englobe les 11 écoles maternelles, et 5 élémen taires du quartier, soit l’équiva lent de 2 500 élèves. Le principe est simple. Chaque enseignant choisit d’inscrire ou non sa classe, et nous nous chargeons derrière de centraliser les demandes.” Elle bénéficie, pour ce faire, d’un

où la Ville peinait parfois à les attirer sur ses dispositifs ou évé nements extérieurs. “À l'époque de la création de l'as sociation, en juin 2021, aucune classe du quartier de Planoise n'était affilée à l’U.S.E.P. (fédé ration de sport scolaire), faute de moyens et en raison du coût des licences sportives. C’est le président de l’U.S.E.P. 25, Hervé Grandperrin, et l’Inspectrice du secteur, Valérie Hertz, qui nous ont insufflé l’idée de la création d’une association unique regrou

Diverses activités sont proposées avec le soutien de la Ville et des clubs sportifs.

de l’Espace ont également pu être organisés, et cet été, trois familles de l’école Dürer ont eu la chance d’assister aux J.O. accompagnées par deux béné voles de Bouge +. Des séances se tiennent en même temps à la piscine, ainsi qu’à la patinoire en lien avec l’association sportive Besançon patinage. En parallèle, Bouge + propose régulièrement des sor ties avec les familles, comme le 18 octobre dernier lors d’un match du G.B.D.H. “On se voit sous un autre angle, en dehors de l’Éducation nationale. Ce qui est bénéfique dans nos relations avec les parents. Ils viennent après plus facilement vers nous” , remarque Jimmy Deschamps. Des temps sportifs partagés (parents-enfants) permettent de les inclure également de temps à autre. n S.G.

souvent juste à la sortie de l’école, sur des horaires inoccupés par les clubs sportifs. “En général, c’est de 16h45 à 17h45 et à moins de 15 minutes à pied. On les prend dans la cour de l’école et on les ramène au même endroit pour faciliter la pratique.” Un planning d’activités est établi entre chaque période de vacances scolaires, pour varier les propo sitions (handball, course, athlé tisme, badminton, lutte, cirque… ). Des partenariats ont été établis avec divers clubs sportifs, per mettant parfois la découverte de disciplines comme le floorball. “Ils se rendent compte qu’il existe pas mal de choses. Certains ne savaient même pas qu’il y avait un club de karaté à côté de chez eux.” Des ateliers musicaux avec le C.A.E.M. “pour partir à la découverte de la Batucada” , ou artistiques “pour découvrir l’art des courts-métrages” au Théâtre

financement de la Cité éducative, qui prend en charge les cotisa tions U.S.E.P. et le transport. Ce label des Cités éducatives, octroyé à 80 quartiers en France dont celui de Planoise, mobilise la Ville de Besançon, la Préfec ture et l’Éducation nationale autour d’actions communes, comme cette promotion du sport. “Le but est vraiment de faire par ticiper le maximum d’élèves et en particulier, ceux qui en ont le plus besoin (surpoids, problème de comportement…)” , précise Jimmy Deschamps. Et la sauce semble prendre puisque 1800 élèves sont licenciés à ce jour, soit les trois quarts des élèves de Planoise. “La Ville nous met à disposition des créneaux de gymnase et nous soutient côté logistique.” Chaque semaine, entre 250 et 400 élèves volontaires pratique raient ainsi une activité. Le plus

Ici lors d’une sortie avec les familles.

VILLE

Un rapport de la Chambre régionale des comptes

Ces très chers absents au travail Malgré une situation financière jugée“satisfaisante” par le gendarme des finances publiques, ce dernier a souligné quelques inquiétantes dérives dans la bonne marche des ser vices municipaux avec un absentéisme “en forte progression.”

L’absentéisme a représenté

en 2022 un coût direct moyen des

absences par agent employé par la collecti vité à 2 288 euros.

É changes classiques d’amabilités entre la majorité et son opposi tion lors du dernier conseil muni cipal (le 7 novembre) où les élus débattaient notamment du rapport d’observations définitives de la Cham bre régionale des comptes qui a décor tiqué les finances de la Ville de Besan çon entre 2018 et 2023. Si l’adjoint aux Finances Anthony Poulin s’est juste ment félicité de la “bonne situation financière de la Ville, fruit d’un travail rigoureux des services” , l’opposition, et notamment Laurent Croizier, n’a pas manqué de pointer du doigt un souci relevé par la juridiction financière: “La forte progression de l’absentéisme.” “Je réclame un audit afin d’analyser les causes de cet inquiétant absentéisme. Le malaise des équipes semble profond

depuis 2020, les services ont l’impression de ne plus avoir de pilote” juge Laurent Croizier. Les chiffres relevés par les magistrats de la Chambre régionale des comptes paraissent éloquents: rien que sur l’année 2023, les absences pour mala dies et accidents hors congés maternité, paternité et autorisation diverses d’ab sence n’ont représenté pas moins de 58874 jours de travail. C’est comme si 10 agents à temps plein avaient été absents plus de 16 ans d’affilée, ou 100 agents absents pendant plus de 18 mois… L’absentéisme a notamment explosé depuis 2020, passant de 49 049 jours à 58874, le record ayant été atteint en 2022 avec 59375 jours d’absence. Chaque année depuis 2018, l’absen

direct moyen des absences par agent employé par la collectivité à 2 288 euros. “Sur cette base, les absences pour raison de santé ont représenté un coût de plus de 4,4 millions d’euros pour la Ville de Besançon” concluent les magistrats financiers. La Chambre des comptes recommande à la Ville de Besançon de réaliser un audit permettant d’évaluer les causes de progression du nombre d’arrêts maladie et d’élaborer des propositions pour enrayer cette évolution. n J.-F.H.

ficative que celle constatée au niveau national.” À Besançon, le nombre d’ar rêts de travail est en forte hausse alors que la gravité (durée de l’arrêt) dimi nue. Ces absences ont un coût, très lourd pour les finances publiques. Selon la Chambre régionale des comptes, ces absences pour raison de santé ont représenté l’équivalent de 268 équi valents temps plein rien qu’en 2023, soit un volume de masse salariale de l’ordre de 12,9 millions d’euros! Un cabinet privé, Sofaxis, a évalué le coût

téisme a augmenté de plus de 13 %. Entre 2018 et 2023, cet absentéisme a augmenté de 83,80 %, son taux a presque doublé. “L’évolution du taux d’absentéisme est défavorable, contrai rement au niveau national” souligne la juridiction financière. Concernant la maladie ordinaire (c’est à-dire sans les accidents du travail), “le nombre de jours d’arrêt a plus que doublé entre 2018 et 2022 avec une hausse régulière chaque année” embrayent les magistrats qui ajoutent : “Cette évolution est beaucoup plus signi

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