La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024
30 Économie
La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024
ARTISANAT
Un métier peu connu Elle lance sa propre marque de chaussures Marine Fay est bottière. Arrivée il y a un an de Paris où elle travaillait dans le luxe et le sur-mesure, la jeune femme a
on trouvait de nombreux bottiers. Aujourd’hui, cela s’est perdu du fait que les matières coûtent cher et qu’une paire entièrement cousue main prend du temps. Mais on est plusieurs à vouloir revenir à l’essence de notre métier.” Cette artisane indépendante, qui veut se donner le temps “de pouvoir sourcer les matériaux et travailler correctement” , n’envisage les premières ventes qu’en 2025-2026. Elle s’attaquera d’abord aux modèles femmes, mais réfléchit aussi à des modèles hommes et enfants comme en atteste la paire en préparation pour sa fille sur son établi. Une cagnotte en ligne a été ouverte sur Ulule pour l’aider dans sa démarche. Elle propose, déjà, en parallèle des ate liers “bichonnage” d’une heure “pour apprendre à entretenir ses chaussures” , et veut ouvrir au printemps des mini stages de 2 jours, pour confectionner ses propres sandales (à partir de 250 300 euros). Attachée à la transmission, elle assure également la formation de jeunes C.A.P. à l’atelier Maurice Arnoult à Paris et est récemment intervenue à Dijon pour l’association “De l’or dans les mains.” Dans le métier depuis 10 ans, elle a acquis une certaine expérience. D’abord passée par des études d’arts appliqués en design mode et textile, elle est vite revenue à ses premières amours de la chaussure. “Je fabriquais mes sandales étant petite. Cela a toujours été une pas sion.” Elle a ensuite été amenée à parfaire sa formation aux Compagnons du devoir avant d’exercer pendant trois ans chez Massaro : une maison de luxe parisienne qui travaille pour Chanel. “J’y ai appris beaucoup de choses à la fois en botterie
production très limitée.” La marque qu’elle lance, au nom évoca teur (Piedlevé), s’inscrira dans la même démarche de défense de l’artisanat. “Je proposerai quelques pièces dans des bou tiques bisontines et parisiennes, et sinon ce sera accessible en pré-commande. L’ob jectif est de lancer une petite série arti sanale au prix juste” , explique Marine, qui a bien conscience que le prix reste un frein. Elle prévoit ainsi de débuter avec une ligne de sandales en cuir, “intemporelles et confortables” baptisée “Les Débridés”. Une façon de rendre accessible son art, aujourd’hui surtout dédié au luxe. “Avant,
décidé de lancer ses propres modèles de chaussures, entièrement faits main, sous la marque “Piedlevé”.
L’ odeur du cuir, qui envahit son atelier, et l’outillage disposé çà et là ne laissent que peu de place au doute. Une sensation confir mée par les photos et pièces en cours exposées au-dessus des postes de travail. On se trouve, ici, dans le temple de la chaussure. Un coup de cœur pour la ville et une
envie de s’extirper du tumulte parisien ont amené Marine Fay à s’installer à Besançon l’été dernier. Situé dans les locaux du collectif Hôp Hop Hop, place Saint Jacques, son atelier a tout de l’ate lier à l’ancienne, où la seule règle est le fait main et la qualité prime sur la quan tité. La jeune bottière l’avoue d’ailleurs : “Je souhaite rester dans une échelle de
La jeune bottière a intégré le collectif Hôp Hop Hop, place Saint Jacques.
femme, homme et en orthopédie. Mais aussi sur les défilés haute couture.” Aujourd’hui encore, la jeune femme tra vaille en sous-traitance pour des marques de luxe et du sur-mesure. Un colis en provenance de Londres arrivait juste ment au moment de notre passage. “Je travaille à la pièce pour des bottiers et différents clients. Je fais leur montage
IMMOBILIER Nouvelle adresse dans la Boucle Le marché immobilier franc-comtois peut-il attirer les acheteurs étrangers ? Spécialiste des résidences d’exception, le groupe Espaces Atypiques, qui a ouvert une agence à Besançon il y a deux ans, vient d’intégrer un réseau immobilier international. Ce qui va lui permettre de s’adresser à une clientèle supplémentaire d’acquéreurs étrangers.
B elges, Suisses, Hollandais, Anglais et même Australiens viennent assez régulièrement investir dans des résidences secondaires en Franche-Comté. “C’est une clientèle qui aime entrer dans l’his toire de France, et qui apprécie le patri moine et l’élégance à la française” , remarque Alexis Monterrat, directeur associé de l’agence Espaces Atypiques Besançon-Doubs. En deux ans de présence locale, il a lui même déjà conclu plusieurs transactions avec cette clientèle étrangère. Friands de belles pierres et de ruralité, “ils trou vent souvent dans nos contrées le bien à part ou l’originalité recherchée, comme
ce couple franco-autrichien tombé sous le charme d’un moulin en Haute-Saône, équipé d’un système d’hydroélectricité.” Les prix attractifs, pratiqués en dehors des zones frontalières et des grandes villes, constituent aussi souvent un point fort, selon Alexis Monterrat. Au point parfois de ne pas se soucier de la localité. “Nos clients ne recherchent pas forcément un secteur. Ils viennent avant tout pour le bien et regardent ensuite où il se trouve par rapport à eux.” Son agence, qui fonctionne sous franchise, s’appuie ainsi sur la spécificité du groupe, qui a fait de l’atypique son credo. Le tout partagé à un niveau national et international avec des annonces tra
duites en plusieurs langues et une pré sence marquée auprès de différents annonceurs. Ce qui amène ponctuellement à faire des touches à l’étranger. “On a, en ce moment, 45 biens référencés sur toute la Franche-Comté. Cela va des appar tements de caractère (lofts, studios man sardés…), aux villas contemporaines et manoirs comme la maison du peintre Isenbart (située dans le bas de Bregille à Besançon), jusqu’aux demeures histo riques comme cette forteresse médiévale du XIII ème siècle - actuellement sous com promis -, ou ce château situé à côté d’Ar bois, vendu à 2,7 millions d’euros” , précise Alexis Monterrat.
Composé aujourd’hui de 85 agences en France dont celle de Besançon-Doubs et celle de Bourgogne (ouverte en 2017 à Dijon), le groupe immobilier Espaces Atypiques vient de nouer en prime un partenariat stratégique pour son déve loppement à l’international. Il a en effet intégré à la mi-juillet le réseau “Leading Real Estate Companies of the World”. Ce qui devrait permettre encore davan tage de connexions (avec plus de 550 agences indépendantes membres, dans
Bien sûr, le marché franc-comtois n’est pas comparable à celui de la Côte d’Azur, ou des grandes métropoles françaises. Reste qu’il y aurait tout de même une carte à jouer. Preuve en est avec l’ins tallation plus pérenne de cette agence à Besançon, et l’ouverture à la rentrée d’un bureau au square Saint-Amour. “Nous avons attendu de voir s’il y avait une demande et c’est le cas, aussi bien auprès des locaux et des hexagonaux, que des étrangers.”
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