La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024

Économie 31

LES CONSEILS JURIDIQUES DU CABINET BPS

La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024

BESANÇON Soins d’urgence Archeon Medical franchit une nouvelle étape Partie récemment à la conquête du marché américain, l’entreprise bisontine a obtenu un financement de plusieurs millions d’euros pour pousser plus loin la démarche et accélérer le déploiement à l’international de son dispositif intelligent d’aide à la ventilation manuelle, “EOlife”.

Dans l’atelier de Marine, tout est cousu et fait main.

Par Clément Cartier, avocat associé chez BPS

Étant optimistes et accaparés par la gestion quotidienne de leur entreprise, les dirigeants ont souvent tendance à sous-estimer certains risques personnels, qui peuvent entraîner de lourdes conséquences sur la pérennité de leur activité. Par l’adoption de certains réflexes, le chef d’entreprise peut limiter les conséquences d’un accident de la vie. Quels risques peuvent affecter le dirigeant et mettre en péril l’activité ? l Les trois principaux risques pouvant affecter l’activité d’une entreprise sont le décès, l’incapacité et le divorce de son dirigeant. l Le décès et l’incapacité, surtout s’ils sont soudains et accidentels, peuvent rapidement conduire à une paralysie juridique et opéra tionnelle de l’entreprise, tout en maximisant le coût fiscal de sa transmission. l Le divorce peut aussi générer une situation de blocage et poser des difficultés, dans le cadre de la liquidation de la communauté, pour l’at tribution de l’entreprise (et donc, de l’outil de travail du dirigeant). Existe-t-il des outils préventifs, permettant aux dirigeants d’entreprise de se protéger contre de tels risques ? Bien employés, certains dispositifs juridiques permettent de limiter les impacts d’un accident de la vie. Par des aménagements statutaires, testamentaires, et par la rédaction de certains mandats spéciaux, le dirigeant peut se prémunir contre les conséquences néfastes d’un décès, d’une incapacité ou d’un divorce. Dans certains cas, la conclusion d’un “Pacte Dutreil” peut également s’avérer judicieuse, puisque ce type de contrat permet, avec une fiscalité réduite, de faciliter la transmission intrafamiliale d’une entreprise et donc, la pérennité de son activité. Comment choisir les solutions les plus avantageuses ? Chaque situation étant unique, il est nécessaire de procéder à un audit de la situation personnelle du dirigeant. L’examen, par un professionnel, de toutes les composantes per sonnelles et professionnelles du chef d’entreprise, permet de lui délivrer les meilleurs conseils pour se prémunir contre les accidents de la vie. Depuis de nombreuses années, notre équipe d’avocats d’affaires est rompue à ce type d’exercice et se tient à votre disposition pour vous aider à mettre en place les dispositifs les plus adaptés. n Dirigeants : n’attendez pas la survenance d’un accident de la vie pour sécuriser votre entreprise !

Alban de Luca est l’un des co-fondateurs d’Archeon Medical.

D évelopper une innovation de rup ture n’est jamais simple et prend du temps. Alban De Luca et Pierre Édouard Saillard, co-fondateurs d’Archeon Medical, en ont bien conscience pour en faire l’expérience depuis main tenant six ans. Ce qui ne les empêche pas de croire en l’avenir de leur technologie. “C’est le futur de la médecine d’urgence” , avance même Alban De Luca. Ce nouveau soutien financier, apporté par Bpifrance et plusieurs fonds bancaires privés, devrait leur permettre d’en faire plus largement la preuve, en facilitant l’introduction de leur dispositif de moni toring de la ventilation sur de nouveaux marchés. Le montant est tenu secret mais se chiffre à plusieurs millions d’euros. Preuve de “la confiance des investisseurs dans l'innovation et la vision à long terme d'Archeon Medical” , selon ses responsa bles. Et si la société bisontine ambitionne aujourd’hui de devenir le leader de ce marché, c’est bien parce que le potentiel de développement et les besoins sont là. “La ventilation manuelle telle qu’on la connaît n’a pas changé depuis près de 60 ans. Le problème est qu’elle ne permet pas de contrôler l’apport en oxygène au patient, ni l’efficacité du geste. Ce que l’on propose, c’est d’apporter une ventilation à la fois personnalisée et régulée (qui est monitorée et surveillée)” , indique Alban de Luca. Adossée à une intelligence artificielle, leur technologie EOlife calcule ainsi le dosage d’oxygène nécessaire au patient et permet les ajustements utiles en gui dant les équipes de secours. Le but de leur innovation, issue de travaux de recherche initiés au C.H.U. Minjoz et partie d’une idée du Professeur Abdo Khoury, est d’apporter une meilleure prise en charge pré-hospitalière. Les bénéfices supposés ont, depuis, été vérifiés. “Une étude, réalisée à Dallas sur une cohorte d’environ 2000 patients, prouve qu’en améliorant la qualité de ven tilation fournie aux patients en arrêt car diaque, on arrive à tripler les taux de

survie et réduire par cinq le risque de séquelles neurologiques.” Une même étude serait en cours de réalisation avec les pompiers de Paris, cette fois avec un groupe témoin comparatif. “Toutes ces dernières années, on s’est sur tout concentré sur les massages cardiaques, mais le rôle de la ventilation ne doit pas être omis. Il est essentiel et a aussi son impact” , souligne Alban de Luca, qui rap pelle que “65 % des patients à travers le monde ne retrouvent pas leur autonomie après un arrêt cardiaque.” Commercialisé depuis 2021 en Europe, après l’obtention de son marquage C.E., le dispositif EOlife s’ouvre progressive ment à de nouveaux marchés. “On a décro ché en 2023 l’autorisation de mise sur le marché américain, et on a également été homologué en Corée du Sud.” Si bien qu’Archeon espère en faire une nouvelle norme de soins dans les années à venir. “L’idée aujourd’hui est d’arriver à un stan dard pour tous les utilisateurs et de pro poser un produit qui s’intègre au moniteur patient.” Cette levée de fonds va bien sûr y aider avec le renforcement parallèle de l’équipe, incluant trois recrutements récents à Manchester et en Amérique du Nord. Jusqu’ici, seuls 6 000 patients ont bénéficié de cette technologie. Un chiffre freiné par la crise Covid mais aussi par les arbitrages budgétaires des équipes de secours. Mais l’équipe se veut confiante, leur solution suscitant l’intérêt jusque dans les hautes sphères. “Le Conseil européen de réani mation a communiqué récemment sur ses futures directives en soins d’urgence, et notre appareil est cité” , note Alban De Luca. Elle espère atteindre 1 million de patients ventilés par an d’ici 2030. D’ici la fin d’année, la jeune société envi sage aussi d’internaliser l’assemblage de son dispositif dans un atelier à Besançon. Elle vise le seuil de 3 000 ou 4 000 produits par an et anticipe déjà l’éventuelle montée en puissance de sa capacité de produc tion. n S.G.

et leur assemblage” , précise Marine. Il lui arrive également de réaliser des prototypes pour des designers, qui souhaitent parfois aller vers du plus naturel. Ce qu’elle prône elle-même. “Je n’ai pas envie d’aller à la simplicité avec des matières plastiques ou de la colle. Je veux revenir aux techniques traditionnelles où tout est cousu main”, conclut-elle. n S.G.

L’agence Besançon Doubs compte cinq collabora teurs.

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plus de 70 pays) et de viser de nouveaux por tefeuilles étrangers. “On partagera sans doute une dizaine de nos biens francs-comtois en ligne. Ceux qui sont le plus à même d’intéresser la clientèle internationale” , indique Alexis Mon terrat. De quoi donner peut-être une nouvelle porte d’entrée sur la Franche-Comté, qui a davantage l’habitude de rayonner auprès des pays et régions limitrophes. Quand la Bourgogne voisine travaille, elle, plutôt avec les Américains, les Anglais et les Franciliens. n S.G.

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