La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024

18 le dossier

La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024

Besançon outragée, mais Besançon libérée !

Le 8 septembre 1944, Besançon était libérée de l’occupation allemande par les Américains et les Forces françaises de l’Intérieur après quatre jours de combats intenses. Retour sur ces quatre journées historiques. Et témoignages d’historiens et d’un des derniers témoins de la Libération du département, le Bisontin Pierre Taillard.

l Histoire 50 civils tués Les quatre jours qui ont fait basculer Lors des cérémonies du 8 septembre prochain, la Ville ne manquera pas de rappeler le déroulé des événements qui ont conduit à la libération de Besançon et de ses alentours.

à Chamars est prise par les F.F.I. qui devront l’abandonner lors d’une trêve pour se réfu gier à la préfecture. Les Allemands mena cent de tirer des obus incendiaires sur la ville si les F.F.I. ne se rendent pas ! Le maire Henri Bugnet réussit à sauver la ville et les F.F.I. Le 7 septembre, ce sera l’offensive décisive sous la pluie. Sept bataillons d’infanterie américaine et des tanks progressent vers le fort de Chaudanne qu’ils croient aban

R etour sur ces jours cruciaux qui ont fait basculer Besançon de l’ombre à la lumière. Le 15 août 1944, en Provence, un second front est ouvert après le débarquement du 6 juin 1944 en Nor mandie. Les Alliés débarquent sur dix-huit plages entre Toulon et Cannes. Ce débar quement baptisé “Anvil” (“Enclume”) puis “Dragoon” (“Dragon”) comporte pour la première fois un contingent important de Français sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny. Fort de 260 000 hommes, il est constitué de volontaires de la France Libre, d'anciens soldats de l'armée d’armistice, et pour plus de la moitié de soldats provenant d’unités d’Afrique noire et d’Afrique du Nord. Pen dant que les Anglo-Saxons s’engouffreront dans la vallée du Rhône c’est elle, la 1 ère Division, qui va conduire l’assaut contre Toulon et Marseille. La 3 ème division d’in

fanterie américaine, engagée dès 1942 aux débarquements en Afrique du Nord, en Sicile, puis à la campagne d’Italie, débarque ainsi en Provence. Remontant la vallée du Rhône, elle poursuit sa progression vers Besançon. Dès le 4 septembre, les troupes américaines arrivent à Quingey. Le 5, la circulation est totalement interdite dans la ville. Conduits par les F.F.I. - Forces Françaises de l’Inté rieur -, 17 000 soldats américains de la 3ème division d’infanterie U.S. et du 6ème corps d’armée du général Patch arrivent par Larnod et franchissent le pont d’Avanne. Les Allemands font sauter les ponts : la passerelle Denfert-Rochereau explose à 20 heures. Le lendemain 6 septembre, le 7 ème régiment d’infanterie appuyé par plusieurs chars progresse du côté de Rosemont, des Tille royes, de Saint-Ferjeux. La Feldlomman dantur installée à la cité administrative

donné. 25 G.I. sont tués en quelques minutes par les Allemands qui ont renforcé leur garnison pendant la nuit. Les F.F.I. des maquis pénè trent dans la ville et s’empa rent des bâtiments publics. Les Américains attaquent ensuite la Citadelle depuis le fort Chaudanne : ses for tifications sont endommagées par les obus américains tirant sur les résistants alle mands.En fin d’après-midi, Américains et F.F.I. gravis sent les pentes de la Citadelle

“C’était l’euphorie, nous nous sommes jetées dans leurs bras.”

La liesse de la libération, après quatre jours de combats et d’angoisse (photo D.R.).