La Presse Bisontine 251 - Mai 2023
LE DOSSIER 21
La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023
l Besançon
Consommation en légère baisse
La sécurisation de l’approvisionnement, priorité numéro 1 La Ville de Besançon continue à investir lourdement dans ses infrastructures d’adduction d’eau. L’usine de traitement de la Malate est en travaux.
Christophe Lime à l’intérieur de la stationde traitement de l’eau de la Malate.
D epuis les Romains, la popula tion bisontine peut compter sur la providentielle source d’Arcier pour subvenir à ses besoins en eau. Jusqu’à quand ?… “La source d’Arcier coule toujours, elle n’a jamais été à sec, mais son débit diminue fortement” , note Christophe Lime, le vice-président de Grand Besançon Métro pole en charge de la gestion de l’eau potable. La grande canicule estivale de 2003 avait donné une première alerte et incité Zoom L’usinede laMalate en travaux F in avril, la station de la Malate qui traite les eaux en prove nance de la source d’Arcier avant qu’elle soit injectée dans le réseau, fermera pendant deux mois. Les travaux consistent à construire un nouveau bâtiment qui abritera les équipements de traitement de l’eau La fin du chantier est program mée le 20 juillet. n
Besançon à conduire ses premières réflexions sur la sécurisation du réseau d’eau en cherchant à diversifier ses sources d’alimentation. Jusque-là, Besan çon puisait son eau potable à plusieurs sources : dans la Loue à hauteur de Che necey-Buillon, à la source d’Arcier, et dans les puits de Chailluz et de Thise. “Ces phénomènes climatiques nous ont poussés à aller à la recherche d’une nou velle ressource. C’est ainsi que nous avons trouvé et commencé à exploiter une nou velle nappe à Novillars, à 150 m de pro
portements” constate Christophe Lime. La tarification progres sive - une des mesures phares prônée par le pré sident de la République dans son récent plan Eau -, est ici en place depuis 2018, avec, on le rappelle, les trois premiers mètres cubes gratuits pour tous et un tarif plus cher pour les gros consommateurs. Depuis 2021, même les 165 exploitations agri
fondeur, à laquelle s’alimentaient déjà le syndicat des eaux de Roche-Novillars Amagney et la papeterie de Novillars. Cette réserve est fiable, elle bouge très peu en étiage. Il nous aura tout de même
fallu sept ans pour réaliser les travaux de connexion à notre réseau” rappelle Christophe Lime. Le deuxième axe de travail a été la pro tection de la ressource d’Arcier, en lien avec le plateau de Saône d’où provient l’eau. Un travail de longue haleine entre pris notamment avec le monde agricole qui, avouons-le, ne voyait pas forcément d’un bon œil le fait qu’un élu de Besançon (communiste qui plus est !) vienne leur donner la marche à suivre pour limiter leur impact sur les sols. “Mais ce travail s’est fait en bonne intelligence avec la Chambre d’agriculture et nous avons travaillé main dans la main pour un résultat satisfaisant. La qualité des eaux brutes s’est stabilisée, voire améliorée” note l’élu. Le troisième axe de travail a consisté à lancer la création, il y a six ans, d’un comité scientifique dédié à la source d’Arcier et à la nappe de Novillars afin de mieux connaître le circuit de l’eau. Un travail de longue haleine “maisdont on ne connaît pas encore les résultats” avoue M. Lime. L’objectif de la collectivité à travers les actions entreprises est d’atteindre “la qualité, mais aussi la sobriété.” Sur ce dernier point, G.B.M. constate une cer taine stabilité avec une consommation en légère baisse de l’ordre d’1 % par an. Les derniers arrêtés sécheresse pris par le préfet ont bien sûr contribué à cette sobriété “forcée”. “Quand les gens consta tent que le Doubs disparaît à certains endroits, forcément, ça joue sur les com
Réactiver les anciennes ressources dans les communes.
3,5 millions d’euros sont investis ici pour agrandir et moderniser la station. Fin du chan tier en juin.
coles présentes sur le territoire de G.B.M. sont à ce tarif et cette mesure a incité certains exploitants à accélérer leur équipement en récupérateurs d’eau et à mieux gérer leur consommation, même s’il reste encore des écarts importants de consommation, “du simple au triple” , entre des exploitations de même taille. À l’échelle de l’agglomération, l’autre objectif de G.B.M., plutôt que de systé matiquement faire la chasse aux fuites d’eau dans les conduites (le taux de ren dement est de 85 % à l’échelle de l’ag glomération, c’est-à-dire que 15 % de l’eau qui circule se perd dans le sous col), serait de réactiver les anciennes ressources qui étaient utilisées par nos anciens dans les communes de la péri phérie. Comme une sorte de… retour aux sources, dans l’objectif de sécuriser à long terme l’alimentation en eau pour tous les usagers de l’agglomération. n J.-F.H.
L’objectif est d’améliorer l’ensemble du process de traitement et de sécuriser la qualité d’eau produite.
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