La Presse Bisontine 251 - Mai 2023

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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MAI 2023

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

L’OPPOSITION DÉGAINE L’ARTILLERIE

LOURDE CONTRE L’ÉQUIPE VIGNOT

Ludovic Fagaut et Laurent Croizier, les chefs de file des deux groupes d’opposition au conseil municipal de Besançon.

P. 6À8 Un nouveau plan local de l’habitat pour le Grand Besançon 900 NOUVEAUX LOGEMENTS PAR AN À CONSTRUIRE

Les derniers chiffres dévoilés PAUVRETÉ ET PRÉCARITÉ EN AUGMENTATION ÀBESANÇON P. 14-15

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023

Loiseau du Temps est bien dans son nid

L’obésité en pleine lumière

O n avait présenté dans ces colonnes la sortie du livre “Grosse !” écrit par la Bison tine Sylvie Debras. Le livre a ensuite donné naissance à une pièce de théâtre, un seul en scène que Sylvie Debras a assuré elle-même, sur la scène du Kursaal d’abord, puis à Avignon, et plus récemment à La Réunion. L’aventure continue pour l’ex-vadrouilleuse dont la pièce cette fois sert de support pédagogique à des étudiants en santé. Le 26 avril, au petit Kursaal de Besançon, 250 étudiants en santé de différentes filières (soins infirmiers, maïeutiques, kinésithérapeutes, aides-soignants et faculté de médecine et pharmacie) vont assister à la pièce de théâtre “Grosse !” et partager leurs regards sur l’obésité. Cette représentation a lieu à la demande du centre spé cialisé obésité (C.S.O.) de Franche Comté et de l’Unité Transversale pour l’Éducation du Patient (U.T.E.P.), localisés au C.H.U. de Besançon. Jérôme Combes, médecin respon sable du C.S.O., observe qu’en pro posant la représentation “Grosse !” aux étudiants en santé, “l’objectif du C.S.O. est de sensibiliser les soi gnants sur ce sujet dès leur formation initiale, non pas à travers un ensei gnement théorique mais en utilisant

L a décoration est sobre et chic, la carte, loin d’être pléthorique, rend hommage aux produits des terroirs à la fois bour guignon, le berceau des Loiseau, et franc comtois. Les crapiauds du Morvan côtoient harmonieusement la saucisse de Morteau. Quant à la carte des vins, avec une centaine de références 100 % française, privilégiant les productions biologiques ou en biody namie, elle a été rigoureusement sélec tionnée par Éric Goettelmann, Meilleur ouvrier de France en sommellerie et chef sommelier exécutif du groupe Loiseau. À côté d’un portrait de Bernard Loiseau (décédé il y a tout juste 20 ans), la famille était réunie pour l’ouverture le 20 avril de Loiseau du Temps, le bistrot chic de la place de la Révolution. “De bons plats de terroir, de bons canons, c’est ce qu’on vous proposera ici” promet Blanche Loiseau, la fille cadette du défunt chef, qui est aux L’ association des amis des orgues de Saint-Ferjeux se penche sur l’état des grandes orgues de la basi lique éponyme à Besançon. L’instrument qui date de la fin du XIXème siècle donne de sérieux signes de fatigue et un premier diagnostic réalisé en 2019 avait permis d’estimer les travaux nécessaires à quelque 65 000 euros. La Ville de Besançon, pro

une pédagogie innovante : le théâtre ! Il existe aussi une grossophobie “médicale”, qui se définit comme la somme des comportements discri minatoires effectués par les profes sionnels de santé à l’égard des indi vidus à forte taille qui les consultent.” Selon Sylvie Debras, “sortir les étu diants de leurs salles de cours (champ de la connaissance) pour les faire entrer dans un théâtre (champ des émotions) et mélanger les jeunes de différentes filières pour leur proposer de vivre, ensemble, quelque chose dans le noir, leur offrir de se départir de leurs préjugés sur l’obésité, une maladie chronique multifactorielle qui touche une per sonne sur six en France, c’est une opportunité formidable” dit-elle. C’est aussi la première fois que les docteurs Cécile Zimmermann et Jérôme Combes, référents du C.S.O., organisent un événement inter-filière, sans doute parce qu’ils ont été touchés par la pièce, qui retrace le parcours d’une Grosse ! comme ils en reçoivent tant dans leurs consultations. Avec son livre et désormais cette pièce, Sylvie Debras a sans doute œuvré plus que beaucoup de spécialistes en faveur d’une meilleure connaissance de cette maladie chronique. n

Loiseaudu Temps est inauguré, les réservations ont démarré sur les

chapeaux de roues.

du groupe Loiseau. Bérangère Loiseau, la directrice marketing, promet, elle, “une cuisine conviviale, généreuse, heureuse.” Après sept mois de travaux, Loiseau du Temps a donc accueilli ses premiers clients. Les réservations ont démarré en trombe. Avec cette ouverture, onze emplois sont créés. n

commandes de Loiseau du Temps. Domi nique Loiseau ne cachait pas son émotion au moment de couper le ruban : “Legrand moment est arrivé, nous en rêvions, nous y sommes. On sait qu’ici, peut-être plus qu’à Dijon ou dans des villes où ils ont déjà tout, on est attendus : on se doit maintenant d’être à la hauteur” commente la P.D.G.

Au chevet de l’orgue de Saint-Ferjeux

niveau de la soufflerie, l’alimentation de l’orgue est devenue de plus en plus aléa toire lorsque les conditions hygrométriques sont mauvaises et des fuites sont de plus en plus nombreuses, le petit sommier du troisième clavier est fendu sur toute la lon gueur, et le remplacement du pédalier et des écrous de mécanique s’avère néces saire. “La dernière rénovation de cet orgue date de 1987, mais la principale remonte à1932, rappelle Andrée Grenier-Bolley, la secrétaire de l’association. Depuis plusieurs années, cet instrument tourne au ralenti et les dernières sécheresses n’ont rien arrangé. Si on ne fait rien, il est en péril.” La Fondation du patrimoine a déjà lancé la souscription qui à ce jour, dépasse déjà les 35 000 euros de dons et mécénat. “La difficulté sera de restaurer cet instrument tout en lui conservant la couleur musicale que le grand musicologue et compositeur Jehan Alain lui avait donné en 1932” ajoute la bénévole de l’association. n

priété de l’orgue comme du reste de la basilique, vient de signer une convention avec l’association et la Fondation du patri moine pour la restauration de l’orgue. Un grand spécialiste, le même qui a réalisé le diagnostic de l’orgue de Notre-Dame, devait venir à Besançon début mai pour une étude plus poussée. Le diagnostic est assez préoccupant : au

L’instrument a été installé dans la basilique en 1894.

Sylvie Debras joue cette fois devant un parterre de futurs professionnels de santé.

Éditorial Sobriété

nappes à l’échelle nationale ont actuel lement un niveau bas ou très bas. Parmi les mesures à très court terme annoncés par le président de la République, sera mis en place, comme cela a été fait pour l’électricité cet hiver, une sorte d’Écowatt de l’eau, pour que chaque acteur - collec tivités locales, agriculteurs… - puisse connaître les gestes les mieux adaptés et l’évolution au jour le jour de la situa tion. Un plan de sobriété par secteur d’ac tivité doit également être annoncé avant l’été. Si on élève un peu la vision des choses à l’échelle du monde, l’accès à l’eau sera sans doute l’enjeu majeur d’ici la fin de ce siècle. Le non accès à l'eau douce cause déjà chaque année dans le monde la mort de plusieurs millions de personnes. Au cours du siècle dernier, l'utilisation d'eau douce a augmenté à un rythme deux fois plus élevé que la population. À un moment donné, la sobriété devra for cément devenir la règle. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

juin. En cause, la quasi-absence de neige cet hiver et les pluies de mars et d’avril ont essentiellement servi à la végétation naissante et très peu au remplissage des nappes. Nul ne peut prédire de ce que la météo nous réserve d’ici l’été, mais quel que soit le scénario, il faut désormais se mettre en tête et sans doute pour un moment que l’époque de l’eau facile est révolue. La question semble enfin concer ner le plus haut de l’État avec le plan eau présenté dans ses grandes lignes le mois dernier par Emmanuel Macron. Bien obligé de tenir compte de ces chiffres que les experts partagent : le débit de nos rivières devrait baisser dans les pro chaines décennies entre - 10 et - 40 %, les pluies en été entre - 15 et - 25 %, tout comme le niveau des nappes entre 10 et 25 %. Aucun des scénarios scientifiques, hélas, annonce une amélioration de la situation. Un dernier chiffre pour mesurer l’ampleur du phénomène : 80 % de nos

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Suzon Demoly, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr

“Q ue d’eau, que d’eau !” avait commenté le président de la République Mac-Mahon en visite dans la région toulousaine en proie aux crues. La réponse du préfet de l’époque avait été encore plus savoureuse : “ Et encore, Monsieur le Président, vous n’en voyez que le des sus… !” Nous étions en 1875, ces bons mots sont entrés dans l’histoire et 150 ans plus tard, à constater l’état actuel du Doubs, arrosé depuis plusieurs semaines par des pluies presque continues on pourrait être aussi tenté de dire “que d’eau, que d’eau !” Sauf que… L’état des rivières ne reflète hélas pas celui des nappes souterraines qui elles, sont encore loin d’être remplies. Dans notre secteur, le niveau actuel des nappes correspond à celui habituellement constaté début

Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Bisontine, Alstom, J.-C. Sexe - Ville de Besançon, G.B.M., Ineastudio, Laura Morisi, P.S.L. N. Waltefaugle.

Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130

4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023

POLITIQUE

Après le vote du budget

Tirs Croisés ConTre la méThode VignoT Les leaders des deux oppositions bisontines n’ont apprécié ni la manière ni le contenu du budget 2023 voté lors du dernier conseil municipal. Ils dénoncent tous les deux un manque de sincérité dans la présentation des chiffres. Double interview de Ludovic Fagaut, chef de file du groupe Besançon Maintenant et Laurent Croizier, leader du groupe Ensemble Bisontins ! Ludovic Fagaut “Ce budget n’est pas digne d’une ville comme Besançon !” Le chef de file du principal groupe d’opposition ne goûte ni la méthode, ni le fond de ce budget 2023 qu’il estime cruellement manquer d’ambition et de perspectives. l BESANÇON MAINTENANT

l a Presse Bisontine : Que reprochez-vous à la majorité par rapport au récent vote du budget ? Ludovic Fagaut : Il y a d’abord un énorme problème de méthode. Quand on a 212 millions d’euros de dépenses à voter et qu’on laisse à peine deux fois 5 minutes au chef de file du principal groupe d’op position pour s’exprimer, ce n’est pas sérieux. Au Conseil départemental, nous avons deux jours entiers, voire trois de débats consacrés uniquement au budget. Madame Vignot rétorque que chaque élu a deux fois 5 minutes mais tout le

Si on allait au T.A. sur ce point, ils seraient forcément en tort. L.P.B. : Sur le fond, comment jugez-vous ce bud get ? L.F. : Au chapitre des dépenses de fonc tionnement, comment ne pas dénoncer la hausse massive des dépenses de per sonnel qui atteignent 80,7 millions d’eu ros ! En hausse de 6,1 % par rapport au budget 2022. Par rapport au dernier budget de Jean-Louis Fousseret, en 2019, c’est 9,5 millions d’euros de plus ! L’indice de référence a certes augmenté et ils n’y peuvent rien, mais il y a une inflation excessive du nombre d’agents. La Ville de Besançon comptait 1 624 agents publics en juillet 2020 au début du man dat d’Anne Vignot. En 2023, on est à 2 017 agents, soit 393 de plus ! Même si dans ces chiffres on compte les agents du périscolaire, c’est totalement incohé rent d’autant que les compétences majeures sont aujourd’hui à G.B.M. L.P.B. : Et au chapitre des investissements ? L.F. : C’est le principal souci de ce budget selon moi. On est sur 42,6 millions d’euros de dépenses réelles d’investissement (je déduis 14 millions du capital de la dette).

monde n’est pas spécialiste des questions budgétaires, à commencer par elle même… Et je sais qu’en coulisses, cer tains élus de la majorité sont tout à fait d’accord avec moi sur cette question de temps de parole. Pour dépassionner le débat, il faut impé rativement qu’Anne Vignot accepte de changer de méthode. C’est la même chose avec les propos liminaires qui ont été arbitrairement supprimés. Si j’étais pro cédurier, j’aurais pu aller au tribunal administratif car ces propos étaient jusque-là inscrits au règlement intérieur.

on est à 94 %… Les investissements ne sont pas à la hauteur d’une ville de 118 000 habitants. 70 000 euros pour une aire d’ébat pour chiens, 4 millions d’euros pour supprimer ou déplacer des voiries… On ferait mieux de donner des moyens supplémentaires à nos policiers municipaux ! L.P.B. : Quel budget mieux ficelé auriez-vous présenté si vous étiez aux affaires ? L.F. : Qu’ils nous laissent travailler une semaine aux côtés des services et on pré sentera un contre-budget détaillé et qui aura une autre ambition, avec de vrais services à la population, une dynamique et une attractivité ! Ce budget n’est pas digne d’une ville comme Besançon ! Où est la perspective, où est le rayonnement ? Ne serait-ce que du point de vue culturel : notre beau musée n’est-il pas en mesure de monter des expositions qui auraient un rayonnement national ? C’est un bud get à la petite semaine qui a été voté par cette majorité. L.F. : Bien sûr que non ! Tout ce qui est fait pour la rénovation des bâtiments scolaires est bien, mais ce n’est que du bon sens dans ce contexte sociétal et environnemental. Il n’y a rien d’innovant dans tout cela, toutes les villes le font ! Il nous faut une ville plus innovante. J’ai vraiment l’impression que depuis trois ans, on n’avance pas. Il n’y a pas de cap, pas de ligne directrice, et on sent bien que tous les services le ressentent également. L.P.B. : Vous avez accusé la majorité d’être dans un “théâtre d’improvisation permanent.” Qu’est ce que cela signifie ? L.P.B. : Vous rejetez tout en bloc dans ce bud get ?

L.F. : Tout simplement que cette majorité navigue à vue sur de nombreux dossiers. Comment ne pas estimer que le dossier Saint-Jacques est totalement improvisé. Comme l’est le projet de résidence auto nomie à la Grette, un dossier sorti du chapeau sans concertation. Un des vrais dossiers aussi où la majorité semble improviser, c’est celui du C.C.A.S. qui va se retrouver dans une situation financière catastrophique. L.P.B. : Un mot sur la façon dont Anne Vignot vous traite en conseil municipal ? L.F. : C’est du mépris, ce n’est pas digne d’un maire d’une ville comme Besançon. Mais j’ai du sang-froid, cela ne m’atteint pas. L’attitude de certains de ses conseil lers ou adjoints n’est pas plus digne. L.P.B. : Par exemple ? L.F. : Quand un jeune élu comme Nathan Sourisseau ose affirmer qu’il était fier de représenter la ville de Besançon à Sainte-Soline, mais où va-t-on ? Au nom de quoi il représenterait notre ville à une manifestation interdite ? Au nom de quoi Benoît Cypriani, adjoint à la sécurité, se vante en plein conseil de prô ner la désobéissance civile ? Plus large ment, il est nécessaire de travailler pour donner à cette ville un cap et sur ce point, je ne suis pas sûr que tous les élus tra vaillent. Il est peut-être plus facile d’aller dans toutes les manifestations, avec le maire en tête de gondole, et empêcher les commerçants de cette ville de tra vailler. Seulement, derrière, il faut tra vailler ses dossiers. Que s’est-il passé en trois ans ? Pas grand-chose… En ce qui nous concerne, nous continuerons à faire des propositions, sans jamais baisser les bras. n Propos recueillis par J.-F.h.

Avec un taux de réalisa tion, c’est-à-dire de dépenses effectives, d’à peine 60 % si c’est comme l’an dernier, soit tout juste 25 millions d’euros. Cette majorité fait de l’affi chage, elle donne à croire aux citoyens bisontins qu’elle fait de l’investis sement. Si on reprend les restes à réaliser des années précédentes, on est à 31,2 millions d’euros en 2022 ! Tous les bud gets précédents de cette majorité affichent un taux de réalisation d’à peine 60 %. Pour compa raison, au Département,

“Cette majorité navigue à vue sur de

nombreux dossiers.”

ludovic Fagaut estime aussi que l’opposition est bâillonnée.

L’interview du mois 5

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Le conseil municipal a voté le budget 2023 de la Ville de Besançon (212 millions d’euros) à 41 voix pour et 14 contre le 6 avril dernier. Les explications d’Anne Vignot et de son adjoint aux finances n’ont pas convaincu les oppositions.

Laurent Croizier est également très critique sur la méthode Vignot. Il a réclamé la mise en place de réunions plus fréquentes entre les groupes politiques.

l EnsEmblE bisontins ! Laurent Croizier “La marque de fabrique Vignot, c’est de remettre à plat tous les projets” Le leader du deuxième groupe d’opposition rebaptisé Ensemble Bisontins ! (Renaissance MoDem-Horizons) fustige le manque de sincérité de ce budget. Et lui aussi l’absence de dialogue.

restes à réaliser d’à peine 13 millions d’euros, sur des budgets bien plus lourds que celui de Besançon. L.P.B. : Quels investissements privilégieriez vous si vous étiez aux manettes ? L.C. : La rénovation des écoles, je m’en réjouis bien sûr. Mais ce sont les grands projets qui permettent de projeter une ville. L’exemple-type est évidemment Saint-Jacques. Combien de villes ont 6 hectares en plein centre-ville à valori ser ? On avait un beau projet de Cité des savoirs et de l’innovation, quasiment ficelé, et Anne Vignot décide de tout remettre à plat, repartir de zéro pour aboutir à quoi pour l’instant ? Une cité de logements ! C’est bien cela la marque de fabrique de M me Vignot : remettre tous les projets à plat, repartir de zéro et au final perdre du temps dans une époque où tout s’accélère. Mais peut être que si elle ne propose rien, c’est qu’elle n’a tout simplement pas d’idées ? L.P.B. : Elle a le mérite de multiplier les consul tations citoyennes pour tenter d’impliquer les Bisontins aux décisions ? L.C. : Ce n’est qu’une impression. Jamais la ville n’a mis en place autant d’outils de participation citoyenne et jamais on a eu le sentiment que les Bisontins ne sont pas écoutés. C’est ce que me disent tous les jours les habitants de cette ville. n Propos recueillis par J.-F.H.

2026 ! L.C. : Oui, elle se projette, mais électo ralement parlant. Ses propos sont d’ail leurs symptomatiques du fait qu’elle s’adresse avant tout à ses électeurs, et en aucun cas aux Bisontins avec un projet pour leur ville. Elle reste campée sur ses schémas partisans, clivants, idéologiques. L.P.B. : Revenons sur le fond : pourquoi esti mez-vous que le budget manque de sincérité ? L.C. : Tout simplement parce que si on veut emmener Besançon vers un futur serein, il faut investir et là, le niveau d’investissement n’est même pas à la hauteur des annonces qui sont faites. En 2022, 31 millions d’euros qui avaient été inscrits dans le budget en investis sements n’ont pas été réalisés ! Le taux de réalisation des dépenses est inférieur à 60 %. Cela signifie concrètement que sur 2 euros que la majorité s’est engagée à investir au service des Bisontins, elle n’a dépensé à peine plus qu’1 euro. Anne Vignot gonfle artificiellement les pro positions d’investissements tout en sachant qu’elle sera dans l’incapacité de les réaliser. On peut appeler cela de l’immobilisme. Un budget prévisionnel ne veut pas dire un budget virtuel. Là, on est dans le virtuel. Au rythme où on va, 100 % des propositions d’investis sements finiront par être des restes à réaliser. À titre de comparaison, des villes comme Lyon ou Dijon ont des

L a Presse Bisontine : Le ton monte régu lièrement entre Anne Vignot et vous dans les conseils municipaux. C’était une nouvelle fois le cas lors du dernier conseil au sujet du C.C.A.S. Quelle est votre analyse ? Laurent Croizier : Depuis trois ans en effet, à chaque conseil municipal, les crispa tions montent d’un cran. Une des expli cations évidentes selon moi, c’est un projet extrêmement flou de la part de la majorité pour cette ville. Notre travail d’opposants est de questionner sur la vision qu’a la majorité pour cette ville dans 5, 10 ou 15 ans, mais jamais nous n’obtenons de réponse. Ces crispations croissantes viennent donc de l’absence de réponses, ou alors des contradictions entre les paroles de la maire et les actions de cette majorité, et enfin de la nationalisation systématique que la majorité fait du débat municipal. Anne Vignot manque cruellement de respect pour l’opposition. Une preuve supplé mentaire : tous les projets qu’elle lance,

on les apprend par la presse !

l’opposition est aussi de pointer les dys fonctionnements, les reproches ne peu vent pas aller que dans un sens. Notre rôle est aussi de faire des propositions. Nous en avons déjà fait plus de 150 depuis le début du mandat, nous sommes rarement écoutés.

L.P.B. : Ce n’est pas la marque spécifique d’Anne Vignot ? L.C. : Justement si. Jamais Jean-Louis Fousseret n’a fait autant de différences entre l’opposition et la majorité. Quand il y avait une inauguration par exemple, il appelait tous les élus à ses côtés, y compris ceux de la minorité. Ce que ne fait jamais Anne Vignot ! L.P.B. : Que proposez-vous pour décrisper le débat ? L.C. : On ne peut pas continuer ainsi. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit à Mme Vignot pour lui demander d’orga niser des réunions de groupes au rythme d’au moins une par trimestre. Une pre mière devait avoir lieu avant la fin avril. Le fait par exemple d’annuler les propos liminaires des conseils municipaux ne peut pas être le fait du prince, ces choses là doivent se discuter avant. Le rôle de

“Elle reste campée sur ses schémas partisans, idéologiques.”

L.P.B. : Et sur le fond, com ment jugez-vous ce budget 2023 ? L.C. : Tel qu’il est pré paré depuis trois ans, on ne peut pas dire qu’il permet d’emme ner Besançon vers des perspectives d’avenir bien claires ! L.P.B. : Pourtant, Anne Vignot affirmait dans nos colonnes il y a quelques mois qu’elle se projetait au-delà de

6 L’ÉVÉNEMENT

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PLUSDE LOGEMENTS SOCIAUX EN PÉRIPHÉRIE

l Grand Besançon Programme local de l’habitat 900 logements par an pour répondre aux besoins Lors du conseil communautaire du 13 avril, les élus ont pris un arrêté sur le nouveau programme local de l’habitat, pour la période 2024-2029. Pour répondre aux besoins et accueillir au moins 750 habitants par an, 900 logements doivent être construits ou réhabilités sur le territoire. Avec une meilleure répartition des logements sociaux en périphérie. Fin 2023, Grand Besançon Métropole devrait avoir finalisé son nouveau programme local de l’habitat. Ce dernier vise la production de 900 logements par an. L’objectif est de répondre aux défis futurs en termes de population, d’environnement et des nouvelles formes de l’habitat (photo d’introduction G.B.M.).

À l’avenir, les petits collectifs de logements, comme ici aux Auxons se développeront de plus en plus, notamment pour répondre à la sobriété foncière.

A nticiper le vieillissement de la population, son augmen tation mais aussi la raréfac tion du foncier, l’adaptation au changement climatique… C’est à ces nombreuses problématiques qu’essaie de répondre le nouveau pro gramme local de l’habitat (P.L.H.) de Grand Besançon Métropole pour la période de 2024 à 2029. Les élus com munautaires ont pris un premier arrêt sur ce P.L.H., qui lance le début d’une concertation entre les communes, l’État et le S.C.O.T. (schéma de cohérence ter ritoriale). D’ici la fin de l’année, le nouveau P.L.H. devrait être voté. Celui-ci estime la production de nouveaux logements (construction ou rénovation) à 900 par an, dont la moitié à Besançon. Ce chiffre doit répondre à deux enjeux, l’un démographique - l’accueil de 750 nouveaux habitants par an - et l’autre sociologique, de plus en plus de personnes habitent seules.À Besançon, plus de 54 % des ménages sont constitués de personnes

sident délégué à l’habitat. Enfin, l’un des enjeux du nouveau P.L.H. est de faciliter l’accès à la propriété afin que le territoire de G.B.M. reste attractif. “Le précédent P.L.H. avait estimé la production de nou veaux logements à 1 200 par an. Nous avons revu ce nombre à la baisse, 900, qui correspond à ce qui a été réalisé entre 2013 et maintenant. On veut garder cette dynamique car on a envie de devenir attractif. Beaucoup de personnes, en raison du foncier et des coûts de construction, partent sur des territoires voisins, le Jura et la Haute-Saône. Il faut absolument qu’on redevienne attractif grâce à un habi tat accessible, notamment pour les jeunes afin de les conserver sur le territoire” , poursuit Pascal Routhier. Quid de la répartition entre les 68 com munes de G.B.M. ? Si ces 20 dernières années, Besançon a perdu des habitants au profit de sa couronne périurbaine, notamment des jeunes familles, ce mou vement tend à s’estomper pour un déve loppement équilibré entre la ville-centre

et les communes. Reste que la plupart des logements se concentrent sur les com munes étant le mieux équipés en termes de services et d’atouts urbains et qui cherchent à les densifier : Besançon, Saint-Vit, Saône, puis Pouilley-les-Vignes, Devecey, Montferrand-le-Château, Roche lez-Beaupré. En filigrane de ce P.L.H. se dessine l’un des enjeux majeurs en termes d’habitat : retravailler de nouvelles formes intégrant le passage de la production extensive à une production plus intégrée au tissu urbain, tout en restant à des prix acces sibles. “Comment va-t-on habiter demain ? , résume Pascal Routhier. I l va falloir s’ha bituer à voir des logements collectifs se créer sur une parcelle de lotissement, changement dû au manque de foncier et à la densification du foncier.” Une chose est sûre : l’habitat de demain ne risque pas de porter aux nues la maison individuelle. La fin du rêve pavillonnaire propre aux dernières décennies semble arriver. n L.P.

à 64 % dans le bassin urbain, 36 % dans le reste de l’agglomération. Le nouveau P.L.H. a pu s’appuyer sur le diagnostic de l’ancien P.L.H. Ce dernier a relevé quatre points saillants. Un manque de diversité de l’offre dont l’es sentiel des logements est constitué d’ap partements ou de maisons individuelles. D’où l’importance de repenser les parcours résidentiels. La vacance s’établit à 10 %, soit trois points au-dessus du chiffre nor mal de rotation, afin que les logements se régénèrent. Cela concerne environ 11 000 logements sur le territoire. À cela

seules. “Pour la même population, nous avons besoin de deux fois plus de loge ments, illustre Anne Vignot, présidente de G.B.M. et maire de Besançon. Nous avons besoin de démultiplier les logements et leurs formes.” L’un des leviers du nouveau P.L.H. est la re-création de parcours résidentiels complets, qui permettent d’offrir des loge ments adaptés aux évolutions de la vie, et aux besoins des ménages, comme le maintien à domicile des personnes âgées, l’accession à un logement pour les jeunes, les personnes handicapées ou en situation de précarité. Parmi les 900 logements, un quart serait constitué de logements sociaux : 110 en logements locatifs de droit commun, 70 pour la reconstitution de l’offre démolie à Planoise, et 40 en accession aidée. Sur ce point, les élus communautaires souhaitent décentraliser le logement social de la ville vers les com munes. Jusqu’à présent, Besançon concen tre 92 % du parc existant. Le nouveau P.L.H. vise à rééquilibrer la production

s’ajoute l’adaptation du parc existant aux nou velles réglementations pour lutter contre le changement climatique. “Nous avons encore beau coup de passoires éner gétiques qu’il va falloir transformer” , souligne Pascal Routhier, maire de Saint-Vit et vice-pré

Le territoire compte actuellement 110000 logements.

L’événement 7

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l Byans-sur-Doubs

Habitat

Cinquante nouveaux logements d’ici cinq ans Le programme local de l’habitat de Grand Besançon Métropole prévoit la construction ou réhabilitation de 50 logements d’ici 2029 à Byans-sur-Doubs. Un travail important pour la commune de 600 habitants mais réalisable grâce à son dynamisme.

dessus. La boulangerie fermée depuis quelque temps est reprise par une jeune couple, qui ouvre aussi un coin épicerie. Un médecin et des infirmières se sont installés. L’habitat a induit un cercle vertueux qui irrigue le village. n L.P.

reviennent ou s’implantent dans le vil lage. 13 trains quotidiens s’arrêtent en gare, complétés par cinq bus Ginko journaliers. La commune a mis en place une agence postale communale et racheté le restaurant qui va rouvrir d’ici l’été. Un logement a été créé au

sociale, du pavillonnaire et du petit collectif. Vers l’ancien terrain de tennis, on a un projet de 8-9 logements, nous sommes en train de finaliser l’achat de terrains avec l’E.P.F. (Établissement public foncier)” , explique Didier Pai neau. Dans le même temps, l’ancien lycée agricole est en cours de réhabilitation. L’entreprise de marbrerie Boucon, basée dans la commune voisine de Villars Saint-Georges, a entrepris d’importants travaux pour transformer le bâtiment en 17 logements en locatif. Les quatre premiers appartements devraient être livrés à la fin du printemps. “Ça va nous amener des familles. C’est tout ce qu’on demande pour faire vivre le groupe scolaire” , souligne le maire. Pour l’élu, la seule survie réside dans le locatif qui génère du mouvement : “C’estune entrée dans le village pour les habitants qui chercheront ensuite à acheter.” Conséquence de ce dynamisme démo graphique, les services de proximité

Didier Paineau, maire depuis 2009, liste sur la carte du P.L.U. les dents creuses où il est encore possible de construire.

C’ est l’une des communes de G.B.M. la plus éloignée de Besançon, une vingtaine de kilomètres, mais qui témoigne d’une belle attractivité. “On est du bon côté pour rentrer dans la ville sans bouchons” , souligne un brin malicieux Didier Paineau, maire depuis 2009, qui s’est battu “comme un beau diable” pour rentrer dans le Grand Besançon en 2018. La gare, considérée comme halte ferroviaire bourg-centre, est sans conteste un atout. Notamment pour attirer de nouveaux habitants. En dix ans, plus de 200 personnes ont grossi la démographie de Byans-sur Doubs grâce à l’érection du lotissement Les Hauts du Crey. Sur 6 hectares se regroupent 55 parcelles, chacune avec une maison individuelle. “On a divisé le lotissement en trois tranches, chaque tranche s’est vendue en moins de deux

ans, sans publicité, restitue Didier Pai neau. Il reste une maison à vendre qui est sous compromis. Entre 2001 et 2010, nous avons eu zéro permis de construire. Entre 2010 et 2020, on était sur un rythme d’une dizaine par an.” Résultat : Byans-sur-Doubs accuse avec la commune de Marchaux-Chau defontaine le plus gros dynamisme en population jeune avec enfants, selon la Caisse d’allocations familiales. C’est pourquoi la construction (ou la réha bilitation) de cinquante logements pré vus dans le programme local de l’habitat de G.B.M. (2024-2029) n’inquiète pas nécessairement le maire. Même si la loi Z.A.N. sur le zéro artificialisation nette des surfaces rend l’exercice plus difficile. “Nous avons encore quelques dents creuses en zone verte. Il y a une zone vers la gare où on prévoit 36 loge ments à l’hectare avec de la mixité

L’ancien lycée agricole fait l’objet d’une réhabilitation en logements locatifs.

En dix ans, le lotissement Les Hauts du Crey a ramené près de 200 habitants, avec 55 parcelles de maisons individuelles.

8 L’événement

La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023

l Saint-Vit

202 logements en 6 ans Réduire la carence en logements sociaux

À Saint-Vit, où il est prévu la production de 202 logements sur les six ans, le maire Pascal Routhier souhaite mettre l’accent sur les logements sociaux.

E n 2017, alors qu’elle rejoint le Grand Besan çon, la commune comp tait déjà 17 % de loge ments sociaux “sans aucune obligation” , précise le maire Pas cal Routhier, et actuel vice-pré sident en charge de l’habitat au sein de la communauté urbaine. “Nous avons toujours eu cette envie de logements aidés.” Avec leur entrée dans la C.A.G.B. (ex G.B.M.), Saint-Vit doit souscrire à un nombre minimal de loge ments sociaux, à raison de 20 % en fonction du nombre d’habi tants. “Il manquait à l’époque une centaine de logements sociaux, il a fallu mettre en œuvre les programmes les plus rapide ment possible pour réduire cette carence” , observe le premier édile. Seulement, de tels programmes se construisent sur cinq ans au minimum. Et se pose aussi la question du financement. “Saint Vit fait partie de la troisième couronne, le financement par l’État pour aider les bailleurs sociaux n’est pas vraiment inté ressant. G.B.M. compense pour lesaider” , note Pascal Routhier.

Nous avons le train mais pas le même cadencement. Ici, il ne s’agit pas de reloger les gens, notamment du quartier de Pla noise à Besançon, qui voient leurs immeubles se déconstruire. Mais avec notre bassin de vie, nous avons besoin de logements sociaux, la collectivité doit notam ment se développer en matière de logement pour les jeunes” ,sou ligne l’élu. Grâce à sa proximité avec le lycée agricole de Dannemarie sur-Crète, et l’Université de Besançon, la commune compte quelques étudiants. L’autre défi est de répondre à l’attente des personnes âgées. Un nouvel E.H.P.A.D. pour 90 résidents devrait ouvrir prochainement, engendrant la venue et l’instal lation de nombreux salariés. Dans le même, le développement économique et industriel de Saint-Vit se poursuit. Dans les années à venir, les besoins en logements vont se densifier. Dans le département, le Grand Besançon est le secteur le plus demandé pour les logements sociaux, à hauteur de 56 %. En

En 2023, une première tranche de 90 logements d’un lotissement situé au lieu-dit le Plénot géré par le bailleur social Néolia devrait commencer à sortir de terre. Sur cinq ans, sur le terri toire de la commune, 178 loge ments sont prévus, favorisant la mixité sociale, avec des pro grammes de logements sociaux associés à des logements en accession lambda . Dans son programme local de l’habitat, G.B.M. prévoit de décentraliser le parc de loge ments sociaux. Aujourd’hui, Besançon centralise 92 % du parc. Dans le nouveau P.L.H., le rapport sera plutôt de 64 % dans le bassin urbain, et 34 % dans

Pascal Routhier

est vice-prési dent de G.B.M. délégué à l’habitat, etmaire de Saint-Vit.

le reste de l’agglo mération. Cepen dant, cela concer nera plutôt les communes de la proche couronne. “Saint-Vit et Saône, ce sont des secteurs plus com pliqués, notam ment par rapport à la mobilité.

Développer le logement pour les jeunes.

2022, 6 002 demandes ont été enregistrées sur l’agglomération dont la moitié sont des personnes seules. 17 % sont des jeunes de

quartier de Planoise étant celui qui compte le plus d’attribu tions. n L.P.

moins de 25 ans. Le délai moyen d’attente est de 12 mois. Grand Besançon Métropole recense 1 881 baux signés en 2022, le

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SPORT

Équipement Diderot, nouveau visage pour le gymnase

Le complexe sportif Diderot va se transformer. Un nouvel équipement pour la ville de Besançon, de nature à continuer à redonner du dynamisme au quartier de Planoise et à ses 20 000 habitants, va voir le jour. Livraison prévue à l’été 2026.

Esquisses du futur complexe sportif Diderot (photos non contractuelles Villede Besançon).

C’ est un des projets phares du mandat avec la rénovation des écoles. Un projet à Pla noise, de service public, inscrit dans le cadre du plan d’actions du nou veau programme de renouvellement urbain (N.P.R.U.), qui a un rayonnement sur Besançon et le Grand Besançon. Le gymnase Diderot va faire l’objet d’une rénovation complète et se voir doté d’une extension. Le but des travaux est d’offrir un nouvel espace de 2 300 m² comprenant un plateau sportif de 44 mètres sur 26, 500 places en tribunes, qui viendront s’ajouter aux 300 déjà existantes à Diderot, et deux salles d’ac tivités communicantes. “Nous avons une vie associative très forte à Besançon ENBREF Le budget de l’opération 1 million d’euros, entre les études, les travaux et les autres dépenses (révi sions, aléas et diagnostics) financés par l’État, la Ville, la Région, le Dépar tement et le F.E.D.E.R. (Fonds euro péen de développement régional) n

et nous nous devons de pouvoir répondre aux attentes des associations et des sco laires” détaille Abdel Ghezali, premier adjoint aux sports à la Ville de Besançon. “Nous sommes victimes de notre succès. Ce nouvel équipement nous permettra d’accueillir dans de meilleures conditions les scolaires (collégiens et lycéens) mais aussi les clubs, sans oublier toutes les équipes pédagogiques. Il nous permettra d’organiser des manifestations d’enver gure nationale, de gymnastique par exemple, mais aussi d’offrir un nouvel équipement de qualité à nos clubs rési dents (volley, basket, handball, futsal, sports de combat, badminton…).” Inscrit dans la lignée du renouvellement des équipements sportifs à l’image de la rénovation énergétique des cinq gym nases de la ville, et visant à compenser un manque en matière de gymnases pour les sportifs et de tribunes pour les spectateurs (Planoise ne dispose à l’heure actuelle que de deux gymnases pour 20 000 habitants, nombre en des sous de la moyenne nationale), le projet, très attendu, s’adresse à tous les publics et répond à différents besoins. “C’est

un projet mené en bonne intelligence, dans le but de mutualiser, avec les autres collectivités comme la Région ou le Département, qui sont des partenaires financiers de l’opération” complète Abdel Ghezali. Un projet qui répond à des exigences environnementales élevées fixées par la Ville de Besançon (B.E.P.O.S. Bâtiment à énergie positive pour le nouveau et B.B.C. Bâtiment basse consommation pour l’existant) : emploi massif de matériaux biosourcés, réemploi de matériaux issus du gymnase existant et sobriété énergétique seront lanorme. “Il y aura beaucoup de lumi nosité dans ce nouveau gymnase” ter mine Abdel Ghezali. “L’équipement répondra le plus possible aux enjeux environnementaux, en veillant au confort des pratiquants et à la facture énergé tique.” Début des travaux au premier trimestre 2024. n A.A.

PRÉS-DE-VAUX Gros travaux La passerelle Jean-Abisse ne sera pas rouverte avant 2 ans

Entreprises Harmonie Mutuelle et la Chambre de Commerce et d’Industrie Saône Doubs ont signé une convention de partenariat pour la co création d’un cycle de conférences “Open Business 2023-2025”. À destination des dirigeants d’entreprises, décideurs et acteurs économiques de la région Bourgogne-Franche Comté, trois manifestations annuelles décrypteront les défis et enjeux économiques de demain. Après le premier programmé jeudi 27 avril à la Maison de l’Économie de Besançon sur le thème du défi de l’attractivité, un deuxième est programmé le jeudi 29 juin, au même endroit, sur le thème des entreprises à mission. Plus d’infos : Élise Cordier au 03 67 22 03 25. Vols La Ville de Besançon a porté plainte suite à des vols ou dégradations constatés sur le patrimoine municipal : le 9 février dernier, vol d’un vase dans l’église Saint-Pierre, le 23 février site à l’incendie de sanitaires au Parc de jeux de Velotte, ou encore le 9 mars pour vol d’arbustes place Leclerc

camions du Service départemen tal d’incendie et de secours (S.D.I.S.). “Il restera sinon à l’usage exclusif des piétons et des cyclistes. Ses 4 m de largeur lui donneront un peu plus d’ai sance.” Son emplacement, à proximité de l’EuroVélo 6, consti tue bien sûr un atout. “C’estun point fort pour développer la liai son des deux collines, et faciliter l’accès au nouveau parc urbain de la Rhodia et à la base nau tique.” Une attention particulière sera au passage portée à l’environ nement et au fait que la zone soit inondable. “Il s’agira de minimiser l’impact des travaux sur le milieu aquatique.” 4,5mil lions d’euros prévoient d’être investis. Les travaux, partagés entre la Ville et Grand Besançon Métropole, ne démarreront pas avant la mi-2024 et devraient durer environ 18 mois. Si on tient compte des éventuels aléas, sa réouverture ne se fera donc pas dans l’immédiat. En atten dant, il faudra continuer à emprunter les passerelles voi sines de Chardonnet ou de la Malate. n S.G.

Fermée depuis fin 2020 pour des raisons de sécu rité, la structure qui permet de franchir le Doubs au niveau des Prés-de-Vaux va être déconstruite et reconstruite. 18 mois de travaux seront nécessaires.

C et édifice fait partie des 13 ponts et passerelles qui relient les rives du Doubs à Besançon. Un passage symbolique à hauteur de la Rhodia, plutôt discret, qui était autrefois utilisé par les employés de l’usine et qui a éga lement servi de lieu de rassem blement. Rebaptisée du nom de l’emblématique militant syndical de l’époque (Jean Abisse), cette passerelle a en effet été le point de départ de toutes les mani festations de la Rhodiacéta entre 1967 et 1981. Elle servait jusqu’il y a peu encore aux cyclistes et aux piétons. Avant qu’un diagnostic récent vienne souligner sa fragilité et conduise à la condamner. “Il nous fallait intervenir. La passerelle est en mauvais état et a souffert des affres du temps” , indique Yves Guyen, vice-pré sident de Grand Besançon Métropole, délégué à la voirie

et aux infrastructures. Le pro blème est que sa restauration se montrait compliquée : la struc ture étant composée d’un pilier central et deux culées d’origine datant de la fin du XIX ème siècle, ainsi que d’un tablier en béton datant de 1948. Aucune tech nique ne semblait permettre de garantir sa durabilité. Il a donc été décidé de la décons truire et de la reconstruire. Des études sont en cours jusqu’en 2024 pour arrêter le futur chan tier. “C’est le cabinet Artelia qui assure la maîtrise d’ouvrage de conception, suite à un appel d’of fres” , précise Yves Guyen. Si les contours du projet et les étapes restent encore à préciser, il est d’ores et déjà prévu de s’appuyer sur l’existant. “On se servira de la nouvelle passerelle pour déconstruire l’ancienne.” Le futur ouvrage prévoit aussi d’être élargi pour permettre l’ac cès des secours et le passage des

La passerelle était “sous surveillance depuis quelques années”, rappelle Yves Guyen.

Besançon 11

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VIE SOCIALE

Au 1 et 5, rue Dürer La fraternité est aussi à l’œuvre dans Planoise

Ateliers socio-culturels, apprentissage du français, chorale et cuisine du monde… L’association Miroirs du Monde favorise l’intégration de tous, quels que soient son origine ou son âge. Un exemple positif sur le quartier.

I ci, on accueille des femmes et des hommes d’origines, d’âges et d’horizons variés. Sans distinctions, ni pré requis, “simplement avec l’idée de lutter contre l’isolement et de favoriser les échanges multicul turels” , remarque Fatoumata Sylla, chargée de communica tion. La mixité des cultures, représentée jusque dans les ori gines de ses salariés (sénéga laise, vietnamienne, turque,

macédonienne…), montre com bien l’association est attachée aux valeurs du bien vivre ensem ble. Et ses locaux, partagés entre le 1 et le 5, rue Dürer, font office de maison de famille, à contre pied de l’image négative du quar tier, véhiculée par les violences et règlements de compte sur fond de trafic de drogue. Ici, on vient cuisiner une fois par mois un repas multiculturel. “Le dernier en date invitait à la

découverte de recettes françaises (pot-au-feu et tarte aux pommes), et celui qui précédait se consa crait au Vietnam (salade de mangue, nem et soupe de bœuf à la citronnelle)” , note Fatou mata. L’équipement profession nel sur place permet, au passage, de concocter des buffets multi culturels lors d’événements ou de sollicitations diverses. La chorale et l’organisation d’ateliers créatifs, une fois par semaine, offrent un autre pré texte pour se retrouver, en dehors de l’aide aux démarches et des cours de Français Langue Étrangère (F.L.E.) proposés aux primo-arrivants. “On partage ici les savoir-faire et on favorise les rencontres. Se retrouver autour d’une activité va faciliter une conversation et aider à l’ap prentissage de ceux qui ne par lent pas la langue” , explique Tanja Nikolov, la directrice. L’as sociation est d’ailleurs labellisée “Espace de vie sociale” par la C.A.F. Chaque lundi, un temps d’échanges avec un membre de

Lors d’un atelier manuel et la création d’unarbre de vie.

cadre de la semaine des langues). Rebaptisée il y a deux ans “Miroirs du monde”, l’association est née au départ de l’initiative d’un groupe de femmes, qui étaient à l’origine du blog “miroirsdefemmes-reflets des quartiers”. “On se réunissait à l’époque dans les espaces soli daires du C.C.A.S. et on parti cipait au site migrationsabesan con.fr. On a eu envie de contribuer à la vie locale d’une manière plus concrète” ,résume Tanja Nikolov. n S.G.

directrice, qui donne comme autre exemple la création d’un potager devant les locaux. Ce partage humain essaime depuis maintenant 10 ans dans Planoise et dans toute la ville. Que ce soit par le biais d’expo sitions ponctuelles aux Archives Départementales, au Centre Nelson Mandela…, par l’orga nisation une fois par an du fes tival “Villages du monde” ou par l’intervention des animateurs de l’association, comme à l'école Champagne récemment, pour une lecture à voix haute en tamoul et vietnamien (dans le

l’association ou un intervenant extérieur (comme la chargée de mission de la Ville à l’égalité homme-femme dernièrement) est aussi proposé. Cette année, le partenariat avec G.E.O.D. qui regroupe les étudiants de l'école d’orthophonie, sur la précarité menstruelle, a également été reconduit. De nouvelles ser viettes hygiéniques lavables et des culottes menstruelles réuti lisables ont été cousues sur place. “L’idée est de créer des choses en intelligence collective, en participant à ce qui se passe dans le quartier ”, résume la

Tanja Nikolov, la directrice et Surender Verma, le président ont déjà accueilli jusqu’à47 nationalités.

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IMMOBILIER

Quartier Saint-Claude-Torcol

La renaissance de l’ancien lycée Saint-Jean

Le groupe bisontin S.M.C.I. entame la réhabilitation complète de cet ensemble immobilier embléma tique du quartier des Torcols. Le promoteur estime que c’est actuellement le plus gros chantier privé de déconstruction de Bourgogne-Franche-Comté.

E n déambulant dans les étages, au fil des longs couloirs qui traversent le bâtiment, on entendrait presque encore les cris des enfants. Sous les combles, au dernier étage, les chambres des internes sont toujours dans leur jus, comme si elles avaient été abandonnées la veille. Ces lieux semblent encore avoir une âme. Bientôt, l’ancien lycée Saint Jean connaîtra une nouvelle vie, avec la transformation de cet ensemble immobilier de 7 000 m² de surface en une résidence de 75 logements, du T1 bis au T4, répartis sur 4 niveaux habi tables avec balcons, terrasses et jardins et des commerces en rez-de-chaussée. “Nous enta mons un des principaux chan tiers privés de réhabilitation de l’ancien en France, dans le cadre

La suppression de l’actuel mur d’enceinte (photo de droite) donnera un nou veau visage au quartier (image degauche Ineastudio).

de l’opération Cœur de ville à Besançon. En même temps, ce sera le plus gros chantier en cours en Bourgogne-Franche Comté en termes de déconstruc tion. Plus de 110 tonnes de maté riaux démontés sur place seront remises en circulation sur une plateforme dédiée. Nous sommes

dans l’écono mie circulaire” décrit Fabrice Jeannot, le président de S.M.C.I. L’ancien lycée Saint-Jean dont la façade surmontée d’un clocheton est en partie masquée par un haut mur d’enceinte le

Le plus gros chantier de déconstruction de la région.”

long du chemin des Grands Bas et de la rue Andrey s’apprête donc à faire sa métamorphose. Afin de redonner sa place à ce bâtiment historique, le mur d’en ceinte sera supprimé, les façades de l’édifice végétalisées et dotées de balcon, et l’intégralité de ses surfaces rénovées. “L’image du quartier va s’en trouver changée puisque nous rendons une bande de 5 mètres à la Ville pour élargir le chemin du Grand Bas afin de permettre un aménagement pour les modes doux” précise le por teur de projet. Des appartements traversants seront créés au niveau de l’an cien cloître et, un des musts sera sans doute le réaménagement de l’ancienne chapelle Saint Joseph située à l’arrière du ter rain, transformée en quatre appartements en duplex. À noter que l’orgue en parfait état encore installé au balcon de la chapelle sera réinstallé dans un autre bâtiment réhabilité par S.M.C.I. à Besançon, l’ancienne abbaye Saint-Paul rue d’Alsace. Entre les différentes ailes des bâtiments, des cours arborées et végétalisées apporteront la touche finale. Un parking en silo pour 200 véhicules sera construit en sous-sol à la place d’un bâtiment existant.

Un bâtiment chargé d’histoire(s) En 1861, les frères De La salle rachètent le domaine Lerch dans le quartier Saint-Claude. Sur ce terrain, une première communauté de trois frères s’installe. Et en 1863 démarre la construction du bâtiment du noviciat qui deviendra plus tard le lycée Saint-Jean. En 1866 ouvre une école pour les personnes “sourdes-muettes”. L’école s’affirmera comme une référence en matière pédagogique et sera distinguée de nombreuses récompenses. En 1876, la chapelle Saint-Joseph est solennellement bénie par Monseigneur Paulinier, archevêque de Besançon. En 1914 et 1940, la maison est réquisitionnée et devient hôpital militaire temporaire. Entre le 16 août et le 15 septembre 1914, 990 soldats blessés ou malades y sont soignés. Plus tard, dans les années soixante, dans les ateliers de menuiserie, d’ajustage et de forge, les jeunes Bisontins se forment aux métiers techniques. L’établissement abritera ensuite jusque dans les années 2000 l’école et le lycée Saint-Jean avant la construction du nouveau lycée sur un terrain voisin, chemin de l’Espérance. n

ENBREF

Ce chantier se veut “durable” : tous les matériaux récupérés au moment de la déconstruction (tuiles, toitures métalliques, faux plafonds, escaliers…) seront revendus par une entreprise spécialisée via une plateforme en ligne. L’opération de déconstruction démarrera courant juin et le chantier de réhabilitation pro prement dit commencera véri tablement à la fin de l’été pour “une livraison des premiers loge ments programmée fin 2024”

précise Fabrice Jeannot. Les acquéreurs intéressés qui se destinent à faire de la location peuvent bénéficier du dispositif fiscal Denormandie réservé au patrimoine à préserver. “Onest là pour transmettre notre beau patrimoine, on n’en hérite pas. Notre mission est de faire de l’habitat durable” glisse le pré sident de S.M.C.I. La commer cialisation de ce programme bap tisé “L’Intemporel” vient de démarrer. n J.-F.H.

Orange Thierry Marigny vient d’être nommé directeur d’Orange Grand Nord Est. Il succède à Ludovic Guilcher, promu directeur chargé de la mise en œuvre du nouveau modèle d’entreprise décidé par la directrice générale Christel Heydmann. Précédem ment C.E.O. d’Orange Jordanie, Thierry Marigny chapeaute désormais Orange en Bourgogne-Franche Comté, dans les Hauts de-France et le Grand Est, à la tête de 8 000 salariés. Parmi ses missions : la modernisation des réseaux Très Haut Débit, sur le fixe (fibre) et le mobile (5 G). Psychologues Un an après la mise en place du dispositif MonParcoursPsy, 93 % des psychologues libéraux n’en veulent plus selon le syndicat national des psychologues, représenté localement par Emmanuelle Agussol Sylvestre et Mélanie Chervet.

Le président de S.M.C.I. Fabrice Jeannot dans l’ancienne chapelle Saint-Joseph qui sera transformée en quatre logements en en duplex.

Dans les étages de l’ancien lycée Saint-Jean, les anciennes classes sont encore dans leur jus.

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