La Presse Bisontine 251 - Mai 2023

16 Besançon

La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023

Zoom Les rendez-vous

HORLOGERIE

Le parcours de Jean-Marc Loiseau Ô temps suspends ton vol

une découverte originale de cet univers” termine Jean-Marc Loiseau. “J’explique par exemple la différence entre un chro nographe et un chronomètre. Le chro nographe est l’appareil à trois boutons qui permet de mesurer un temps donné alors que le chronomètre est un certificat de chronométrie…” On pourrait écouter Jean-Marc Loiseau parler d’horlogerie pendant des heures. Il est tellement passionné qu’on ne voit pas le temps passer… n A.A. l Le chiffre : 458, c’est le nombre d’horlogers rue Battant en 1875. Il y a plus de 300 horlogers rue de la Made leine à la même époque, presque autant rue d’Arènes, et pratiquement 6 000 au total à Besançon. l “La Franche-Comté, pays horloger” le vendredi 12 mai à 18 h 10 sur Arte (rediffusion le 15 mai) : un film de 14 minutes avec des intervenants pas sionnés d’horlogerie : François Buffard (président de l’Association de l’horlo gerie comtoise), François Meyer (ingé nieur de recherche à l’Université de Franche-Comté), Philippe Lebru (créa teur d’Utinam) et Jean-Marc Loiseau. Une traversée de la ville à la découverte de Mégevand l’horloger français d’ori gine genevoise qui est à l’origine de la création de la première manufacture d’horlogerie en France. l Séance de dédicaces du Dictionnaire passionné de l’horlogerie le samedi 13 mai au magasin Forum place de la Révolution à Besançon de 15 heures à 18 heures.

C omme Victor Hugo, ses parents sont breton et lorrain. Comme Victor Hugo, il écrit. Son “Dic tionnaire passionné de l’horlo gerie” est sorti en 2022. Il est donc auteur mais c’est aussi un sacré per sonnage. Depuis l’âge de 30 ans, Jean Marc Loiseau, 67 ans, qui a tenu la boutique “L’Horloger de Battant” de 2008 à 2018, a la passion des montres. Mi-mai, Jean-Marc Loiseau, qui fut le légendaire horloger de la rue Battant, est à l’hon neur avec un reportage sur Arte et une dédicace au magasin Forum de Besançon. Pensez à régler vos montres pour ne pas rater ces rendez-vous.

Jean-Marc Loiseau, dans sa résidence bisontine, devant l’une de ses créations, inspirée d’un dessindu Canard Enchaîné de 1973 et l’autre d’Antide Janvier, horloger du roi Louis XVIII.

“Je suis arrivé à Besançon en 1981” rappelle celui qui fut aussi libraire à Nantes par le passé. “Tout le monde me parlait de l’horlogerie. J’ai travaillé chez Canon où je vendais des photocopieurs et j’avais des clients comme Yema ou Slava. À l’âge de 52 ans, j’ai fait une for mation horlogère au G.R.E.T.A. de Morteau puis à l’A.F.P.A. de Besan çon.”

Un recueil de petites histoires

Le voilà lancé et plus rien ne pourra l’arrêter. Il va rapidement lier la théorie à la pratique, étudiant le fort potentiel de clients de la rue Battant (900 pas sants par jour…) et commençant à pra tiquer en réparant montres et horloges pour les compagnons d’Emmaüs d’Or nans. Dans sa boutique “L’Horloger de Bat tant”, il vendait des montres d’occasion, des vieilles Lip, Yema, Lux ou Pil qui faisaient sa réputation. Au-delà de son impressionnante collection, il va au fil

du temps recueillir des tas d’informa tions. “J’ai dénombré 600 marques de montres à Besançon entre 1860 et 1970” poursuit Jean-Marc Loiseau. “Je me suis intéressé aux endroits où elles étaient fabriquées : rue Proudhon, rue Battant… Je répertoriais tout pour pou voir donner de l’information historique aux clients. Ils aimaient, par exemple, savoir que porter une montre Trib était une référence à Tribaudeau, une société qui était au pied du funiculaire.” Des anecdotes de la sorte, Jean-Marc

Loiseau en a des dizaines qu’il a réper toriées dans son “Dictionnaire pas sionné de l’Horlogerie” sorti en 2022 à l’occasion de Livres dans la Boucle. Un recueil de petites histoires dans la grande Histoire où l’on apprend qu’en 1957, Goscinny travaille pour une agence de publicité dont le patron est un ancien de chez Lip et qu’il est venu à Besançon à la rencontre de deux de ses principaux clients : les chocolats Klaus et les montres Nappey. “CeDic tionnaire passionné de l’horlogerie est

dans la grande Histoire.

PETITE ENFANCE

Réouverture en 2025

La crèche de Saint-Ferjeux fermera ses portes à la rentrée D’importants travaux de rénovation énergétique vont débuter dans la crèche de Saint-Ferjeux,

Annaïck Chauvet, Agathe Marty et Julie Jacques dans la cour qui sera revégétalisée.

qui accueille habituellement 60 enfants. Ce projet fait partie du Plan écoles et des restructurations souhaitées par la municipalité sur ce mandat.

I solation renforcée, brise-soleil orien table, éclairage naturel par un puits de lumière, panneaux solaires… La crèche de Saint-Ferjeux s’apprête à faire peau neuve, pour laisser place à une structure plus adaptée au climat et à son époque. Un an et demi de tra vaux sera nécessaire pour réhabiliter ce bâtiment, très énergivore, construit dans les années soixante-dix, et plutôt mal agencé des dires de ses occupants. “Les travaux permettront de retrouver du confort en été comme en hiver, mais aussi de réaménager globalement ses

espaces intérieurs” , indique Annaïck Chauvet, adjointe au maire en charge de la transition énergétique et des bâti ments. Cela ira notamment de l’utili sation de matériaux biosourcés “pour lutter contre les perturbateurs endocri niens” , à l’optimisation de l’ergonomie, jusqu’au chauffage au sol, “plus adapté aux tout-petits” , qui sera alimenté par le réseau de chaleur de Planoise. La future crèche a d’ailleurs été intégrée à la démarche “Bâtiments durables Bourgogne-Franche-Comté”, portée par l’association Terragilis. “On prévoit de

réduire la consommation d’énergie de 60%.” L’opération, qui mobilisera 2,8 millions d’euros (dans le cadre du Plan de réno vation des écoles et crèches mis en place par la Ville), intégrera une réhabilitation lourde et une extension de 130 m 2 .L’an cien site fermera ses portes au public cet été et les travaux débuteront à l’au tomne. Elle fait partie des trois chantiers prévus en crèche. Suivra ensuite la construction et reconstruction de la structure d’Orchamps (dans la foulée de la réception du bâtiment à Saint Ferjeux fin 2024), puis la rénovation énergétique de la crèche de Battant. Première à se lancer dans les travaux, la crèche de Saint-Ferjeux fait partie des plus grosses de la Ville. Elle profitera de ce chantier pour optimiser son accueil : notamment sur l’accès cycliste et piéton, l’utilisation des couches lava bles (en cours de développement dans la ville) et son projet pédagogique, tourné vers l’accès à la nature. “On travaillait déjà avec les services des espaces verts

plémentaires en revanche. “Nous res terons à une capacité d’accueil de 60 enfants. La seule différence est que nous fonctionnerons dorénavant par petits groupes de 15 enfants en inter-âges, plutôt qu’avec un service bébé et des ser vices moyens-grands” , précise Julie Jacques. Pour répondre à la demande, la municipalité réfléchit néanmoins à une ouverture de crèche sur Viotte. Un projet qui pourrait être mis sur les rails d’ici la fin du mandat et compléter les 14 structures municipales existantes. Par anticipation, la plupart des enfants accueillis à Saint-Ferjeux entreront à l’école à la rentrée et ne seront pas impactés par sa fermeture. “Les quelques autres se sont vus proposer des solutions dans d’autres crèches” , précise la direc trice. Les 21 salariés ont également émis des vœux pour intégrer une autre structure à la rentrée, en attendant sa réouverture début 2025. n S.G.

et de la biodiversité. Il s’agira d’aller encore plus loin, en profitant de nos espaces extérieurs, qui seront davantage végétalisés” , explique Julie Jacques, la directrice de la crèche. “Une attention particulière a été portée au projet éducatif en extérieur en lien avec les futurs aménagements, pour favoriser l’autonomie des enfants, qu’ils puissent s’émanciper et s’épanouir avec leur environnement”, confirme Marie Étevenard, conseillère municipale délé guée à la parentalité et la petite enfance. L’entrée principale, qui donne actuel lement sur la rue de la Pelouse, sera également déplacée du côté de la rue de l’Abbé Grégoire. Il est aussi prévu qu’elle devienne une crèche de repla cement estivale (accueil temporaire durant l’été), une fois réhabilitée. “Son positionnement central dans la ville, sa grosse capacité d’accueil et ses extérieurs s’y prêtaient” , remarque Agathe Marty, chargée d’opération. Pas de places sup

Le futur visage de la crèche de Saint-Ferjeux.

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